Paul Rosen

Paul Rosen
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Paul Rosen
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Naissance 1840
Varsovie
Décès 1907
Nationalité Flag of France.svg Français
Profession Essayiste

Samuel Paul Rosen (1840 à Varsovie en Pologne - 1907) est un ancien rabbin, imposteur et activiste des milieux antimaçonniques[1] qui joua un rôle d'inspirateur autour de Léo Taxil.

Rosen et le milieu antimaçonnique

Il se marie en 1872. Il fut aussi connu sous le nom de "Moïse Lid Nazareth" et fut l'un des inspirateurs de Léo Taxil et de son célèbre canular antimaçonnique, selon lequel la Maçonnerie comploterait en secret pour le satanisme et la destruction du Christianisme. Il se présenta comme converti au catholicisme romain (en 1866), quoique cette conversion soit douteuse. Son titre maçonnique de "Souverain grand inspecteur général du 33ème degré maçonnique" semble avoir été fabriqué de toute pièce et est pour le moins fortement sujet à caution[2]. Le 14 janvier 1882, Paul Rosen passe un accord avec le chanoine Brette dans lequel il prétend lui révéler les "secrets" de la franc-maçonnerie, selon la mode de l'antimaçonnisme de l'époque. C'est à ce moment qu'il quitte définitivement sa loge (ou pseudo-loge) et décide de collaborer avec l'ecclésiastique à la rédaction d'ouvrages controversés.

Rosen accusa la maçonnerie de posséder une direction suprême à Berlin. Son but ultime serait l'anarchie sociale et la destruction du catholicisme[2] ainsi que la glorification de Satan[3].

Dans son ouvrage L'ennemie sociale, il prétend dresser l'histoire de la franc-maçonnerie de 1717 à 1890. Il indique avoir répondu, au travers de cet écrit, à une encyclique papale invitant à faire connaître cette organisation. Dans Satan et Compagnie, il invente un système d'interprétation totalement imaginaire des grades maçonniques. Ainsi, on peut y lire que le 1er degré signifie "l'exploitation vicieuse de la curiosité", et le 9ème degré constitue "la guerre à la chasteté" ou le 33ème degré (le plus élevé même si selon lui il existe un 34ème degré caché) "la glorification de Satan".

On a écrit que Paul Rosen ne serait qu'un des nombreux noms de plume de Léo Taxil[4] mais pour la majorité des commentateurs, Paul Rosen et Léo Taxil sont deux individus distincts. René Guénon rapporte une anecdote sur lui: il avait l'habitude de porter une "houpelande" spéciale contenant des poches cachées, dont il se servait pour voler des livres dans des bibliothèques et pour se constituer à peu de frais sa propre bibliothèque. Guénon précise qu'a côté de cet aspect pittoresque du personnage, Paul Rosen avait une face réellement sinistre notamment pour le rôle qu'il a joué dans les campagnes antimaçonniques et son importance dans l'entourage de Léo Taxil, à côté d'autres personnages suspects comme Louis Le Chartier. Son parcours s'apparente à celui de Jacob Brafmann ayant publié 20 ans avant lui. Paul Rosen a joué un rôle important dans la genèse de la théorie selon laquelle la franc-maçonnerie serait une organisation perverse sans cesse à la recherche de la domination mondiale, c'est-à-dire atteinte de travers que d'autres attribuent volontiers au Juifs, aux Anglais, ou, plus récemment (et selon un modus operandi assez similaire à l'anti judéo-maçonnisme du début du XXe siècle) à l'Islam et aux musulmans.

Le Chartier crée à la fin de sa vie, à Toulouse, un « institut d’étude cabalistique » qui, selon Marie France James[5] « semble avoir été fréquenté par Léo Taxil [...] Henri de Guillebert des Essars » (ce dernier habitait Bram, entre Toulouse et Carcassonne) et probablement aussi Paul Rosen, qui dut avoir une action assez importante dans ce « centre d'étude ». Henri de Guillebert des Essars fut pendant l'entre-deux guerre le directeur de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (RISS), une revue anti judéo-maçonnique. Marie France James déclare qu’au lendemain de sa mort, tous les papiers de Le Chartier avaient disparu, hâtivement achetés visiblement par des inconnus. On peut retrouver un peu de son "enseignement" dans les différentes études (pseudo) cabalistiques parues dans la R.I.S.S. Il semble que l’action de ces individus (Rosen, Taxil et Des Essars) avait pour but de créer, entre ce qui restait de valable dans la Franc-Maçonnerie de l’époque et l’Eglise catholique, un climat de suspicion puis de haine farouche qui finit par réduire à néant, ou à peu de chose, les tentatives de revivification de l’Eglise par la sève d’un ésotérisme encore sain. Louis Le Chartier fut également le traducteur du chant pseudo hébraïco-maçonnique, le « Gennaith Menngog » sur la fabrication duquel Paul Rosen a dû avoir un rôle important. Les rituels de Le Chartier étaient fortement teintés de magie sexuelle[6].

Œuvres

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Notes et références

  1. Livre en ligne Politica hermetica, NUMERO 4, 1990, Quelques aspects de l'antimaçonnisme, le cas de Paul Rosen, par Pierre Barrucand.
  2. a et b http://www.answers.com/topic/samuel-paul-rosen
  3. Fictions du diable: démonologie et littérature de saint Augustin à Léo Taxil, par Françoise Lavocat, Pierre Kapitaniak, Marianne Closson, p.316
  4. http://www.casebook.org/dissertations/freemasonry/anti-mason.html
  5. Marie-France James, Esotérisme et christianisme, autour de René Guenon, 2 vol.
  6. Sur Taxil, Des Essars et la Revue Internationale des Sociétés Secrètes, voir René Guénon, Aperçus sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, 2 vol.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Paul Rosen de Wikipédia en français (auteurs)

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