Permaculture

Permaculture
Le Mandala de la permaculture résume les principes de la permaculture.

La permaculture est une science systémique qui a pour but la conception, la planification et la réalisation de sociétés humaines écologiquement soutenables, socialement équitables et économiquement viables. Elle se base sur une éthique, dont découlent des principes et des techniques permettant une intégration des activités humaines avec les écosystèmes.

Sommaire

Historique

Origine du mot

Le terme de permaculture est un mot-valise issue de l'expression "permanent agriculture" utilisée par l'agronome Américain Cyril G Hopkins qui publia en 1910 "Soil Fertility and Permanent Agriculture". Franklin Hiram King le reprit dans son livre de référence de 1911, « Farmers of Forty centuries: Or Permanent Agriculture in China, Korea and Japan ». Le terme « permanent agriculture » sous-entend des méthodes culturales qui permettent aux terres de maintenir leur fertilité naturelle [1].

Les influences

L’Australien P.A. Yeomans introduisit dans les années 1950 la méthode des contours (Keyline Design) comme méthode d’approvisionnement et de distribution en eau d’un site[2]. Cette approche de l'aménagement influença fortement les fondateurs de la permaculture.

En 1960 Masanobu Fukuoka travaille sur une agriculture pérenne et autonome dont l'intervention se limite à l'ajout de paille sur les champs de riz, obtenant ainsi un rendement supérieur aux méthodes utilisant des composés chimiques, il prône une agriculture dans un rapport où l'homme et la nature ne font qu'un.

Le travail de Howard T. Odum fut aussi une influence importante, surtout pour David Holmgren[3]. Le travail d’Odum s’est surtout axé sur l’écologie des systèmes, en particulier le principe du maximum de puissance. Principe duquel découle l'idée cardinale que les écosystèmes tendent à optimiser l'utilisation de l'énergie. Par exemple, la forêt avec son importante faune et flore est un convertisseur efficace de la lumière solaire en biomasse[réf. souhaitée].

La permaculture est aussi fortement influencée par le courant écoénergétique qui démontre en particulier le déclin des ressources énergétique fossiles à courte échéance. On citera à ce sujet les travaux de Marion King Hubbert sur le pic pétrolier homonyme.

C'est au double titre des travaux d'Odum et de l'écoénergétique que la permaculture cherche à s'inspirer des écosystèmes naturels, comme modèles optimaux d'utilisation d'énergie.

Une autre influence précoce fut le travail d’Esther Deans, qui fut le pionnier des méthodes de non travail du sol. D’autres influences récentes incluent le système VAC au Viêt Nam [4]

On peut repérer d'autres influences tout simplement en regardant l'illustration au-dessus. Premièrement le simple fait d'utiliser le terme "mandala". Ensuite d'y afficher 10 commandements et un tri-principe unitaire aux quatre éléments et à un Ouroboros encerclant l'ossature d'un pentacle, avec au centre le fameux fruit qui semble même avoir sa tige. Tout autour des feuilles formant la molécule d'adn. Ou par exemple en regardant la couverture du livre "Permaculture : A designer's manual" (aussi appelée la "Bible du permaculteur"), où le serpent arc-en-ciel de la mythologie aborigène prend la forme du signe de l'infini et d'un Ouroboros encerclant un certain arbre. La permaculture reprend donc des thèmes très connus, bien que par exemple l'auteur de ce livre, B. Mollison, se défende de faire le moindre syncrétisme.

Mollison et Holmgren : cofondateurs de la permaculture

Au milieu des années 1970, les australiens Bill Mollison et David Holmgren commencèrent à développer des idées qui, ils l’espéraient, pourraient être utilisées pour créer des systèmes agricoles stables. Ce travail résultait de leur perception d’une utilisation toujours plus importante de méthodes agro-industrielles destructrices qui empoisonnaient l’eau et la terre, réduisant la biodiversité et érodaient des millions de tonnes de sol de paysages auparavant fertiles. Une approche de design appelée « permaculture » fut leur réponse et fut rendu public pour la première fois avec la publication de Permaculture 1 en 1978.

Le terme permaculture signifiait initialement “agriculture permanente” mais fut rapidement étendu à “culture permanente”, tant il était évident que les aspects sociaux faisaient partie intégrante d’un véritable système durable.

Après la publication de Permaculture One, Mollison et Holmgren affinèrent et développèrent plus avant leurs idées en effectuant la conception selon la méthode permaculture de centaines de sites et en organisant cette information dans des livres plus détaillés. Mollison enseigna dans plus de 80 pays et son cours certifié de 72 heures fut suivis par des centaines d’étudiants. La permaculture vise à ce que le plus grand nombre d'individus se l’approprie, c’est pour cela que les principes de design en permaculture sont le prolongement de la position qui veut que “la seule décision éthique est de prendre la responsabilité de notre propre existence et de celle de nos enfants »[5]. L’intention étant que, en formant rapidement les individus à un ensemble fondamental de principes de design, ces individus pourraient aménager leurs propres environnements et construire des territoires toujours plus autonomes, interconnectés, résilients et durables.

