Arthur Wellesley, duc de Wellington

Arthur Wellesley, duc de Wellington

Arthur Wellesley de Wellington

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Arthur Wellesley de Wellington
Arthur Wellesley de Wellington
Surnom 1er duc de Wellington
Naissance 30 avril 1769
Duncan-Castle
Décès 14 septembre 1852 83 ans)
Walmer, Kent
Distinctions Chevalier Grande-Croix de l’Ordre du Bain
Autres fonctions Gouverneur de Seringapatam et de Mysore

Arthur Wellesley (30 avril 1769, Duncan-Castle, dans le comté de Meath14 septembre 1852), 1er comte puis marquis puis duc de Wellington, est un aristocrate anglo-irlandais devenu soldat et homme politique britannique.

Il est principalement connu en tant que vainqueur de Napoléon à Waterloo[1]. Il est souvent comparé à John Churchill, duc de Marlborough, avec qui il partage de nombreux points communs, en particulier d’être devenu un leader politique après avoir réalisé une grande carrière militaire.[2]

Sommaire

Origine

Arthur Wellesley, est le troisième fils de comte de Mornington. On pense qu’il est né soit à Dublin, soit sur les terres familiales dans le comté de Meath en Irlande. Sa date de naissance n’est pas connue avec précision : la seule trace que l’on en ait se trouve dans un registre d’église et a sans doute été inscrite quelques jours après sa naissance. La date la plus probable est le 1er mai 1769, mais il est possible que cela ait été quelques jours avant ou après. Son nom initial, Arthur Wesley, fut légalement changé en Arthur Wellesley en mars 1798.

Wellesley étudie à Eton de 1781 à 1785, puis à Bruxelles. En 1787, son père lui achète une fonction d'enseigne dans le 73e régiment d’infanterie ; après un premier entraînement au Royaume-Uni, il rejoint l’école militaire d'Angers en France, enseigne en 1787, lieutenant dans la même année.

De 1787 à 1793, il est affecté comme aide de camp de deux Lords lieutenants d'Irlande successifs. Il est promu lieutenant en 1788 ; en 1790, il est élu député (indépendant) de Trim à la chambre des communes d’Irlande, poste qu’il gardera jusqu'en 1797.

Il progresse rapidement dans l’armée — principalement grâce au système de l’époque où les officiers pouvaient (et souvent devaient) acheter leur grade — et en 1793, il devient lieutenant-colonel dans le 33e régiment d’infanterie. Il combat aux Pays-Bas entre 1794 et 1795.

En 1796, après avoir été promu au rang de colonel, il part avec son régiment pour l’Inde. L’année suivante, son frère aîné, Richard Wellesley, comte de Mornington, est nommé Gouverneur général des Indes, et quand la guerre éclate en 1799 contre le sultan de Mysore, Tipû Sâhib, Arthur Wellesley commande sa propre division. Il est nommé gouverneur de Seringapatam et de Mysore, postes qu’il gardera jusqu'en 1805. Grâce à ses victoires militaires, il est nommé commandant suprême (politique et militaire) du Deccan, il remporte de nouvelles victoires, en particulier contre le chef brigand Dundiat Wagh et contre les Marathes en 1803 (bataille d'Assaye, bataille d'Argaum). En 1804 il est fait chevalier de l’Ordre du Bain. Lorsque son frère achève son mandat en 1805, il retourne au Royaume-Uni avec lui.

En 1806, Wellesley est élu de Rye (Sussex) pour six mois à la chambre des communes du Royaume-Uni ; L’année suivante, il est élu de Newport (Île de Wight) qu’il représentera deux ans. Durant cette période, il est affilié aux Torys, et en avril 1807, il est nommé au « conseil privé du roi ». Pourtant son rôle politique fut brutalement interrompu lorsqu’il fit voile pour le continent pour participer aux guerres napoléonniennes.

