Arvernum

Arvernum

Arvernis

Arvernis ou Arvernum (terme dérivé du nom du peuple — les Arvernes — qui y habitait) est le nom que porta pendant du IIIe au IXe siècle l'ancienne ville française de Clermont, en Auvergne, dont la fusion avec la ville voisine et rivale de Montferrand, imposée autoritairement au XVIIe siècle par Louis XIII (Édit de Troyes du 15 avril 1630, premier Édit d'union) et confirmée un siècle plus tard par Louis XV (1731, second Édit d'union) donna naissance à la ville de Clermont-Ferrand.

Un bref historique

Avant de prendre le nom d'« Arvernis », vers la fin de l'Antiquité, adoptant celui — comme cela s'était beaucoup pratiqué dans d’autres villes de Gaule à cette époque — du peuple que ses murs abritaient, la « métropole » des Arvernes, comme l'avait appelé Strabon au début du Ier siècle, avait déjà porté deux autres noms : Nemossos (terme gaulois désignant un « bois sacré »), puis — au début de la période gallo-romaineAugustonemetum (latinisation du nom gaulois formée par adjonction de celui de l'empereur Auguste).

Située à l'emplacement même de l'actuelle Clermont-Ferrand, Arvernis était au IIIe siècle une des villes les plus peuplées de Gaule. Elle comptait alors entre 15 000 et 30 000 habitants, et s'étendait sur 5 à 6 kilomètres. Le début du IVe siècle fut marqué par un déclin important. La superficie de la ville se réduisit — selon un phénomène général en Gaule à cette époque — mais de manière à la fois tardive et accentuée à Arvernis. La ville eut alors une superficie de l’ordre de trois hectares qui pouvait contenir une population de 700 habitants environ. Elle était entourée d’une enceinte percée de cinq portes, qui subsistèrent à travers tout le Moyen Âge jusqu’à l’époque moderne. Leurs emplacements déterminèrent le tracé des rues lorsque la ville du Moyen Âge se développa.

Arvernis devint, à partir du Ve siècle, après la christianisation de la Gaule une ville épiscopale. Au milieu du Ve siècle l’évêque Saint-Namace installa dans la ville l’église épiscopale qui jusque là était établie dans le lieu occupé plus tard par l’abbaye de Saint-Alyre. L'un des premiers — et certainement le plus connu — titulaires du siège épiscopal d'Arvernis fut Sidoine Apollinaire (Caius Sollius Apollinaris Sidonius). Il succéda vers 468 à Eparchius à la tête du diocèse, et y resta jusqu'à sa mort en 486.

Arvernis connut, après la disparition de l’Empire romain, et pendant tout le haut Moyen Âge, des heures sombres et fut l'objet de la convoitise des peuples qui envahissaient périodiquement les royaumes mérovingiens.

De 471 à 475, les Wisigoths assiègèrent plusieurs fois Arvernis. Malgré la défense du patrice Ecdicius et de l'évêque Sidoine Apollinaire, la ville fut cédée aux Wisigoths par l'empereur Julius Nepos. Elle fit partie du royaume wisigoth jusqu'en 507 et revint dans le giron des Francs après la victoire de Clovis à Vouillé.

Concurrents de l’évêque, les comtes, que les rois francs établis loin du centre de la Gaule ne contrôlaient que très imparfaitement, résidèrent dans la ville, avant de fonder au début du XIIe siècle, à la suite des conflits qui les opposèrent aux évêques, la cité de Montferrand, qui devint la ville comtale.

Avant de devenir la cité moderne de Clermont-Ferrand que nous connaissons, l'ancienne « métropole des Arvernes » changea encore une fois de nom en 848 pour prendre celui de Clairmont (nom de Clermont en ancien français), en référence au château fort de Clarus Mons, situé dans la partie la plus élevée de la ville. C'est le nom qu'elle porta pendant près de 900 ans avant la fusion évoquée plus haut, qui donna naissance à la ville de Clermont-Ferrand. Toutefois, la dénomination d’Arvernis subsista encore dans les actes ecclésiastiques pendant plusieurs siècles encore. Avec l'affaiblissement de l'empire carolingien, la ville fut ravagée à deux reprises par les Vikings au milieu et à la fin du IXe siècle.

