Parc national de lassen volcanic

Parc national de lassen volcanic

Parc national volcanique de Lassen

Parc national volcanique de Lassen
Lassen Volcanic National Park
Catégorie II de la CMAP (Parc national) [1]
Fumerolle dans le parc
Fumerolle dans le parc
Pays États-Unis États-Unis
État Californie Californie
Coordonnées 40° 29′ 17″ Nord
       121° 30′ 18″ Ouest
/ 40.488005, -121.505
Superficie 429 km2
Création 9 août 1916[1]
Visiteurs/an 377 361[2] en 2008
Administration National Park Service
Site web Lassen Volcanic National Park
Remarque Classé le 6 mai 1907 en tant que deux Monuments nationaux (Cinder Cone National Monument et Lassen Peak National Monument)[1]
  Géolocalisation sur la carte : États-Unis
US Locator Blank.svg
Parc national volcanique de Lassen

Le parc national volcanique de Lassen (en anglais : Lassen Volcanic National Park), parfois appelé parc national Lassen Volcanic, est un parc national américain caractérisé par ses paysages volcaniques. Couvrant une superficie de 429 km2, il est situé dans une zone montagneuse et boisée au nord de la Californie à la jonction des comtés de Lassen, Plumas, Shasta et Tehama.

La région est soumise à une activité volcanique depuis plusieurs millions d'années mais l'histoire géologique récente du parc est liée au Lassen Peak, un volcan de la chaîne des Cascades (Cascade Range) devenu célèbre suite à son éruption de 1915.

Les Amérindiens peuplent la région depuis plusieurs milliers d'années et y vivent de la cueillette et de la chasse. Les premiers Européens s'installent dans la région au début du XIXe siècle. Le nom du parc est un hommage à Peter Lassen, un immigrant d'origine danoise, qui en 1848 aide des colons désireux de se rendre en Californie à traverser la région.

La zone est classée le 6 mai 1907 sous la forme de deux monuments nationaux dénommés Cinder Cone National Monument et Lassen Peak National Monument. C'est le 9 août 1916 que la zone est finalement élevée au rang de parc national suite à l'éruption spectaculaire du Lassen Peak l'année précédente. Depuis, le National Park Service est chargé de la protection de ses richesses géologiques, naturelles et culturelles, qui attirent chaque année près de 400 000 visiteurs.

Sommaire

Géographie

Carte du parc national.

Situé au nord-est de l'État de Californie, le parc s'étend sur les territoires des comtés de Lassen, Plumas, Shasta et Tehama[3]. À moins de 75 km à l'ouest du parc se trouve la grande ville de Redding. Les métropoles les plus proches sont Sacramento à 300 km au sud-ouest, San Francisco à 400 km au sud-ouest, et Portland à plus de 700 km au nord. Le parc est accessible au départ de l’Interstate 5 et est traversé par la California State Route 89 qui grimpe jusqu'à 2 594 m d'altitude en longeant les flancs du Lassen Peak. D'une superficie totale de 429 km2[2], le parc s'étend sur environ 20 km du nord au sud, alors que sa largeur approche les 25 km[4].

Relief

Le Lassen Peak du côté soufflé par l'explosion de 1915.

Le sommet du parc, dénommé Lassen Peak, culmine à 3 187 m[4]. Ce volcan, situé au sud-ouest du parc appartient à la section la plus méridionale de la chaîne des Cascades[5]. Les régions situées plus à l'ouest du parc appartiennent à la vallée de Sacramento tandis que les zones situées plus à l'est appartiennent au Grand Bassin. Le Lassen Peak est le seul sommet à dépasser les 3 000 m, par contre la majorité du parc est située au-dessus des 2 000 m sans jamais passer sous les 1 500 m[6].

La plupart des sommets de la région sont d'anciens volcans endormis. Parmi ceux-ci se trouvent le Chaos Crags (2 592 m), la Brokeoff Mountain (2 815 m), et le Cinder Cone (2 105 m)[4].

Climat

Appartenant à la région montagneuse de la chaîne des Cascades et avec des altitudes maximales dépassant les 3 000 m, le climat dans la région du parc national est de type montagnard. Les régions situées plus à l’ouest présentent un climat méditerranéen alors que le climat est semi-aride dans les régions plus à l’est[7],[8].

Les températures varient évidemment dans le parc en fonction de l'altitude. Les records de températures enregistrées sont de -27 °C au minimum et de 40 °C au maximum. Des gelées peuvent se produire toute l’année, bien que celles-ci soient habituellement absentes de mai à septembre[9].