La guerre contre Napoléon

Arthur Wellesley par Francisco Goya (1812)

C’est dans les années qui suivent qu’eurent lieu les événements qui permirent à Wellesley de rentrer dans l’Histoire. À cette époque, Napoléon contrôle la majeure partie de l'Europe et le gouvernement britannique cherche des moyens de contrer la menace qu'il est devenu.

Après une expédition au Danemark, Wellesley est promu lieutenant-général et transféré dans la péninsule ibérique. Bien que le combat soit assez mal engagé, c’est l’unique endroit du continent européen où les Britanniques (et les Portugais) ont réussi à se battre contre la France et ses alliés. Wellesley bat les Français à Roliça et à Vimeiro en 1808. L’accord de Sintra qui en résulte et qui stipule que l’armée britannique évacuerait les Français hors de Lisbonne est très critiqué et Wellesley est brièvement rappelé au Royaume-Uni. Au même moment, pourtant, Napoléon vient lui-même en Espagne, et lorsque le général John Moore est tué à la bataille de La Corogne, Welleslley est nommé commandant en chef de toutes les forces britanniques au Portugal.

Revenant dans la péninsule ibérique en avril 1809, il bat l’armée du roi Joseph d’Espagne (le frère aîné de Napoléon) à la bataille de Talavera. Après cela, il est élevé à la pairie en tant que Vicomte Wellington, de Talavera et de Wellington (Somerset). Il repousse les forces françaises hors du Portugal en 1810 et 1811 et est promu Général pour ses services dans ce pays.

Traversant l’Espagne, il bat les Français à la bataille de Salamanque et prend Madrid en 1812. Cette année là, une contre-attaque française met l’armée britannique dans une position difficile mais Lord Wellington reçoit le commandement de toutes les armées alliées en Espagne et est fait Marquis de Wellington le 3 octobre. Promu maréchal, Wellington conduit une nouvelle offensive en 1813, culminant à la bataille de Vitoria, qui ramène l'armée impériale en France. Il envahit la France et se heurte au maréchal Soult qui dirige la défense de Toulouse le 10 avril 1814. L'issue de cette bataille, objet de débats, marque la fin de la campagne de 1814. Le 11, Napoléon signe le Traité de Fontainebleau, conclu le 6, et est exilé à l’île d’Elbe.

Acclamé en héros, Wellington est fait duc de Wellington, titre toujours porté par ses descendants. Il est bientôt nommé ambassadeur en France, puis prend la place de Lord Castlereagh comme plénipotentiaire au congrès de Vienne, où il plaide énergiquement pour que soit permis à la France de garder sa place dans l’équilibre des puissances européennes. Le 2 janvier 1815, il est fait Chevalier Grande-Croix de l’Ordre du Bain.

Le 26 février 1815, Napoléon quitte son exil à Elbe et revient en France, et en mai, il a retrouvé le contrôle du pays. Il doit alors faire face à une reformation de l’alliance contre lui. Wellington quitte alors Vienne pour prendre la tête des forces britanniques et alliées durant la campagne de Waterloo[3]. Il arrive en Belgique et son avant-garde combat les Français à la bataille de Quatre-Bras avant de se replier. Deux jours plus tard, le 18 juin, Wellington, avec l’appui des forces prussiennes commandées par Gebhard Leberecht von Blücher bat définitivement Napoléon à la bataille de Waterloo. L’Empereur français abdique une nouvelle fois le 22 juin, et est exilé par les Britanniques sur l’île Sainte-Hélène.

Fasciné par le souvenir de l'Empereur, il passait de longues heures, assis devant son tableau, silencieux...[4]

Retour à la politique

En 1819, Wellington est nommé Master-General of the Ordnance — poste de l’armée britannique indépendant du commandant en chef et responsable de toute l’artillerie, les fortifications, l’intendance…— dans le gouvernement Tory de Lord Liverpool. En 1827, il devient Commandant en chef de l’armée britannique, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de sa vie, sauf durant son mandat de Premier ministre. En même temps que Robert Peel, Wellington est une étoile montante du parti Tory, et en 1828, il devient Premier ministre.

