Piedicorte-di-Gaggio

Piedicorte-di-Gaggio

42° 14′ 12″ N 9° 19′ 45″ E / 42.2366666667, 9.32916666667

Piedicorte-di-Gaggio
Vue de Piedicorte-di-Gaggio
Vue de Piedicorte-di-Gaggio
Administration
Pays France
Région Corse
Département Haute-Corse
Arrondissement Corte
Canton Bustanico
Code commune 2B218
Code postal 20251
Maire
Mandat en cours
François Corazzini
2008-2014
Intercommunalité SIVOM di Rogna
Démographie
Population 127 hab. (1999)
Densité 4,7 hab./km²
Géographie
Coordonnées 42° 14′ 12″ Nord
       9° 19′ 45″ Est
/ 42.2366666667, 9.32916666667
Altitudes mini. 100 m — maxi. 1192 m
Superficie 27,25 km2

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Piedicorte-di-Gaggio, (en langue corse : Pedicorti di Caghju ou plus communément Pedicorti, prononcé : « pé i gorti » ) est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la collectivité territoriale de Corse.

Pedicorti était le chef-lieu du canton de Piedicorte-di-Caggio, avant la fusion de celui-ci avec celui de San-Lorenzo (E Vallerustie), et celui de Sermano (Boziu). Ceci expliquant les équipements (gendarmerie...)

Sommaire

Géographie

Situation

Le village est situé à égale distance de Corte et Aléria sur un promontoire à environ 740m d’altitude sur le versant du Monte Gaggio (1085m). Vu du ciel le village semble émergeant d’un océan de châtaigniers. Le village domine la vallée du Tavignano entre la région du Bozio au nord, le Venacais au sud-ouest et la Plaine Orientale à l’est.

Accès

Le village est situé à environ 1h30 de Bastia (97km) et 2h15 d’Ajaccio (150km) On y accède en empruntant la Route Nationale 200 en venant de Corte. Il faut suivre celle-ci sur 17km jusqu’au pont génois dit Pont d’Altiani et suivre la route qui s’élève en lacets durant 8km jusqu’au village Altiani. Il ne vous reste alors seulement 4km, le village apparaît subitement au détour d’un virage. En venant d’Aléria la RN200 est à emprunter dans l’autre sens jusqu’au pont du Corsiglièse. La route monte alors en lacets jusqu’au village de Pancheraccia puis 3,5km plus loin le village apparaît peu avant le village de Pietraserena situé à 2km de Piedicorte.

Délimitation

Le territoire de Piedicorte est relativement étendu (2726ha). Piedicorte a pour limite la commune de Zuani au nord, Altiani et Focicchia à l’ouest, Vezzani et Antisanti au sud et enfin Pietraserena et Giuncaggio à l’est.

Démographie et population

Le village a connu, comme la plupart des villages une explosion démographique au 19e siècle. Piedicorte comptait alors plus de 1000 habitants avant une progressive désertification rurale. Hélas, aujourd’hui, on ne compte qu’environ 130 habitants, le village n’en reste pas moins très vivant à la saison estivale et voit sa population quadruplée durant cette période.

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
184 194 182 135 129 127
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Histoire

Première Guerre mondiale

Piedicorte, comme de nombreux communes de Corse, paya un lourd tribu durant la Première Guerre mondiale. En effet, le monument aux morts en témoigne et pas moins de 50 noms y sont inscrits : 7 officiers, 9 sous-officiers et 34 caporaux et soldats. Beaucoup de militaires revenus des champs de bataille eurent une conduite héroïque et furent ainsi décorés.
Durant la guerre la vie au village était également difficile. Les liaisons maritimes deviennent périlleuses et le ravitaillement devint de plus en plus aléatoire faisant ainsi grimper les prix des denrées. Même le prix des châtaignes passa de 0,10 à 0.70 F le kilo.

Pour finir la grippe espagnole toucha très lourdement le village en 1918.

L’entre deux guerres

Une fois les hommes revenus du front les modernisations et la création de nouveaux organismes s’enchaînent.
En 1919, le Comité du Souvenir Piedicortais est créé puis celui des Intérêts Généraux. Le Comité fait alors érigé le monument aux morts actuel d’une hauteur de 6m. La place où celui-ci se trouve prit le nom de Place Benetti en 1923 en hommage à la famille qui fit don du terrain. Piedicorte fut ainsi un des premiers villages à posséder son monument aux morts.

Le Comité des Fêtes fut mis en place en 1920. Sa première manifestation eut lieu le 1er août 1920, jour de la saint Clément. Les réjouissances comprenaient une matinée théâtrale par une troupe de Bastia, une procession et des jeux pour enfants. Le comité eut une activité assez importante certaines années et procura ainsi au village, outre l’animation qui en faisait le charme l’été, des ressources non négligeables. En 1927, il fit don à la commune de 2290F. Aujourd’hui, la tradition se perpétue puisque le Comité des Fêtes organise encore et toujours les réjouissances désormais les 13, 14 et 15 août.

