Radon

Radon
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Radon
AstateRadonFrancium
Xe
  Structure cristalline cubique

86
Rn
 
               
               
                                   
                                   
                                                               
                                                               
                                                               
                                   
Rn
Uuo
Table complèteTable étendue
Informations générales
Nom, symbole, numéro Radon, Rn, 86
Série chimique Gaz rare
Groupe, période, bloc 18 (VIIIA), 6, p
Masse volumique 9,73 g·l-1 (gaz),

4,4 g·cm-3 (liquide, -62 °C),

4 g·cm-3 (solide)[1]
Couleur aucune
No CAS 10043-92-2 [2]
No EINECS 233-146-0
Propriétés atomiques
Masse atomique [222 u]
Rayon atomique (calc) 120 pm
Rayon de covalence 1,50 Å [3]
Configuration électronique [Xe] 4f14 5d10 6s2 6p6
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 32, 18, 8
État(s) d’oxydation 0
Oxyde inconnu
Structure cristalline Cubique face centrée
Propriétés physiques
État ordinaire Gaz
Point de fusion -71 °C [1]
Point d’ébullition -61,7 °C [1]
Énergie de fusion 2,89 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 16,4 kJ·mol-1
Température critique 104 °C [1]
Volume molaire 50,50×10-3 m3·mol-1
Divers
Électronégativité (Pauling) 2,1
Chaleur massique 94 J·kg-1·K-1
Conductivité thermique 3,64×10-3 W·m-1·K-1
Énergies d’ionisation[4]
1re : 10,7485 eV
Isotopes les plus stables
iso AN Période MD Ed PD
MeV
210Rn {syn.} 2,4 h α 6,404 206Po
211Rn {syn.} 14,6 h ε
α
2,892
5,965
211At
207Po
222Rn 100 % 3,824 j α 5,590 218Po
224Rn {syn.} 1,8 h β 0,8 224Fr
Précautions
Élément radioactif
Élément radioactif
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le radon est un élément chimique, de symbole Rn et de numéro atomique 86 dans le tableau périodique.
C'est un gaz rare dit noble, radioactif, incolore, inodore et d'origine le plus souvent naturelle. C'est l'une des substances les plus denses capables de persister sous forme de gaz en conditions normales de température et de pression.

Il se forme dans la chaîne de désintégration radioactive normale de l'uranium et du thorium ; deux métaux présents dans la croute terrestre depuis sa formation et dont les isotopes les plus communs ont une très longue demi-vie (4,5 milliards d'années). L'uranium, le thorium et donc le radium continueront donc à naturellement produire du radon pour des millions d'années à des concentration voisines de celles que nous connaissons. Les activités humaines (mines et combustion du charbon, certaines sécheresses induites par l'homme) peuvent augmenter la libération de radon, et les constructions humaines peuvent en accumuler. Son isotope le plus stable est le 222Rn, qui a une demi-vie de 3,8 jours et qui est utilisé en radiothérapie.

L'importance sanitaire du radon tient à sa radioactivité élevée et à ce qu'étant partout présent dans l'atmosphère, il est donc inhalé. Il est la principale source d'exposition naturelle des populations humaines et animales et de la partie aérienne des plantes aux rayonnements ionisants. C'est un émetteur alpha (pour une dose absorbée, les émetteurs alpha font plus de dégâts biologiques que les émetteurs bêta, les rayons gamma ou les rayons X. Il est souvent le plus gros contributeur à la dose d'un individu pour le « rayonnement de fond », avec de fortes variations spatiotemporelles.

Selon l'EPA, il est la seconde cause la plus fréquente de cancer du poumon, après le tabagisme, causant 21 000 morts par cancer du poumon par an aux États-Unis[5]. En Bretagne (socle granitique), 20 % des décès par cancer du poumon seraient dus au radon selon l'IRSN[6].

À fortes doses, son caractère cancérigène sur les populations exposées de mineurs est statistiquement bien établi, avec ainsi, une surmortalité par cancer pulmonaire qui croît linéairement avec l’exposition cumulée du poumon au radon et à ses descendants[7]. Les études ayant porté sur les mineurs non-fumeurs et travaillant des mines sans équipement diesel laisse penser qu'il est un cancérigène pulmonaire humain, même à des taux couramment rencontrées dans l'air intérieur des maisons[8]. La courte durée de demie vie de ses descendants pourrait expliquer que ses cancers radio-induits semblent cibler les poumons et que les leucémies (de l’adulte, au Royaume-Uni) n’y semblent pas associées[9]. Les relations dose-effet et les impacts sanitaires des faibles doses sont encore mal compris. Ses effets en milieu domestique à des doses en deçà de 100 Bq/m3 sont encore discutés : si l'on transpose les résultats observés sur les mineurs, il serait alors responsable de près de 5 à 10 % des cancers du poumon. Inversement, certaines études sur la réparation de l'ADN suggèrent que l'effet cancérigène des irradiations suit un effet de seuil (voire conduit à un phénomène d'hormèse), mais le niveau de ce seuil est inconnu (source ?). Dans les deux cas, les doses permettant de trancher les cas limites sont trop faibles et incertaines pour qu'un résultat puisse être validé de manière statistiquement significative et actuellement scientifiquement confirmé .

Le radon s'accumule dans les mines souterraines et parfois dans les caves (certaines zones minières ou granitiques). Une bonne ventilation est alors nécessaire. Il peut aussi être trouvé dans certaines eaux de source et sources chaudes[10].

Son intense radioactivité a également entravé son étude chimique approfondie et seuls quelques-uns de ses composés sont bien connus.

Sommaire

Histoire

Appareil utilisé par Ramsay et Whytlaw-Gray pour isoler le radon. M est un tube capillaire, dans lequel fut isolé près de 0,1 mm3 de gaz.

En 1908, William Ramsay et Robert Whytlaw-Gray isolent ce qu'ils appellent le « niton » (nitens en Latin, traduit par brillant, a le symbole Nt) et déterminent sa densité. Le radon a son nom depuis 1923.

Dès 1899, Pierre et Marie Curie observent que le « gaz » émis par le radium reste radioactif pendant près d'un mois[11]. Au cours de cette même année, Robert Owens et Ernest Rutherford relèvent des résultats variables quand ils tentent de mesurer les radiations d'oxydes de thorium[12].

Rutherford note que les composés de thorium émettent continuellement un gaz radioactif, qui conserve sa radioactivité plusieurs minutes ; il nomme ce gaz « emanation » (du latin emanare, émaner, et emanatio, expiration)[13], et plus tard, émanation de thorium (ThEm).

Le radon a été découvert en 1900 par Friedrich Ernst Dorn qui l'a appelé « émanation de radium ». Ce fut le troisième élément radioactif découvert, après le radium et le polonium.

En 1900, Dorn rend compte d'expériences montrant que les composés de radium émanent un gaz radioactif, qu'il baptise « émanation de radium » (RaEm)[14].

En 1901, Rutherford démontre que les émanations de Thorium sont radioactives, mais crédite les Curie de la découverte de cet élément[15].

En 1903, des émanations similaires provenant de l'actinium sont observées par André-Louis Debierne[16],[17], et il les baptise émanation d'actinium (AcEm).

Des noms furent proposés pour ces trois gaz en 1904 : exradio, exthorio, et exactinio[18]; puis radon, thoron, et akton en 1918[19]; suivis de radeon, thoreon, et actineon en 1919[20], et finalement radon, thoron, et actinon en 1920[21].

