Période des dynasties archaïques

Période des dynasties archaïques
Stèle des vautours, face, registre supérieur : la « phalange » de l'armée de Lagash triomphant des troupes de la cité rivale, Umma.

La période des Dynasties archaïques (DA) est une phase de l'histoire de la Mésopotamie, parfois aussi appelée Dynastique archaïque ou Présargonique. C'est la période des cités-États de la Basse Mésopotamie, notamment celles du pays de Sumer. Elle dure d'environ 2900 av. J.-C., jusqu'en 2334, date de l'unification de la région par Sargon d'Akkad. Comme son nom l'indique, cette époque est caractérisée par l'existence d'États encore peu développés et peu étendus, mais dont les structures se consolident au cours de la période, jusqu'à sa fin marquée par la constitution de ce qui est généralement considéré comme le « premier empire » de la région. Du point de vue culturel, ces différentes entités politiques sont très homogènes, participant à une civilisation brillante qui rayonne sur une grande partie du Moyen-Orient.

Si l'on s'intéressera ici en priorité à la Mésopotamie méridionale et centrale, régions connues depuis longtemps par les textes comme par l'art, l'analyse de cette période peut être élargie aux régions voisines, notamment le sud-ouest iranien, la Haute Mésopotamie et la Syrie, de mieux en mieux connues depuis une trentaine d'années. Cela permet de prendre en compte les évolutions qui s'y effectuent également et qui tendent à relativiser la vision traditionnelle centrée sur la Mésopotamie. En effet, cette dernière n'était pas une région isolée par ses structures politiques et sociales complexes ou son système d'écriture, car d'autres régions proches partageaient des traits communs et étaient impliqués par des échanges matériels et immatériels avec elle.

Sommaire

Le cadre géographique : la Basse Mésopotamie et ses voisins

La période des Dynasties archaïques concerne au premier chef la Mésopotamie méridionale, qui est alors une région peuplée, riche grâce à son agriculture irriguée et où se développent des cités-États à la puissance croissante. Elle rayonne culturellement sur les régions voisines. En effet, le Proche-Orient du IIIe millénaire est un monde divisé entre différentes aires régionales qui sont en contact. Même si les discours sur l'histoire de cette période sont souvent marqués par un « mésopotamo-centrisme » (qui se concentre en fait sur la partie sud de la Mésopotamie), il convient de ne pas focaliser l'étude de cette période de ce seul ensemble géographique, et de mentionner la situation en Haute Mésopotamie et en Syrie, où des États archaïques proches de ceux de Mésopotamie méridionale été identifiés. Ils présentent des particularismes qui font qu'ils ne peuvent pas être réduits au seul rôle de périphérie dominée. La partie occidentale du plateau Iranien, moins bien connue, semble dans une situation proche, au moins en Susiane. Il convient également d'évoquer les régions des rives du golfe Persique, qui connaissent alors un développement marqué et intègrent les réseaux d'échanges inter-régionaux qui les évitaient aux périodes précédentes. Le Levant et l'Anatolie restent quant à eux en marge tout au long de la période, même s'ils prennent part à des échanges de biens, et l'Égypte est surtout en relation avec la Palestine et la Syrie et peu avec la Mésopotamie[1].

La Basse Mésopotamie des cités-états

Périodisation

La dénomination « Dynasties archaïques » a été mise au point par les archéologues américains à partir de la stratigraphie des sites qu’ils fouillent dans la vallée de la Diyala dans les années 1930 (Khafadje, Tell Asmar, Tell Agrab)[2]. Au départ adaptée spécifiquement à cette région, cette périodisation a finalement été étendue au reste de la Mésopotamie et parfois même aux régions voisines de haute Mésopotamie et de Syrie, même si on y trouve des périodisations locales, comme celle de « période proto-syrienne » à Ebla.

L'époque des Dynasties archaïques (DA, anglais Early Dynastic/ED) est divisée traditionnellement en trois sous-périodes[2] :

  • Le DA I (c. 2900-2750), est une période mal connue, marquée par le poids de la tradition de la période d'Uruk finale (période de Djemdet Nasr) surtout dans le sud mésopotamien[3]. Ailleurs l’éclatement culturel constaté depuis la fin du IVe millénaire se confirme et on constate une plus grande diversité culturelle : culture de la « Scarlet Ware » dans la vallée de la Diyala, Ninive V en Haute Mésopotamie, stade final de la civilisation proto-élamite dans le sud-ouest iranien.
  • Le DA II (c. 2750-2600), voit un art nouveau naître en Basse Mésopotamie, dont l'influence se ressent dans les régions voisines, renvoyant aux liens tissés au IVe millénaire. C'est la période des « âges héroïques » de Sumer, où sont supposés avoir régné des rois connus par la tradition mésopotamienne postérieure comme Lugalbanda, Enmerkar et Gilgamesh à Uruk, Agga à Kish. Aujourd'hui l'existence archéologique de cette période est mise en doute[4].
  • Le DA III (c. 2600- 2340), qui voit une expansion de l'usage de l'écriture, et un accroissement des inégalités sociales, est divisé en deux sous-périodes. Le DA III A (c. 2600-2500) est la période des tombes royales d'Ur, des archives de Fara (Shuruppak) et d'Abu Salabikh. Le DA III B est beaucoup mieux connu sur le plan événementiel grâce aux textes des sites de première importance pour l'historiographie du Proche-Orient ancien : Girsu (Tello) dans l'État de Lagash à Sumer et Ebla (Tell Mardikh) en Syrie centrale. Cette période voit le développement de puissances politiques en Haute Mésopotamie, Syrie et aussi dans le sud-ouest iranien, qui s'intègrent à un jeu diplomatique plus étendu.

La fin du Dynastique archaïque est marquée par les conquêtes de Sargon d'Akkad puis celles de ses successeurs, qui bouleversent l'équilibre politique en Mésopotamie mais aussi en Syrie et en Élam. Si la rupture politique est nette, elle est plus complexe à identifier dans le domaine de la culture matérielle, que cela concerne la céramique ou l'architecture, et bien souvent il est impossible de déterminer sur un site quand s'achève le DA III et quand débute la période d'Akkad[5]. De plus, les changements les plus importants dans l'administration ou même l'art officiel datent des règnes des rois d'Akkad successeurs de Sargon, notamment son petit-fils Naram-Sîn.

Une région riche et rayonnante

Les sites principaux de Basse Mésopotamie à la période des Dynasties archaïques.

La région qui occupe une place prépondérante dans le Proche-Orient du IIIe millénaire est le sud mésopotamien, vaste delta du Tigre et de l'Euphrate, qui voit alors l'épanouissement de la civilisation sumérienne, sur les bases posées au millénaire précédent par la civilisation de la période d'Uruk dont elle est l'héritière et dont elle conserve le rayonnement sur tout le Moyen-Orient. Cette dernière période a notamment vu l'apparition des premières villes, des premiers États, d'outils administratifs élaborés, de l'écriture.

Le Basse Mésopotamie s'est développée avant tout grâce à l'agriculture irriguée intensive reposant sur la culture de l'orge et du palmier-dattier associé à des jardins et vergers ainsi qu'à l'élevage de petit bétail (moutons, chèvres)[6]. C'est sans doute l'agriculture la plus productive de tout le Moyen-Orient. Cela a permis l'épanouissement d’une société riche et très urbanisée : on a pu estimer à environ trois-quarts de population urbaine voire plus pour le DA III dans certaines régions de Sumer, ce qui marque un apogée[7]. Cela va de pair avec l'organisation politique de la région, autour de ce qu'on a appelé les « cités-États », entités regroupées autour d'un ou plusieurs gros centres urbains dominant un réseau d'agglomérations allant jusqu'aux petits bourgs ruraux. Les sources nous montrent des conflits récurrents entre royaumes voisins, notamment entre Umma et Lagash. Cette région est le foyer de l'écriture, et on en fait une utilisation importante, comme l'ont confirmé les fouilles de Girsu, Uruk, Ur, Nippur, Shuruppak, et Abu Salabikh.

Il faut rajouter à la région du delta mésopotamien celle d'un des affluents du Tigre, la vallée de la Diyala, où se développent plusieurs sites importants à partir du DA I[3],[8]. Ces régions et celles qui la bordant à l'est constituent alors l'aire de diffusion de la céramique dite « Scarlet ware » (« céramique écarlate »), peinte avec des motifs rouges, sur un fond clair, beige. Les représentations sont généralement des motifs géométriques, naturalistes, mais il existe aussi des représentations humaines. La Haute vallée de la Diyala a livré plusieurs forteresses construites à cette période, comme celle de Tell Gubba et Tell Maddhur dans le Djebel Hamrin ; il s’agit peut-être d’établissement créés par les habitants de la région aval dans le but de contrôler la partie amont. Les sites urbains de la Diyala se développent aux phases suivantes du DA, avant tout Tell Asmar (nommée Eshnunna aux périodes suivantes) et Khafadje (Tutub), mais leur organisation politique n'est pas connue. Ils montrent un rapprochement culturel avec les cités de la Basse Mésopotamie.

La période des dynasties archaïques est la première pour laquelle on peut donner un aperçu de la situation ethnique de la Basse Mésopotamie grâce aux textes qui comprennent pour la première fois des signes phonétiques suffisamment nombreux pour nous permettre de savoir quelle langue ils transcrivent (alors qu'auparavant les signes étaient essentiellement idéographiques et donc non phonétiques), ainsi que des noms de personnes qui permettent de savoir à quelle ethnie ils se rattachaient probablement. Le sud de la Basse Mésopotamie est occupé essentiellement par des Sumériens, peuple d'origine inconnue, dont on débat encore pour savoir s'il était déjà sur place durant la période d'Uruk[9]. On l'identifie par la présence de textes uniquement écrits en sumérien, langue sans parenté connue, et de personnes portant essentiellement des noms sumériens. Au nord, un peuplement sémite est dominant, repérable par les noms de personnes et quelques textes portant des mots dans une langue sémitique qui est qualifiée d'« akkadien ancien ». On ne parle pourtant pas d'Akkad pour cette période, puisque cela ne vient que sous le règne de Sargon d'Akkad. I. Gelb a proposé de regrouper ces populations sémites sous le nom de « civilisation de Kish », d'après le nom de la cité sémite qui paraît la plus puissante à cette période[10]. Cette différence ethnique s'accompagne de différences dans l'organisation politique et économique, même si le rayonnement de la civilisation sumérienne est sans comparaison à cette période.

Les régions voisines : des périphéries ?

La Haute Mésopotamie et la Syrie centrale

Les sites principaux de la Syrie et de la Haute Mésopotamie au IIIe millénaire av. J.-C..
Site d'Ebla

La Haute Mésopotamie et la région du Moyen Euphrate est d'abord dominée par la culture de Ninive V qui s'étend de Yorghan Tepe (la future Gasur-Nuzi) jusqu'au Triangle du Khabur et est contemporaine du DA I, et marque une étape importante dans l'urbanisation de la région, qui reste encore à mieux appréhender[11]. Elle est remplacée par la période de la culture dite à céramique métallique. Apparaissent alors des sites urbains, caractérisés par leur forme circulaire et désignés par les archéologues du terme allemand Kranzhügel (« colline-couronne » ; on le doit à Max von Oppenheim), dont des exemples représentatifs sont Tell Chuera ou Tell Beydar ; d’autres sites importants se développent dans la Djézireh comme Tell Brak (Nagar), Tell Mozan, Tell Leilan, et plus à l'est Tell Banat et Tell Umm el-Marra.

