Pierre Cesar Charles de Sercey

Pierre Cesar Charles de Sercey

Pierre César Charles de Sercey

sercey
sercey
Naissance 1753
Décès 1836 83 ans)
Paris
Origine France France
Arme marine
Grade vice-amiral
Service 1766 - 1803
Conflits guerre d'Amérique, guerres de la Révolution
Commandement escadre de l'océan Indien
Distinctions Légion d'Honneur, Ordre de Saint Louis
Hommage nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile
Autres fonctions Pair de France

Pierre César Charles de Sercey, est un amiral français né au château de Jeu (près d'Autun) en 1753 et mort à Paris en 1836. Il est surtout connu pour avoir commandé les forces navales françaises de l'océan Indien de 1796 à 1800.


Sommaire

Les années de formation

De vieille noblesse mais orphelin très jeune, il s'embarque à 13 ans sur la Légère à destination des Antilles. Il navigue ensuite de 1767 à 1769 dans l'océan Indien et entre aux gardes-marine en 1770 à l'île de France (île Maurice).

Il sert sur la gabarre le Gros Ventre dans l'expéditions de Kerguelen (1772-1774). Séparé de la Fortune du chef de l'expédition lors d'une tempête, le Gros Ventre est considéré comme perdu corps et biens. Il parviendra toutefois après une difficile croisière à regagner seul la France. Kerguelen sera accusé (probablement à juste titre) de l'avoir abandonné alors qu'il était en difficulté et de s'être désintéressé de son sort.

La Guerre d'Amérique

Enseigne en 1777, il sert sur la frégate Belle Poule en Manche puis sur le Triton dans l'escadre d'Orvilliers en 1779. Il commande le cutter Sans Pareil dans l'escadre Guichen et participe aux combats de la Dominique en avril et mai 1780. Il est fait prisonnier en juin par le vaisseau le Phoenix et deux frégates. Il est rapidement échangé ; il commande le cutter Serpent lors de la prise de Pensacola (mai 1781) puis, lieutenant de vaisseau, il est second sur la frégate Nymphe en 1782. Il est alors de plusieurs combats, notamment la prise du vaisseau l'Argo en février 1783; le capitaine de la Nymphe ayant été tué lors de l'engagement, Sercey en assume le commandement. Il navigue ensuite aux Antilles de 1787 à 1792, commandant les frégates l'Ariel, puis la Surveillante.


La Révolution et l'océan Indien

Capitaine de vaisseau en 1792, contre-amiral en janvier 1793, il commande une division à Saint Domingue mais, aristocrate, soupçonné d'avoir voulu émigrer, il est arrêté pendant la Terreur pour être réintégré dans son grade par le ministre Truguet sous le Directoire.

Il est chargé alors d'une division de quatre frégates au départ de Rochefort pour apporter à l'île de France quelques renforts de troupes et de munitions ainsi que deux commissaires du Directoire, Baco et Burnel. Il effectue plusieurs prises en route et rejoint l'océan Indien où les forces déjà stationnées à l'île de France se placent sous son autorité. Il dispose ainsi d'une petite escadre de 8 navires, 7 frégates avec des capitaines de grand talent: la Forte (capitaine Beaulieu-Leloup), la Prudente (Magon - Charles René Magon de Médine), la Régénérée (Willaumez - Jean-Baptiste Philibert Willaumez), la Vertu (Lhermite - Jean-Matthieu-Adrien Lhermitte), la Seine (Latour puis Bigot), la Cybèle (Tréhouart), la Preneuse (Guillaume Marie Marquès) et la corvette Brûle Gueule (Jean François Bruneau de la Souchais). Ses moyens sont limités face à la très forte présence de la Royal Navy : 10 vaisseaux et autant de frégates. De plus, l'île de France ne dispose d'aucun moyens de réparation sérieux d'autant que toute force métropolitaine y est en butte à l'hostilité des colons, de l'assemblée coloniale et du gouverneur Malartic inquiets pour l'autonomie de fait des Mascareignes qu'ils ont proclamée afin de ne pas mettre en œuvre l'abolition de l'esclavage décidée à Paris. La colonie refuse tout support à la division Sercey. Pourtant Truguet lui reprochera de ne pas être intervenu pour soutenir les envoyés du Directoire Baco et Burnel, expulsés dès leur arrivée par les colons.

Il compense la limite de ses moyens en maintenant ses bâtiments constamment à la mer et en opérant un peu comme un armateur corsaire finançant ses approvisionnements par la vente des nombreuses prises, notamment plusieurs indiamen.

