Rassemblement Constitutionnel Démocratique

Rassemblement Constitutionnel Démocratique

Rassemblement constitutionnel démocratique

Rassemblement constitutionnel démocratique
Emblème du RCD 
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Fondation 27 février 1988
Disparition
Siège Avenue Mohamed V
1002, Tunis
Députés 152
Conseillers 43
Idéologie nationalisme, socialisme
Affiliation internationale Internationale socialiste
Couleurs rouge
Site Web http://www.rcd.tn
Voir aussi

Politique de la Tunisie
Partis politiques tunisiens

Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) (التجمع الدستوري الديمقراطي) est un parti politique tunisien fondé le 27 février 1988 par Zine el-Abidine Ben Ali. Il est membre de l'Internationale socialiste.

Il est le successeur de deux partis plus anciens : le Néo-Destour qui est fondé le 2 mars 1934 par Habib Bourguiba et le Parti socialiste destourien (PSD) qui remplace le Néo-Destour le 19 octobre 1964 (toujours sous la direction de Bourguiba). Ce parti, sous ses différentes appellations, est au pouvoir depuis l'indépendance obtenue en 1956 et l'actuel président Ben Ali en est issu. Il contrôle la totalité des sièges attribués aux circonscriptions, soit 152 des 189 sièges de la Chambre des députés à l'issue des élections du 24 octobre 2004 (87,59 % des voix)[1].

Revendiquant 2 196 323 membres en 2008[2], soit un Tunisien adulte sur quatre, le parti compte presque deux fois plus de militants qu'à sa fondation[1]. Selon Samir Gharbi, les citoyens y « adhérent en masse pour se rapprocher du sommet de l'État, mais aussi militer contre tous les courants extrémistes (gauchistes ou islamistes) ou, de façon plus matérielle, faciliter leur vie quotidienne », le RCD devenant le « meilleur ascenseur social du pays »[1].

Le parti publie son propre quotidien en version française et arabe (Le Renouveau et Al Horria). Il a également hérité d'une organisation de jeunesse baptisée Jeunesse constitutionnelle démocratique et d'une organisation estudiantine baptisée « Organisation des étudiants du RCD ».

Sommaire

Congrès

Le Congrès national est l'autorité supérieure du RCD[1]. Il se réunit tous les cinq ans pour choisir le président du parti, renouveler les instances et déterminer le programme d'action pour le quinquennat qui s'ouvre. Celui-ci s'est réunit aux dates suivantes :

Structures

Organigramme du RCD

Structures de direction

Bureau politique

Le bureau politique, organe suprême du parti, est désigné par le président[1] et se compose des personnalités suivantes[7] :

Administration centrale

La structure de l'administration centrale se compose des postes suivants[9] :

  • Secrétaire général : Mohamed Ghariani (5 septembre 2008)
  • Directeur du cabinet : Moncef Ben Hmida
  • Secrétaire général-adjoint chargé des relations extérieures :
    Hajer Cherif Chebil (19 septembre 2008)
  • Secrétaire général-adjoint chargé des structures : Fawzi Aouam
  • Secrétaire général-adjoint chargé du suivi du programme d'avenir :
    Mahmoud Saïd (24 septembre 2007)
  • Secrétaire général-adjoint chargé des organisations et des associations :
    Abdeljalil Zaddam (19 septembre 2008)
  • Secrétaire général-adjoint chargé de la jeunesse, de l'éducation et de la culture :
    Moncef Abdelhedi (19 septembre 2008)
  • Secrétaire général-adjoint chargée de la femme : Faouzia Khaldi (24 septembre 2007)
  • Directeur du Centre d'études et de formation : Riadh Saâda
  • Chef du département de l'information et de la documentation : Hammadi Ben Hammed
  • Chef du département des militants : Mohamed Salah Gharbi
  • Chef du département de l'action de solidarité : Abderrazak Chakroun
  • Chef du département des structures : Mustapha Ben Arfa
  • Chef du département des Tunisiens à l'étranger : Abdelaziz Brahem
  • Chef du département de l'éducation : Ridha El Mezni
  • Responsable de l'administration : Youssef Ben Salem

Vice-présidents

Secrétaires généraux

Directeur

Structures consultatives

Comité central

Tour de 17 étages abritant le siège du RCD à Tunis

Il se compose de 250 membres élus — contre 200 en 2004[1] — et se réunit une fois par semestre. À l'occasion du congrès de 2008, l'article 23 du règlement intérieur est amendé en élargissant le Comité central à des membres supplémentaires âgés de moins de 30 ans et représentant les comités de coordination. Le Comité central passe finalement à un total de 350 membres[10]. Par ailleurs, des commissions permanentes sont créées pour examiner « les thèmes et sujets que leur soumettra le président du RCD ». Ces réformes font suite à un discours du premier vice-président Hamed Karoui qui déplore le 15 juillet 2008 le fait que le Comité central « n'a pas suffisamment apporté d'idées neuves ces cinq dernières années »[1].