Les précipitations sont généreuses dans le parc et sont bien supérieures à celles que connaissent les régions désertiques situées plus à l'est. L'humidité, provenant principalement de l'océan Pacifique, est stoppée au niveau de la chaîne montagneuse des Cascades, ce qui fait que la pluviométrie est plus abondante à l’ouest du parc que dans la région du Grand Bassin située plus à l’est, qui présente les caractéristiques climatiques d'un désert d'abri. Les mois de juin à septembre sont les moins pluvieux alors que la période de décembre à mars est la plus arrosée[9].

La neige est présente dans la plus grande partie du parc d’octobre jusqu’à la mi-juin ce qui fait que la route principale du parc est fermée durant toute cette période[10]. Les mois de juillet à septembre sont en général ensoleillés avec des températures en journée comprises entre 25 et 29 °C[10],[9].

Nuvola apps kweather.png Relevés météorologiques de Lassen[9]
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année
Record des températures maximales (°C) 17,0 21,0 25,0 29,0 34,0 36,0 40,0 39,0 37,0 32,0 24,0 17,0 40,0 (2002)
Températures maximales moyennes (°C) 6,0 8,0 11,0 15,0 20,0 24,0 29,0 29,0 25,0 19,0 10,0 6,0 17,0
Températures minimales moyennes (°C) -7,0 -5,0 -3,0 -2,0 2,0 6,0 8,0 7,0 4,0 0,0 -3,0 -6,0 0,0
Record de température minimale (°C) -24,0 -23,0 -19,0 -15,0 -10,0 -4,0 -3,0 -3,0 -9,0 -11,0 -16,0 -27,0 -27,0 (1990)
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 150,1 142,7 124,5 51,8 40,4 20,1 9,4 9,9 22,9 50,8 97,5 117,3 837,4

Hydrographie

Les petits ruisseaux présents à l'ouest du parc appartiennent au bassin hydrographique du fleuve Sacramento. Ce fleuve, qui prend sa source plus au nord à proximité du mont Shasta, s'écoule à l'ouest du parc dans la vallée de Sacramento. Il termine sa course dans la baie de San Francisco, et donc dans l'océan Pacifique, après avoir parcouru près de 615 km[4],[11].

À l'est du parc, les cours d'eau appartiennent plutôt au Grand Bassin, ce qui signifie que l'eau, n'ayant aucun accès à l'Océan, ne se déverse que dans des lacs endoréiques d'où elle s'évapore[12],[4].

De nombreux lacs sont présents dans l'ensemble du parc, les trois principaux sont le lac Juniper, le lac Snag et le lac Butte.

Géologie

Terminal Geyser dans le parc.

Le Lassen Peak, tout comme d'autres volcans de la chaîne des Cascades, constitue un maillon d'une grande chaîne de volcans connue sous le nom de ceinture de feu du Pacifique. Les volcans des Cascades sont alimentés par la chaleur transmise par la subduction des plaques tectoniques de Gorda et de Juan de Fuca sous la bien plus grande plaque nord-américaine. Située à près de 500 km au large des côtes, le centre de la plaque de Gorda s'enfonce chaque année de près de 2,5 cm sous l'Amérique du Nord[13],[14],[15].

Le sous-sol du parc est constitué de roches datant de plusieurs millions d'années, semblables à celles visibles dans la Sierra Nevada. Ces roches sédimentaires sont issues de sédiments déposés à une époque où la région était recouverte par une mer. Ces roches ne sont pas visibles au niveau du sol dans le parc car elles ont été par la suite recouvertes de roches volcaniques, plus récentes[16].

Il y a entre 35 et 70 millions, la région se soulève durant l'orogenèse laramienne. La zone marine se transforme d'abord en une zone marécageuse sous un climat subtropical où des dépôts de matières organiques se produisent, ce qui explique la présence de charbons dans le sous-sol. Alors que la région continue à se soulever, les premières éruptions apparaissent avec des coulées de laves basaltiques. Les restes de ces volcans disparaissent pour la plupart, recouverts par divers dépôts volcaniques plus récents[16].

Il y a entre 1,2 million et 800 000 ans, de grandes quantités de laves dacitiques et rhyolitiques se déversent sur toute la région[17]. Les éruptions reprennent il y a environ 600 000 ans. C'est à cette époque que débute la formation du mont Tehama, un volcan de plus de 3 300 mètres de haut[14]. Les nombreux dépôts volcaniques de toute cette période, comme une grande partie du mont Tehama, sont érodés par la suite durant les longues périodes glaciaires s'étendant sur des milliers d'années[17].