Articles connexes

  • Portail de l’Auvergne Portail de l’Auvergne
Ce document provient de « Arvernis ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Arvernum de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Arvernis — ou Arvernum (terme dérivé du nom du peuple les Arvernes qui y habitait) est le nom que porta du IIIe au IXe siècle l ancienne ville française de Clermont, en Auvergne, dont la fusion avec la ville voisine et rivale de Montferrand, imposée… …   Wikipédia en Français

  • Sidoine Apollinaire — Pour les articles homonymes, voir Sidoine et Apollinaire. Saint Sidoine Apollinaire (en latin Caius Sollius Apollinaris Sidonius) est un homme politique, évêque et écrivain gallo romain, né à Lyon en 430 et mort à Clermont en 486[1]. Préfet de… …   Wikipédia en Français

  • Sidonĭus — Sidonĭus, 1) Cajus Sollius S. Apollinaris, geb. 428 n. Chr. zu Lugdunum in Gallien, stammte aus vornehmer Familie u. wurde als Schwiegersohn des Kaisers Avitus zum Praefectus urbi erwählt. Nach dem Tode des Avitus zog S.[24] wieder >nach Lugdunum …   Pierer's Universal-Lexikon

  • Hilarius, S. (34) — 34S. Hilarius, (25. Oct. al. 25. Sept.), auch Hilarus, bei Migne Chélis oder Chély genannt, war ein Bischof in Aquitanien (Guienne), welcher nach den Bollandisten (Febr. I. 210) unter dem Herzog Theodebert lebte und einer zu Auvergne (Arvernum)… …   Vollständiges Heiligen-Lexikon

  • ARVERNI — populi Galliae ad Ligerim siti. Α᾿ρουερνοὶ Straboni et Ptol. Arverni liberi Plin. l. 4. c. 19.in Aquitanica; ἀρβέννοι Plut. in Iul. Caesare. Α᾿ρόερνοι Steph. Gens Galliae Celticae maxime bellicosa. Lucano l. 1. v. 427.fratres Latii, quod Aeduis… …   Hofmann J. Lexicon universale

  • ARVERNIA — Gregorio regio Arvernorum, et territorium Arvernum. Scriptoribus rerum Pipini pagus Arvernicus, etc. Gall. Auvergne. Galliae Aquitanicae regio celeberrima, cum titulo Ducatus ac etiam separatim Comitatus; sita in locis partim planis, partim… …   Hofmann J. Lexicon universale

  • CADURCI — populi Galliae Aquitanicae de quibus I. Caesar in 7. Commentario c. 75. scribit, Vercingetorigem Arvernum adolescentem cum Senonibus, Parisiis, Pictonibus, Turonis, Aulercis, Lemovicibus, Andis adversus Romanos sibi Cadurcos adiunxisle, et… …   Hofmann J. Lexicon universale

  • CEBENNA — mons seu Cebennae, non Gebenna, Graecis Κέμμενον ὄρος, Cemmenus mons, Gallis les Cevennes, olim Celtas a provincia Narbonensi, nunc Aquitaniam primain a Narbonensi prima ditimit. Hinc Obris et Arauraris vel Arauris, Vitturlaus item in Septimania …   Hofmann J. Lexicon universale

  • CLAROMONTIUM — I. CLAROMONTIUM Urbs Galliae, Averniae primaria Episcopalis sub Archiepiscopo Bituricensi, ampla et bene culta. In colle, ad radices montium, in tractu Limania, ad amnem Arcier, qui post in Elaverim cadit. Ex ruinis Gergoviae crevit: primo… …   Hofmann J. Lexicon universale

  • MEMMATE vel MEMMATES — MEMMATE, vel MEMMATES vulgo Mande en Gevaudan, vicus olim Galliae in Gabalis, a monte Memmatensi vel Mimmatensi, in cuius crypta S. Privatus Episcopus Gabalitanus, ab Alemannis occisus est; dictus: nunc urbs Episcopalis, postquam Gabalis… …   Hofmann J. Lexicon universale

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”