Pierre Tal-Coat

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Pierre Tal Coat ou Pierre Tal-Coat (12 décembre 1905-12 juin 1985), de son vrai nom Pierre Jacob, est un peintre non figuratif français appartenant à l'École de Paris.

Sommaire

Biographie

Pierre Tal Coat naît, fils de marin-pêcheur, en 1905 à Clohars-Carnoët (à dix kilomètres de Quimperlé dans le Finistère) dont il fréquente l'école primaire de 1912 à 1914. En 1915 son père meurt sur le front d'Argonne. Apprenti forgeron à partir de 1918 tandis qu'il commence à dessiner et sculpter, Tal Coat obient une bourse de pupille de la nation et entre à l'école primaire supérieure de Quimperlé. Clerc de notaire en 1923 à Arzano, mouleur et peintre céramiste à la faïencerie Keraluc de Quimper en 1924, il dessine au crayon, au fusain ou au pastel, des personnages et des paysages de la campagne bretonne.

Arrivé à Paris en 1924, Tal Coat est modèle à l’Académie de la Grande Chaumière, mouleur à la Manufacture de Sèvres et se lie avec le peintre Émile Compard. En 1925 et 1926 il accomplit son service militaire à Paris dans les cuirassiers. Il rencontre alors Auguste Fabre et Henri Bénézit et expose dans leur galerie sous le nom de Tal Coat (« Front de bois » en breton) qu’il gardera toute sa vie, pour éviter l'homonymie avec le poète quimpéroix Max Jacob. De retour à Paris en 1930, après un séjour en Bretagne à Doëlan de 1927 à 1929, il se lie avec Francis Gruber, puis André Marchand, Gertrude Stein, Francis Picabia, Ernest Hemingway, Giacometti, Balthus, Artaud, Tzara, Paul-Émile Victor. A partir de 1932, il est membre du groupe « Forces Nouvelles ». En 1936, il proteste contre la guerre d’Espagne par la série des Massacres.

Mobilisé en 1939 à Saint-Germain-en-Laye puis à Ermenonville dans le service du camouflage, et démobilisé en 1940 à Montauban, Tal Coat gagne, avec André Marchand, Aix-en-Provence où se sont réfugiés de nombreux artistes, notamment Charles-Albert Cingria et Cendrars. Il participe en 1941 à l'exposition des "Vingt jeunes peintres de tradition française" organisée par Bazaine et expose à la Galerie de France en 1943. Rentré à Paris en 1945 où il participe au premier Salon de Mai, il retourne l'année suivante à Aix, au Château Noir (remise de Cézanne quand il peignait au Tholonet), où il fait bientôt la connaissance d'André Masson, du philosophe Henri Maldiney et du poète André du Bouchet qui demeureront ses intimes. Sa peinture devient alors non figurative.

Avec les artistes de la nouvelle École de Paris, la Galerie de France (de 1943 à 1965), les galeries Maeght (de 1954 à 1974), Benador (de 1970 à 1980) puis la galerie H-M, la galerie Clivage et la galerie Berthet-Aittouarès exposent ensuite régulièrement sa peinture. En 1956 seize de ses peintures sont présentées à la Biennale de Venise avec celles de Jacques Villon et de Bernard Buffet. Aux côtés de Joan Miro et d'Ubac, il collabore en 1963 aux réalisations de la Fondation Maeght par une mosaïque pour le mur d'entrée et reçoit en 1968 le Grand Prix National des Arts. Une grande exposition rétrospective lui est consacrée au Grand Palais de Paris en 1976.

A partir de 1961, Tal Coat s'installe à la Chartreuse de Dormont (Saint-Pierre-de Bailleul), près de Vernon (Eure), en Normandie. Il y meurt en 1985.

L'œuvre

La peinture de Tal Coat s'est développée en séries, notamment :

  • 1936-1937 : Série des Massacres de la guerre d'Espagne
  • 1938-1939 : Série de Paysages (Bretagne, Bourgogne,Île de France)
  • 1942 : Série de 'Natures mortes
  • 1945-1946 : Séries des Poissons et des Aquariums'
  • 1946 : Séries des Mouvements d'eau et des Rochers
  • 1952-1953 : Séries des Passages et des Signes
  • 1958 : Séries des Lignes de pierre et de silex, des Troupeaux et des Vols
  • 1961 : Séries des Colzas et des Coquelicots
  • 1983 : Série des Portraits d'oiseaux
  • 1984 : Série des Sols

Illustration

Tal Coat a illustré de gouaches, dessins, pointes sèches ou aquatintes de nombreux livres d'art, notamment d'André du Bouchet (Cette surface, 1956; Sur le pas, 1959; Laisses, 1975; Où le soleil, 1978; Sous le linteau en forme de joug, 1978; Une tache, 1988; Deux traces vertes, 1991), Pierre Schneider (Traverse d'un plateau, 1963), Pierre Torreilles (Espace déluté, 1974), Philippe Jaccottet (A travers un verger, 1975), Claude Esteban (Veilleurs aux confins, 1978), Maurice Blanchot (Le Dernier à parler, 1984), Yves Peyré (Le Lointain foyer du jour, 1984), Pierre Lecuire (Bestiaire, 1985), Jacques Chessex (La Bête de Tal Coat, 1998; Sur une gravure de Tal Coat, 1998).