À partir du début des années 1980, le concept avait évolué, et d’un système de design de systèmes agricoles était passé à un processus de design beaucoup plus holistique de création de sociétés humaines durables.

A partir du milieu des années 1980, un grand nombre d’étudiants s’étaient transformés en pratiquants chevronnés et avaient commencé à enseigner les techniques qu’ils avaient apprises. Très rapidement des groupes, projets, associations et instituts de permaculture s’établirent dans plus d’une centaine de pays.

En 1991, un documentaire en quatre parties d’ABC production appelé ‘the global gardener’ montrait la permaculture appliquée à différentes situations a travers toute la planète, portant le concept à l’attention d’un public plus large (mais toujours anglo-saxon).

Le professeur anglais de permaculture Patrick Whitefield, suggère qu’il y a deux mouvements de permaculture : la permaculture originelle et la permaculture de design[6].

  • La permaculture originelle tente de reproduire fidèlement la nature en développant des écosystèmes comestibles qui ressemblent à leurs équivalents naturels.
  • La permaculture de design considère les connexions fonctionnelles en service dans un écosystème ainsi que son fonctionnement, et en dérive des principes d’efficacité énergétiques applicables à tous les types de systèmes humains (transport, société, agriculture...). À travers une observation minutieuse des énergies naturelles, des flux et de leurs motifs, des systèmes de design efficaces peuvent être développés. Ceci est maintenant connu sous le nom de Design de Systèmes Naturel[7].

L'éthique de la permaculture

Au cœur de la pratique de la permaculture se trouve une éthique et un ensemble de valeurs fondamentales qui doivent gouverner l'action en permaculture, quelle que soit l'échelle d'application. L'éthique de la permaculture est influencée par l'éthique du « care » développée dans les milieux féministes anglo-saxons.

L'éthique de la permaculture est souvent résumée ainsi :

  • Respecter la Terre – Reconnaître que la Terre est la source de toute vie. Les êtres humains doivent donc s'occuper de la Terre avec respect.
  • Respecter les êtres humains – créer des sociétés où humains et nature vivent en harmonie, notamment par la coopération et le partage.
  • Partager équitablement s'assurer que les ressources limitées de la planète soient utilisées de manière sage et équitable. Agir dans des limites raisonnables par rapport à la consommation, à l'utilisation des ressources, à la démographie, etc.

De cette éthique sont déclinés des principes qui subissent des variations en fonction de l'individu. Les principes élaborés par Bill Mollison et David Holmgren sont toutefois deux références importantes du fait de leur statut de co-fondateur de la permaculture. Elles sont détaillées ci-dessous.

Les principes de la permaculture

Une des innovations de la conception en permaculture est d’apprécier l’efficacité et la productivité des écosystèmes naturels par l’observation minutieuse, et d’en dériver des principes directeurs universels, applicables par tous. Les principes de design sont vraiment au cœur de tout système de permaculture. Chaque permaculteur peut développer son propre système de principes. Certains ajoutent ainsi de nouveaux principes par rapports a ceux qui font référence (voir ceux de Mollison et d'Holmgren par exemple). Ces principes, dont le nombre limite n’est donc pas fixé, évoluent au fil du temps en fonction de l’affinage des connaissances. Ils constituent une base croissante qui forme un filtre, un mode de pensée, une vision et une compréhension du monde que l’on peut avoir à un moment donné et qui accompagne le processus de design tout au long de sa création. Plus ces principes sont intégrés dans l'individu, plus ils deviennent automatiques, et font partie du mode de pensée et d’action. Ils font ainsi partie de notre culture, en nous faisant évoluer vers une "culture" permanente.

La permaculture moderne

La permaculture moderne est un outil de conception des systèmes. C’est une manière :

  1. D’appréhender un système ou un problème dans sa globalité
  2. D’observer comment les parties d'un système sont reliées
  3. De réparer des systèmes défaillants en appliquant des idées apprises de systèmes durables matures en fonctionnement
  4. D’apprendre des systèmes naturels en fonctionnement pour planifier l’intégration de l’être humain dans les écosystèmes où il s’est implanté et qu’il a abîmé avec ses systèmes agricoles et urbains par manque de connaissance et d’éthique.
  5. D'inclure ceux qui n'ont jamais entendu parler de la Permaculture.

Par exemple, en s'associant avec les paysans qui développent des semences locales adaptées à un terroir et reproductibles, contrairement à la majorité des semences commerciales. Par exemple, à Byron Bay en Australie, le "Seed Savers Network"[2] est un réseau local de jardiniers producteurs de semences. C'est un fils de paysan des Hautes-Vosges expatrié sous les tropiques, qui a commencé et continue ce travail avec se femme Jude Fanton. En France, on retrouve des actions analogues grâce à l'association Kokopelli.