Les membres destouriens du gouvernement et les secrétaires généraux des comités de coordination sont de jure des membres du Comité central. Entre deux congrès, si un membre du Comité central est nommé gouverneur, consul ou ambassadeur, il perd sa qualité de membre car ses nouvelles fonctions sont telles qu'il ne représente plus le RCD mais tout le peuple tunisien.

Conseil des résistants et des grands militants

Initialement appelé Conseil consultatif des résistants, il se compose de combattants et de militants désignés par le président en « hommage à leur fidélité au parti et aux services rendus à la patrie »[1]. À l'occasion du congrès de 2008, les articles 23 et 27 du règlement intérieur sont amendés pour « mieux l'ouvrir aux générations de militants qui ont eu des apports notables dans l'édification de l'État moderne et ont continué de faire preuve de labeur, de don de soi et de persévérance, apportant, ce faisant, le meilleur soutien au Changement et à notre œuvre de réforme. Cet amendement est également destiné à offrir aux membres de ce Conseil, l'opportunité d'être ipso facto, membres du Comité central ». Le conseil est actuellement présidé par Taïeb Sahbani qui succède à Jellouli Farès.

Conseil national

C'est un organe consultatif qui se réunit sur convocation du bureau politique pour examiner la situation politique, économique et sociale du pays « dans le cadre de la consolidation de l'unité nationale et de la sauvegarde de la concorde nationale ». Il se compose des membres du Comité central, des représentants des organisations nationales et « organismes populaires » qui coopèrent avec le RCD ainsi que de trois représentants de chaque comité de coordination[1].

Structures régionales

Comités de coordination

Siège du comité de coordination de Tunis-Ville

Le RCD compte 28 comités de coordination[11], un pour chaque gouvernorat, exception faite du gouvernorat de Tunis qui en compte cinq (Tunis-Ville, El Ouardia, Le Bardo, El Menzah et La Marsa). Trois comités ont été progressivement créés à l'étranger : celui de Paris en 1989, puis celui de Rome et celui de Bonn en 2008[2]. Les responsables des comités de coordination sont nommés et non pas élus. Le règlement intérieur prévoit l'élection des membres des comités, ce que Ben Ali a évoqué lors de la clôture des travaux du comité central le 22 octobre 2005, mais cette règle n'est toujours pas appliquée.

Fédérations

Le RCD compte en 2008 362 fédérations, 327 couvrant toutes les délégations du pays — réparties parmi les 28 comités de coordination —, et 35 fédérations réparties sur certains pays étrangers où vivent un nombre important de Tunisiens[2]. La fédération est dirigée par un secrétaire général élu.

Cellules

Ces structures de base du RCD sont en 2008 au nombre de 8 803 couvrant l'ensemble du territoire national et 508 rassemblant les Tunisiens à l'étranger[2] vivant dans les pays suivants : France, Italie, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Autriche, Pays-Bas, Canada, Suède, Suisse, Mauritanie, Royaume-Uni, Ukraine, Espagne et États-Unis[1].

Chaque cellule est chapeautée quant à elle par un président élu. Ce sont les membres des cellules du RCD qui élisent par ailleurs le secrétaire général de la fédération.

Organisations de jeunesse

Jeunesse constitutionnelle démocratique

La Jeunesse constitutionnelle démocratique (JCD) se dit l'héritière du mouvement des Jeunes Tunisiens, son premier congrès s'étant tenu en 1937. La JCD est une organisation se proclamant « avant-gardiste et progressiste » et qui cherche à réunir toutes les catégories de la jeunesse tunisienne « aspirant à participer à l'action politique, économique, sociale et culturelle », au sein du RCD, « suivant ses orientations et ses principes »[12]. Dirigée par un bureau national, la JCD jouit de l'autonomie de gestion.

Le cinquième congrès après 1987 s'est tenu le 20 et 21 janvier 2007, présidé par le secrétaire général adjoint chargé de la jeunesse, Abdelwaheb Jmal. La JCD compte environ 460 000 adhérents.

Organisation des étudiants du RCD

Article détaillé : Organisation des étudiants du RCD.