Comme premier ministre, Wellington est l’archétype de l’ultra-conservateur[5], pourtant c’est bizarrement durant son mandat que passa la loi d’émancipation des catholiques, leur accordant la garantie de pratiquement tous les droits civils au Royaume-Uni. Lord Winchilsea accusa Wellington d’avoir « traîtreusement comploté la destruction de la constitution protestante ». Wellington le provoqua alors en duel, duel qui eut lieu le 21 mars 1829 aux champs de Battersea[6]. Au moment de tirer, Wellington visa délibérément à côté et Winchilsea tira en l’air.

Le gouvernement Wellington tombe en 1830. Il y eut de nombreuses émeutes cet été et cet automne là. Les Whigs, qui n’avaient pratiquement plus été au pouvoir depuis les années 1770, virent les réformes politiques comme la clé de leur retour. Wellington, respectant à la lettre la ligne politique conservatrice des Torys perd un vote de confiance le 15 novembre 1830. Il est remplacé comme premier ministre par Charles Grey qui initie une grande réforme libérale, devant la faire passer de force à la chambre des Lords.

Lors du retour au pouvoir des Torys en 1834, Wellington décline le poste de premier ministre qui va à Robert Peel ; toutefois, celui-ci étant en Italie, Wellington doit assurer l’intérim durant trois semaines, en novembre et décembre 1834. Dans le premier gouvernement Peel (1834-1841), Wellington est secrétaire d’état aux affaires étrangères, et dans le second (1841-1846) il est ministre sans portefeuille et président de la chambre des Lords.

Wellington se retire de la vie politique en 1846, bien que restant commandant en chef des forces armées, et revient brièvement sur le devant de la scène en 1848, lorsqu’il aide à organiser une force de protection de Londres durant cette année de révolutions en Europe. Il meurt en 1852 et est inhumé à la cathédrale Saint-Paul.