Ce mode de pensée est applicable tout aussi facilement à un outil de cuisine qu’au re-design d’une zone industrielle ou d’une ferme. Les pratiquants de la permaculture l’appliquent à tout ce qui est nécessaire pour construire un futur durable. D’une manière générale, les initiatives des permaculteurs tendent à évoluer :

  • en partant de stratégies qui se concentrent sur l’efficacité (par exemple une minimisation des déchets),
  • pour passer à des stratégies de substitution (par exemple des biocides à des moyens de contrôle biologiques plus spécifiques)
  • pour aboutir aux stratégies de re-design- changements fondamentaux dans le design et le management de l’opération[8].

« La permaculture, c’est aider les gens à faire des choix de re-design : fixer de nouveaux buts et apporter un changement dans la manière de penser qui affectent non seulement leurs actions chez eux mais également leurs actions sur leur lieu de travail, leurs emprunts et leurs investissements » (A Sampson-Kelly et Michel Fanton 1991). Des exemples incluent le design et l’emploi de solutions complexes de transport, une utilisation optimale des ressources naturelles comme l’énergie lumineuse, et « le design radical des systèmes de polyculture multi étages riches en information » (Mollison et Slay 1991).

« Cette progression implique généralement un changement dans la nature de sa dépendance – passer d’une dépendance à des interventions universelles, achetées, importées, et basées sur la technologie à une dépendance d’interventions plus spécifiques, locales et basées sur des savoirs faire et connaissances disponibles localement. En général, cela implique finalement un changement fondamental de la vision du monde, de la perception des significations et modes de vie associés (Hill 1991) ».

« Mon expérience est que même si l’efficacité et les initiatives de substitution peuvent apporter des contributions significatives à la soutenabilité sur le court terme, des améliorations bien plus importantes sur le long terme ne peuvent être accomplies que par des stratégies de re-design ; et, de plus, cette étape doit intervenir au début de la réflexion pour assurer que les stratégies d’efficacité et de substitution peuvent servir comme tremplin et non comme barrière au re-design… »(Hill 2000).

La Permaculture a développé un large suivi international de la part des individus qui ont suivi les formations a travers des cours intensifs certifiés de Permaculture, sur deux semaines (72 heures). Cette communauté permaculture continue de grandir sur la base des enseignements de Mollison et de ses associés, intégrant un éventail d’idées d’une culture alternative, à travers un réseau de formations, publications, jardins, forums internet, etc. Dans ce sens, la Permaculture est devenue à la fois un système de design et une philosophie de vie, qui se distingue par ses valeurs éthiques fondamentales.

Le design en permaculture

Le concept de "design" est central dans la permaculture. Ce terme anglais est difficile à traduire directement en français et signifie à la fois une conception, une création et l'aménagement d'un système, c'est-à-dire que cela désigne à la fois "le fond et la forme".

Pourquoi ce mot est-il difficilement traduisible ? Tandis qu'en anglais le mot est resté tel quel, il s'est scindé en deux mots distinct dans la langue française : Les mots "dessin" (figure) et "dessein" (plan intentionnel, projet) sont tous deux issus du déverbal du mot italien disegnare qui avait déjà le même double sens. Le mot dessin est issu mot dessein (il pouvait s'écrire desseing, il est ensuite apparu par effet de mode, C-P. Richelet écrit en 1680 : "Quelques modernes écrivent le mot de dessein [tableau de peinture] sans e après les deux s, mais on ne les doit pas imiter en cela.")[9]).

Il existe aussi le mot "désigner", très proche étymologiquement, emprunté au latin designare « marquer d'un signe, signaler à l'attention » et « choisir, nommer pour une fonction, une charge » : on voit d'emblée cette double définition dessin/dessein. C'est bien ce que fait la permaculture, elle "marque d'un signe" (marquer des signes ⇒ dessignes ⇒ dessine) et "nomme pour une fonction" (désigne) chaque élément introduit dans la terre agricole, rien n'est là par hasard, mais est présent à "dessein" ("by design" dit-on justement en anglais)- chaque élément devant avoir idéalement, d'après D. Holmgren et B. Mollison, 7 fonctions, c'est-à-dire 7 associations utiles à un ou plusieurs autres éléments du système. On peut d'ailleurs voir ici comment se distinguent la permaculture de Holmgren & Mollison de l'agriculture naturelle de M. Fukuoka, et , agricultures à propos desquelles Fukuoka avait d'ailleurs pu dire qu'elles étaient "deux voies menant au même sommet": la première est extrêmement intellectualisée et la seconde extrêmement intuitive. Holmgren et Mollison le disent aussi : à la page 8 de "Permaculture 2" de Holmgren et Mollison on lit : "Yeomans est un maître de la planification, Fukuoka un maître de la stratégie". Ensuite ils montrent que eux se basent sur la planification. Ce qui exprime la même idée que précédemment. D'un coté la tactique, de l'autre, la stratégie. La tactique c'est le 'design', la stratégie c'est le 'non-agir'. La racine du mot "tactique" est "bien ranger, assigner une place", c'est une science, et celle du mot "stratégie" "conduite générale", c'est un art.