Constatant la similitude du spectre de ces trois gaz avec celui de l'argon, du krypton et du xénon, ainsi que leur inertie chimique, Sir William Ramsay suggéra en 1904 que ces émanations pouvaient correspondre à un nouvel élément de la famille des gaz rares.

En 1910, Sir William Ramsay et Robert Whytlaw-Gray parviennent à isoler le radon. Ils déterminent sa densité, et montrent qu'il s'agit du gaz le plus dense connu à l'époque. Ils notent que « l'expression l'émanation du radium est fort incommode », et proposent comme nouveau nom niton (du latin nitens, entis brillant) pour rappeler la propriété qu'a ce gaz de rendre phosphorescentes certaines substances[22]. En 1912, cette proposition fut acceptée par la commission internationale des poids atomiques.

En 1923, le comité international des éléments chimiques et l'union internationale de chimie pure et appliquée choisirent pour ces trois gaz les noms de radon (Rn), thoron (Tn) et actinon (An). Mais par la suite, quand les isotopes furent simplement numérotés et non nommés, l'élément reçu le nom de l'isotope le plus stable, c'est-à-dire le radon. L'isotope Tn devint 220Rn, et l'isotope An devint 219Rn. Mais jusque dans les années 1960, cet élément était simplement appelé émanation[23].

Exposition

L'homme et les animaux y sont principalement exposés via l'inhalation d'air en contenant, et plus rarement via l'ingestion d'eau (cas de certaines eaux thermales). Certaine eaux déclarées potables peuvent laisser dégazer du radon[24]. Une étude a conclu que le risque radon devrait être pris en compte dans le choix des sites de creusement de puits[25].
Certains métiers (mineurs, travailleurs des engrais phosphatés[26],[27], du phosphogypse[28] ou du thermalisme) y sont plus exposés.

Exposition externe : la dose équivalente (en sievert) est le produit de la dose absorbée et d’un facteur de pondération pour les rayonnements (pour les rayons gamma, ce facteur est 1).

Caractéristiques physiques et chimiques

Caractéristiques physiques

Gaz chimiquement inerte, le radon est le plus « lourd » (le plus dense) des gaz rares (en ne prenant pas en compte l'ununoctium). Dans les conditions normales de température et de pression, le radon est un gaz monoatomique d'une masse volumique de : 9,73 kg/m3[29].
C'est l'un des gaz les plus « lourds » (denses) à température ambiante, pratiquement 8 fois la densité de l'air.

À température et pression standard, le radon est incolore, mais lorsque la température est abaissée en dessous de son point de congélation (202 K ; -71 °C), il devient phosphorescent puis jaune si la température baisse encore et finalement rouge-orangé aux températures de l'air liquide (< -180 °C )[30]. Quand il est dans un état condensé, le radon parait également lumineux, à cause de l'intensité des radiations qu'il dégage. Il est dit « autofluorescent ».

Au moment de sa formation par désintégration, chaque atome de radium est expulsé de sa matrice (grain du matériau), avec une énergie cinétique (ou « énergie de recul ») qui lui permet, dans un minéral de densité moyenne de parcourir de 20 à 70 nm[31]. S'il est proche de la surface d'une roche ou dans un grain fin, il peut se déplacer par diffusion et passer dans l'air ou dans l'eau, mais ce processus étant lent, et le radon ayant une assez courte demie-vie, seuls le radon formé en surface des phases solides atteindra l'air ou l'eau avant de se désintégrer. L'eau, (chaude et acide notamment) peut aussi solubiliser la roche et se charger de radon[31]. Dans les sols les plus communs, selon l'INERIS, 10 à 50 % du radon s'échappe du grain où il est produit et passe dans les pores et éventuellement l'air ou l'eau intersticielle[31].
Le coefficient d'Oswald (dit coefficient de Bunsen quand il concerne l'eau), est[31] le rapport (alfa) de l'activité volumique du radon dans l'eau sur l’activité volumique du radon dans l’air à une température donnée : Ce coefficient a est une fonction décroissante de la température de l’eau T (°C) :

alfa = 0,105 + 0,403 exp (-0,0502 T)
À 20 °C, alfa est ainsi égal à 0,245.


Étant d'une faible durée de vie (3,8 jours), le radon est un gaz extrêmement radioactif. Son activité massique est de 5,73×1015 Bq/g.

Isotopes

Articles détaillés : Isotopes du radon et radon 222.

Il existe 35 isotopes de radon connus jusqu'à ce jour, mais seuls 4 d'entre eux existent dans la nature, à l'état de trace :

  • L'isotope le plus stable est le radon 222 qui est le produit (isotope-fils) de la désintégration du radium 226 de la série de l'uranium 238. Il a une demi-vie de 3,823 jours et émet des particules alpha.
  • Le radon 220 est le principal produit de désintégration du radium 224 dans la chaîne de désintégration du thorium 232. Il fut pour cette raison aussi est appelé « thoron ». Il a une demi-vie de 55,6 secondes et émet aussi des rayons alpha.
  • Le radon 219 est dérivé de l'actinium, est appelé « actinon ». Il provient de la série de l'uranium 235. Il émet des particules alpha et a une demi-vie de 3,96 secondes.
  • Le radon 218 est un produit très minoritaire de la désintégration de l'astate 218 (désintégration β-). Il appartient à la chaîne de désintégration de l'uranium 238. Il émet des particules alpha et a une demi-vie de 35 millisecondes.

Composés chimiques

Le radon est un gaz rare, qui entre difficilement en composition chimique.

Des expériences indiquent que le fluor peut réagir avec le radon pour former du fluorure de radon. Des clathrates de radon ont aussi été reportés.

Article connexe : Chimie des gaz nobles.

Le radon dans l'environnement

Taux moyen de radon dans l'air ; Le radon est un gaz terrigène, à courte durée de vie, peu présent au-dessus des océans, ce qui est moins le cas de ses produits de désintégration radioactive
Illustration de la variété des teneurs en radon trouvée dans différentes mines et types de mines (mines de charbon, de cadmium ou bore) dans un même pays (ici la Turquie). De plus dans une même mine, la concentration peut fortement varier selon la profondeur, le point de mesures et l’aération

Le radon provient de la désintégration de l'uranium naturellement contenu dans les roches ou le sols, ou amené par l'Homme lors de certaines activités industrielles, minières, militaires. Il est spontanément surtout présent dans les régions granitiques, volcaniques et uranifères. En France, les régions riches en radon sont la Bretagne, le Massif central, les Vosges et la Corse. IL dégaze du sol en quantités plus ou moins importantes[32]. On peut mesurer sa radioactivité ou tenter d’en faire une mesure quantitative[33].
Le niveau de radon dans l'air est habituellement plus faible en zone urbaine qu'en zone rurale, en raison de sols plus imperméabilisés.