Bibliographie sélective

  • Tal Coat, texte de Jacques Lassaigne, Galerie de France, Paris, 1943.
  • Tal Coat, texte de Henri Maldiney, Galerie de France, Paris, 1950.
  • Tal Coat, texte de Henri Maldiney et André du Bouchet, « Derrière le miroir », n° 64, Maeght éditeur, Paris, 1954.
  • Tal Coat, textes de Georges Duthuit et Georges Limbour, « Derrière le miroir », n° 82-84, Maeght éditeur, Paris, 1956.
  • Tal Coat, texte de Henri Maldiney, « Derrière le miroir », n° 114, Maeght éditeur, Paris, 1959.
  • Tal Coat, dessins d'Aix, texte de Pierre Schneider, « Derrière le miroir », n° 120, Maeght éditeur, Paris, 1960.
  • Georges Charbonnier, Entretien avec Pierre Tal Coat, dans « Le Monologue du peintre », vol. II, Julliard, Paris, 1960; réédition Guy Durier, 1980.
  • Tal Coat, texte de Charles Estienne, « Derrière le miroir », n° 131, Maeght éditeur, Paris, 1962.
  • Pierre Tal Coat, dessins, galerie Beno d’Incelli, Paris, 1964.
  • Tal Coat, texte de Henri Maldiney, « Derrière le miroir », n° 153, Maeght éditeur, Paris, 1965.
  • Tal Coat, 30 ans de dessins, Palais de l’Europe, Menton, 1969.
  • Tal Coat, peintures, dessins, gravures, galerie Benador, Genève, 1970.
  • Tal Coat, textes de Pierre Tal Coat, "Derrière le miroir", n° 199, Maeght éditeur, Paris, 1972
  • Tal Coat, peintures, galerie Maeght, Zürich, 1974.
  • Tal Coat, textes de Raoul-Jean Moulin et André Du Bouchet, notes de Tal Coat, Grand Palais, Centre Georges Pompidou, Paris, 1976, 128 p. (ISBN 2-85850-006-1).
  • Tal Coat, extrait de la correspondance de Tal Coat, Galerie de France et du Bénélux, Bruxelles, 1976.
  • Tal Coat, parcours 1945-1983, musée d’Évreux,1983.
  • Tal Coat, galerie Patrice Trigano, Paris, 1983.
  • Michel Dieuzaide, Vers la courbure : l’atelier de Pierre Tal Coat, Clivages, Paris, 1983.
  • Christine Martinent, L’oeuvre de Pierre Tal Coat de 1950 à 1980, thèse de doctorat de 3e cycle sous la direction de Fanette Roche, université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, 1983.
  • Tal Coat, 1964-1984, texte de Raoul-Jean Moulin,, Centre culturel Noroit, Arras, 1984.
  • Claude Esteban, « Démarches de la nudité », dans Traces, figures, traversées : essais sur la peinture contemporaine, Paris, Galilée, 1985, p. 171-176.
  • Tal Coat, gravures 1970-1984, Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire, Genève, 1985.
  • Hommage à Pierre Tal Coat, Musée des Beaux-Arts de Quimper, 1985.
  • Tal Coat, lavis, peintures, maison de la Culture, Bourges, 1987.
  • Tal Coat, rétrospective des dessins et oeuvres sur papier, Musée municipal et Bibliothèque municipale, Rennes, 1988.
  • Tal Coat, oeuvres de 1926 à 1946, galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris, 1989.
  • Tal Coat, oeuvres de 1948 à 1965, galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris, 1990.
  • Tal Coat, lavis et aquarelles, textes de Jean-Claude Schneider, Jean-Pascal Léger,et Jean-Pierre Greff, musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis, 1991.
  • Cati Chambon, L'oeuvre gravé de Pierre Tal Coat, mémoire de DEA sous la direction de Bruno Foucart, Université de Paris IV-Sorbonne, 1991.
  • Jean Guichard-Meili, L'Homme, 21 dessins de Tal Coat, Porte du Sud, Villeneuve-sur-Yonne, 1992.
  • Jean Leymarie, Tal Coat, Skira, Genève, 1992.
  • Henri Maldiney, Aux déserts que l’histoire accable : l’art de Tal Coat, Deyrolle, Cognac, 1995.
  • Pierre Tal Coat, les années Provence, Espace 13, Aix-en-Provence, 1996.
  • Tal Coat, devant l’image, Genève, musées de Genève, Colmar, Antibes, Winterthur, 1997-98.
  • Tal Coat, galerie Berthet Aittouares, Paris, 1997.
  • Portraits de Pierre Tal Coat, texte d'Emmanuel Pernoud, Bibliothèque Nationale de France, Paris, 1999.
  • Pierre Tal Coat, textes de Yves Peyré et Pierre Tal-Coat, Galerie Berthet-Aittouarès, Paris, 2002.
  • Pierre Tal-Coat, de Château Noir à Dormont, catalogue d'exposition, texte de Philippe Latourelle et Jean-Pascal Léger,Musée Estrine, Saint-Rémy-de-Provence, 2009.

Liens internes

Lien externe

  • [1] www.tal-coat.fr :"Site officiel Pierre Tal-Coat", Biographie, photos et agenda "Autour de l'artiste"
  • [2] www.morbihan.fr : expositions, actualités, site du Centre Consacré à Pierre TAl-Coat
  • [3] "Pierre Tal Coat aurait 100 ans", Galerie Berthet-Aittouares (nombreuses images)
  • [4] Site de la Galerie Hus plusieurs pages consacrées à Tal-Coat.
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