On peut tenter une traduction du mot design, puisque le mot dessin désigne une "projection" et le mot dessein un "but", le design est donc une projection et un but, donc le mot design pourrait se traduire par "projection combinatoire consciente", car dans le contexte de la permaculture la traduction classique du mot design par "conception" est trop pauvre : la différence est du même ordre qu'en français entre les mots "désigner" et "concevoir", tandis que le premier indique bien qu'un choix s'effectue, le second insiste sur l'action d'inventer. Il suffit pour s'en convaincre de prendre un exemple : en anglais on pourrait avoir la phrase : Permaculture seeks to design the landscape, en français, si on choisit la traduction classique de design cela donne "La permaculture cherche à concevoir le terroir", dans ce cas on voit bien que cette traduction est presque un contresens, puisqu'elle fait passer l'idée de fabriquer quelque chose à partir de rien plutôt que de choisir une structure biologiquement optimale en fonction de la situation : la permaculture ne cherche pas à savoir ce que l'on peut demander à un terroir, car une telle question est justement anti-permaculture, mais ce qu'il peut nous donner.


Le mot "projection" a presque le même double sens que le mot design, une projection peut avoir le sens soit de "prévision" (un dessein étant bien un résultat prévu) soit de "représentation graphique". Donc la traduction : "se projeter" semble également valable. Une autre variante pourrait être "Organisation combinatoire consciente" ou encore "Harmonisation des utilités". En voici d'autres dénotant le caractère fondamental de la biologie dans la permaculture : "Aggradation symbiotique du biotope", "Imbrication aggradante". Ces dernières siéent bien à la permaculture, qui fait l'inverse de l'agriculture classique, c'est-à-dire au lieu de dégrader, et simplifier à l'extrême la facette biologique au profit de la complexification jusqu'à la démence des machines et des produits chimiques, la permacuture aggrade, complexifie le biotope, c'est-à-dire va de le sens du rationnel et de la nature. Le mot imbrication tout court pourrait aussi convenir, la permaculture cherchant à imbriquer le plus possible et le plus densément tout ce qui est utile à la vie, c'est-à-dire à réaliser la "mise en synergie" du terroir (d'ailleurs un autre nom de la permaculture est "l'agriculture synergétique").

Le design est l'outil fondamental de la permaculture afin de planifier l’occupation terrestre humaine en fonction de l’environnement, de la culture, et du potentiel créatif des humains, c'est-à-dire en fonction de son éthique. Le design cherche en particulier à reproduire le fonctionnement et les interactions complexes des écosystèmes naturels qui ont été observés, tout en satisfaisant aux besoins des êtres humains.

Les éléments du design

Le design identifie au sein d'un système les différents éléments qui le constituent (plantes, vent, soleil, eau, construction, relation de prédation, etc) et cherche à les relier de manière complexe, en s'inspirant de l'observation du fonctionnement des écosystèmes naturels. Les éléments ainsi entremêlés, le design reproduit l'efficacité écosystémique où, pour donner un exemple simple, les produits d’un premier élément subviennent aux besoins d’un second. Chaque élément est attentivement analysé pour en connaître ses propriétés, ses besoins et ses produits, afin de l'insérer le plus efficacement possible au sein du design. La synergie entre les éléments est obtenue en minimisant les déchets, le besoin en travail ou les besoins en énergie. Un design de permaculture exemplaire évolue au fil du temps, et peut devenir une mosaïque extrêmement complexe de sous-systèmes conventionnels et inventifs qui produisent une haute densité de produits (nourriture, matériaux, organisation sociale, infrastructures, information) et ceci pour un effort minimum.

Les étapes du design : la méthodologie O’BREDIM

Il est possible d'appliquer l'éthique et les principes de la permaculture à travers une approche d'ingénierie nommée O’BREDIM, acronyme pour Observation, Bordures, Ressources, Évaluation, Design, Implémentation et Maintenance. C’est un outil de planification que la permaculture emprunte au génie civil afin de réaliser le design d’un site comme une maison d’habitation, une région ou une zone industrielle par exemples.