Les taux de radon observés dans la nature sont si faibles qu'on ne le détecte pas par des analyses chimiques classiques, mais par sa radioactivité.
1000 Bq/m3 d'air (concentration largement supérieure à ce qui est habituellement observé) traduiraient une présence de 0,17 picogramme de radon par m3 — soit une concentration molaire de l'ordre d'un millionième de millionième de millionième — alors qu'une concentration relative de l'ordre du millionième est déjà très difficile à détecter. Hors contexte de guerre atomique ou accidentelle (Tchernobyl, Fukushima...), toute la radioactivité aéroportée de l'atmosphère terrestre n'est due qu'à quelques dizaines de grammes de radon[34]. Un air chargé en radon ne change donc pas de composition observable ni de propriétés physico-chimiques (le changement porte sur des « traces de traces de traces »), mais se charge d'une qualité radioactive qui semble venir de nulle part.
Cette faible teneur de l'air en radon est due à sa rapide décomposition radioactive, mais il est en permanence remplacé par du radon libéré par les roches, les mines (d'uranium et de charbon notamment) ou les eaux naturelles qui les traversent. La concentration du radon dans l'atmosphère est si faible que des eaux naturellement riches en radon le perdent au contact de l'air. De ce fait, les nappes d'eaux souterraines, en contact direct avec les roches où le radon est produit, sont plus chargées en radon que les eaux de surface. De même, dans les sols, la zone saturée en eau a une concentration plus forte que la zone aérée, en contact indirect avec l'atmosphère[35],[36].

Le radon dans la pluie

Les eaux météoritiques peuvent parfois être intensément radioactive à cause de niveaux élevés de radon et ses descendants 214Bi & 214Pb, au point de perturber les outils de surveillance radiologique des centrales nucléaires[37].
Les niveaux les plus élevés sont trouvés dans les pluies d'orage. Une hypothèse est que le radon se concentre dans les zones orageuses en raison de sa charge électriques atomique positive. De plus les orages apparaissent en été quand les sols sont plus chauds et/ou desséchés et relarguent le plus de radon[38] Des estimations de l'âge des gouttes d'eau ont ainsi pu être obtenues en mesurant l'abondance isotopique des descendants du radon à vie courte dans la pluie[39]

Radon et pétrole

Le radon est présent dans les roches pétrolifères, et l'eau de mer ou la boue utilisée comme fluide dans les forages pétroliers peut se charger de précurseurs du radon. Dans l'eau de mer introduite dans les puits comme fluide de mise en pression, le baryum et le strontium sursaturent l'eau en baryum et en solution de sulfate de strontium. Avec la décompression brutale de l'eau de mer remontant dans le tuyau, le baryum et le strontium tendent à précipiter et former des cristaux qui se déposent sur le métal du tuyau. Ils y forment alors des couches de tartre radioactif qui endommagent les tuyaux (le radon peut apparaître dans ce tartre, et y laisser ses produits de désintégration (radioactifs). Pour limiter ce risque, les pétroliers cherchent à supprimer les sulfates de l'eau de mer injectée et à en contrôler l'acidité. Des membranes nanofiltrantes suppriment aussi les particules siliceuses et bactériennes, ce qui réduit encore le risque de formation de tartre et de biofilms[40].
De plus, les raffineries pétrolières séparent les produits pétrochimiques grâce à leur points d'ébullition, or le radon a une courbe de pression/température proche de celle du propane et il atteint son point d'ébullition à la même température que le propane, ce qui explique que la zone de l'usine où le propane est traitée est souvent l'une des zones les plus radioactives de l'usine. En se désintégrant dans le tuyau de propane fraichement produits, le radon y forme des radio-isotopes solides qui se déposent sur le métal et qui peuvent revêtir la totalité de l'intérieur des tuyauteries de gaz[41].
On trouve donc aussi du radon dans les résidus de l'industrie du pétrole et du gaz naturel (radium et molécules-filles issues de sa désintégration radioactive).

Le radon souterrain et minier

Sans surprise, on trouve du radon dans les roches profondes.
Il est aussi présent dans le pétrole et le gaz naturel extrait des puits creusés dans ces roches.

Le radon percole dans le sol, d'autant plus vite et facilement que le sol est perméable. Il circule au sein de substrats homogènes par diffusion moléculaire et advection/convection en tendant à se répartir de manière uniforme, mais en réalité il diffuse préférentiellement et bien plus rapidement dans les fissures, failles et fractures de la roche, ou avec l'eau qui y circule[31].
A la différence de ses descendants qui sont des aérosols solides s'attachant aux particules fines de l'air[31] et susceptibles de se fixer dans les poumons, il a heureusement peu d'affinité avec la matière organique ou les mucus, ce qui laisse penser que tant qu'il ne s'est pas désintégré, il ne fait que passer dans le sol, avec peu d'impacts mutagènes, et qu'il ne gagne pas la sève des plantes via les racines (par contre il pourrait être absorbé par les feuilles lors de leur respiration, via les stomates) notamment le feuilles proches du sol.
Son comportement dans le sol a fait l'objet d'études dans le cadre de la gestion des déchets radioactifs (qui peuvent générer d'importantes quantités de radon)[42]. Plus encore qu'en surface, la principale source d'exposition au rayonnement dans les mines d'uranium et de charbon est le radon et ses produits de désintégration[43],[44] (le radon est source de 29 % environ de l'exposition totale[45] et d'environ 69 % de la radioactivité naturelle interne dues à des particules inhalées et 59 % de la dose due aux rayonnements d’origine naturelle[31]) à laquelle nous sommes exposés en surface).
Le polonium-218 et le polonium-214 sont en réalité les deux produits les plus cancérigènes générés par le radon, plus que le radon lui-même pour la dose radioactive délivrée aux poumons[46].

Les eaux souterraines, dont thermales

Les eaux souterraines se chargent de radon au contact des roches qui en libèrent, soit en profondeur, soit au contact de roches anciennes présentes en surface (Granit par exemple). Le radon s'échappe de l'eau dès que celle-ci est en contact avec l'air libre, y compris dans certaines stations thermales[47]. Les eaux thermales peuvent en contenir assez pour émettre des centaines de becquels à des dizaines de milliers de Becquerel par litre[48]. Le radon peut aussi s'accumuler dans certains sites de stockage souterrain, et dans les galeries ou sont situées certains captages souterrains de sources minérales[49]. Ainsi des taux courants de plusieurs milliers de bq/m3 d'air sont mesurés dans les salles d'hydrothérapie utilisant des eaux souvent naturellement chargées en radon. Ces taux atteignent même des centaines de milliers de Bq/m3 d'air dans certaines grottes thermales[47].
Les teneurs en radium-226 des eaux minérales varient de quelques millibecquerels à quelques becquerels par litre, avec environ 1 µg d'uranium naturel par litre et souvent moins de 10 µg/L de thorium (peu hydrosoluble en condition normale). Le radon-222 est aussi plus présent que le radium-226 car plus soluble. Il y a jusqu'à 10 000 fois plus de radon-222 que de thorium-226 (ex à Bad Gastein, Bagnères-de-Luchon...). Une partie du radon peut aussi provenir de l'érosion de roches par les eaux venant de la surfaces (eaux neptuniennes), expliquant une diminution de la radioactivité de l'eau en période de gel ou de sécheresse et un pic de radioactivité à la fonte des neiges (ex à Bagnères-de-Luchon). L'activité volumique du radon dans les eaux thermales au point d'émergence varie donc beaucoup ; selon la source et parfois selon l'époque de l'année, allant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de Bq/L. Cette activité peut chuter de 80 % entre la source et les bains (par dégazage du radon) quand l'eau passe par un réservoir ou est stockée en piscine, mais elle ne chute pas quand l'eau est directement amenée par tuyau aux buvettes, étuves, etc.[47].