La Seconde Guerre mondiale

Dans un premier temps, Piedicorte ne connut pas les mêmes conséquences désastreuses qu’au début de la guerre de 14. Le nombre de tués étant relativement faible (5 noms ont été inscrits au monument).
Après l’armistice commença une seconde phase qui fut comme partout celle des restrictions. On essaya de reprendre alors quelques cultures mais ce furent finalement la farine de châtaignes et la viande locale qui permirent de survivre. Le Gouvernement de Vichy révoqua le maire Félix Corazzini. A la fin 42, commencèrent les parachutages dans des régions plus propices que Piedicorte et les résistants récupérèrent et cachèrent armes et vivres. L’occupation italienne fut présente à travers l’installation de carabiniers et d’un chef de bataillon à Pietraserena. Un centre de ravitaillement des résistants fut constitué au village. Le 9 septembre 1943, les italiens évacuèrent le canton. Le travail essentiel pour les résistants piedicortais fut de transporter armes et munitions vers le pont de Corsiglièse et de guider les combattants vers les lieux de rassemblement. Le 22 septembre en début d’après midi, 5 avions allemands venant de la base de Ghisonaccia arrivèrent au-dessus du village. Ils revinrent en piqué à basse altitude au-dessus des maisons et lâchèrent leurs bombes. L’une toucha les châtaigniers côté Est, la 2e tomba au sud-est vers le couvent, la 3e au nord-est (côté du Palazzu) et les 2 autres, en plein centre du village explosèrent sur un groupe de personnes rassemblées devant la boucherie. Des mitraillages eurent également lieu sur le chemin du Couvent. Cet acte de barbarie contre des populations civiles, fit neuf morts et une dizaine de blessés ; 3 ou 4 maisons furent détruites et beaucoup d’autres furent endommagées. Les noms des victimes gravés sur une plaque apposée sur la façade d’une des maisons reconstruites sont les suivants : Victor ANTONETTI, Marguerite MARIOTTI, Thérèse MASSIANI, Marius PIETRI, Rose SIMONI, Valérie LUCCIONI, Jeanne ROSSI, Estelle OTTAVI, Jean Noël CORAZZINI.

Les causes du bombardement restent obscures. On dit que la veille deux espions italiens auraient appris par des propos imprudents tenus en leur présence sur la Place de l’Eglise qu’il y avait des résistants dans le village. On peut surtout penser que les Allemands excédés par les escarmouches du pont de Corsiglièse qui freinaient leur repli sur Bastia, voulurent punir un village. La thèse du bombardement par erreur est à écarter en raison de la précision de l’opération.

Ce qui suivit après 1946 fut caractérisé par une lutte constante entre les autorités locales et les Services Départementaux ou Nationaux pour conserver école, gendarmerie, justice de paix etc. Vers 1950 ce qui est le plus important à signaler est l’effort fait pour équiper le village ; grâce à des prêts et des subventions des réalisations édilitaires ont vu le jour et permettent aux habitants d’avoir le confort moderne ; ce qui n’était pas le cas dans le passé.

En 1973, Pedicorti a cessé d'être chef-lieu de canton.

Lieux et monuments

Église Notre-Dame de l'Assomption

Église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption du XIXe siècle classée monument historique : façade baroque, magnifique clocher à 4 étages avec réemploi de matériaux romans (masques humains, linteau décoré), 7 autels ornés de toiles anciennes dont une Descente de Croix, statue en bois de Saint Antoine. Momie de Saint Clément visible à l'intérieur.

L'orgue de l'église paroissiale

L'orgue de l'église paroissiale de la commune de Pedicorti di Caghju a été construit par la Ditta Agati-Tronci en l'année 1900.

Cet instrument occupe dans le parc instrumental îlien une place particulière à plusieurs titres.

- Alors que le Cap ou la Balagne concentrent la majeure partie des instruments, le Cortenais offre peu d'orgues au plaisir du visiteur ou aux convenances de l'utilisateur. Celui de Pedicorti est donc un témoin important dans une région où l'orgue à tuyaux est peu présent.

Pour plus de renseignements sur l'orgue en Corse, on se référera à l'excellent site Organ'Isula http://www.organisula.com/ établissant un inventaire des orgues en Corse.

- Il est aussi le dernier représentant d'un style bien particulier, provenant d'Italie et répandu en Corse à la fin du 19e siècle : une facture où un savoir-faire artisanal très ancien est mis au service d'une pensée déjà semi-industrielle. Ce parti-pris permettait vraisemblablement de baisser les prix de revient à une époque où la concurrence se montrait de plus en plus âpre. Détail intéressant, plusieurs grandes pièces en bois du buffet, à l'intérieur, ont conservé des étiquettes de colisage, celles utilisées lors du premier voyage de livraison en provenance d'Italie par le port de Livorno en 1900.