  • L'Observation vous permet tout d’abord de voir comment le site fonctionne a l’intérieur de lui-même, d’avoir une compréhension de ses interrelations initiales. Certains recommandent une observation du site sur une année avant toute intervention. Pendant cette période tous les facteurs, comme la topographie, la flore locale, les flux d’énergies, etc. peuvent être inclus dans le design. Une année permet d’observer le site au travers des quatre saisons, même s’il faut prendre en compte le fait qu’il peut y avoir de substantielles variations entre les années.
  • Les Bordures font référence aux limites géographiques et physiques du site.
  • Les Ressources incluent les personnes impliquées, les finances, ce que vous pouvez faire pousser ou produire dans le futur, ce que vous voulez voir et faire sur le site.
  • L'Évaluation de ces trois premières étapes vous permet maintenant de vous préparer pour les trois suivantes. C’est une phase ou l’on prend en considération toutes les choses a portée de main avec lesquelles on va travailler, existantes ou que l’on souhaite avoir, et ou l’on regarde en détails leurs besoins spécifiques, afin d’identifier ses propres besoins en termes d’information (besoin d’un personne ressource compétente dans un domaine).
  • Le Design est toujours un processus créatif et intense et l’on doit utiliser au maximum ses capacités à voir et à créer des relations synergiques entre tous les éléments listés dans la phase ressources.
  • L'Implémentation est littéralement la première pierre posée à l’édifice, quand on aménage soigneusement le site en fonction de la chronologie et de l’agenda décidé.
  • La Maintenance est nécessaire pour garder le site à son maximum de santé, en faisant des ajustements mineurs si nécessaire. Un bon design évitera le besoin de recourir à des ajustements majeurs.

L'utilisation de motifs et du zonage

L’utilisation des motifs naturels et réutilisables est une clef pour les design en permaculture. Certain auteurs font écho à cette approche en architecture par exemple[10].

Dans l’application de motifs, les designers sont encouragés à développer :

  1. la conscience des motifs existant déjà dans la nature (et comment ils fonctionnent)
  2. l’application de ses motifs sur le site afin de satisfaire des besoins spécifiques au design.

Le concept de zonage en permaculture rencontre une racine prestigieuse chez l'économiste Allemand Von Thünen qui théorisa l'aménagement de l'espace en cercles concentriques où la mise en valeur (ou "le design" selon la terminologie en permaculture) est différenciée en fonction de sa distance avec le centre[11]. Plus la zone est éloignée de ce centre, et plus la viabilité économique de certaines productions diminuera. Si ce centre pour Von Thünen est la ville, on retrouve souvent en permaculture la maison à cet emplacement. Il convient de noter qu'en permaculture, ce n'est pas tant la viabilité économique que la moindre utilisation de l'énergie qui conduit à une organisation de l'espace équivalente[12]. Ainsi, les zones en permaculture sont une manière d’organiser les éléments du design dans un environnement humain basé sur la fréquence de ses utilisations, la fréquence des déplacements nécessaires pour y accéder et le temps passé dans chaque zone. Il est traditionnellement fait référence à 5 ou 6 zones, selon que l'on décrit la maison comme une zone en soi ou non. Les éléments du système fréquemment récoltés, manipulés ou visités sont situés près de la maison en zones 1 et 2, alors que les éléments moins fréquemment manipulés sont situés plus loin. Les 6 zones[6] sont:

  • Zone 0 : La maison elle même.
  • Zone 1 : Le Jardin et les éléments nécessitant une attention quotidienne et soutenue.
  • Zone 2 : Vergers et Basse cour.
  • Zone 3 : Pâturage et céréales. Cette production tend à être plus orientée vers la vente.
  • Zone 4 : Pâtis et Bois. Cette zone est souvent laissée aux plantes indigènes.
  • Zone 5 : Espace sauvage. L'intervention humaine se limite à la récolte de plantes utiles spontanées.

Applications de la permaculture

Bien que le premier champ d'étude de la permaculture soit l'agriculture et plus généralement la gestion responsable des territoires, la permaculture a évolué vers la conception de sociétés dans leur ensemble. L'éthique et les principes de la permaculture peuvent donc être appliqués à n'importe quel domaine d'activité humain, qu'il soit formel comme l'architecture ou les transports, ou informel comme les structures sociales ou l'économie.

Agriculture

L’agriculture est chronologiquement le premier objet de la permaculture et est donc le plus étudié. Il existe une grande diversité d'approches différentes pour l'agriculture en utilisant la permaculture du simple fait qu'il existe une très grande variété de territoire et de climats. Toutefois, ce qui unit ces différentes pratiques est la recherche de la soutenabilité énergétique. C'est bien l'efficacité énergétique qui est toujours recherchée, que cela soit en évitant un travail inutile, faire d'un déchet une ressource, valoriser les services "gratuits" rendus par les écosystèmes, ou encore réduire les consommations et les déplacements.

Les praticiens agricoles de la permaculture pratiquent de fait une agriculture biologique et n'utilisent pas d'intrants chimiques issus pour la plupart de l'industrie pétrochimique. En permaculture est pratiqué presque systématiquement le non labour afin de ne pas détruire la pédofaune ni oxyder le complexe argilo-humique, garant d'une bonne fertilité du sol. Cette simplification permet également de réduire la pénibilité du travail et l'investissement que représente un labour. La permaculture centre son approche sur l'arbre et la forêt. Ceci se traduit, par exemple, par la revalorisation des haies en bordure des cultures et des bocages comme garant de la biodiversité et de la limitation de l'érosion éolienne.