Au point de prélèvement, dans les provinces carbo-gazeuses (produisant de l'eau gazeuse chargée en gaz carbonique, le gisement peut produire jusqu'à 4 fois plus de gaz que d'eau (150m3/h à Royat, contenant du radon et du thoron, « à des teneurs de l'ordre de la dizaine de milliers de becquerels par m³ » (Desgranges et collaborateurs, 1978,cités par Améon 2003[47]).
La présence de nombreuses sources thermales dans une région induit souvent une augmentation de la radioactivité moyenne de l'air, avec par exemple à Misasa (où l'on trouve 70 source thermales), environ 130 x 107Bq de radon sont émis par jour dans l'air à partir de l'eau et du sol.
L'air y est deux fois plus radioactif qu'ailleurs en l'absence de telles sources. On avait déjà mesuré en 1962 dans le parc thermal et le jardin de l’hôtel de Luchon une activité volumique du radon de 30 Bq/m³, soit 3 fois plus élevée que la normale (10 Bq/m³ selon UNSCEAR 2000)[47]. L'exposition d'un curiste est généralement de moins de 2mSv/an, mais peut parfois être « non négligeable du point de vue de la radioprotection ». Les médecins et une partie du personnel (dont personnel d'entretien la nuit, quand l'aération est moindre) peuvent aussi subir une exposition chronique non négligeable[47].

En Europe, les eaux thermales et potables les plus radioactives sont trouvées en Europe centrale[47]. La directive 96/29/Euratom a inclus le thermalisme comme étant une activité professionnelle durant laquelle les travailleurs sont exposés à des sources naturelles de rayonnement ionisant.

Concernant l'exposition des mineurs et ses risques

  • 15 études rétrospective de cohortes de mineurs de fonds exposés au radon, ainsi que les analyses de 22 études épidémiologique faites en habitat résidentiel en Amérique du Nord, Chine et Europe ont clairement démontré que le radon est un cancérogène certain pour les poumons humains, même à des taux couramment rencontrées dans l'air intérieur des maisons[46]. La courte durée de demie-vie de ses descendants pourrait expliquer que ses cancers radio-induits semblent cibler les poumons et que les leucémies (de l’adulte, au Royaume-Uni) n’y semblent pas associées[9].
  • Dès les années 1960, au Royaume-Uni notamment, dans le East Midlands, le Kent et le bassin houiller écossais[50], on a mesuré le radon dans certaines mines de charbon. Les valeurs trouvées pour le radon-222 variaient de 0,2 pCi/L (= picocuries de radon par litre d'air), proche de ce qu'on trouve dans l'atmosphère, à plusieurs centaines de fois plus.
  • En 1964, en se basant sur les modélisations de quantités de radon inhalé et sur l'expérimentation animale, des chercheurs estiment, que les normes alors en vigueur dans l'industrie minière de l'uranium (20 rads par an tolérés pour les cellules pulmonaires exposées via une respiration par le nez avec une ventilation pulmonaire moyenne de 15 L/min) ne permettaient pas de limiter les risques. Ils proposaient de réduire cette « norme » de dix fois (en la portant à à 30 pc/L de radon et descendants du radon[43]. Cependant, à la fin du XXe siècle, beaucoup de pays miniers ou d'industries n'avaient pas encore de réglementation sur le radon dans les mines ou ne l'avaient que depuis peu.
    De plus, la mesure précise de l’exposition réelle au radon et à ses descendants dans la mine, dans le sol à proximité de la mine[51], ou évalué à partir d’échantillons peut être délicate[52], notamment parce que le radon peut se dégrader rapidement, y compris dans les poumons et l’organisme, en formant des produits de décomposition à vie courte qui rendent difficile l’analyse conjointe de la somme des énergies alpha potentielle du radon et de ses descendants[53], d’autant que la teneur relative des teneurs en ces différents produits varie dans l’espace et le temps.
    Enfin, dans une même mine mine elle-même, les teneurs en radon peuvent varier d’un à deux ordres de grandeur, selon le moment et le lieu de la mesure.
  • Les concentration en radon dans la mine peuvent être élevées : Par exemple, les analyses publiées en 2004[54] faites dans les mines brésiliennes ont mis en évidence des taux de radons dépassant dans tous le niveau d'action pour les lieux de travail (500-1500 Bq/m3 d’air, recommandés par la Commission Internationale de Protection Radiologique-CIPR 65).
    La dose efficace moyenne estimée pour les mineurs de fond brésiliens était presque 30 fois plus élevée que la dose moyenne mondiale pour les mineurs de charbon[54].
  • la modélisation du dégazage de radon et de ses descendants radioactifs, en profondeur comme en surface est encore (en 2011) délicate et en cours de développement et de validation[55].
  • Le radon (et descendants) peut remonter avec le grisou en surface via les failles du sol (souvent aggravées ou par les séquelles minières de type effondrement, et il peut s’introduire dans les caves et maisons ou autres bâtiments construits au-dessus d’anciennes mines[56].
    D’autres études ont montré (au-dessus d’une ancienne mine d’uranium par exemple), que le radon peut continuer à remonter en surface bien après la fermeture ou l'abandon d'une mine, y compris via les failles de la roche sous-jacente au sol (et avec des variations saisonnières[57]).
    Ainsi des taux élevé (410 kBq m3 en moyenne) de radon ont ainsi été détectés dans le tunnel d'une mine d'uranium fermée (ainsi que son système de ventilation) en 1997, située de 15 à 55 m sous le village hongrois de Kővágószőlős). A proximité, la concentration moyenne de radon dans les habitations était de 483 Bq/m3 et bien plus élevée (en moyenne 667 Bq/m3) dans des maisons situées à ± 150 m de la projection en surface du tunnel minier + 50 m, contre en moyenne 291 Bq m-3 dans les maisons plus éloingées (300 m aux alentours). En moyenne, 88,8 kBq/m étaient trouvés dans le sol, et l'exhalaison de radon correspondait à 71,4 Bq/m² et par seconde (en moyenne). Les taux les plus élevés ont été mesurés en sortie de galerie et au sortir des failles remontant en surface et la concentration de radon élevée générées dans le passage (en moyenne 410 kBq m-3) peuvent influer sur la concentration de radon dans les maisons sur le tunnel minier. L’agriculture a été pratiquée sur le site après fermeture de la mine.
  • Dans une ancienne région minière où le charbon et les « cendres volantes » (déchets de centrales thermiques au charbon) sont légèrement radioactifs (U et 226Ra), des analyses de radon ont été faites au-dessus de l’ancienne mine et alentours (à toute les périodes de l'année) ; les taux d'exhalation de radon allaient de 9 x 10-3 à 4 x 10-1 Bq/m2/seconde. C'est sur les zones riches en charbon et en cendres de charbon que le dégazage (exhalation) de 222-Rn était le plus élevé (avec des taux variant de 1.1x 10-2 à 4.5 x 10-1 Bqm-2s-1).
    Un test de couverture (par de l’argile et de la terre) d’une partie de la zone située au-dessus de l’ancienne mine de charbon a été fait, après quoi le taux d'exhalation du radon était divisé par 10 en moyenne, mais l’été, les émissions de radon étaient plus importantes, sans doute en raison de la déshydratation du sol
    L’utilisation des cendres volantes comme matériel de terrassement, fond de couche autour des maison explique un taux élevé de radon dans les zones habitées. (Dans cette zones, à plus de 1 km de la mine, et en centre-ville ou au centre d'une zone de nouvelle d’urbanisation, on a mesuré des valeurs moyennes (sur un an) d'environ 0,15 Bq/m2/s et le radon était encore exhalé autour de la mine d'uranium de Zirovski VRH en Slovénie (maintenant fermée) pour une dose de 0,005 à 0,25 Bq/m2/s (à comparer à 0,67 Bq/m2/s trouvés dans une maison construite au-dessus d’une ancienne mine d’uranium[58]ou aux 0,67 Bq/m2/s de la mine à ciel ouvert australienne de la Sickness country, l’une des plus radioactives d’australie (0,062 Bq/m2/s aux alentours)[59].
  • En Suède, une étude rétrospective a montré une nette surmortalité par cancer du poumon chez les employés de mines de fer y compris chez les non-fumeurs. Chez un groupe de 1415 mineurs de fer suédois, ponctuellement exposés de 1951 à 1976 à de brèves durée d’exposition à des descendants radioactifs du radon, à des taux conduisant à approcher les limites professionnelles actuellement acceptées, le risque était presque multiplié par 5. Il y a eu 50 morts par cancer du poumon par rapport aux 12,8 attendus (en incluant les risques liés au tabagisme et par comparaison à un échantillon aléatoire de la population suédoise masculine). 18 de ces morts étaient des non-fumeurs, par rapport à 1,8 attendu, et 32 décès ont été observés chez les fumeurs ou des ouvrirers récemment sevrés du tabac, pour 11,0 décès attendus. Le tabagisme additionne ses effets à l'exposition aux rayonnements alpha du radon[60].
  • Une autre étude rétrospective a été faite dans la mine souterraine de charbon de Figueira (Sud-Brésil), en fonction depuis 1942 (sans équipements diesel dans la mine) et où aucune mesure de radon n’avait été faite avant les années 2000 ; Pour 2856 mineurs (1979-2002) dont 2024 mineurs de fond potentiellement exposés au radon. Le risque de cancer pulmonaire est statistiquement bien corrélé à la durée de travail souterrain[61].
  • Dans des mines de charbon étudiées au Baloutchistan (Pakistan), le taux de radon variait de 121 à 408 Bq/m3, soit une dose calculée pour les mineurs variant de 1,38 à 4,67 mSv/an avec une moyenne de 2,19 ± 0,5 mSv par an, taux jugé acceptable par les autorités sanitaires locales[62].