Deux sites majeurs dominent la documentation de cette région. La grande cité (elle aussi de forme circulaire) de Mari, sur le Moyen Euphrate, est fondée au moment du DA I, apparemment ex nihilo[12]. Elle reste une des villes majeures du Proche-Orient au cours de cette période, connue en Basse Mésopotamie et longtemps suzeraine d'Ebla au XXIVe siècle. Les archives de cette dernière cité, capitale d'un royaume important contemporain du DA III B (mais dont les fouilles ont livré peu de bâtiments de cette période)[13], montrent que l'État et l'écriture sont très développés dans cet ensemble régional qu'on a longtemps perçu comme marginal.

Les territoires dominés par les royaumes sont plus vastes que dans le sud mésopotamien, mais le peuplement y est beaucoup moins dense, et l'exploitation de l'espace plus extensive pour l'agriculture et l'élevage. Si l'influence sumérienne est forte à Mari et Ebla au cours de la période, ces régions à population sémite partagent des affinités avec la « civilisation de Kish[10] », même si elles présentent des caractères spécifiques.

Le plateau Iranien

Localisation des principaux sites et régions de la partie orientale du Moyen-Orient dans la seconde partie du IIIe millénaire av. J.-C..

Dans le sud-ouest iranien, la fin du IVe millénaire et le début du IIIe correspondent à l'épanouissement de la civilisation proto-élamite, marquée par un art et une écriture (non déchiffrée) originaux, disparaît vers le début du IIIe millénaire et l’habitat sédentaire recule dans cette région. Dans le Luristan voisin, les populations développent une métallurgie très élaborée. Mais la situation reste très floue l'absence de sources écrites locales intelligibles, tandis que l'archéologie n'a encore exploré que peu de sites de cette période et que beaucoup de ceux connus par les sources mésopotamiennes n’ont pas été identifiés. Les textes de la région voisine indiquent pourtant qu'on y trouve des puissances politiques notables avec lesquelles les rois de Basse Mésopotamie ont eu à composer. Les légendes relatives aux anciens rois d'Uruk font référence aux conflits les opposant au royaume d'Aratta, non identifié. Dans la région du sud-ouest iranien, que les textes sumériens baptisent Élam[14], la puissance qui affirme sa domination au début de la seconde moitié du IIIe millénaire est Awan, qu'il faut peut-être chercher dans le sud du Lorestan. Le grand site de Suse (niveau IV) constitue le lien entre cet l'ensemble culturel élamite (et plus largement les cultures du plateau iranien) et celui de Basse Mésopotamie, cependant il semble moins important qu'aux périodes précédentes. Vers la fin de la période apparaît une autre entité politique, Marhashi, peut-être à l'est de l'Élam. C'est en tout cas dans cette région que s'épanouit durant le IIIe millénaire la civilisation de Jiroft, connue par des découvertes archéologiques récentes mais encore difficilement rattachable aux sources textuelles extérieures[15]. Plus loin à au nord et l'est se trouvent des régions importantes dans les circuits commerciaux « internationaux », puisqu'on y extrait de l'étain (en Iran central ou dans l'Hindu Kush) et du lapis-lazuli, les circuits des échanges étant décelables jusqu'en Asie Centrale[16].

Le Golfe

Le IIIe millénaire voit plusieurs régions du golfe Persique entrer en contact entre elles, et se développent alors des échanges maritimes importants[17]. Depuis la période précédente, les régions côtières de l'actuel Oman, connu dans les textes mésopotamiens sous le nom de Magan, ont vu le développement du systèmes de l'oasis, reposant sur l'agriculture irriguée à partir du captage de l'eau dans une source pérenne, qui assure leur prospérité pour plusieurs millénaires. Mais si elles disposent d'une place importante dans les échanges de cette période, c'est grâce au cuivre qui est extrait dans certaines montagnes, notamment à proximité du site de Hili où on a retrouvé des ateliers de travail de ce métal et des tombes monumentales attestant de l'enrichissement des élites locales. Plus à l'ouest se trouvait un pays appelé alors Dilmun qui est centré aux époques suivantes à l'île de Bahreïn, mais celle-ci n'ayant pas livré de site notable pour l'époque des Dynasties archaïques, il semble que Dilmun désigne alors les régions côtières voisines servant de places de transit dans les échanges maritimes. À l'extrémité est du Golfe se développe la civilisation de l'Indus, qui atteint alors sa phase de maturité, et effectue des échanges jusqu'en Mésopotamie méridionale. Ce commerce maritime s'intensifie au cours du IIIe millénaire, et atteint son apogée à l'époque des rois d'Akkad et d'Ur III.

Les échanges : interdépendances et influences

Statuette d'un bouquetin se nourrissant des feuilles d'un arbuste, retrouvée dans les tombes royales d'Ur, British Museum. Il témoigne de l'importation de matières premières à Sumer : or, nacre, lapis-lazuli, etc.

S'il est loin d’être un ensemble homogène, le Proche-Orient du IIIe millénaire n’est cependant pas un espace fragmenté entre différentes cultures s'ignorant mutuellement. Les réseaux de relations tissés aux périodes précédentes, surtout durant la phase finale de la période d'Uruk, sont toujours très actifs. Mais il ne faut pas les survaloriser, les preuves de contacts à notre disposition concernant avant tout les élites sociales, des artisans spécialisés travaillant, et des produits rares et souvent de luxe[18]. Il s'agit avant tout de fournir des objets et des matériaux servant à manifester le prestige des élites qui les possèdent[19]. Ces échanges répondent donc à des besoins en ressources ciblées, mais aussi à des transferts de savoirs et de pratiques culturelles qui se font suivant des modalités complexes, dans laquelle la Basse Mésopotamie est souvent en position dominante.

Le matériel archéologique livré par les sites de cette période atteste de la persistance d'un réseau d'échanges dans lesquels leurs habitants sont intégrés[20]. Les tombes royales d'Ur comportaient des objets réalisés dans des matériaux provenant de régions souvent lointaines, tant il est vrai que la Basse Mésopotamie est pauvre en matières premières[21]. Plusieurs types de matières premières connaissent donc une grande diffusion à cette période, généralement sous forme brute mais aussi parfois sous forme d'objets travaillés, comme les perles en cornaline provenant de la vallée de l'Indus que l'on retrouve autour du Golfe persique et en Basse Mésopotamie, ou les vases en chlorite provenant de la région du Kerman en Iran (autour de Tepe Yahya et de Jiroft) qui se trouve jusqu'en Syrie et en Afghanistan[22], ou encore le lapis-lazuli d'Afghanistan qui se diffuse jusqu'en Égypte ainsi que divers métaux extraits dans les montagnes d'Iran, d'Afghanistan et d'Anatolie ou encore d'Oman. Le commerce se réorganise donc en grande partie autour de routes commerciales reliant la Mésopotamie à des régions orientales : par voie terrestre, le Plateau iranien et l'Asie centrale, et par voie maritime, les régions bordières du Golfe dont l'irruption dans les circuits d'échanges est un changement majeur de cette période. Les régions occidentales ne sont cependant pas en reste, comme l'attestent les fouilles d'Ebla qui ont livré des objets provenant d'autres régions, notamment l'Égypte[23]. L'influence de cette dernière est plus forte sur la côte, avant tout à Byblos qui devient alors le port privilégié des Égyptiens au Levant.

Le fonctionnement de ce système d'échanges matériels qui est en grande partie attiré vers la Basse Mésopotamie soulève une question d'importance, celle de la façon dont les gens de cette région se procuraient les matières premières étrangères si présentes sur les sites de la région ; on a pu rechercher des « exports invisibles » qu'ils auraient vendu à l'extérieur, tous de matière périssable : grain, étoffes, mais aussi du cuir, de l'huile parfumée, etc.[24] fournis par l'agriculture mésopotamienne qui est la source de la grande richesse des cités-États de la région. Mais cela n'apparaît pas dans les textes du IIIe millénaire, et en fin de compte il faut admettre que les modalités de ces échanges sont obscures. Contrairement à la période précédente, cette région n'a pas initié une expansion aboutissant à des établissements de type colonial situés à l'extérieur : les échanges à longue distance du DA impliquent sans doute de nombreux intermédiaires le long des routes commerciales[18].

Les échanges prennent aussi des aspects immatériels, puisque des pratiques culturelles se diffusent, peut-être sous l'effet de la diffusion de spécialistes (artisans, lettrés) qu'il nous est impossible de percevoir. Ainsi, des statues de style mésopotamien se retrouvent dans des sites du Golfe persique et en Syrie du nord, plutôt dues à des influences culturelles qu'à des échanges[25]. La diffusion du système d'écriture mis au point en Basse Mésopotamie prend le même chemin vers Ebla et Tell Beydar, avec également l'usage de la langue sumérienne, des types de textes mis au point en Basse Mésopotamie, et aussi l'adaptation de l'écriture à des langues sémitiques (akkadien, éblaïte) montrent également l'importance des échanges culturels à cette époque[26].

Si la nature et les modalités des relations permettant ces échanges nous échappent en général, les inscription royales de Lagash, mais aussi les événements rapportés par la Liste royale sumérienne rédigée à la fin du IIIe millénaire (et donc sujette à caution) semblent indiquer que les contacts politiques peuvent s'étendre sur des longues distances : les rois de Basse Mésopotamie affrontent ainsi ceux de l'ouest du plateau iranien ou de Haute Mésopotamie. Plus pacifiquement, les archives du palais d'Ebla montrent que les souverains de cette cité avaient des relations diplomatiques avec ceux de Kish et de Hamazi (mais aucune preuve de contact avec des rois sumériens)[27]. Les trouvailles d'objets inscrits aux noms des pharaons Khéphren et Pépi Ier indiquent peut-être même des relations diplomatiques avec l’Égypte, mais cela reste très hypothétique[23].

Les États des dynasties archaïques

La période des dynasties archaïques est marquée par une très grande fragmentation politique. La Basse Mésopotamie après le milieu du IIIe millénaire est ainsi divisée entre plusieurs entités politiques qualifiées faute de mieux de « cités-États[28] ». On peut repérer de tels États autour des villes d'Ur, Uruk, Lagash, Umma, Shuruppak, Adab, Nippur, peut-être Larak, dans le pays sumérien, et Kish et Akshak, voire Sippar en pays sémite ; on peut également y ajouter la région de la vallée de la Diyala, où on trouve à cette période des villes importantes comme Khafadje et Tell Asmar. Il ne s'agit pas de pays organisés autour d'une seule cité, car ils en comptent plusieurs. Le mieux connu, Lagash, est organisé autour de sa capitale éponyme et d’une seconde cité importante, Girsu, ainsi que d’un centre secondaire, Nigin. De la même manière, Umma comprend dans son territoire la cité de Zabalam, Ur possède peut-être Eridu, et Uruk doit dominer Larsa et Bad-Tibira. En dessous de ces grandes villes se trouvent des établissement de moindre importance, du gros bourg jusqu'au hameau, maillant un terroir agricole irrigué. Les États de la Djézireh et de la Syrie sont moins bien connus, mais de mieux en mieux grâce à la découverte de plusieurs lots de tablettes depuis une trentaine d'années, qui permettent de nuancer une vision des États archaïques qui pendant longtemps a été trop centrée sur le seul pays de Sumer. De peuplement sémite, ils semblent proches culturellement aux États du nord de la Basse Mésopotamie.

Nos informations sur l'organisation des États de cette période proviennent avant tout de sources écrites. Comme il a été vu précédemment, elles sont majoritairement administratives et datées de la période du DA III, surtout du DA III B, durant les années précédant les conquêtes de Sargon d'Akkad, et proviennent d'un nombre limité de sites. Il y a donc un déséquilibre : nous sommes surtout informés sur la situation dans quelques royaumes (Lagash et Ebla avant tout) à la fin de la période.