Avant l'avènement de Ben Ali le 7 novembre 1987, les étudiants du PSD étaient réunis au sein de l'Organisation nationale des étudiants destouriens (ONED), dont le dernier bureau exécutif avait été élu au congrès de Ben Arous en 1985. Celui-ci se trouva influencé par les résultats du XIIe congrès du PSD tenu en 1986, baptisé « Congrès de la Résistance », au cours duquel certains membres dont le secrétaire général sont écartés. D'autres membres ont tenté ensuite d'organiser un congrès extraordinaire. La vie syndicale étudiante est marquée à cette période par la désorganisation de l'Union générale des étudiants de Tunisie, affaiblie depuis le congrès de Korba tenu en 1971.

L'ONED est rebaptisée Organisation des étudiants du RCD (ERCD) après le congrès de 1988 tenu dans le campus de l'École nationale d'ingénieurs de Tunis ; Mohamed Ghariani est alors élu secrétaire général et placé à la tête de son bureau national. L'organisation devient très influente dans les milieux étudiants, remportant presque toujours la totalité des sièges de délégués au sein des conseils scientifiques des établissements universitaires. Lors des dernières élections en date, tenues le 19 décembre 2008, les étudiants destouriens ont remporté 94,7 % des sièges et 100 % des représentations dans les conseils des universités. Son huitième congrès après 1987 s'est tenu le 9 août 2008 au siège du parti et a été présidé par le secrétaire général adjoint chargé de la jeunesse, Kamel Haj Sassi. Les congrès précédents se sont tenus en 1991, 1994, 1997 (présidé par le secrétaire général du RCD Abdelaziz Ben Dhia), 2000, 2003 et 2006.

L'ERCD est dotée d'une structure complexe ; elle est dirigée par un bureau national de treize membres élus lors du congrès national et complété par des structures régionales doubles :

  • les bureaux universitaires, au nombre de onze, regroupent les sections au niveau de chaque établissement universitaire public ;
  • les comités régionaux, liés à chaque comité de coordination de la Tunisie métropolitaine, dirigent les comités locaux établis au niveau des fédérations territoriales, qui rassemblent les étudiants originaires de chaque ville, sans obligation d'y faire leurs études supérieures.

Enfin, on trouve les sections de l'étranger, qui peuvent s'organiser sous la direction des bureaux de coordination, mais restent de facto liés directement au bureau national.

L'ensemble des membres du bureau national et des secrétaires généraux des bureaux universitaires et des comités régionaux forment le Conseil national de l'ERCD. L'organisation compte environ 75 000 adhérents.

Union tunisienne des organisations de jeunesse

L'Union tunisienne des organisations de jeunesse (UTOJ) est l'organe national principal de coordination de la jeunesse en Tunisie. L'organisation, fondée en 1971, compte onze organisations membres[13], dont la JCD, l'ERCD, la Jeunesse scolaire, les Scouts tunisiens, l'Organisation nationale de l'enfance tunisienne, l'Association tunisienne des auberges et tourisme des jeunes, la Jeunesse féminine et l'Association tunisienne d'action volontaire. L'organe supérieur de la politique de l'UTOJ est son conseil national qui compte un bureau national et des bureaux régionaux et locaux. Son secrétaire général est le député Hafidh Rahoui.

Le but de l'UTOJ est de servir d'un organe de coordination et de représentation pour les organisations tunisiennes de la jeunesse et de canal de communication et de coopération pour le développement national et la coopération internationale[14]. L'UTOJ organise des séminaires, des conférences, des ateliers de formation, des groupes d'étude, des voyages, des activités culturelles, des projets volontaires de camp et des activités recréatives et sportives[14]. Elle est affiliée à l'Assemblée mondiale de la jeunesse[14].

Références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i  et j Samir Gharbi, « RCD, voyage à l'intérieur du parti-État », Jeune Afrique, 27 juillet 2008, pp. 36-39
  2. a , b , c  et d (fr) Sana Farhat, « 343 au lieu de 250 membres au Comité central et intégration des jeunes de moins de 30 ans », Le Temps, 27 juillet 2008
  3. (fr) Congrès du RCD en 1993
  4. (fr) Congrès du RCD en 1998
  5. (fr) Congrès du RCD en 2003
  6. (ar) Congrès du RCD en 2008
  7. (fr) Structures de direction du RCD
  8. Le président est élu par le congrès pour un mandat de cinq ans et devient automatiquement le candidat du parti à l'élection présidentielle.
  9. (fr) Administration centrale du RCD
  10. (fr) « Liste des membres du comité central du RCD », Tunis Afrique Presse, 2 août 2008
  11. (fr) Comités de coordination du RCD
  12. (fr) Présentation de la Jeunesse constitutionnelle démocratique (RCD)
  13. (ar) [pdf] Jeunes et société de l'information (Al Arab)
  14. a , b  et c (fr) Politique nationale de jeunesse en Tunisie (InfoYouth)

Lien externe

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