L’écologue Whittaker a montré qu’un écosystème naturel mature est largement plus productif que n’importe quel système humain de production de nourriture[13] La productivité primaire nette d'une forêt tempérée caduque est deux fois celle d'une terre cultivée moyenne(1200 g/m²/an (gramme de matière sèche par mètre carré et par an) contre 650 g/m²/an), du fait d'une utilisation de l’énergie, de l’eau et des nutriments beaucoup plus efficace que celle de l’agriculture. La permaculture s’est donc orientée vers la recherche de la mise en place d’agro-écosystèmes productifs s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels. L’agriculture naturelle de Masanobu Fukuoka et de l’ITAN (Institut Technique d'Agriculture Naturelle)[3], ou les travaux sur la sélection de céréales pérennes du land institute[www.landinstitute.org] de Wes Jackson en sont de bons exemples.

La forêt, une source d'inspiration majeure

Du fait que les écosystèmes naturels sont supposément plus productifs que les systèmes de production humains, la permaculture s'attache à utiliser les modèles d'écosystèmes naturels et à s'en rapprocher autant que possible. Un des modèles fondamentaux est celui de la forêt, composé de sept strates :

  1. la canopée
  2. la couche des arbres intermédiaires (fruitiers nains)
  3. les arbustes
  4. les herbes annuelles
  5. les plantes de couverture
  6. les racines
  7. la strate verticale (lianes, vignes)
  8. la mycosphère

L'efficacité productive supposée des systèmes forestiers pousse certains pratiquant de la permaculture à recréer des forêts en y introduisant des plantes utiles. On parle de Jardin forestier[14] et aussi d'agroforesterie. Cette pratique ancienne est particulièrement adaptée au milieu tropical et est mise en place par de nombreux agriculteurs de par le monde. Elle connait notamment une revalorisation importante depuis que la communauté scientifique s'y est intéressé à partir des années 70[15].

D'autres approches de la permaculture se focalisent sur la pédologie forestière. Dans ce cas, l'emphase est donnée à la création d'humus (ou humification) et à la couverture permanente du sol par paillage (parfois aussi appelé "mulch"), comme dans les écosystèmes naturels forestiers où feuilles, branchages et autres déchets vivants forment une litière permanente. Dans ce cas, la présence formelle d'arbres n'est pas nécessaire, comme on le retrouve dans les pratiques du jardin auto-fertile (autrement appelé synergétique) d'Emilia Hazelip, où les pratiques agricoles à base de BRF (Bois Raméal Fragmenté) développées notamment par Gilles Lemieux au Québec.

Le modèle forestier est aussi particulièrement valorisé en permaculture pour sa résilience écologique et son efficacité à lutter contre les problèmes d'érosion du fait d'une couverture végétale et d'un développement racinaire permanent retenant ainsi le sol[15].

La biodiversité

Association traditionnelle Maïs/Haricot/Courge au Mexique.

La permaculture cherche à stimuler la diversité dans ses aménagements agricoles. L'agriculture est donc au minimum sur le principe de la polyculture. Bien plus, elle est recherche constamment les meilleurs associations culturales et les compagnonnages de plantes. En cela, la permaculture s'oppose à l'approche moderne de l'agriculture tournée vers les monocultures.


Par exemple, la permaculture valorise les associations culturales traditionnelles qui ont montré leur efficacité comme la culture de la courge avec le maïs et le haricot. Pratiquée encore couramment, en Amérique Centrale notamment, elle est efficace car sur une surface réduite le haricot permet de fertiliser le sol en fixant l'azote de l'air par les rhizobium de ses racines, le maïs quant à lui fournit un tuteur pour le haricot, et les feuilles de la courge couvrent le sol et en conservent l'humidité.

De même sont fortement utilisées les synergies entre différentes plantes. De nombreux compagnonnages sont possibles: poireau avec fraisiers, pomme de terre et l'ail, navet et laitue[16]... Ces associations variétales permettent de bénéficier de plusieurs effets positifs: fertilisation par fixation d'azote, protection contre des nuisibles, utilisation de l'espace optimal tant aérien que racinaire, etc.

Agriculture de conservation, agroforesterie

C’est l’agriculture du carbone et du sol vivant, qui vise à terme au non travail du sol et au semis direct, et à nourrir le sol et non la plante en accumulant sur le sol une litière qui fait office de mulch et de nourriture pour le sol, et en sous-sol du carbone par les racines des plantes pérennes (agroforesterie) ou annuelles (intercultures en agriculture de conservation) qui meurent selon des cycles réguliers (racines fines). Le sol étant vivant car constamment nourri par des apports de matières organiques réguliers, le travail du sol n’est plus nécessaire, il se fait par le travail de la vie du sol. Le plus délicat dans ce genre d’agriculture est la transition entre les deux phases, ou la compaction et le salissement des parcelles sont des problèmes dont les solutions sont à planifier sur plusieurs années pour les éradiquer.