Structures des États archaïques

Les structures internes des cités-États mésopotamiennes sont surtout documentées par les archives de Girsu, valant pour l’extrême fin de la période. Ce sont elles qui ont servi de base aux différentes hypothèses sur l’organisation de ces États, notamment celle des cités-temples, voyant dans Lagash un État théocratique, qui s’est avérée erronée.

Le pouvoir royal

Relief votif perforé d'Ur-Nanshe de Lagash, commémorant la construction d'un temple, musée du Louvre

Les cités-États sont dirigées par des rois, qui sont nommés de différentes manières dans les textes[29]. Les mots désignant cette fonction durant les premiers siècles du DA sont mal connus, mais pour le DA III trois termes sumériens se sont détachés. Le plus courant est LUGAL[30], qui signifie littéralement « grand homme ». Il a sans doute une connotation guerrière, conquérante. L'expression « LUGAL de Kish », en plus de désigner les souverains de cette cité, est employée par d'autres rois car elle a une dimension symbolique supérieure à celle des autres titres, peut-être parce que le terme KIŠ signifie aussi « totalité », auquel cas cette expression est à lire « roi de la totalité ». Le terme EN (« seigneur »), attesté spécifiquement à Uruk, mais également à Ebla, semble avoir une connotation religieuse (il sert à désigner un grand prêtre aux époques ultérieures). On a souvent pris cela pour l’héritage d'une période où le pouvoir était exercé par un « roi-prêtre », hypothèse séduisante mais difficile à prouver, rien n’indiquant clairement que le pouvoir ait été plus religieux avant la période historique. Enfin le titre d'ENSÍ, porté par les rois de Lagash (qui emploient aussi LUGAL), semble noter la soumission du roi humain à la divinité tutélaire du royaume, qui en est le véritable souverain (on peut traduire ce terme par « vicaire »). Cette variété de termes implique donc une diversité des situations politiques selon les régions.

Quoi qu'il en soit, malgré ces divergences il y a une homogénéité autour du fait que c'est clairement un seul homme qui domine les États archaïques, au moins au DA III. Les idées de l'existence d'une « démocratie primitive », proposée par T. Jacobsen, ou bien d'une oligarchie ayant précédé l'émergence d'un pouvoir royal fort, qui s'appuient sur la présence d'« assemblées » (UKKIN) ne peuvent être prouvées car on ne connaît pas les attributions de ces institutions ni leur structure[31],[32]. Les tombes royales d'Ur (DA III A) pourraient bien refléter l'émergence d'un pouvoir royal plus puissant, les dizaines de morts accompagnant les défunts des tombes principales pouvant être des serviteurs qui ont suivi leur maître royal dans leur mort comme cela se faisait dans d'autres civilisations. Mais c'est un cas unique en Mésopotamie dont l'interprétation est complexe[33].

L'idéologie royale traditionnelle de Mésopotamie apparaît pour la première fois clairement dans les documents de cette période[34], même si on doit souvent supposer à partir des parallèles que l'on peut faire avec les périodes postérieures sur la fonction royale. Il semble qu'en pays sumérien ait dominé le principe de l'élection divine, tandis qu'en pays sémite ce soit le principe dynastique qui dominait[35]. Les inscriptions royales de cette période font clairement la part belle aux constructions à finalité religieuse, et moins souvent leurs victoires militaires, ce qui montre bien que le roi est un intermédiaire entre le monde humain et le monde divin à qui il doit sa fonction[36]. L'art royal suit les mêmes idées : la Stèle des Vautours du roi Eannatum de Lagash montre clairement que le dieu tutélaire de la cité, Ningirsu, est considéré comme le véritable maître du royaume, et que le triomphe de ses armées est celui du dieu[37]. Le rôle du roi y est donc organisé autour de deux grands axes : construire et combattre pour les dieux. Avec Urukagina apparaît le prototype du roi rétablissant la justice dans son royaume, qui connaît par la suite une longue postérité[38].

L'encadrement de la société et l'économie par le palais et le temple

Tablette des archives du temple de Bau de Girsu, sur la distribution de rations d'entretien, DA III B, musée du Louvre.
Contrat de vente de propriété foncière privée provenant de Shuruppak, DA III A, musée du Louvre.

Les cites-États sumériennes sont organisées autour de deux grandes institutions : le palais et le temple[39]. Il semble que dans les régions sémitiques plus au nord le système ait fonctionné différemment, puisqu'à Shuruppak, un des rares cas pour lequel on soit documentés sur ce point en dehors de Lagash, les deux institutions cohabitant sont le palais (É.GAL) et le É.URU, connue uniquement pour cette cité, ayant apparemment des fonctions de production[40]. Les institutions religieuses y ont un rôle moins affirmé. Quoi qu'il en soit, même si plusieurs institutions peuvent cohabiter dans une même cité-État, elles sont toutes contrôlées par le même groupe des élites sociales et il est donc difficile d'opposer une autorité séculière à une autorité religieuse sur la base de la distinction entre temple et palais.

Ce sont surtout les archives de temples sumériens qui sont documentées, quand on arrive à identifier l'institution d'où proviennent les archives dont on dispose. C'est le cas du temple de Nanna d'Ur au DA I, mais aussi d'un lot de textes provenant sans doute du temple d'Inanna à Zabalam (royaume d'Umma) datant de l'extrême fin du DA III B[41]. Mais le lot le plus important est celui des temple de la déesse Bau de Girsu pour le DA IIIB, lot d’archives le plus fourni de toute la période[42]. Mais il s'agit en fait d'un domaine placé sous la direction de la reine de Lagash, identifiée à la déesse Bau. Son époux Urukagina semble en effet avoir intégré les domaines des temples à ceux du palais. En aucun cas n'apparaît dans nos sources un système de « cité-temple », État dominé par une institution religieuse, comme il a pu être proposé dans le passé : les domaines des temples et des palais dépendent des mêmes élites sociales[31],[43].

L'organisation économique des États archaïques tourne donc autour de plusieurs domaines nommés É (« maison »), qui rappellent le système de l'oikos de la Grèce antique : on serait donc plus en présence d'une économie domaniale que d'une économie palatiale ou templière[44]. Ces institutions, principalement les temples et le palais royal, organisent la production, emploient la population dans les activités agricoles, l'élevage, mais aussi dans l'artisanat, entreprennent des opérations de commerce. Les terres des institutions, qui sont la partie la plus importante de leur domaine, sont divisées en trois suivant un principe qui perdure durant tout le IIIe millénaire : des terres exploitées en régie directe par des dépendants payés en rations d'entretien ; des terres attribuées à des personnes exerçant un service administratif, artisanal, commercial ou militaire pour le compte de l'institution, et dont le produit leur sert de salaire ; et des terres concédées à des exploitants contre le versement d'un fermage[45]. À côté de cela, il est difficile d'exclure l'existence de maisonnées ou de communautés vivant en dehors du cadre institutionnel, et rien ne prouve que les grandes institutions contrôlent la totalité ni même la majorité de l'économie. Quelques actes de vente de terres privées sont connus dans les corpus du DA III A, et leur nombre limité ne doit pas forcément être interprété comme indiquant qu'ils ne regroupent qu'une minorité de terres. Du reste, il semble que les terres de service aient été patrimonialisées par leurs détenteurs, leur permettant ainsi de se constituer un domaine héréditaire qu'ils pouvaient même aliéner[46].

La situation en Syrie et dans la Djézireh

Tablette d'Ebla

Les structures des États de Haute Mésopotamie et de Syrie suivent dans les grandes lignes les principes observés au sud, mais les spécificités locales sont importantes sur certains points. Les archives d'Ebla, où le roi porte le tire d'EN en sumérien et malikum en éblaïte, montrent assez bien l'organisation de l'administration centrale de ce royaume[47]. Il est assisté par un groupe de personnages portant le titre de LUGAL, parmi lesquels une lignée prend de plus en plus d'importance jusqu'à récupérer une partie des prérogatives séculières du roi, devenant une sorte de « vizir » qui va jusqu'à mener les troupes au combat. Le roi conserve toujours un rôle religieux important, mais son rôle paraît bien plus effacé qu'en Basse Mésopotamie du fait du poids de l'oligarchie locale. Le palais (É.GAL là aussi) gère les distributions destinées aux personnages importants du royaume, et attribue des domaines à tous ses dépendants, des travailleurs aux membres de la famille royale. Les temples ne sont pas des organismes disposant de domaines et de dépendants en Syrie du nord à la différence de la Basse Mésopotamie, car c'est le palais royal qui prend en charge les principales dépenses du culte. Les archives de Tell Beydar documentent quant à elles un centre provincial du royaume de Nagar, dans la Djézireh[48]. Elles proviennent pour la plupart d’une institution, qui organise là aussi le travail sur le territoire qu’elle dirige, et rétribue ses dépendants en rations de grains. On y note l’importance de l'élevage ovin et caprin, grande activité de la Haute Mésopotamie.

Rapports entre les États

Regroupements d'États et relations diplomatiques

Clou de fondation commémorant le traité de paix conclu entre Entemena de Lagash et Lugal-kinishe-dudu d'Uruk.

Existait-il à un niveau supérieur une organisation englobant les cités-États de Basse Mésopotamie, en dépit de la diversité politique qui caractérise la période des Dynasties archaïques ? Il y avait apparemment une véritable conscience de constituer un ensemble culturel, appelé le « Pays » (KALAM). On a parfois même parlé d' « amphictyonie » de cités sumériennes, comme pour la Grèce antique. Cela s'appuie notamment sur la présence dans les tablettes d’Ur datant du DA I d’impression de sceaux-cylindres portant des signes représentant des cités (on en trouve aussi à Djemdet Nasr, Uruk et même Suse)[49]. Certains scellés présentant les signes de plusieurs cités, on y a vu un scellement commun, donc une sorte de ligue. Piotr Steinkeller a ainsi postulé l'existence d’un système associant les cités dans le stockage et la livraison de biens pour les grands temples de Sumer (ce qui rappelle le système du BALA de la Troisième dynastie d’Ur)[50]. Auparavant, Thorkild Jacobsen avait proposé qu’une telle « ligue sumérienne » ait été organisée autour d’un centre religieux principal, en l'occurrence Nippur, cité du grand dieu Enlil[51]. Si une organisation de cette sorte a bien existé, elle devait donc avoir un fondement religieux. Mais d'autres explications à ces sceaux, non politiques, ont également été avancées[52].

Quoi qu'il en soit, c'est à cette période qu'apparaissent les premières traces d'un système de relations diplomatiques[53] : ainsi, un clou d'argile commémore l'alliance fraternelle entre Entemena de Lagash et Lugal-kinishe-dudu d'Uruk vers 2500, les plus ancien accord politique connu. Mais c'est la documentation d'Ebla qui est plus instructive pour cela (voir plus bas).

Dans le groupe des rois de Mésopotamie méridionale, certains ont pu se voir reconnaître une sorte d'hégémonie à certaines périodes. Pour le règlement d'un conflit entre Lagash et Umma, il est fait appel vers 2600 au roi Mesalim de Kish qui sert d'arbitre. Il semble en effet que les souverains de cette cité aient exercé une sorte de prééminence à un moment donné, et le titre de « roi de Kish » est repris plusieurs fois par les souverains d'autres États pour marquer leur ambition hégémonique[54]. La Liste royale sumérienne, rédigée vers la fin du IIIe millénaire, présente pour cette période une succession de dynasties dominant la Basse Mésopotamie, s'achevant chacune par leur chute face à un rival victorieux qui leur succède, mais il reste impossible de savoir dans quelle mesure cette reconstruction historiographique répondant à une conception cyclique de l'histoire rapporte des événements ayant réellement eu lieu[55].