Le cas particulier des mines (dont de charbon, de schiste bitumineux ou de lignite

  • Dans les années 1950, on commence à mesurer le radon, mais aussi ses produits de degradation radioactive dans les mines[63].
  • Dans les années 1960, après publication en 1959 de recommandations sur l’exposition à la radioactivité par la Commission internationale de protection radiologique[64], on commence à s’inquiéter du taux de radon de certaines mines de charbon[65]et on démontre plus clairement une surmortalité par cancer du poumon des mineurs de fond exploitant le charbon, à l’exposition au radon[66], et on essaye de préciser le rayonnement absorbé (voies externes et internes), dont par inhalation[67],[68].
  • Les études montrent que la quantité de radon dans les mines et le sol varie considérablement selon le caractère plus ou moins uranifère et radifère du matériau, mais aussi selon qu’il s’agisse d'une mine ouverte en plein ciel ou non, selon que les galeries soient bien ventilée ou non, et selon le contexte géologique et hydrogéologique (failles, mouvements de nappes phréatiques). La température intervient aussi, car elle accentue le dégazage du radon dans l’air, notamment en profondeur là où le charbon est plus chaud ; Par exemple, en portant expérimentalement la température du charbon de 30 °C à 180 °C, le taux de radon trouvé dans le charbon augment de 8 à 10 fois. Dans la « fourchette basse » de réchauffement (de 30 °C à 70 °C), ce taux augmente de 2 à 3 fois (ce qui fait que le taux de radon trouvé dans un charbon peut être utilisé comme indice d'un chauffage du charbon[69], possible en profondeur, mais également en chauffage quand les terrils chauffent au soleil et/ou ont entamé une combustion interne qui transforme le schiste noir des stériles minières en schiste rouge.
    Les conditions météo en particulier les hautes et basses pressions et le vent peuvent également (passagèrement mais considérablement) affecter les taux d’extraction naturelle (exhalation) de radon à partir du sol, des failles drainantes ou de mines actives ou abandonnées[70].
    Le radon peut être localement très concentré dans les mines-. On en trouve moins que dans les mines d’uranium, mais certains charbons contiennent de petites quantités d’uranium et certaines mines de charbon produisent des quantités parfois importantes de radon.
  • Au Royaume-Uni (où il n’y a pas de mines d'uranium exploitées), 12 mines de charbon et 10 autres mines ont été étudiées. Le radon était présent dans les mines de charbon, mais moins que dans trois mines d'hématite (Ouest-Cumberland) et deux mines d'étain, où en plusieurs points des niveaux supérieure au niveau opérationnel (WL) était atteint[71] (avec une incidence effectivement accrue de cancers dans les mines d’hématite[71],[72].
  • La lignite relargue aussi du radon et de descendants radioactifs du radon[73]auxquels les mineurs de fond ont plus exposés (dans la cas de mines souterraines). Comme dans les mines de charbon, les taux de radon aéroporté peuvent fortement varier selon les lieux et moments. Par exemple, dans 3 mines de lignites étudiées en Turquie, les concentrations de radon dans les mines variaient de 50 ± 7 à 587 ± 16 Bq par m3 d'air (il faudrait y ajouter les taux de descendants radioactifs du radon), en dessous des seuils d'action en vigueur en Turquie, selon les exposition au radon telles qu'évaluées pour les travailleurs des mines de lignite d'Tunçbilek, Ömerler et Eynez à respectivement 1,23, 2,44 et 1,47 mSv par an[73].
  • Il en va de même pour les mines de schistes bitumineux (ex. : dans la mine d’Amasra, du « bassin bassin houiller bitumineux de Zonguldak » (Turquie) sur 40 jours, les taux de radon ont varié de 49 Bq /m3 à 40 m de fond à 223 Bq m-3 à -100 m, avec une moyenne de 117 (Bq m-3), inférieure au seuil d'intervention de 500-1500 Bq/m3 recommandés par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) en 1993. La « dose efficace moyenne » pour les travailleurs de cette mine a été estimée à 3,4 mSv par jour[74] et peut être comparée à celle subie dans d’autres mines (mines de Bore, où l’air est riche en radon, mines de chrome où le minerai est peu désorbant et où la radioactivité de l’air est « faible », inférieure à celle des minerais[75]) alors que dans les mines de charbo, le radon peut être nettement plus présent, à cause notamment de teneurs plus élevées du charbon en uranium, thorium et potassium radioactifs[75].
  • Dans d’autres cas, les taux de radon dans l’air intérieur des galeries de mines dépassaient les recommandations du CIPR (ex : plus de 1000 Bq par m3 d’air dans les mines de Kozlu, de Karadon et d’Üzülmez dans le bassin minier bitumineux de Zonguldak également en Turquie)[76]
  • Le radon émis par les mines de charbon a des impacts connus sur les mineurs de fond, mais semble pouvoir également et plus largement contribuer à l’augmentation du fond radioactif de l’air autour de certains sites miniers. On a montré par exemple dans le bassin charbonnier des Appalaches une incidence accrue du cancer du poumon dans les zones d’extraction, qui ne semble pas pouvoir être expliquée par d’autres facteurs de risque ou covariables que l’exposition au Radon, même si le tabagisme et la pauvreté sont aussi des facteurs contributifs[77].
  • Dans certaines régions au moins, le fond géochimique et/ou le fond aérochimique[78] naturels peuvent aussi être perturbés par les eaux d’exhaures de pompages miniers[79] ; ces eaux, ont en effet été remontées (par milliards de m³, depuis plus de 100 ans) et déposées dans des bassins d’évaporation ou évacuées dans les rivières (en modifiant les teneurs en sel de la baltique). Or, en profondeur, ces eaux sont souvent (en Pologne tout particulièrement) hautement minéralisées (taux de sel atteignant 200 kg/m³, par exemple dans la nappe du carbonifères minier de Haute-Silésie[79]. Elles contiennent souvent une forte concentration de radium-226 (jusqu’à 400 kBq/m³ dans le cas de la Haute-Silésie). Ces eaux radifères contiennent souvent aussi des quantités significatives d'ions baryum[79]. Dans ces cas, en surface, le radium co-précipite facilement avec du baryum sous forme de BaSO4+RaSO4[79]. La radioactivité spécifique de ces dépôts peut être élevé (se mesurant en MBq/kg parfois). Ces dépôts radioactifs peuvent générer un rayonnement gamma élevé, accompagné d’une certaine élévation des concentrations de radon et de ses descendants dans l'air[79]. Une partie du fond dit « naturel » de radioactivité ambiante aéroportée pourrait en fait provenir des milliers de mines d’uranium, de fer, de charbon… encore actives ou autrefois actives.

