- Points de suspension
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Les points de suspension sont représentés par trois points alignés horizontalement au niveau de la ligne de base d'écriture : « … » .
Sommaire
En français
Ils marquent la fin d'un énoncé alors que la phrase n'est pas complète ; cela indique au lecteur que la phrase précédente aurait pu être poursuivie. La phrase précédente peut même être grammaticalement incorrecte. Cela peut être :
- un procédé rhétorique laissant la fin de la phrase en sous-entendu ;
- une figure de style indiquant une rupture ou une suspension du discours, ou aposiopèse ;
- une figure de style marquant une omission volontaire à fins de raccourci, ou ellipse ;
- un procédé littéraire permettant, dans un dialogue, de marquer une hésitation, ou quelqu'un qui coupe la parole.
Les points de suspension ont la même signification grammaticale que les points si l'on s'arrête après eux, et sont donc suivis d'une majuscule. Mais il est également possible de reprendre immédiatement son propos, par exemple si les points exprimaient seulement une hésitation. Dans ce cas ils jouent un rôle équivalent au point-virgule, et donc la reprise de phrase qui suit se fait sans majuscule (sauf s'ils sont suivi d'un mot qui par lui-même prend une majuscule — d'ailleurs dans ce dernier cas il est impossible de savoir si les points de suspension jouent le rôle de fin de phrase ou non). On peut même combiner les points de suspension avec un point d'exclamation ou d'interrogation si on combine une ellipse avec une exclamation ou question. La lettre J'accuse avait donné comme manchette de journal « J'accuse…! ».
Cas d'utilisation :
- dans un dialogue :
- lorsqu'une phrase est interrompue, par exemple par l'intervention d'une autre personne,
- pour représenter l'hésitation,
- pour représenter des grossièretés que l'on ne souhaite pas écrire explicitement ;
- indication de présence d'un sous-entendu dans la phrase les précédant ;
- sollicitation de l'imagination du lecteur ;
- à la fin de listes non exhaustives : « … » a la même valeur que « etc. » (Attention : « etc… » est une forme erronée, bien que répandue.) ;
- pour signaler l'absence de réponse ou de commentaire ;
- pour représenter le silence.
Pour indiquer un passage coupé dans une citation, on emploie les points de suspension entre crochets : « […] ». Selon les règles typographiques de l'Imprimerie nationale, il n'y a pas d'espace entre les crochets et le signe de ponctuation[1].
Selon l'utilisation, les mots précédant les points de suspension peuvent être considérés comme formant une phrase ou non. Si c'est le cas, on met une majuscule après les points de suspension. Pour reconnaître, on met une majuscule si on pense que les points de suspension pourraient être remplacés par un point, pas de majuscule si on pense qu'on les remplacerait par aucune ponctuation, une virgule, un deux-points ou un point-virgule.
En anglais
Les mêmes remarques sur l'usage et les majuscules à placer ou non s'appliquent. En revanche, ceux qui suivent[2] se distinguent sur plusieurs points des usages en français :
- il y a une espace insécable devant et derrière chaque point : on écrit « But . . . he is my friend! » (« Mais… c'est mon ami ! ») ;
- les points de suspension n'absorbent pas le point normal (point final, point d'abréviation). En conséquence, si on achève un paragraphe par des points de suspension, on place quatre points, mais sans espace avant le premier ;
- quand un personnage se fait couper la parole, on utilise un tiret, les points de suspension étant réservés à l'interruption volontaire d'une phrase.
En anglais, certains usages français des points de suspension n'existent pas. Notamment quand on utilise les points de suspension pour dire « Je pourrais en dire plus si je voulais. » Ainsi une expression informelle comme « Quoique… » n'a pas son équivalent en anglais.
L'introduction des films Star Wars a conservé après traduction les quatre points : « Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine.... » Toute la saga, dans toutes les langues, a repris cette particularité.
Imprimerie et informatique
Classiquement, les points de suspension sont imprimés exactement comme trois points d'affilée. En informatique, le standard ASCII ne disposait pas de symbole pour eux, l'utilisation de points successifs étant perçue comme palliant ce manque. Dans des jeux de caractères plus récents, par exemple Windows-1252 et Unicode (U+2026), un caractère unique représente les points de suspension. Dans certaines polices, le caractère affiché est beaucoup plus serré que les trois points. Les dernières versions des logiciels de traitement de texte Microsoft Word et OpenOffice Writer remplacent automatiquement « ... » par « … ».
En HTML, les points de suspension sont représentés par l'entité
…
. Mais on peut maintenant écrire les points de suspension directement dans le code HTML.Dans LaTeX, les points de suspension peuvent s'obtenir par
\dots
. Dans l'environnement mathématique ($…$
ou\[…\]
), on peut utiliser la commande\ldots
; on peut également utiliser des points médians de suspension ainsi que des alignements verticaux et diagonaux, par exemple pour des matrices, avec les commandes \cdots (), \vdots () et \ddots ().Sur clavier de type bépo, les points de suspension s'obtiennent avec la combinaison AltGr + « . ». Sur le clavier AZERTY sur Mac, touche option + « ; »[3].
Les points obtenus par points normaux successifs restent assez utilisés, car le point classique est plus simple à obtenir, surtout sous Windows ; comme la différence n'a que peu d'impact, l'utilisation d'un symbole hors ASCII n'est pas perçue comme indispensable.
En mathématiques
Les points de suspension sont utilisés pour alléger ou raccourcir les notations. Ils peuvent être représentés horizontalement, verticalement ou obliquement (par exemple dans des matrices). Ils ne dénotent pas une absence ou un manque, mais au contraire une énumération d'objets entièrement déterminés par l'ensemble des symboles qui les entourent. Le lecteur averti est capable sans difficulté de comprendre comment construire, sans risque d'ambiguïté, les éléments mis en ellipse, à partir de leur contexte.
Notes et références
- Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, Paris, 1990 (ISBN 2-11-081075-0) ; réédition 2002 (ISBN 2-7433-0482-0) ; réimpressions octobre 2007 et novembre 2008, 197 p. (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 52 et 149.
- The Chicago Manual of Style Un code typographique américain réputé.
- http://docs.info.apple.com/article.html?path=Mac/10.5/fr/8564.html
Annexes
Articles connexes
- Ponctuation
- Signe diacritique ou typographique
- Solfège
Liens externes
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