Les premiers conflits connus de l'histoire mésopotamienne

La « face de la guerre » de l'étendard d'Ur, représentant une bataille.

C'est durant les derniers siècles de la période des dynasties archaïques que l'on est informé sur les premiers événements politiques de l'histoire mésopotamienne. Nous avons des échos sur les rapports conflictuels qu'entretiennent plusieurs de ces royaumes à la période du DA II, non documentées par des sources contemporaines, mais qui semblent être le cadre d'origine de plusieurs récits héroïques sumériens, écrits dans les derniers siècles du IIIe millénaire, auxquels on peut ajouter la Liste royale sumérienne. C'est au DA II qu'on situe le règne de Gilgamesh d'Uruk, et aussi celui de ses adversaires, Enmebaragesi et Agga les rois de Kish[55]. Enmebaragesi est le seul de ces souverains à être connu par une inscription datée de son règne, qui rend crédible l'existence des autres rois de cet âge héroïque[56].

Mais c'est pour le DA III B que les informations sont plus précises grâce à l'existence de sources contemporaines plus conséquentes, provenant avant tout de Lagash, dont les rois sont absents de la Liste royale sumérienne, tout comme ceux de sa voisine Umma. Ces deux cités sont en conflit récurrent, se disputant la possession d'un terroir irrigué frontalier, le GU.EDEN.NA[57]. Cette lutte séculaire est marquée par plusieurs changements de rapports de force. Les inscriptions des rois de Lagash mentionnent également des guerres contre d'autres royaumes de Basse Mésopotamie, et aussi extérieurs (Mari, Subartu, Élam). Les conflits montrent l'affirmation progressive de puissances politiques qui ont tendance à dominer de façon plus durable la Basse Mésopotamie : Eannatum de Lagash, qui défait plusieurs rois de la région et même ceux de Mari et d’Élam vers 2450 ; Enshakushana d'Uruk qui s'empare de Kish et fait prisonnier son roi Enbi-Ishtar vers 2430 ; et surtout Lugal-zagesi, roi d'Umma, qui soumet toute la Basse Mésopotamie vers 2450 et préfigure la domination impériale mise en place par Sargon d'Akkad, qui le défait vers 2340 et met ainsi fin à la période des cités-États[58]. Au final, la période des Dynasties archaïques semble de plus en plus marquée par le fait militaire, qui est un des thèmes privilégiés de l'idéologie royale valorisant le roi guerrier victorieux[59].

Les techniques de combat de l'époque nous apparaissent avant tout dans deux documents exceptionnels[60] : l'étendard d'Ur (trouvé dans les tombes royales de cette ville)[61] et la Stèle des vautours d'Eannatum de Lagash (retrouvée à Girsu)[37]. Obéissant certes à des conventions de représentation, ils constituent une source iconographique utile, montrant une armée organisée autour d'une sorte de phalange compacte, constituée par des fantassins lourdement équipés, armés de longues lances et protégés par de grands boucliers. L'armement été aussi constitué de haches, masses d'armes, poignards, épées à lame courbe, et curieusement l'arc n’apparaît pas dans les représentations militaires (mais on en voit dans des scènes de chasse). Certaines de ces armes se retrouvent dans des tombes. Il existe aussi de lourds chariots de guerre, tirés par des ânes ou onagres, et qui semblent servir à charger l'armée ennemie avant l'arrivée des fantassins. Le combat rapproché est sans doute privilégié, ces troupes semblant peu mobiles et ne disposant pas de projectiles.

L'apport des archives d'Ebla

Les rapports entre États de Syrie de la fin des Dynasties archaïques sont bien documentés grâce aux fouilles d'Ebla, qui ont livré les seules archives royales disponibles pour la période. Elles renseignent sur les relations diplomatiques entretenues par les rois de cette cité[27]. Pour la période qu’elle documentent, trois grands États dominent cette région : Mari, Nagar, et Ebla. Cette dernière est encore soumise à un lourd tribut payé à Mari dans les plus anciennes archives disponibles, mais elle finit par l'alléger considérablement après un conflit victorieux[62]. En tout cas Mari semble être le royaume le plus puissant de la Syrie à cette période. Les rois d'Ebla ont eux aussi des vassaux, comme Emar, et Abarsal, cité non localisée mais connue par le traité de paix qu’elle conclut avec Ebla, le plus ancien qui ait été retrouvé écrit. Les relations des rois éblaïtes avec Nagar sont pacifiques : échanges de cadeaux, et mariage entre la fille du roi d'Ebla et le fils de son homologue. Les archives d'Ebla ont également conservé des traces d'échanges épistolaires avec les rois de Kish et de Hamazi. Elles montrent donc déjà l'existence de pratiques diplomatiques bien connues pour le IIe millénaire, notamment les lettres d'Amarna : échanges de messages et de présents, alliances matrimoniales interdynastiques, et accords politiques.

Culture matérielle

Sur de nombreux sites ont été mis au jour des niveaux des Dynasties archaïques. Là aussi à une connaissance précoce de sites de Basse Mésopotamie et de la Diyala (Uruk, Ur (Sumer), Eridu, Shuruppak, Abu Salabikh, Kish, Khafadje, Tell Asmar) ont succédé les fouilles de sites plus au nord, dans la Djézireh (Tell Chuera, Tell Brak, Tell Beydar, Tell Leilan), et en Syrie (Ebla, Mari), qui ont contrebalancé la vision « mésopotamo-centrée » qu’on se faisait de cette période, sans pour autant remettre en cause la prééminence du pays de Sumer, dont l'art les a influencés de manière notable. C'est dans ce domaine que ressort avant tout l'unité culturelle de la Basse Mésopotamie (et de la Diyala voisine), qui contraste avec sa fragmentation politique.

Architecture

Le matériau de base : la brique d'argile

En Mésopotamie méridionale, la période du DA I se caractérise au niveau architectural par la mise au point de briques particulières, dites « plano-convexes », du fait de leur face bombée[63]. Elles avaient sûrement pour fonction de faire gagner du temps, puisqu’elles sont moins bien confectionnées que les briques rectangulaires plates, mais disposées dans un appareil spécifique, en « arête de poisson », servant de remplissage alors que pour les extrémités du mur on utilise des briques classiques, ce qui permettait de monter des murs plus rapidement. Les briques courantes sont constituées de deux modèles mis au point à la fin de la période d'Uruk : les petites briques carrées (en allemand Riemchen), et les grandes briques servant pour faire des terrasses (Patzen). Les briques « plano-convexes » disparaissent à la période d'Akkad.

Urbanisme et habitat

La seconde moitié du IVe millénaire a vu les débuts de l'urbanisation en Mésopotamie du sud et aussi dans quelques cités du nord qui ont ensuite décliné. Cet acquis est prolongé au cours des premiers siècles du IIIe millénaire, qui voient la Mésopotamie méridionale connaître une urbanisation croissante de sa population si on se fie aux prospections archéologiques citées précédemment. C'est à ce moment que l'aspect urbain de la civilisation mésopotamienne s'affirme définitivement, avec son urbanisme et les structures socio-économiques qu'il reflète.

L'urbanisme de la période des Dynasties archaïques est connu grâce à la fouille de quartiers résidentiels dans quelques cités[64]. Les cas les mieux connus sont ceux des cités de la Diyala, Khafadje et Tell Asmar (appelée Eshnunna à l'époque historique). Ils présentent un habitat très resserré, constitué de maisons de tailles diverses : les plus simples sont constituées d’un espace central ouvrant sur quelques autres de plus petites salles, et les plus vastes, habitées par les plus aisés, y ajoutent d’autres pièces annexes. Le parcellaire est généralement stable, mais peu connaître des changements brusques, comme c'est le cas à Khafadje après un grand incendie au début du DA III : on constitue sur les ruines un quartier protégé par une enceinte intérieure (« quartier muré »)[65]. Cela montre un exemple d'habitat planifié, attesté également sur le tell principal d'Abu Salabikh, autre site dans lequel les résidences sont très bien documentées. Les maisons y sont très similaires : organisées autour d’un espace central carré d'où on accède à deux pièces disposées en équerre, chacune ayant ses propres petites salles adjacentes. Elles couvrent un espace au sol qui va de 180 à 480 m². L'urbanisme des villes du DA est donc constitué de maisons fermées sur elles-mêmes, et comme les édifices publics suivent le même principe d'organisation, les espaces ouverts sont peu nombreux, en dehors des artères qui permettent de sortir des villes.

Les temples et les palais

L'urbanisme est dominé par des monuments importants qui par leur taille et leur agencement sont bien plus que les résidences courantes[66], et servent à ceux qui exercent le pouvoir, qui marquent de leur empreinte le paysage urbain comme ils le font pour la société et l'économie. Temples ou palais, on ne sait pas vraiment dans bien des cas, puisque seule une minorité d'entre eux présente un plan spécifique permettant d'identifier leur fonction. Par leur taille, ils sont dans la continuité des grands monuments érigés à Uruk dans les derniers siècles du IVe millénaire.

Les temples de cette période ne présentent pas un plan spécifique. On en a identifié avec plus ou moins de certitudes sur plusieurs sites[67]. Si la plupart de ces édifices ont des dimensions modestes, quelques temples de grande taille ont été dégagés comme le temple d'Inanna de Nippur, édifice de 85 mètres de long disposant d'une quarantaine de salles, dont deux cellae précédées par une avant-cour à colonnes. Le temple de Shara de Tell Agrab n'a été que partiellement dégagé, mais les fouilles ont laissé apparaître un vaste édifice quadrangulaire d'environ 60 mètres de côté. Le seul type de temple caractéristique identifiable pour cette période est celui des « temples ovales » de Khafadje, el-Obeid et Lagash (el-Hiba), datant des DA II et III. Ils doivent leur nom à l'enceinte ovale qui les sépare du reste de la ville, et leur centre est occupé par un temple construit sur une terrasse (seule cette dernière ayant survécu à l'épreuve du temps). Plus au nord, les bâtiments identifiés comme des temples sur les sites de la Djézireh (Tell Chuera, Tell Mozan), présentent plus de traits communs ; ce sont de petits édifices de forme rectangulaire, parfois avec une petite salle à leur extrémité servant de Lieu saint. Le seul temple d'Ebla connu pour cette époque est l'un des plus anciens cas connus de temple in antis (où les murs latéraux dépassent le mur de la façade vers l'extérieur)[68], avec les deux temples de Tell Chuera. Cette forme devient courante par la suite dans l'espace syrien.

Cour intérieure du palais royal de Mari.