L'effet de bordure

Haie de hêtres dans la région d'Eifel en Allemagne

Avec l'émergence de l'écologie scientifique, a été analysé de plus en plus finement les effets de frontières écologiques. La zone de transition entre deux écosystème s'appelle un écotone. Pour un permaculteur, cette bordure entre deux écosystème est un lieu privilégié, plus riche en biodiversité et en interactions. En cela, c'est un lieu dont le potentiel productif est particulièrement notable. L'implantation de haies (bocagères ou non) qui font l'interface entre la foret et la parcelle cultivée, de plans d'eau qui dispose d'une interface entre l'eau et le sol sont particulièrement recherchés dans les design en permaculture. Afin de stimuler ces effets de bordures entre écosystèmes, les permaculteurs cherchent régulièrement à maximiser ces zones d'échanges en leur donnant des formes ondulantes où arrondies.

Les plantes vivaces

Les plantes pérennes sont souvent utilisées dans les conceptions permaculture. Puisqu’elles n’ont pas besoin d’être replantées chaque année, elles ont besoin de moins de maintenance et de fertilisants. Elles sont importantes surtout dans les zones extérieures et dans les systèmes à étages. Ken Fern de Plants for a future a passé de nombreuses années à faire des recherches sur les plantes pérennes appropriées et met à disposition sur internet une liste impressionnante de plantes pérennes comestibles. De la même manière Wes Jackson et son équipe du Land Insitute ont mis au point des variétés pérennes de blé, tournesol, maïs, etc,

Les animaux

Beaucoup de designs permaculture essayent d’utiliser des animaux plutôt que des humains. Les poules peuvent être utilisées comme méthode de contrôle des adventices et fournissent de multiples produits œufs, viande, guano, chaleur... Quelques types de systèmes agro forestiers combinent les arbres et les animaux brouteurs. Ces animaux sont des animaux domestiques utilisés comme co-travailleurs, en mangeant une nourriture non comestible pour l’humain comme les limaces, les termites, et font intégralement partie de la lutte contre les nuisibles, en fournissant de plus des fertilisants à travers leurs excréments et en contrôlant certaines espèces de mauvaises herbes.

L’énergie

Appliquer les valeurs de la permaculture signifie utiliser moins de sources d’énergie non renouvelables, en particulier les formes dérivées du pétrole. Brûler des combustibles fossiles contribue à l’effet de serre et au réchauffement climatique, mais utiliser moins d’énergie veut dire plus que combattre le réchauffement climatique. La production de nourriture devrait être un processus complètement renouvelable et non pas fondé sur le pétrole. La permaculture appliquée à l’agriculture a pour vocation de créer un système renouvelable qui ne dépend que d’une quantité minimale d’énergie. L’agriculture traditionnelle pré-industrielle était intensive en termes de travail, l’agriculture industrielle est intensive en termes d’énergies fossiles, et la permaculture agricole est intensive en design et information. La permaculture est une manière de travailler plus intelligemment pas plus durement ; et quand c’est possible, l’énergie utilisée doit provenir de ressources renouvelables comme le vent le solaire passif, ou les biocarburants.

Un bon exemple de ce genre de design efficace est la serre poulailler. En accolant le poulailler à une serre solaire on réduit le besoin de chauffer la serre avec des énergies fossiles vu que la serre est réchauffée par le métabolisme des poulets. On utilise également leurs « déchets » (plumes, déjections, chaleur, grattage du sol) pour diminuer le travail : les déjections fertilisent, les plumes mulchent (mulcher désigne l'action de répandre des matières organiques sur le sol autour des plantes et bordures pour étouffer les mauvaises herbes, matières appelées à se transformer en engrais), la chaleur diminue la quantité d’énergie à apporter pour garder une température voulue constante, le grattage permet de se débarrasser des mauvaises herbes et des insectes. Dans une production en batterie, tous ces sous-produits sont considérés comme des déchets, toute l’énergie étant concentrée sur la production d’œufs : la pollution est de l’énergie à la mauvaise place.

Villes

Article détaillé : Villes en transition.

Le mouvement des villes en transition a été initié par le permaculteur Rob Hopkins, tout d'abord en 2005 en Irlande, avec les étudiants de l'université de Kinsale, puis en 2006 dans la ville anglaise de Totnes. L'initiative des villes en transition vise à créer des communautés résilientes face à la double menace du pic pétrolier et du dérèglement climatique.

Économie

Un principe de base est d’ajouter de la valeur à une production existante. Un design permaculture cherche donc à fournir un large éventail de solutions incluant ses éthiques de base (voir ci-dessus) comme partie intégrante du design final qui a ajouté de la valeur au système considéré. De manière cruciale, il pose la question économique de savoir comment faire soit de l’argent en vendant la production soit de l’échanger contre du travail ou des services comme dans un SEL. Chaque design final doit donc inclure des considérations économiques ainsi que donner un poids égal pour maintenir l’équilibre écologique, en s’assurant que les besoins des gens travaillant sur le projet sont satisfaits et que personne ne soit exploité.