La crainte de ne pouvoir faire réparer ses frégates et ses ordres exprès d'éviter les combats le conduisent à un comportement parfois timoré qui lui sera injustement reproché par la suite. Il renonce par exemple à concrétiser par des prises le combat remarquable mené par ses frégates qui parviennent crânement à malmener et à mettre en fuite deux vaisseaux de ligne, l'Arrogant et le Victorious, respectivement de 80 et 74 canons (3 septembre 1796).

Il manque aussi par prudence dans le détroit de Bali un « convoi de Chine » composé de lourds bâtiments de l'East India Company qui, se comportant comme des vaisseaux de guerre, se mettent en ligne de bataille (28 janvier 1797); il est trompé à distance par ce coup de bluff et prend le large : cet événement fera la célébrité du commodore Charles Lenox et la joie des gazettes britanniques.

La fin de la division Sercey

Toutefois, en 1798, bien qu'aucun de ses bâtiments n'ait encore été pris, ses forces s'effritent : il doit renvoyer peu à peu en France ses frégates pour réparation : la Vertu, la Régénérée, la Seine. De plus, profitant de son absence, le gouverneur Malartic a réquisitioné et fait armer en corsaire - une privatisation sauvage - la Forte et la Prudente qui, confiées à des capitaines peu compétents, sont toutes deux prises au début 1799. Aussi, il ne dispose plus que de deux bâtiments : la frégate la Preneuse (capitaine Lhermitte) et la corvette Brûle Gueule, forces dérisoires pour tenir tout un océan. Il cherche alors le soutien des forces importantes dont dispose la marine espagnole dans la région. Il installe son commandement à Surabaya pour se rapprocher de la base espagnole de Manille. Toutefois il ne parviendra pas à établir une vraie alliance offensive, les capitaines espagnols se sentant plus proches de leur ennemi officiel, la Grande-Bretagne, que de la France républicaine et anti-religieuse. Les quelques tentatives d'opérations communes seront des échecs en raison de cette évidente mauvaise volonté espagnole.

De retour à l'île de France avec ses deux derniers bâtiments, Sercey réussit par embossage à repousser pendant trois semaines les attaques de deux vaisseaux et deux frégates qui bloquent l'accès de l'île (second combat de la Rivière Noire)

Toutefois, malgré le talent exceptionnel de son capitaine, la Preneuse sera détruite par les forces de blocus britanniques dans la baie du Tombeau à l'île de France en décembre 1799 après une campagne héroïque mais vaine. Ce fut de fait la fin de la division Sercey.

La disgrâce et la retraite

Il ne revient en France qu'en 1802 où il se heurte à l'hostilité du ministre Denis Decrès qui le tient pour responsable de l'issue fatale de la division de l'océan Indien. C'est largement injuste car, face à un ennemi très supérieur en puissance et solidement appuyé par des bases bien approvisionnées et bien pourvues en moyens de réparation, Sercey a brillamment utilisé les faibles forces qui lui avaient été confiées. Sa mission était mathématiquement vouée à l'échec et on doit lui reconnaître d'avoir su la faire durer en causant au commerce britannique des torts non négligeables. Dégoûté par l'attitude du ministre, Sercey retourne à l'île de France où il se marie et s'installe comme planteur. Il jouera un rôle important dans la défense de l'île lors de sa prise définitive par les forces britanniques en 1810.

Les dernières années

Il regagne alors la France ; est nommé vice-amiral en 1814 et pair de France en 1832 avant de mourir en 1836. Encore un talent victime du manque de discernement de Decrès qui priva la marine impériale d'un marin de premier ordre. Son nom est sur l'Arc de triomphe de l'Étoile.

Titres et décorations

Sources

  • Garneray (Louis) : Aventures et Combat tome 1: Corsaire de la République, nombreuses rééditions, notamment Éditions Phébus, Paris 1985
  • James (W. M.): The Naval History of Great Britain during the French Revolutionary and Napoleon's wars (volumes 1 et 2), Londres 1837, réédition récente par Conway Maritime Press, Londres 2003.
  • Jenkins (H.E.) : Histoire de la Marine Française, Mac Donald and Jane's, Londres, 1973 ; Albin Michel, Paris, 1977 pour la traduction française
  • Troude (O.) : Les Batailles navales de la France, Paris 1867
  • Six (Georges) : Dictionnaire biographique des Généraux et Amiraux de la Révolution et de l'Empire, Librairie Historique et Nobiliaire, Georges Saffroy éditeur, Paris 1934
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