Le cas des palais est identique : on ne distingue pas de type architectural commun permettant d’identifier clairement un bâtiment servant de résidence à un souverain, et on doit donc avant tout se fier à la taille d'édifices non considérés comme cultuels[69]. Il est clair que plusieurs de ces « palais » avaient un étage, et donc les ruines qui peuvent être fouillées sont celles du rez-de-chaussée. En Basse Mésopotamie, les deux palais de Kish, A et P, sont les mieux connus. Le premier est constitué autour de deux bâtiments accolés l’un à l’autre, celui du nord étant le plus vaste, jouxtés par une porte monumentale. Le palais P (ou « planoconvexe ») est caractérisé par sa forme triangulaire et une enceinte très épaisse. Dans ces deux cas, on n’arrive pas à identifier la fonction des pièces. Les seuls palais clairement identifiables comme tels, avec une organisation interne cohérente, se trouvent sur des sites situés plus au nord. Le palais royal de Mari du niveau DA III, bien plus grand que celui des autres cités (signe de la puissance des rois mariotes), a la particularité de comporter un temple en son sein, l'« enceinte sacrée », au sud-est. Le palais de Tell Beydar, construit au début du DA III et remanié deux fois par la suite, peut-être destiné à servir à un roi local avant l'incorporation de la ville dans le royaume de Nagar, est organisé autour de trois grandes salles : deux pièces rectangulaires, pièce un espace central carré. Ce plan est semblable à celui qui se généralise à la période amorrite (début du IIe millénaire), qui pourrait donc bien trouver un prototype à Tell Beydar[70]. La seconde salle rectangulaire est considérée comme étant la salle du trône ou une salle de réception. Enfin, le palais royal d'Ebla (ou « palais G »), n'a été dégagé que sur quelques secteurs : un « quartier administratif », où ont été retrouvées des milliers de tablettes d'archives, relié par une porte monumentale à la « cour des audiences » située plus en hauteur, qui permettait d'accéder à la résidence royale[71].

Sépultures

Les sociétés du Proche-Orient ancien inhumaient leurs morts sous le sol, pour leur permettre un accès au « Monde souterrain » où résidaient les défunts selon leurs croyances. Les fouilles archéologiques ont mis au jour de telles sépultures souterraines, creusées dans le sol. Il ne s'agit cependant pas du seul type de sépulture, puisque le texte des réformes d'Urukagina indique qu'à côté de l'enterrement dans des tombes creusées (KI.MAH), d'autres défunts étaient ensevelis dans des marais consacrés au dieu Enki (GI.ENKI), pratique qui n'a pu être étudiée par l'archéologie[72].

Ce sont donc des cimetières plus « classiques » qui ont été mis au jour et permettent de connaître les pratiques funéraires des gens du commun, à Ur, Abu Salabikh, Kish, Khafadje, à Suse ainsi qu'à Kheit Qasim dans le Djebel Hamrin[73]. Les sépultures sont généralement regroupées dans des nécropoles, mais parfois les défunts sont enterrés sous leur maison. S'y trouvent des tombes modestes, généralement individuelles (quelques-unes sont collectives à Abu Salabikh), dont le matériel funéraire est simplement constitué de céramiques. Les sépultures les plus marquantes sont celles présentant un matériel plus riche ou bien avec des marqueurs symboliques les distinguant clairement des autres. De telles tombes riches ont été exhumées dans le « cimetière Y » de Kish et à Suse, qui ont fourni un matériel de prestige : armement, harnais, et même un char à Suse. Du matériel funéraire riche, caractérisé par des bijoux en or et lapis-lazuli, a été mis au jour plus récemment dans des tombes de sites syriens, Umm el-Marra et Tell Banat[74]. Tout cela illustre le processus de différenciation sociale à l'œuvre en de nombreux endroits du Moyen-Orient.

La documentation funéraire des Dynasties archaïques reste dominée par le cas spectaculaire des tombes royales mises au jour à Ur par Leonard Woolley en 1927[75]. Elles se trouvent au cœur d'une très vaste nécropole de plus de 1 800 tombes en majorité modestes, où elles se distinguent par leur construction, la richesse du matériel funéraire qui y a été retrouvé, et les morts ayant accompagné les plus importants défunts enterrés, pratique inédite en Mésopotamie et encore mal comprise[33]. Les tombes les plus marquantes sont celles des « rois » Meskalamdug et Akalamdug, et celle de la « reine » Pu-abi, aux trouvailles artistiques impressionnantes. Une vingtaine d'autres tombes ont également livré des objets riches, mais n'étaient pas destinées à des rois.

Sculpture

Statue en albâtre de l'intendant Ebih-Il, retrouvée à Mari, DA III B ; musée du Louvre.

La sculpture sur pierre des Dynasties archaïques est constituée par des réalisations à vocation religieuse, qui ont été placées dans des sanctuaires où elles ont été retrouvées lors des fouilles. On peut distinguer deux styles : les statues en ronde-bosse représentants de orants, et les bas-reliefs perforés typiques de Basse Mésopotamie[76].

Les sculpteurs de Basse Mésopotamie et de la vallée de la Diyala ont réalisé des sculptures en ronde-bosse d'un style caractéristique, qui a influencé leurs homologues des régions voisines[77]. Quelques œuvres connues ont été exhumées dans la vallée de la Diyala, ainsi des statues d’orants à Tell Asmar, retrouvées dans ce qui semble être un temple ; les personnages sont représentés debout, les mains jointes en posture de prière ou tenant un gobelet servant à un rituel de libation[78]. D'autres statues de la période présentent des personnages assis, mais la posture de dévotion est similaire. Les personnages masculins sont souvent vêtus d’une jupe particulière, appelé kaunakès, qui peut être unie, ou avec des franges. Les personnages représentés, quand on peut les identifier, sont des notables, ou bien des souverains, dont l'apparence se distingue mal de celle de leurs sujets. Ces ex-voto, placés dans des temples, ont pour but de perpétuer la prière de ces gens pour l'éternité. Des statues semblables ont été retrouvées à Tell Chuera dans la Djézireh[79]. On en a également mis au jour à Mari dans le temple d'Inanna, par exemple la statue de l'intendant Ebih-Il, en albâtre, sans doute la plus remarquable[80]. À côté de ces œuvres marquées par un forte influence sumérienne, d'autres présentent une plus grande originalité dans leur exécution[81].

Relief votif de Dudu ; Musée du Louvre.

L'art des Dynasties archaïques est aussi caractérisé par la réalisation de bas-reliefs sur des plaques en pierre perforées, manifestement à but votif, mais dont la fonction exacte est inconnue[82]. Une des plus fameuses est celle représentant le roi Ur-Nanshe de Lagash avec sa famille, retrouvée à Girsu[83]. Celle de Dudu, prêtre de Ningirsu dans la même cité sous Entemena, représente des animaux mythologiques, comme l'aigle léontocéphale. Des œuvres du même type se retrouvent dans plusieurs sites de Basse Mésopotamie et de la Diyala, mais pas en Haute Mésopotamie ou en Syrie. L'art du bas-relief voit aussi le développement des premières œuvres à caractère narratif, comme l'illustre la remarquable Stèle des Vautours d'Eannatum de Lagash mise au jour à Girsu). Conservée dans un état fragmentaire, elle présente sur une première face de trois registres la victoire de l'armée de Lagash contre celle de sa rivale héréditaire Umma, et sur la seconde face la victoire « mythologique » de Lagash grâce à son grand dieu Ningirsu qui capture ses ennemis dans son filet. Elle comprend aussi une longue inscription historiographique commémorant la victoire et les accords conclus à sa suite, associant ainsi pour la première fois l'image sur bas-relief et le texte dans la célébration du triomphe d'un souverain, pratique qui culmine au Ier millénaire chez les rois assyriens et perses achéménides[37].

Métallurgie

Coupe en or retrouvée dans la tombe de Pu-abi à Ur.

Les Sumériens étaient les plus brillants métallurgistes de leur temps[84]. Leur niveau technique était sans égal dans le Proche-Orient de l'époque, ce qui est remarquable pour un peuple venant d'une région où on n'extrait pas de métaux et où on exporte donc la matière première nécessaire à l'industrie métallurgique. Depuis la période d'Uruk, ils maîtrisent divers alliages binaires voire ternaires ou même quaternaires, et des techniques comme la cire perdue, le placage avec des feuilles de métal, et développent au IIIe millénaire les décors en filigrane, et tentent même des procédés de granulation. Ils travaillaient l'or, l'argent, le cuivre, le bronze, le plomb, l'électrum et l'étain. C'est durant cette période que se répand l'usage du bronze, même si la rareté de l'étain fait que le cuivre allié à l'arsenic est toujours très employé. Les tombes des notables des Dynasties archaïques ont livré de nombreux objets en métal : vaisselle, armes, bijoux, statuettes, etc. Les plus remarquables sont les objets en or retrouvés dans les tombes d'Ur : vases, coupes, colliers avec divers ornements ; la parure de la reine Pu-abi et la couronne de Meskalamdug montrent bien le niveau de maîtrise atteint par les artisans sumériens. De nombreux vases en métal ont été exhumés dans les sites de Basse Mésopotamie, comme le vase en argent d’Entemena de Lagash[85].

Glyptique

Sceau-cylindre du DA III, avec son empreinte, représentant une scène de combat mythologique.

La variété de thèmes gravés sur les sceaux-cylindres de la période d'Uruk s'est réduite au début du IIIe millénaire en Basse Mésopotamie et dans la région de la Diyala, pour se consacrer avant tout à la représentation de thèmes mythologiques et cultuels[86]. Cette période voit manifestement un développement de l'utilisation des sceaux-cylindres avec l'expansion et la complexification des activités administratives impliquant d'authentifier des actes et de contrôler des stocks en les scellant. Les sceaux du DA I représentent des formes géométriques ou des pictogrammes stylisés. Par la suite, les thèmes dominants sont les combats d'animaux réels ou mythologiques, les héros maîtrisant des animaux, mais leur sens exact nous échappe. Les animaux imaginaires les plus courants sont le taureau androcéphale, l’homme-taureau maîtrisant les animaux, l’homme scorpion ; on trouve aussi beaucoup d’aigles, des lions. Certains personnages anthropomorphes sont vraisemblablement des dieux, portant la tiare à cornes bovines symbolisant leur divinité. Le sens de la figure du « dieu-bateau » courante dans la glyptique du DA III nous échappe. Les scènes cultuelles se développent également à partir du DA II, avant tout les banquets. Peu de sceaux représentent des scènes de la vie quotidienne. À partir du DA III, les sceaux commencent à être inscrits au nom de leur détenteur. En Haute Mésopotamie et en Syrie, la glyptique est fortement marquée par l'influence sumérienne, même si parfois des variantes locales des thèmes courants sont décelables[87].

Incrustations

Élément d'incrustation en nacre inscrit au nom d'Akurgal, fils du roi Ur-Nanshe de Lagash, Musée du Louvre.

Quelques sites ont livré des fragments gravés essentiellement en nacre, mais aussi calcaire blanc ou coloré, en lapis-lazuli et en marbre, destinés à être fixés par du bitume sur des objets ou des panneaux en bois qui ont souvent disparu[88]. Ils représentent des personnages prenant part à des scènes mythologiques ou historiques. Ils permettent tout comme la sculpture sur bas-relief le développement de premières formes d'un art narratif, mais ils ne connaissent pas la postérité de celle-ci car ce type d’œuvre est abandonné aux périodes suivantes.

L'objet incrusté le mieux conservé est l'« étendard d'Ur », retrouvé dans une des tombes royales de cette cité, qui représente deux scènes principales sur ses deux faces : une bataille, et un banquet qui suit probablement la victoire militaire[61]. La « frise à la laiterie » retrouvée à el-Obeid représente comme son nom l'indique des activités laitières (traite de vaches, étable, préparation de laitages), et est le document qui nous fournit le plus d'informations sur ce type de pratiques en Mésopotamie antique[89].

Des éléments de mosaïques similaires ont été mis au jour à Mari où a été identifié un atelier de graveur de nacre, ainsi qu'à Ebla où les fragments (en marbre) devaient faire partie à l'origine d'un panneau de plus de 3 mètres de haut décorant une salle du palais royal[90]. Les décors des deux sites présentent de fortes similitudes dans leur style et leurs thèmes : ils représentent à Mari des scènes guerrières (défilés de prisonniers), ou religieuses (sacrifice d'un bélier), et à Ebla un triomphe militaire et des animaux mythologiques (aigle léontocéphale, taureau androcéphale).