- L'instrument est actuellement l'outil privilégié d'une animation musicale constante et de qualité : concert d'orgue seul ou en alternance avec des ensembles vocaux et instrumentaux, toujours très prisés par un public devenu fidèle à ces évènements.

L'orgue a fait l'objet de plusieurs relevages, destinés à l'entretenir, preuve de la bienveillante attention qui s'est régulièrement exercée à son égard : en 1977 par Serge Grolleau facteur d'orgues à Bordeaux, en 1992 par Antoine Massoni facteur d'orgues à Pigna, et en 2009 par Jean-Louis Loriaut facteur d'orgues à Cervioni. Chacune de ces interventions n'a rien modifié de l'instrument d'origine, veillant scrupuleusement à son intégrale conservation.

Il possède un clavier de 56 touches (de do1 à sol5), plaqué en ivoire, et un pédalier de 13 touches (de do1 à do2).

On dénombre 597 tuyaux répartis en 10 jeux dont les noms suivent. Certains jeux sont divisés en basses et dessus entre le mi3 et le fa3, ou n'appartiennent qu'au dessus.

Principale nei bassi 8'

Principale nei soprani 8'

Ottava nei bassi 4'

Ottava nei soprani 4'

Decimaquinta 2'

Ripieno 4 rangs 1'1/3, 1', 2/3', 1/2'

Voce Angelica nei soprano 8'

Flauto in ottava 4'

Ottavino nei soprano 2'

Voce Umana nei soprano 8'

Trombe nei bassi 8'

Trombe nei soprani 8'

Basse de pédale ouverte en bois 8'


Un onzième jeu, original et propre à ce style de facture, appelé Campanelli, fait sonner à partir du clavier des timbres ou cloches en laiton accordés suivant la gamme.

Les matériaux utilisés pour la construction de l'orgue sont, pour les tuyaux, l'étain, le plomb, le fer-blanc, le sapin et pour le reste de l'instrument, le peuplier, le noyer, la peau de mouton, le feutre, le fer forgé, le laiton.

Deux pédales agrémentent les commodités : un polisire (appel des jeux par combinaison séparée) et un tira-ripieno (appel en une seule fois de l'ensemble des jeux principaux). La dernière touche du pédalier fait jouer deux tuyaux de bois (Tamburo), légèrement discordés, produisant un léger roulement donnant un effet de tambour. Une manette appelée Terza mano permet la doublure mécanique à l'octave supérieure de la moitié aiguë du clavier, procurant ainsi un effet d'intensité supplémentaire dans les tutti.

Bien qu'un ventilateur électrique ait été installé en 1977, l'orgue conserve son ancien système de production manuelle du vent par un levier latéral, nécessitant alors, comme auparavant, la présence d'un souffleur.

Suivant l'habitude des orgues italiennes installées en Corse, un rideau en tissu, manié par une cordelette depuis l'extérieur, peut se dérouler devant les tuyaux de la façade lorsque l'on a fini de jouer.

Toutes ces particularités traduisent fidèlement l'époque de construction de cet orgue.

D'une part la révolution industrielle, le machinisme, la séparation des tâches, la sérialisation des produits. Tous les instruments réalisés par Agati-Tronci, bien que possédant chacun leur personnalité, sont construits en série.

D'autre part l'imitation de l'Orchestre symphonique et de l'Opéra, deux des évènements majeurs du 19e siècle musical, avec l'instrument-piano. Le mouvement du rideau, les accessoires pour passer rapidement du doux au forte et surtout l'imitation des timbres des voix solistes de l'orchestre en sont des témoignages probants.

La Trompette et le Tambour sont aussi là pour rappeler un siècle militaire, voué à la construction d'une unité italienne.

Tout ceci se surajoute au vieux fond archaïsant et intouché du Ripieno, la cellule originelle de l'orgue à tuyaux en Europe, l'Italie étant le pays où cette matrice est restée le plus longtemps figée, ayant atteint très tôt un équilibre jugé satisfaisant.

Événements

Fête communale le 15 août. Deux grands bals les 14 et 15 août considérés comme les plus importants du canton. Fête patronale le 20 janvier.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 françois Corazzini
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Personnalités

  • Ange-Félix Corazzini, engagé volontaire au régiment d’artillerie de Bizerte, devenu brigadier, maréchal des logis puis adjudant en 1914, il est blessé une première fois à la cote 310 à Verdun, prend part à la Seconde bataille de la Marne et sera gravement blessé à Ribécourt. Il a été maire de Piedicorte-di-Gaggio de 1925 à 1965. Pendant la guerre 1939-1940 il fut dans la Résistance chef-adjoint cantonal du groupe « Combat » . Il fut décoré commandeur de la Légion d’honneur.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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