Echelle de concentration

Bq/m3 pCi/L Exemples de concentrations de radon dans l'environnement naturel ou artificiel
1 ~0.3 La radioactivité due au radon aux abords des grands océans est d'environ 1 Bq/m3, et aux concentration détectées au-dessus des océans ou en Antarctique le radon émet moins de 0.1 Bq/m3.
10 0.27 La concentration moyenne de l'air extérieur sur les continents est source de 10 à 30 Bq/m3.

Sur la base d'études de surveillances la radioactivité due au radon de l'air intérieur est estimée être 39 Bq/m3. (avec de fortes variations régionales)

100 2.7 Exposition domestique. La plupart des pays ont adopté 200–400 Bq/m3 comme seuil d'action pour l'air intérieur ou comme niveau de référence. Si les tests montrent des niveaux de radioactivité inférieurs à 4 picocuries par litre d'air pour le radon (160 Bq/m3), aucune action n'est considérée comme nécessaire. Une exposition cumulée de 230 Bq/m3 au gaz radon durant un an correspond à 1 WLM.
1,000 27 Des concentrations très élevées de radon (>1000 Bq/m3) ont été mesurées dans certaines maisons construites au-dessus de mines d'uranium ou sur des sols uranifères ou sur un sol très perméable. À partir de 20 picocuries par litre d'air (800 Bq/m3), il est recommandé de prendre des mesures pour diminuer le taux de radon dans l'air.
10,000 270 Le niveau dit "Working Level" dans les mines d'uranium correspond à une concentration de 7000 Bq/m3.

la concentration dans l'air d'une galerie non ventilée du Gastein Healing Gallery approche les 43 kBq/m3 (environ 1.2 nCi/L) avec un maximum de 160 kBq/m3 (environ 4.3 nCi/L)[80].

100,000 ~2700

Environ 100,000 Bq/m3 (2.7 nCi/L) ont été mesuré dans les parties basses du Stanley Watras

1,000,000 27000 Des émissions de 1,000,000 Bq/m3 peuvent être mesurées dans les galeries de mines d'uranium non ventilées.

Radiotoxicité

Histoire

Les premières études sérieuses sur la toxicité du radon se placent dans le contexte des mines d'uranium. Les premières proviennent de la région de Joachimsthal, en Bohême ; d'autres études ont été faites dans la région du sud-est des États-Unis pendant la guerre froide.

Du fait que le radon est un produit de désintégration de l'uranium, les mines souterraines d'uranium peuvent avoir des concentrations élevées de radon. De nombreux mineurs de la zone des Four Corners manifestèrent des cancers du poumon suite à une exposition à des taux élevés de radon pendant les années 1950. L'incidence différentielle des cancers du poumon a été particulièrement élevée chez les mineurs indiens et mormons, parce que ces populations ont normalement des taux de cancer du poumon particulièrement bas. Les normes de sécurité imposant des ventilations performantes et coûteuses n'étaient pas imposées pendant cette période[81].

Le danger du radon dans les habitations a été mis en évidence en 1984, quand Stanley Watras, employé de la centrale nucléaire de Limerick (Pennsylvanie) déclencha les détecteurs de radioactivité en se rendant à son travail, les autorités cherchèrent pendant 2 semaines l'origine de cette contamination. Ils trouvèrent finalement que la source était un taux très élevé de radon (près de 100 000 Bq/m3, soit 2700 pCi/l) dans la cave de son domicile, sans relation particulière avec la centrale nucléaire.

Il a été calculé qu'un tel taux d'exposition est aussi risqué que de fumer 135 paquets de cigarettes par jour. À la suite de cette découverte hautement médiatisée, des normes sanitaires furent définies, et la détection du radon (et sa ventilation) devinrent une préoccupation publique[82].

Radiotoxicité biologique

Le radon est chimiquement neutre : l'atome de radon en lui-même ne se fixe pas dans les poumons ni dans l'organisme humain. De ce fait, les doses délivrées par le radon proprement dit sont négligeables. Ce sont les descendants du radon qui sont à l'origine des irradiations, et principalement ses descendants à vie courte. Les effets du radon sur l'organisme peuvent devenir significatifs si la concentration devient trop abondante.

Dans une atmosphère chargée en radon, celui-ci est très rapidement en équilibre séculaire avec ses descendants à vie courte. Par exemple, suite à sa désintégration alpha (3,824 jours), le radon 222 va donner du polonium 218 (3,1 min). Celui-ci va rapidement, par une autre désintégration alpha, donner du plomb 214 (26,8 min), qui va donner du bismuth 214 (19,7 min), puis du polonium 214 (164 µs) et enfin du plomb 210 (22,3 années), à vie relativement plus longue.

Les produits de désintégration à vie courte et surtout le plomb 210 se retrouvent sous forme libre (particules nanométriques) ou déposés sur les aérosols (micrométriques), qui pénètrent par les voies respiratoires et se fixent dans le poumon.

Ce plomb est lui-même radioactif, et se désintègre en bismuth 210 (5,01 jours), qui donne du polonium 210 (138 jours), puis du plomb 206 (stable). Ces descendants radioactifs fixés dans les poumons émettent des particules α d'énergie élevée qui irradient les tissus.

Pour un becquerel de radon, il y a alors 4 désintégrations alpha successives et 5 bêta[83].

Maladie professionnelle

Le seul risque connu pour l'inhalation de radon (et plus encore de ses « descendants ») est celui du cancer du poumon. En 1987, le radon a été reconnu par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) cancérigène pulmonaire pour l'homme, sur la double base d'études expérimentales animales et d'études épidémiologiques chez les mineurs d'uranium. Sa cancérogénicité a été démontrée par de nombreuses études épidémiologiques (études rétrospectives notamment) ayant porré sur les mineurs de fond de mines d'uranium ou de charbon.