L'écriture et ses usages

L'écriture est apparue en Basse Mésopotamie durant les derniers siècles de la période d'Uruk, vers 3300-3200. Elle connaît dans le courant du IIIe millénaire plusieurs évolutions, et est de plus en plus utilisée, ce qui se traduit par une inflation de la quantité de documents écrits disponibles et également par une plus grande variété de type de textes écrits.

Les évolutions de l'écriture

Fragment d'une inscription royale d'Ur-Nanshe de Lagash retrouvée à Girsu/Tello, DA III A, graphie linéaire, Musée du Louvre.
Acte de vente d'un esclave et d'une maison à Shuruppak, DA III A, graphie cunéiforme, Musée du Louvre.

L'écriture mésopotamienne est écrite avant tout sur des tablettes d'argile, au moyen d'un calame en roseau. Depuis la fin de la période d'Uruk, s'est développé un système associant des logogrammes (un signe = une chose ; on parle aussi d'idéogrammes) et des phonogrammes (un signe = un son, généralement une syllabe)[91]. Au IIIe millénaire, l'aspect phonétique de l'écriture prend de plus en plus d'importance, et c'est pour cette période qu'on peut pour la première fois identifier avec certitude la langue dans laquelle sont écrits les textes, car auparavant les scribes employaient essentiellement des logogrammes qui ne donnent pas d'information sur la phonétique ou la grammaire de la langue de leurs rédacteurs. Si les textes sont avant tout écrits en idéogrammes sumériens, langue du sud de la Basse Mésopotamie, on repère pour la première fois de nombreux termes dans des langues sémitiques, à savoir l'akkadien dans les sources d'Abu Salabikh au DA III A, puis l'éblaïte des sources d'Ebla au DA III B. Pour cela, les scribes des pays sémitiques reprennent les idéogrammes en fonction de leurs valeurs phonétiques pour noter les mots dans leurs langues, ce qui est sans doute un facteur décisif dans l'évolution vers la prépondérance des phonogrammes sur les logogrammes, qui s'affirme aux périodes suivantes.

Du point de vue graphique, cette écriture connaît une évolution majeure. Dans les premières périodes du DA, elle est linéaire et cursive : les scribes tracent des lignes sur la tablette, représentant souvent des pictogrammes, signes qui sont des dessins stylisés de la chose concrète qu'ils sont généralement censés représenter. Au DA III, cette écriture pictographique disparaît et les signes deviennent totalement abstraits. Les scribes ne tracent plus de lignes, mais composent leurs signes à partir de plusieurs incisions de calame dans la tablette. Le calame étant taillé en biseau, son extrémité à une forme triangulaire, et les signes tracés ont donc une forme de « clou » ou de « coins », ce qui explique pourquoi la nouvelle graphie qui apparaît définitivement dans les textes du DA III B est appelée cunéiforme (du latin cuneus, « coin » ou « clou »). Dans les inscriptions officielles, la graphie linéaire reste cependant employée, peut-être par une volonté d'« archaïsme ». Enfin, il faut noter que les signes des tablettes administratives sont disposés dans des cases tout le long de la période, mais à partir du DA III on commence à disposer les signes sur des lignes écrites de gauche à droite[92].

Nature des textes

La documentation écrite de la période des Dynasties archaïques est essentiellement administrative[93]. Il s'agit de documents de gestion provenant d'institutions royales et religieuses, émis dans le but de contrôler leurs ressources. Ils enregistrent par exemples des mouvements de biens stockés et redistribués, des concessions de terres, des bilans annuels de certaines exploitations ou d'ateliers. Les sources du DA I/DA II sont limitées : il s'agit avant tout de 370 textes d'Ur. L'emploi de l'écriture se développe manifestement au DA III. Les lots du DA III A sont 800 textes essentiellement économiques de Shuruppak (le site actuel de Fara), et 500 textes d'Abu Salabikh, à dominante scolaire. Les plus gros lots proviennent du DA III B : les 2 000 tablettes du temple de Girsu (le site de Tello) et les plus de 10 000 tablettes et fragments de tablettes d'Ebla (Tell Mardikh) en Syrie. De cette période d'autres lots moins conséquents proviennent de plusieurs sites de Basse Mésopotamie (Umma, Nippur, Isin, Adab) et de Syrie (Mari, Tell Beydar) : il y a donc une extension géographique de l'usage de l'écriture.

L'écriture est également employée pour une plus grande variété de textes. Les premiers lots étaient de la documentation administrative, même si quelques textes lexicographiques sont connus dès la fin de la période d'Uruk, les listes lexicales, type de document typique de la civilisation mésopotamienne et de sa culture lettrée. Des contrats de vente de champs, d'animaux ou d'esclaves sont également connus pour les premières périodes, montrant l'existence de premiers documents privés. Au DA II et surtout au DA III, sont rédigées les premières inscriptions commémorant les réalisations pacifiques ou militaires des rois, qui sont essentielles pour reconstituer la chronologie des souverains et les événements politiques, malgré le fait qu'elle présente le point de vue de leur commanditaire de façon très partiale[36]. On parle d'« inscriptions royales », type de texte qui connaît une grande postérité dans l'histoire mésopotamienne. La documentation d'Abu Salabikh[94], de Shuruppak et d'Ebla au DA III a permis d'étoffer la typologie des textes disponibles par des productions issues du milieu « lettré » ou « savant » (sans doute des prêtres) : des exercices de métrologie et de mathématiques, des textes rituels de magie et d'exorcisme, et des œuvres relevant de ce qu'on considère comme les « belles-lettres », à savoir des hymnes dédiés à des temples, des textes mythologiques et épiques souvent fragmentaires et des textes de « sagesses » (recueils de proverbes, fragment des Instructions de Shuruppak, des listes d'énigmes). Ces documents sont plutôt issus du milieu scolaire et non de sortes de « bibliothèques », et il s'agit de copies de textes classiques employées dans le cursus de formation des scribes de l'époque, en tant qu'exercices d'approfondissement[95]. On est donc dès cette époque en présence des éléments caractéristiques du « milieu lettré » mésopotamien, même s'ils sont bien mieux connus pour les périodes suivantes[96].

La religion dans les États archaïques

Sceau-cylindre avec son empreinte, représentant une scène de culte, avec des figures mythologiques, Musée du Louvre.

La religion de la période des dynasties archaïques est mal connue, même si des sources de différents types nous la documentent, souvent de façon indirecte. L'iconographie est comme souvent très utile, tandis que pour l'architecture se pose le problème de l'identification des lieux de culte évoqué précédemment. Parmi les textes, de nombreux documents administratifs concernent des offrandes à des divinités, parfois en nommant du personnel cultuel ou même des rituels, même si ces sources n'ont pas pour but d'expliciter les pratiques qu'elles enregistrent. Cela vaut essentiellement pour les archives de Girsu[97] et d'Ebla[98]. Ces dernières, ainsi que celles de Shuruppak et d'Abu Salabikh[94], ont livré des textes littéraires et rituels complétant cette documentation avec des textes plus techniques destinés au personnel cultuel spécialisé.

Le monde divin

Bas-relief perforé représentant une scène de libation à une divinité, Girsu, Musée du Louvre.
Vase en argent dédié à Ningirsu par le roi Entemena de Lagash.

Les dieux des Dynasties archaïques étaient souvent identifiés à un territoire précis. Le cas le plus caractéristique est celui de l'État de Lagash, qui montre l'existence d'un véritable panthéon local[99], qui a une structure familiale : le dieu principal est Ningirsu, littéralement le « Seigneur du Girsu », et il est accompagné de sa parèdre Ba'u, ainsi que de plusieurs de ses fils, en premier lieu Shul-Shagana et Ig-alima, ou de sa sœur Nanshe. De la même manière, la cité rivale de Lagash, Umma, avait pour dieu principal Shara, An et Inanna avaient leurs grands temples à Uruk, Enlil à Nippur, Enki est à Eridu, Nanna à Ur, Zababa à Kish, Sud à Shuruppak, etc. Ce même principe se retrouve hors de Mésopotamie, dans les cas de Kura à Ebla et Inshushinak à Suse.

Mais cet aspect géographique ne suffit pas à caractériser le monde divin de l'ancienne Mésopotamie, car ces divinités sont donc intégrées dans des panthéons locaux mais aussi dans un panthéon plus vaste, englobant le pays de Sumer et même plus loin, dans lequel elles ont des fonctions précises. Plusieurs divinités sont ainsi associées à un élément précis, comme par exemple Ashnan, le dieu du grain, ou Utu, le dieu-soleil. Un phénomène de syncrétisme s'est constitué entre les panthéons des cités sumériennes, et la déesse Inanna originaire d'Uruk est aussi vénérée à Lagash[100]. Dès cette époque apparaissent des tentatives d'organisation plus précise d'un véritable panthéon[101]. Cela se voit dans des listes de divinités retrouvées à Shuruppak et Abu Salabikh, qui présentent les principales divinités mésopotamiennes dans un ordre manifestement hiérarchique. La première débute par An, Enlil, Inanna, Enki, Nanna et Utu, tandis que la seconde commence par An, puis Enlil, Ninlil, Enki, Nanna et Inanna. C'est donc une organisation similaire à celle qui est mieux connue pour les périodes suivantes, avec au premier plan An, le dieu du Ciel, le père des dieux, aux côtés de son fils Enlil le dieu de l'Air, auquel est associé son frère Enki, dieu de l'Abîme, dieu-sage par excellence, et maître de la magie. Ces trois-là formant une triade dominante, à laquelle succèdent des divinités astrales : Inanna, l'étoile du matin (Vénus, mais c'est aussi une déesse de l'Amour et de la Guerre), le dieu-lune Nanna et le dieu-soleil Utu (aussi dieu de la justice). Ce monde divin sumérien semble déjà organisé autour de la prééminence d'Enlil, vu comme le roi des dieux, et de sa ville, Nippur, qui sans être une cité politiquement puissante est la principale ville sainte de Sumer. Son grand temple, l'Ekur, reçoit des offrandes importantes des cités voisines. C'est là que se réunirait l'assemblée de la « ligue » des cités sumériennes que plusieurs textes semblent documenter[102].

Des divinités mésopotamiennes se retrouvent même plus loin dans les textes d'Ebla, comme Enki et sa parèdre Ninki, et les lettrés de cette cité tentent d'établir des parallèles entre leurs divinités issues essentiellement d'un fonds sémitique et celles venant du pays sumérien. Cela se voit dans une liste bilingue présentant à un moment des noms de divinités éblaïtes et leur correspondantes sumériennes suivant un principe fonctionnel, par exemple Ashtar (Astarté) identifiée à Inanna, ou encore Rashap (Reshep) à Nergal (dieux des Enfers)[103]. Le fonds divin éblaïte est cependant essentiellement sémitique, et on y retrouve des divinités vouées à une longue postérité, en plus des deux déjà citées, comme le dieu agraire Dagan, le dieu de l'Orage Adda (Addu, Hadad), ou encore Kamish (Kamosh)[104].