Notes et références

Buste de Wellington
  1. Voir : Récit de la bataille de Waterloo par Wellington
  2. « Wellington n’a qu’un talent spécial, Berthier avait bien le sien, il y excelle peut-être ; mais il n’a pas de création : la nature a plus fait pour lui qu’il n’a fait pour elle. Quelle différence avec ce Marlborough, désormais son émule et son parallèle ! Marlborough, tout en gagnant des batailles, maniait les cabinets et subjuguait les hommes. Pour Wellington, il n’a su que se mettre à la suite des vues et des plans de Castelreagh. Aussi Germaine de Staël avait-elle dit, que hors de ses batailles, il n’avait pas deux idées… Ses victoires, leur résultat, leur influence, hausseront encore dans l’histoire, mais son nom baissera même de son vivant, etc., etc., etc. » (Las Cases.)
  3. On m’a assuré, disait Napoléon, que c’est par lui que je suis ici, et je le crois. C’est digne, du reste, de celui qui, au mépris d’une capitulation solennelle, a laissé périr Ney, avec qui il s’était souvent rencontré sur le champ de bataille. Il est sûr que pour moi, je lui ai fait passer un mauvais quart-d’heure. C’est désormais un titre pour les grandes âmes, la sienne ne l’a pas senti. Ma chute et le sort qu’on me réservait lui ménageaient une gloire bien supérieure encore à toutes ses victoires, et il ne s’en est pas douté. « D’abord sans la trahison d’un général qui sort de nos rangs pour avertir l’ennemi, je dispersais, je détruisais toutes ces bandes, sans qu’elles eussent pu se réunir en corps d’armée. — Puis, sur ma gauche, sans les hésitations inaccoutumées de Ney, aux Quatre-Bras, j’anéantissais toute l’armée anglaise. — Enfin sur ma droite, les manœuvres inouïes de Grouchy, au lieu de me garantir une victoire certaine, ont consommé ma perte et précipité la France dans un gouffre. » (O'Meara.)
  4. « M. de Las Cases avait remarqué qu’en général il répugnait à Napoléon de mentionner lord Wellington, et qu’il évitait même de faire connaître son jugement, probablement parce que l’Empereur se sentait gauche à ravaler celui sous lequel il avait succombé. Toutefois, le 16 novembre 1816, Napoléon, abreuvé d’amertume, pour toutes les indignités dont il était l’objet à Sainte-Hélène, s’est abandonné sans mesure, et à livré sa pensée tout entière. » (Las Cases.)
  5. « Peu d’hommes sont plus complètement dénués des moyens de plaire que lord Wellington. Doux sourires, flatteuses promesses, séductions de cour, toutes ces ressources qui coûtent si peu aux ministres et coûtent cher aux nations, lui sont étrangères. La raideur de son humeur et de son maintien a mérité de devenir proverbiale ; l’inflexibilité de ses idées et la crudité de son langage correspondent assez bien avec cet extérieur privé de grâce ; la bonhommie lui manque pour plaire au peuple, comme l’élégance des manières pour flatter l’aristocratie. Ceux-ci le trouvent sombre et hautain ; ceux-là, dont il ne flatte point la faiblesse orgueilleuse, l’accusent de grossièreté et de rudesse… Un bon sens vulgaire, mais d’excellent usage dans la pratique ordinaire de la vie l’avait élevé sur le pavois des triomphes guerriers. La même qualité l’a sauvé au milieu des dangers de la politique intérieure… On ne peut disconvenir que son administration n’ait été bienfaisante, sinon dans ses détails, au moins dans l’ensemble de ses actes. »
    « Le duc de Wellington est le représentant le plus complet et le plus opiniâtre des antiques préjugés. L’humeur inflexible qui le caractérise lui prête une espèce d’éloquence : ces dispositions intellectuelles, cette résistance à tous les avis, cette obstination froide qui respire dans chacune de ses paroles, produisent quelque effet. À tort ou à raison, il est convaincu, et cette conviction est une puissance. Il a foi dans la nécessité des abus, il croit que l’espèce humaine ne peut être gouvernée que par des institutions mauvaises, anormales, injustes. Il est né stationnaire ! Tel est son destin et son penchant. » (Wellington, jugé par les Anglais.) in Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition](Wikisource)
  6. « Le duc de Wellington a une physionomie si remarquable qu’on l’oublie difficilement quand on l’a vu. Ses traits sont prononcés. Son visage est excessivement long et hors de proportion avec sa taille qui est moyenne et aussi maigre que celle d’un malade à la diète. » — « Le duc est très-actif, mais jamais affairé ; dépêchant rapidement la besogne, mais jamais avec précipitation ; froid, prompt, décidé, peut-être despotique, mais calme et ferme dans des circonstances où tout autre serait embarrassé et indécis. — Sa manière habituelle de parler est abrupte et rapide ; son débit lourd et peu distinct. Mais il parle avec assurance et exprime ses idées avec clarté, concision et force. Sa conversation indique encore mieux son caractère que ses discours ; au lieu de nourrir l’entretien par des répliques qui étouffent le sens sous l’abondance stérile des mots, il laisse intervenir des pauses dans le dialogue et tout à coup laisse éclater brusquement sa pensée. Mais à part l’art de la guerre, son esprit manque d’étendue et de profondeur. Pour les hommes d’imagination, le caractère de Wellington est un de ces caractères qu’on admire, mais non pas de ceux qu’on aime. Incapable de sensibilité comme d’enthousiasme, il renvoie un ministre avec la même indifférence qu’il met au rebut un vieil habit. Il va se battre en duel ou déjeuner avec la même absence d’émotion. Tout ce qu’il fait, il semble le faire parce qu’il a résolu d’avance qu’il le fera. » in Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition](Wikisource)

Source partielle

« Arthur Wellesley de Wellington », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)

Liens externes

  • (fr) Biographie sur le site du premier ministre du Royaume-Uni
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