  • L'unité de mesure du taux de radioactivité du radon par m³ d'air est le Becquerel par mètre cube (Bq/m³)
  • L'unité de mesure des appareils mesurant le rayonnement émis par les descendants du radon est le « Working Level » WL ou le milli-working level (mWL) et l'exposition des mineurs au radon est mesurée en « Working Level Month » (WLM), c'est-à-dire le produit du nombre de « mois » de travail (170 h de présence effective) par l'activité atmosphérique, mesurée en « Working Level » (niveau de travail), par définition 1 WL est équivalent à 1,3.10^5 MeV par litre d’air en rayonnement alpha[84]. Le « Working Level » est pratiquement équivalent à une activité volumique du radon de 12 000 Bq/m3 ; 1 WLM correspond à peu près à l'exposition pendant un an à une atmosphère où l'activité du radon serait de 230 Bq.m-3. la conversion entre ces deux unité est difficile, car nécessitant la connaissance précise des facteurs d'incertitudeGuide sur les mesures du radon dans les maisons, Santé Canada.

Le coefficient de dose efficace par unité d’exposition adopté pour le radon est issu de la publication 65 de la CIPR, il est égal à 2,46.10-9 Sv par Bq.h.m-3. Ce taux correspond à un coefficient de conversion de 1 millisievert par an pour 50 Bq/m3[85]. Respirer en permanence un air chargé de radon à 3000 Bq/m3 (ce qui est une concentration très élevée) conduit à une irradiation de 65 mSv/an, ce qui équivaudrait en termes de risque cancérigène — si l'on extrapole les données connues sur les mineurs — à fumer 20 cigarettes par jour[86].

Le supplément de risque de contracter un cancer du poumon au cours de sa vie serait de 350 cancers par million d'habitants pour un niveau d'exposition de un WLM[87], soit 0,035 % par WLM. Cependant, le niveau d'exposition de la population est mal mesuré, et ce risque est également très dépendant du tabagisme, le radon étant à la fois un inducteur et un facteur multiplicatif du cancer du fumeur, ce qui rend les études épidémiologiques d'interprétation difficile.

Accumulation de radon domestique

Taux de mortalité par cancer du poumon, en fonction du taux moyen de radon domestique (5 pCi/l ≈ 200 Bq/m3). Pour les faibles doses d'irradiation, on observe un taux d'autant plus faible de cancers que le taux de radon est élevé.

Le radon peut s'accumuler dans les espaces clos et notamment dans les maisons, dans les caves mal ventilées, à cause de la désintégration du radium, qui vient lui de la désintégration de l'uranium naturellement présent dans les briques et les roches du sol. Le radon étant à durée de vie courte, il n'a pas le temps en quelques jours de diffuser à travers un matériau continu (sol compact, mur ou dalle sanitaire). Il ne peut pénétrer en quantité significative dans des bâtiments qu'à travers des solutions de continuité le long desquelles le gaz peut migrer rapidement : failles dans le sol, fissures dans les dalles. Une fois sur place, le radon peut s'accumuler dans les lieux quand ils sont mal ventilés : « le radon s'accumule avec les odeurs. » Les moyens pour diminuer les concentrations de radon dans les maisons sont l'aération et la ventilation des maisons, l'utilisation des vides sanitaires, le colmatage des fissures au niveau du sol, etc.

De ce fait, le taux de radon dans les domiciles ou bâtiments publics est très variable. De plus, ce taux peut varier rapidement d'une pièce à l'autre, ou d'un moment à l'autre, en fonction de la circulation à l'intérieur du bâtiment.

En France, la teneur domestique moyenne est voisine de 65 Bq/m3[88], et 92 % des domiciles seraient à moins de 200 Bq/m3. Mais 1,5 % sont situés dans la limite d'intervention, entre 400 et 1000, et 0,5 % au-dessus de 1000, c'est-à-dire à des taux comparables à ceux observés dans les mines d'uranium (une fois ventilées). Dans les cas extrêmes, l'accumulation peut conduire à des valeurs très importantes (comme le montre l'exemple de Stanley Watras, à près de 100 000 Bq/m3).

Dans les régions où la concentration en uranium dans la roche est élevée, il est souvent présent dans les habitations peu ventilées, ou construites sur des sols à fort dégagement de radon (rez-de-chaussée, maisons, caves). Il entraîne alors une exposition interne conséquente à cause de ses descendants à vie courte (dont fait notamment partie le polonium). La Creuse, la Lozère, le Tarn et la Corse-du-Sud ont, dans les bâtiments, des doses supérieures à 250 Bq/m3. Les taux les plus faibles sont dans les Landes (28 Bq/m3 : nature sédimentaire des sols)[88].

Normes de concentrations admissibles en radon

En Suisse, dans les pièces d'habitation et de séjour, la valeur limite au-dessus de laquelle il faut assainir est de 1000 Bq/m3 la valeur recommandée en dessus de laquelle, il est recommandé d'intervenir est de 400 Bq/m3 (pour autant que les investissements soient supportables). La législation de 1994 impose que tout bâtiment dépassant cette limite soit assaini au frais du propriétaire. Une valeur de référence de 400 Bq/m3 est à respecter pour les bâtiments neufs, transformés ou après une remédiation. La mesure du radon se fait en hiver et au moins pendant un mois.

Aux États-Unis et Luxembourg, la valeur maximale qu'il est recommandé de ne pas dépasser pour les habitations est de 150 Bq/m3.

Dans l'Union européenne, la valeur recommandée est de 400 Bq/m3 pour les bâtiments existants et de 200 Bq/m3 pour les nouveaux bâtiments.

En Italie, la valeur à respecter sur les lieux de travail et les écoles est de 500 Bq/m3.

Au Canada, la valeur recommandée pour les habitations est de 200 Bq/m3.

En France, pour les lieux accueillant du public, la limite d'intervention[89] est de 1000 Bq/m3 et la valeur recommandée est de 400 Bq/m3. L'obligation de mesure systématique ne concerne en 2008 que 31 départements, mais il est désormais obligatoire de réaliser une surveillance non seulement dans les établissements d'enseignement, les établissements sanitaires et sociaux, les établissements thermaux et les établissements pénitentiaires, mais aussi dans les locaux souterrains où certains activités professionnelles sont réalisées au moins une heure par jour[90]. Il n'y a pas pour l'instant d'obligation pour l'habitat[88]. Il existe un plan national 2005-2008 contre le radon dont l'ASN a publié le premier bilan d'actions le 26 avril 2010[91], peu après que le HCSP a recommandé une importante réduction du seuil d'exposition au radon[92].

« Si vous êtes inquiets du radon, aérez 5 minutes le matin, 5 minutes à midi, et 5 minutes le soir, et vous n’aurez pas de radon. Evidemment, les gens qui sont sur ce marché vous proposeront des solutions incomparablement plus lourdes et coûteuses[93]. »

Impact sanitaire du radon

Le ministère français de la santé délivre deux types d'agréments aux laboratoires d'analyse du radon :

  • l'agrément de niveau 1 (dépistage simple pour déterminer les niveaux d'exposition) ;
  • l'agrément de niveau 2 (identification des sources de radon et proposition de mesures correctrices).

Le radon pose des problèmes sanitaires. Il est responsable à lui seul de la plus grande part de l'exposition humaine à la radioactivité : 42 % du total selon l'OMS[94].

Si on applique le modèle « linéaire sans seuil », la radioactivité du radon est la deuxième source de décès par cancer du poumon en France (9 % des décès par cancer du poumon) juste derrière le tabac[95] (même niveau que le tabagisme passif)[96],[88]. Cependant, ce modèle reste l'objet de débats, et des études montrent au contraire qu'une exposition à des faibles doses de radon tend à réduire le nombre de cancers constatés[97],[98].