Le culte

Le lieu principal du culte dans le Proche-Orient ancien est le temple, considéré comme le lieu de résidence de la divinité : c'est sa « maison » (c'est le sens littéral du terme sumérien É qui sert à désigner ce genre d'édifices). Il est incarné dans une statue qui se trouve dans le « saint des saints » (ou cella) du sanctuaire. Celle-ci assure sa présence réelle, et on lui rend les hommages dus au dieu : on la nourrit, on la lave, on l'habille. C'est le clergé qui est chargé de cela, au cours de cérémonies ritualisées, les fidèles n'ayant accès à la partie du temple où se trouve la statue. La dévotion de ces derniers se voit dans les offrandes qu'ils font aux dieux, attestées notamment par des tablettes de listes de présents, ainsi que de nombreux ex-voto (statues, stèles, vases, armes, etc.), parfois dédicacés, retrouvés dans des temples, qui constituent avec les objets exhumés dans les tombes la majorité de nos sources sur l'art de cette période. Les souverains entretenaient un rôle privilégié avec les dieux, et donnaient les offrandes les plus prestigieuses, assuraient la restauration ou la construction des édifices sacrés, ce que célébraient la majorité de leurs inscriptions commémoratives.

La « face de la paix » de l'Étendard d'Ur, représentant une scène de banquet cultuel.
Sceau-cylindre de la « Dame » Puabi, représentant une scène de banquet, Tombes royales d'Ur, British Museum.

Ces éléments bien connus pour les périodes postérieures transparaissent déjà dans les textes de l'époque des Dynasties archaïques. Les tablettes administratives de Girsu et d'Ebla nous montrent ainsi l'existence de différents rituels ordinaires ou plus exceptionnels, constituant de véritables fêtes religieuses, les plus importantes du royaume de Lagash étant dédiées aux divinités locales Bau et Ningirsu, aux côtés de fêtes dédiées à des divinités moins importantes, comme la divinité infernale Gilgamesh[105]. Dans le cas d'Ebla, on a ainsi pu identifier des offrandes d'huile faite à un dieu suivant un rituel précis, un rituel survenant lors de la réfection de la tête de la statue du dieu Kura, ou encore des bains rituels, même si les termes apparaissant dans les tablettes administratives ne sont pas aisés à expliciter[106]. Ces rituels suivaient un calendrier religieux précis distinct du calendrier commun[107].

Des représentations de ce type de rituels apparaissent dans les scènes de la glyptique mais aussi dans des incrustations comme l'Étendard d'Ur daté du DA II. La « face de la Paix » de ce dernier représente en effet une scène de banquet dirigée par le roi représenté sur le registre supérieur, en train de boire en présence de convives assis face à lui et de musiciens, alors qu'on leur apporte des offrandes en produits agricoles et animaux représentés sur les registres inférieurs. Cette scène est interprétée comme représentant un banquet en l'honneur des dieux, peut-être pour les remercier suite à la victoire représentée sur la face précédente[61]. Les sources archéologiques complètent également nos connaissances sur les pratiques cultuelles avec la découvertes d'installations dans les temples. Ainsi, les archéologues qui ont mis au jour le « temple ovale » de Khafadje ont découvert dans sa cour principale un puits, un bassin et un autel servant au culte, et à proximité des empreintes de sabot d'un bélier que l'on menait de force au sacrifice[108].

En dehors du culte ordinaire des dieux, quelques tablettes provenant de Shuruppak et d'Ebla mais aussi d'al-Hiba (la ville de Lagash) nous présentent plusieurs rituels d'exorcismes souvent difficiles à comprendre[109]. Il s'agit d'un type de texte technique manifestement destiné à des spécialistes des conjurations ou des exorcismes. Les maux contre lesquels on cherche à lutter comprennent des maladies, des morsures de serpents ou des piqures de scorpions, ou les complications pouvant survenir lors de naissances. Les incantations font appel à la médiation de plusieurs divinités, celle revenant le plus souvent dans les textes en sumérien étant la déesse NIN.GIRIN, qui n'est plus attestée dans la documentation des périodes suivantes. La divination transparaît également dans quelques textes administratifs d'Ebla, où se trouvent des mentions de plusieurs spécialistes de cette pratique et de l'observation de présages[110].

On connaît mal le personnel des temples chargé de veiller à la conduite de ces rituels, depuis l'approvisionnement en offrandes jusqu'à l'exécution des gestes, incantations et chants sacrés. La liste lexicale Lu A, qui regroupe de nombreux noms de professions, nous permet de voir que plusieurs spécialistes du culte connus pour les périodes ultérieures sont déjà présents[111]. On peut distinguer les personnes participant à l'administration du temple, comme le SANGA, intendant en chef, et l'ENKUM, trésorier, des personnes spécialistes du culte, comme l'IŠIB, exorciste/purificateur, ou le SANGA2 chargé de la purification de la bouche d'une statue divine, etc. La situation à Ebla présente des titres différents mais des fonctions tout aussi variées[112]. Manifestement, le personnel cultuel est déjà varié et très spécialisé. C'est également en son sein que se trouvent les « lettrés » à qui l'on doit les textes rituels et « littéraires » de cette période.