L’économie de la communauté nécessite un équilibre entre les trois aspects que comprend une communauté : la justice, l’environnement et l’économie, aussi appelée le triple facteur décisif, ou triple E (écologique- économique-éthiques). Un marché coopératif de paysans serait un bon exemple d’une telle structure. Les agriculteurs sont les travailleurs et les propriétaires. De plus, toute l’économie est pondérée par son écologie. Aucun système économique ne peut exister indépendamment de son écosystème ; par conséquent tous les couts externes doivent être pris en compte quand on parle d’économie.

Bibliographie francophone

Beaucoup de ressources anglophones existent concernant la permaculture, mais les ressources francophones sont beaucoup plus rares. Les quelques ouvrages disponibles en français sont des traductions, et les deux tomes fondateurs de la permaculture sont très difficiles à trouver dans leur version française.

Voir le site http://sites.google.com/site/traductioneditionpermaculture pour trouver les ressources en langues françaises concernant la permaculture.

Il existe également le site http://www.dzogchen.fr contenant une quantité importante de documentation et ressources.

  • Patrick Whitefield, Créer un jardin-forêt, Imagine un colibri, 2002 en anglais, mars 2011 en français (ISBN 978-2-9537344-0-9)  [4]
  • Sepp Holzer, La permaculture de Sepp Holzer, Imagine un colibri, 2008 en allemand, mars 2011 en français (ISBN 978-2-9537344-1-6)  [5]
  • Rosemary Morrow, Petit manuel pour faire ses semences, Imagine un colibri, 2002 en anglais, mars 2011 en français (ISBN 978-2-9537344-2-3)  [6]

Voir aussi

Liens externes

Portails en français :

Associations :

Autres :

Notes et références

  1. (en) F.H. King, Farmers of Forty centuries: Or Permanent Agriculture in China, Korea and Japan, Kessinger Publishing Co, 1911, 24 p. (ISBN 978-1419119347)  "This intensive, continuous cropping of the land spells soil exhaustion and creates demands for maintenance and restauration of avilable plant food or the adding of large quantities of something quickly convertible into it." Traduction: La culture continue et intensive de la terre provoque l'épuisement du sol et crée la nécessité d'entretenir et de restaurer l'alimentation disponible pour les plantes ou bien l'ajout d'une grande quantité de quelque chose convertible en cela.[1]
  2. (en) P.A Yeomans, Water for Every Farm, CreateSpace, 1964, 366 p. (ISBN 978-1438225784) 
  3. (en) David Holmgren, Permaculture: Principles and Pathways Beyond Sustainability, Holmgren Design Services, 2002 (ISBN 978-0646418445), p. xvi 
  4. http://www.fao.org/docrep/005/Y1187F/y1187f06.htm
  5. (en) B.Mollison, Permaculture : a practical guide for a sustainable future, Island Press, 1990, 579 p. (ISBN 1559630485) 
  6. a et b (en) P.Whitefield, The earth care Manual: A Permaculture Handbook For Britain & Other, Permanent Publications, 2004, 482 p. (ISBN 978-1856230216) 
  7. Dr M Millington et A Sampson-Kelly
  8. Hill, SB & MacRae, R 1995. ‘Conceptual frameworks for the transition from conventional to sustainable agriculture’, Journal of Sustainable Agriculture, vol. 7
  9. http://www.cnrtl.fr/etymologie/dessin
  10. (en) D.Holmgren, A Pattern Language: Towns, Buildings, Construction, Oxford University Press Inc, 1978, 1171 p. (ISBN 978-0195019193) 
  11. (de) Johann Heinrich von Thünen, Der isolierte Staat in Beziehung auf Landwirthschaft und Nationalökonomie, Friedrich Perthes, 1826, 678 p. 
  12. (en) B.Mollison et D.Holmgren, Permaculture One: A Perennial Agricultural System for Human Settlements, Tagari, 1978, 128 p. (ISBN 978-0908228034) 
  13. (en) Robert H. Whittaker, Communities and Ecosystems, Macmillan USA, 1975, 352 p. (ISBN 978-0024273901) 
  14. Robert Hart est un des pionniers du Jardinage forestier en milieu tempéré (en) Robert A. de J. Hart, Forest Gardening: Cultivating an Edible Landscape, Chelsea Green, 1996, 259 p. (ISBN 978-0930031848) 
  15. a et b (en) P. Huxley, Tropical Agroforestry, Blackwell Science Ltd, 1999, 384 p. (ISBN 978-0632040476) 
  16. Jean-Paul Thorez, Le Guide du jardinage biologique, Terre vivante, 1999, 314 p. (ISBN 978-2904082757) 

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Permaculture de Wikipédia en français (auteurs)

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