Applications

Un système pour (censément) diluer du radon dans de l'eau de boisson, par immersion de roches. Vu dans le restaurant de l'hôtel Suimeiso, Mizusawa, Iwate, Japon.
  • Aux États-Unis ainsi qu'en Europe, on retrouve quelques « spas au radon » où il est possible de s'asseoir pendant quelques minutes ou heures dans une atmosphère riche en radon. Il semblerait que cette radiation du radon fortifierait les gens qui l'essaient. Cela s'applique aussi aux spas d'eau chaude de Misasa, Tottori au Japon, où l'eau est naturellement riche en radium et expulse du radon. Il n'y a aucune preuve scientifique pour supporter cette croyance autre que l’hormèse, ni aucun mécanisme biologique connu par lequel cet effet pourrait se produire.
  • Traçage radioactif : Puisque le radon disparait rapidement dans l'air et qu'il s'affaiblit assez rapidement, le radon est utilisé dans les recherches hydrologiques qui étudient les interactions entre l'eau du sol, des ruisseaux et des rivières. Tout changement significatif dans la concentration en radon dans un ruisseau ou une rivière est un bon indicateur qu'il y a une entrée locale d'eau souterraine.
  • Le radon a été utilisé pour enlever des tumeurs. Une capsule est placée sur le patient proche de la tumeur. Les radiations tuent les cellules cancéreuses. Les cellules environnantes ne sont pas affectées en raisin de la courte demi-vie du radon.
  • En climatologie, la durée de vie moyenne du radon (énergie 5,5 MeV, pour une demi-vie de 3,8 jours) dans l’atmosphère est particulièrement adaptée à l’étude de la circulation atmosphérique. Ainsi, suivant la quantité enregistrée, on pourra déterminer l’origine continentale (riche en radon) ou océanique (pauvre en radon) d’une masse d’air. Le temps de transit de cette masse d’air au-dessus d’un continent va également jouer sur les concentrations de cet élément. Le radon sert donc de traceur des masses d'air continentales.
  • Des anomalies d'émission de radon (et de potentiel électrique) sont constatées[99], et pourraient pour certaines précéder (et donc annoncer ?) certains tremblements de terre ou des mouvements de terrain. L'utilité d'un suivi préventif reste discuté, mais on a constaté (par exemple en Inde[100]) une corrélation entre taux de radon dans les nappes souterraines et activité sismique. Un suivi en temps réel à cout raisonnable est possible[100]. On a montré dans les Alpes françaises que les variations de niveaux (de plus de 50 mètres) de deux lacs artificiels modifiaient les émissions périphériques de radon[101].

Mesure et cartographie du radon

La mesure du radon lui même est délicate (courte durée de vie) et difficile en condition humide (dans les utilisations thermales par exemple). Elle fait l'objet de normes[102].
Des méthodes de mesure ont été adaptées à l'eau[103], dont par dégazage[104]. On commence à disposer ce cartes[105], dont en France[106] de risques ou d'émission, souvent fortement interpolées et utilisant des modélisations[107],[108] notamment du potentiel d'émanation (décrit par le facteur d'émanation[109], d'évaluation délicate, car très variable selon les milieux, et éventuellement soumis à des phénomènes complexes de pression atmosphérique, vent, mouvements de nappe et modification de l'hydromorphie du sol, sécheresse et retrait/gonflement des argiles, etc.). Le facteur d'émanation est défini comme le « rapport du nombre d’atomes de radon qui parviennent dans l’espace des pores du matériau par unité de temps et de volume sur le nombre total d’atomes de radon formés par unité de temps et de volume »[31].

Dosimètres radon

Le radon pose des difficultés dosimétriques, car à faible durée de vie, en état d'équilibre gazeux complexe, avec des produits de filiation solides de faible période radioactive, et en raison d'une faible pénétration des émissions alpha.

  • L'unité d'exposition Sievert mesure l'effet biologique sur un individu, induit le rayonnement absorbé (pour la totalité du corps exposé de manière interne et/ou externe, on parle de dose efficace) ;
  • Une autre unité d’exposition a été proposée : l’Energie Alpha Potentielle cumulée, fondée sur l'exposition à une activité volumique donnée, durant un temps donné et exprimée, en joule-heure par mètre cube (J.h.m-3). Une équivalence en Sv a été attribuée à cette grandeur, par comparaison avec l'excès de cancers (poumon) induits.

La mesure du radon dans les habitations et locaux s'effectue principalement avec un dosimètre radon, sur une durée test de quinze jours à plusieurs mois, et, dans les cas où le radon vient du sol (la plupart des cas), préférablement en saison froide, car cela n'est pas significatif de mesurer le radon en été quand les fenêtres sont souvent ouvertes.
Un dosimètre radon consiste en un film plastique, sur lequel, après traitement, chaque impact de particule alpha laisse un trou microscopique. Après étalonnage, le nombre de traces et la durée de la mesure permettent de déduire la concentration de radon dans l'air.

En France, le principal dosimètre radon utilisé (et probablement le seul disponible en France) est le dosimètre radon KODALPHA (aussi appelé DOSALPHA) commercialisé par la société Dosirad[110]. Les autres sociétés proposant des dosimètres, comme Radon-France, utilisent en fait le dosimètre de Dosirad. Celui-ci peut être envoyé au particulier pour effectuer très simplement une mesure dans son habitation, sur une durée que l'on note ensuite sur le carton du dosimètre, que l'on renvoie par la poste à la société pour qu'elle effectue la mesure[111].

Remédiation du radon

Il existe principalement deux méthodes de remédiation aux problèmes posés par le radon : à l'aide de barrières à l'entrée ou à l'accumulation (remédiation passive), et à l'aide d'appareils dédiés (remédiation active). L'OMS et de nombreux organismes gouvernementaux émettent aujourd'hui des réserves sur l'efficacité de la remédiation passive à long terme et en absolue, même si elle reste plébiscité dans les pays nordiques.

Les solutions actives sont efficaces mais ont un coût énergétique — électrique et thermique — en désaccord avec les volontés individuelles de réduire la facture énergétique globale du logement, de sorte que des offres d'optimisation énergétique de la remédiation du radon font leur apparition sur le marché.

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

Pour en savoir plus sur la prévention contre les risques associés au radon, voir notamment les liens suivants :

Notes et références

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  s1 s2 g f1 f2 f3 f4 f5 f6 f7 f8 f9 f10 f11 f12 f13 f14 d1 d2 d3 d4 d5 d6 d7 d8 d9 d10 p1 p2 p3 p4 p5 p6
1 H He
2 Li Be B C N O F Ne
3 Na Mg Al Si P S Cl Ar
4 K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5 Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6 Cs Ba   La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7 Fr Ra   Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Uut Uuq Uup Uuh Uus Uuo
8 Uue Ubn * Ute Uqn Uqu Uqb Uqt Uqq Uqp Uqh Uqs Uqo Uqe Upn Upu Upb Upt Upq Upp Uph Ups Upo Upe Uhn Uhu Uhb Uht Uhq Uhp Uhh Uhs Uho
   
  g1 g2 g3 g4 g5 g6 g7 g8 g9 g10 g11 g12 g13 g14 g15 g16 g17 g18  
  * Ubu Ubb Ubt Ubq Ubp Ubh Ubs Ubo Ube Utn Utu Utb Utt Utq Utp Uth Uts Uto  


Métalloïdes Non-métaux Halogènes Gaz rares
Métaux alcalins  Métaux alcalino-terreux  Métaux de transition Métaux pauvres
Lanthanides Actinides Superactinides Éléments non classés


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Radon de Wikipédia en français (auteurs)

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