Notes

  1. Aruz (dir.) 2003, p. 251-253
  2. a et b Benoit 2003, p. 67 et 563. Huot 2004, p. 99 et 109
  3. a et b Huot 2004, p. 94-99
  4. M. Lormier, Stratigraphies comparées au IIIe millénaire au pays de Sumer. Études de cas de Kish, Nippur et des cités de la vallée de la Diyala, éditions UVSQ, 2008
  5. Sur ce débat complexe, voir notamment : (en) H. J. Nissen, « Settlement Patterns and Material Culture in the Akkad Period: Continuity and Discontinuity », dans M. Liverani (dir.), Akkad, the first World Empire: Structure, Ideology, Traditions, Padoue, 1993, p. 91-106 ; (en) McG.Gibson et A. McMahon, « Investigation of the Early Dynastic-Akkadian Transition: Report of the 18th and 19th Seasons of Excavation in Area WF, Nippur », dans Iraq 57, 1995, p. 1-39 ; (en) D. Matthews, « The Early Dynastic-Akkadian Transition Part I: When Did the Akkadian Period Begin? », dans Iraq 59, 1997, p. 1-7 ; (en) McG. Gibson et A. McMahon, « The Early Dynastic-Akkadian Transition Part II: The Authors' Response », dans Iraq 59, 1997, p. 9-14
  6. Benoit 2003, p. 68-69
  7. R. McC. Adams, Heartland of Cities, Surveys of Ancient Settlement and Land Use on the Central Floodplain of the Euphrates, Chicago, 1981, p. 82-94 et tableaux 12 et 13.
  8. Forest 1996, p. 175-204
  9. Pour un exposé des débats sur ce point : J. S. Cooper dans Sumer 1999-2002, col. 84-91 ; B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 149-151 ; M.-J. Seux dans Sumer 1999-2002, col. 339-344
  10. a et b (en) I. Gelb, « Ebla and the Kish Civilization », dans L. Cagni (éd.), La Lingua di Ebla, Naples, 1981, p. 9-72 ; id., « Mari and the Kish Civilization », dans G. D. Young (dir.), Mari in Retrospect, Winona Lake, 1992, p. 121-202. Voir aussi (en) P. Steinkeller, « Early Political Development in Mesopotamia and the Origins of the Sargonic Empire », dans M. Liverani (dir.), Akkad, the first World Empire : structure, ideology, traditions, Padoue, 1993, p. 107-129
  11. Forest 1996, p. 165-175. (en) H. Weiss et E. Rova, The Origins of North Mesopotamian Civilization: Ninevite 5 Chronology, Economy, Society, Turnhout, 2003
  12. Benoit 2003, p. 76-77 ; Aruz (dir.) 2003, p. 135-164. J.-C. Margueron, « Tell Hariri/Mari : Archéologie », dans Supplément au Dictionnaire de la Bible fasc. 77-78, 2008, col. 35-48. Sur l'apport des sources textuelles provenant de ce site à cette période, voir D. Charpin, « Tell Hariri/Mari : Textes », dans Ibid., col. 221-224
  13. Benoit 2003, p. 77-79 ; Aruz (dir.) 2003, p. 165-178. P. Matthiae, Aux origines de la Syrie, Ebla retrouvée, Paris, 1996, p. 48-99
  14. (en) D. T. Potts, The Archaeology of Elam: Formation and Transformation of an Ancient Iranian State, Cambridge, 1999, p. 85-98
  15. Jiroft, Les Dossiers d'archéologie n° 287, Dijon, octobre 2003
  16. P. Amiet, L'âge des échanges inter-iraniens, 3500-1700 av. J.-C., Paris, 1986, p. 121-139 ; Aruz (dir.) 2003, p. 347-375
  17. Aruz (dir.) 2003, p. 307-324 ; Huot 2004, p. 222-231
  18. a et b Forest 1996, p. 221
  19. J. Aruz dans Aruz (dir.) 2003, p. 239
  20. Forest 1996, p. 219-221. Huot 2004, p. 132-135. Synthèse générale par J. Aruz dans Aruz (dir.) 2003, p. 239-250.
  21. (en) R. L. Zettler, L. Horne (éds.), Treasures from the royal tombs of Ur, Philadelphie, 1998. Benoit 2003, p. 230-239. Aruz (dir.) 2003, p. 97-132
  22. Aruz (dir.) 2003, p. 325-344
  23. a et b G. Scandone Matthiae, « Les relations entre Ebla et l'Egypte », dans H. Waetzoldt et H. Hauptmann (dir.), Wirtschaft und Gesellschaft von Ebla, Heidelberg, 1988, p. 67-73
  24. (en) H. E. W. Crawford, « Mesopotamia's Invisible Exports in the Third Millennium B.C. », dans World Archaeology 5/2, 1973, p. 232-241
  25. Huot 2004, p. 132-135
  26. Voir par exemple (en) A. Archi, « Transmission of the Mesopotamian Lexical and Literary Texts », dans Quaderni di Semistitica 18, 1992, p. 1-40
  27. a et b (it) M. G. Biga, « I rapporti diplomatici nel Periodo Protosiriano », dans P. Matthiae, F. Pinnock et G. Scandone Matthiae (dir.), Ebla, Alle origini della civiltà urbana, Milan, 1995, p. 140-147.
  28. Les synthèses les plus complètes sur ce point sont (de) J. Bauer, R. K. Englund, M. Krebernik, Mesopotamien, Späturuk-Zeit und frühdynastische Zeit, Fribourg, 1998 et B. Lafont, « II. La société sumérienne », dans Sumer 1999-2002 col. 124-203
  29. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 157-159
  30. Les termes en sumérien sont ici notés par des petites capitales, ceux en akkadien sont écrits en italique.
  31. a et b Forest 1996, p. 224 et 233
  32. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 156-157
  33. a et b (en) P. R. S. Moorey, « What Do We Know About the People Buried in the Royal Cemetery? », dans Expedition 20/1, 1977, p. 24-40. M. Casanova, « La symbolique des matériaux précieux dans le cimetière royal d'Ur », dans X. Faivre, B. Lion et C. Michel (dir.), Et il y eut un esprit dans l'Homme, Jean Bottéro et la Mésopotamie, Paris, 2009, p. 291-306 résume les différentes interprétations sur les pratiques funéraires du cimetière royal d'Ur et leur aspect socio-politique et religieux.
  34. Forest 1996, p. 221-224
  35. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 160
  36. a et b Pour ce type de textes, voir E. Sollberger et J.-R. Kupper, Inscriptions royales sumériennes et akkadiennes, Paris, 1971 et (en) D. Frayne, Pre-Sargonic Period (2700-2350 BC), Royal Inscriptions of Mesopotamia, Early Periods 1, Toronto, Buffalo et Londres, 2008. Cf. également J. S. Cooper, « IV. Littérature sumérienne, I. Inscriptions et textes historiques », dans Sumer 1999-2002, col. 227-239
  37. a, b et c Description sur le site du Musée du Louvre. (en) I. Winter, « After the Battle is Over: The ‘Stele of the Vultures’ and the beginning of Historical Narrative in the Ancient Near East », dans H. Kessler and M. S. Simpson (dir.), Pictorial Narrative in Antiquity to the Middle Ages, Washington, 1985, p. 11–32. Benoit 2003, p. 224-227
  38. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 167-169 ; Id., « Urukagina », dans Joannès (dir.) 2001, p. 896.
  39. Forest 1996, p. 233-236. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 160-162
  40. (en) G. Visicato, The Bureaucraty of Shuruppak. Administrative Centers, Central offices, Intermediate Structures and Hierarchies in the Economic Documentation of Fara, Münster, 1995
  41. (en) M. Powell, « Texts from the Time of Lugalzagesi. Problems and Perspectives in Their Interpretations », dans Hebrew Union College Annual 49, 1979, p. 1-58
  42. (de) G. J. Selz, Altsumerische Verwaltungstexte aus Lagaš, 2 t., Stuttgart, 1989 et 1993 ; (en) K. Maekawa, « The Development of the É-MÍ in Lagash during Early Dynastic III », dans Mesopotamia 8/9, 1973-74, p. 77-144. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 165-169
  43. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 127-129
  44. Forest 1996, p. 236-238. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 162
  45. S. Lafont, « Fief et féodalité dans le Proche-Orient ancien », dans J.-P. Poly et E. Bournazel (dir.), Les féodalités, Paris, 1998, p. 527-529
  46. Forest 1996, p. 237-238
  47. On trouvera un aperçu pratique des institutions du royaume éblaïte dans (en) A. Catagnoti, « Ebla », dans R. Westbrook (dir.), A History of Ancient Near Eastern Law, vol. 1, Boston et Leyde, 2003, p. 226-239
  48. Résumé des découvertes des archives de Tell Beydar dans M. Lebeau et A. Suleiman (dir.), Une cité du Bronze ancien en Jezireh syrienne : 10 ans de travaux (1992–2002), Damas, 2005, p. 29-34 Beydar
  49. (en) R. Matthews, Cities, Seals and Writing, Archaic Seals Impressions from Jemdet Nasr and Ur, Berlin, 1993
  50. (en) P. Steinkeller, « Archaic City Seals and the Question of Early Babylonian Unity », dans T. Abusch (dir.), Riches Hidden in Secret Places, Ancient Near Eastern Studies in Memory of Thorkild Jacobsen, Winona Lake, 2002, p. 249-257
  51. (en) T. Jacobsen, « Early political development in Mesopotamia », dans ZA 52, p. 91-140
  52. Par exemple (en) H. Nissen, « Aspects of the development of early cylinder seals », dans McGuire Gibson et R. D. Biggs (dir.), Seals and Sealing in the Ancient Near East, Malibu, 1977, p. 15-23
  53. (en) J. Cooper, « International Law in the Third Millennium », dans R. Westbrook (dir.), A History of Ancient Near Eastern Law, vol. 1, Boston et Leyde, 2003, p. 241-251
  54. M.-J. Seux dans Sumer 1999-2002, col. 345-346
  55. a et b F. Joannès et B. Lafont, « Sumériens archaïques (rois) », dans Joannès (dir.) 2001, p. 801-803
  56. D. O. Edzard, « Enmebaragesi, contemporain de Gilgameš », dans P. Garelli (dir.), Gilgameš et sa légende, Paris, 1960, p. 57
  57. (en) J. S. Cooper, The Lagash-Umma Border Conflict, Malibu, 1983
  58. P. Michalowski dans Sumer 1999-2002, col. 112-114
  59. Forest 1996, p. 223-224
  60. B. Lafont, P. Villard et C. Castel, « Armement », dans Joannès (dir.) 2001, p. 75-76. Huot 2004, p. 127-131
  61. a, b et c Benoit 2003, p. 234-237 ; D. P. Hansen dans Aruz (dir.) 2003, p. 97-100
  62. Pour les dernières propositions sur la chronologie des relations internationales éblaïtes, (en) A. Archi et M. G. Biga, « A Victory over Mari and the Fall of Ebla », dans Journal of Cuneiform Studies 55, 2003, p. 1-44. Cf. aussi D. Charpin, « Tell Hariri/Mari : Textes », dans Supplément au Dictionnaire de la Bible fasc. 77-78, 2008, col. 223-224.
  63. M. Sauvage, La brique et sa mise en œuvre en Mésopotamie. Des origines à l'époque achéménide, Paris, 1998, p. 115-124
  64. Forest 1996, p. 211-215 ; Huot 2004, p. 112-114
  65. R. Vallet, « Khafadjé ou les métamorphoses d'un quartier urbain au IIIe millénaire », dans C. Breniquet et C. Kepinski (dir.), Études mésopotamiennes, Recueil de textes offerts à Jean-Louis Huot, Paris, 2001, p. 449-461
  66. Forest 1996, p. 207-211. Huot 2004, p. 114-117. Benoit 2003, p. 69-71
  67. J. Margueron, « Sanctuaires sémitiques », dans Supplément au Dictionnaire de la Bible fasc. 64 B-65, 1991, col. 1148-1165. Voir aussi Ö. Tunca, L'architecture religieuse protodynastique en Mésopotamie, Louvain, 1984
  68. P. Matthiae, « Ebla, Le Temple du Rocher au temps des Archives », dans Archeologia 450, décembre 2007, p. 50-54
  69. J.-C. Margueron, Recherches sur les palais mésopotamiens de l'âge du bronze, Paris, 1982, p. 35-144
  70. M. Lebeau et A. Suleiman (dir.), Une cité du Bronze ancien en Jezireh syrienne : 10 ans de travaux (1992–2002), Damas, 2005, p. 15-17 Beydar
  71. P. Matthiae, Aux origines de la Syrie, Ebla retrouvée, Paris, 1996, p. 74-79
  72. C. Castel et F. Joannès, « Sépultures et rites funéraires », dans Joannès (dir.) 2001, p. 769
  73. Forest 1996, p. 215-217. Huot 2004, p. 123-127
  74. Aruz (dir.) 2003, p. 179-186
  75. Aruz (dir.) 2003, p. 93-132. (en) L. Woolley (dir.), The Royal Cemetery: A Report on the Predynastic and Sargonid Graves Excavated Between 1926 and 1931, Philadelphie, 1934 ; (en) R. L. Zettler, L. Horne (éds.), Treasures from the Royal Tombs of Ur, Philadelphie, 1998 ; (en) A. C. Cohen, Death Rituals, Ideology, And the Development of Early Mesopotamian Kingship: Toward a New Understanding of Iraq's Royal Cemetery of Ur, Leyde, 2005
  76. Benoit 2003, p. 71
  77. Aruz (dir.) 2003, p. 58-65 ; Huot 2004, p. 118-120
  78. Benoit 2003, p. 218-219
  79. Huot 2004, p. 168-169
  80. Benoit 2003, p. 246-247
  81. Aruz (dir.) 2003, p. 148-155 ; Huot 2004, p. 160
  82. Aruz (dir.) 2003, p. 71-75 ; Huot 2004, p. 120-121
  83. Benoit 2003, p. 222-223
  84. Huot 2004, p. 131-132. Benoit 2003, p. 72-73
  85. Benoit 2003, p. 228-229
  86. Huot 2004, p. 121-123 ; Benoit 2003, p. 72. Voir aussi P. Amiet, La glyptique mésopotamienne archaïque, Paris, 1980
  87. Huot 2004, p. 169
  88. Benoit 2003, p. 73 et 76 ; Aruz (dir.) 2003, p. 90-92
  89. Ph. Gouin, « Bovins et laitages en Mésopotamie méridionale au 3ème millénaire. Quelques commentaires sur la "frise a la laiterie" de el-'Obeid », dans Iraq 55, 1993, p. 135-145
  90. Syrie, Mémoire et civilisation, Paris, 1993, p. 120-121 et 129 ; Aruz (dir.) 2003, p. 156-162 et 173-177
  91. Sur ces questions, voir J.-J. Glassner, Écrire à Sumer : l'invention du cunéiforme, Paris, 2001
  92. Benoit 2003, p. 71. B. Lion et C. Michel, « Cunéiforme », dans Joannès (dir.) 2001, p. 215-216
  93. Présentation du corpus administratif de cette période : B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 143-146
  94. a et b (en) R. D. Biggs, Inscriptions from Tell Abu Salabikh, Chicago, 1974
  95. D. Charpin dans Sumer 1999-2002, col. 216
  96. P. Michalowski dans Aruz (dir.) 2003, p. 452-453
  97. (de) G. Selz, Untersuchungen zur Götterwelt des Stadtstaates von Lagaš, Philadelphie, 1995
  98. P. Mander, « Les dieux et le culte à Ebla », dans G. Del Olmo Lete (dir.), Mythologie et religion des sémites occidentaux. Volume 1. Ébla, Mari, Louvain, 2008, p. 1-160
  99. (en) J. Black et A. Green, Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia, An Illustrated Dictionary, Londres, 1998, p. 123
  100. (en) G. Selz, « Studies in Early Syncretism: The Development of the Pantheon in Lagaš, Examples for Inner-Sumerian Syncretism », dans Acta Sumerologica 12, 111–142
  101. J. Bottéro, La plus vieille religion : en Mésopotamie, Paris, 1998, p. 109-111. J.-J. Glassner dans Sumer 1999-2002, col. 326
  102. B. Lafont dans Sumer 1999-2002, col. 152
  103. P. Mander, op. cit., p. 19-23
  104. Ibid., p. 33-63, pour une présentation des divinités éblaïtes les plus couramment attestées dans la documentation.
  105. T. Mařík, « Qui êtes vous, Monsieur Gilgamesh ? », dans P. Charvát, B. Lafont, J. Mynářová et L. Pecha (dir.), L'État, le pouvoir, les prestations et leurs formes en Mésopotamie ancienne, Prague, 2006, p. 36
  106. P. Mander, op. cit., p. 99-105
  107. Ibid., p. 135-144
  108. Benoit 2003, p. 70
  109. (de) M. Krebernik, Die Beschwörungen aus Fara und Ebla: Untersuchungen zur ältesten keilschriftlichen Beschwörungsliteratur Texte, Hildesheim, 1984. P. Mander, op. cit., p. 24-30
  110. (it) P. Fronzaroli, « Divinazione a Ebla », dans Miscellanea Eblaitica 4, Quaderni di Semitistica 19, 1997, p. 1-22. (en) A. Catagnoti et M. Bonechi, « Magic and Divination at IIIrd Millennium Ebla, 1. Textual Typologies and Preliminary Lexical Approach », dans Studi Epigrafici e Linguistici, 1998, p. 33-38
  111. (en) Transcription du texte avec commentaires sur les fonctions sur le site du Digital Corpus of Cuneiform Lexical Texts. J.-J. Glassner dans Sumer 1999-2002, col. 335 pour le rôle de ces personnes.
  112. P. Mander, op. cit., p. 106-107

Bibliographie

  • J.-D. Forest, Mésopotamie, L'apparition de l'État, VIIe-IIIe millénaires, Paris, 1996 
  • « Sumer », dans Supplément au Dictionnaire de la Bible fasc. 72-73, 1999-2002, col. 77-359 
  • F. Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, 2001 
  • A. Benoit, Art et archéologie : les civilisations du Proche-Orient ancien, Paris, 2003 
  • J.-L. Huot, Une archéologie des peuples du Proche-Orient, t.I, Des peuples villageois aux cités-États (Xe-IIIe millénaire av. J.-C.), Paris, 2004 
  • (en) J. Aruz (dir.), Art of the first cities: The Third millennium B.C. from the Mediterranean to the Indus, New Haven et Londres, 2003 

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