Le lac Snag vu depuis le Cinder Cone.
La zone sombre au deuxième plan est une ancienne coulée de lave.

Les géologues pensent que le Lassen Peak commence à se former il y a environ 27 000 ans sur une partie de l'ancien mont Tehama. À cette époque, le parc est recouvert par une calotte glaciaire. Au fil du temps, alors que le volcan s'élève, des glaciers se forment sur ses flancs. La période glaciaire s'achève il y a 1 000 à 2 000 ans sans que les glaciers n'aient vraiment réussi à éroder le volcan[18]. Lors de leur retrait, les glaciers laissent derrière eux de nombreux lacs et vallées[15],[14].

Vers 1670, une partie du Chaos Crags (un dôme formé il y a 1 000 ans environ) s'effondre probablement suite à une éruption phréatique explosive. Près de 150 millions de m³ de débris sont projetés à proximité du volcan, au lieu dit Chaos Jumbles. Entre 1630 et 1670, une coulée de lave s'écoule à l'est dans la zone du lac Butte. C'est juste après cette coulée que commence à se former le Cinder Cone qui relâche plus tard quelques nouvelles coulées de lave. Ces coulées obstruent un ruisseau ce qui a pour conséquence de former le lac Snag[15],[14].

La dernière éruption dans la zone débute en 1914 pour atteindre son maximum en 1915 et se terminer au début des années 1920. Une énorme coulée de boue se produit le 19 mai 1915 lorsque de la lave fait fondre rapidement la glace présente sur le sommet du Lassen Peak. Le 22 mai 1915, le volcan entre en éruption en détruisant les zones voisines. Le souffle de la coulée pyroclastique détruit tout sur une distance de 6 km au nord-est du volcan[14],[15]. Au début du XXIe siècle, le volcanisme dans le parc se limite à des fumerolles, des mares de boue chaude et à de l'eau bouillonnante[14]. Vu que l'activité volcanique de la région provient de la dérive vers le nord de la plaque Juan de Fuca sous la plaque nord-américaine, les géologues prédisent que l'activité volcanique disparaîtra lorsque la plaque sera totalement passée sous la région[15].

Milieu naturel

La région du parc accueille plus de 700 espèces de plantes et plus de 250 espèces de vertébrés[19]. La plus grande partie des forêts du parc est essentiellement composées de conifères. Parmi eux, le Sapin rouge, qui peut vivre jusque 300 ans, atteint régulièrement dans le parc une taille de plus de 50 m pour un diamètre compris entre 75 et 130 cm[20].

Flore

Forêt de conifères, Pin de Jeffrey et Pin argenté.

Sous 2 000 m d'altitude, la végétation se compose essentiellement de conifères dont le Pin ponderosa, le Pin de Jeffrey, le Pin à sucre (Pinus lambertiana), le Calocèdre (Calocedrus decurrens) et le Pin blanc d'Amérique (Pinus strobus). Dans ce biotope se trouvent également le Groseillier à maquereau (Ribes uva-crispa), le Chimophile à ombelles (Chimaphila umbellata) et le lilas de Californie (Ceanothus) tandis que les fleurs sont représentées par des Iris et la Corallorhize maculée (Corallorhiza maculata)[21]. Entre 2 000 m et 2 500 m, la forêt de conifères est composées du Sapin rouge (Abies magnifica), du Pin argenté (Pinus monticola), de la Pruche subalpine (Tsuga metrensiana) et du Pin tordu (Pinus contorta ). Parmi les fleurs de la zone se trouvent des Lupins (Lupinus obtusilobus), Wyethia mollis et le Raisin d'ours (Arctostaphylos uva-ursi)[21]. Au-dessus de 2 500 m, les arbres se font rares et la végétation prend une forme subalpine. Les espèces d'arbres qui vivent à ces hauteurs sont le Pin à écorce blanche (Pinus albicaulis) et la Pruche subalpine. Ces arbres sont dénommés krummholtz (littéralement « bois tordu ») car ils ont des formes tourmentées causées par le poids de la neige et par les vents violents[19]. La végétation se compose également de petites plantes comme le Pinceau indien (Castilleja), le Lupin de Lyall (Lupinus lyallii), Phyllodoce breweri, Cassiope mertensiana, Nama lobbii et Monardella villosa[21],[19].

Le maquis est un autre biotope présent dans certaines zones pentues et rocheuses. Ce milieu se caractérise entre autres par des arbustes comme Arctostaphylos patula et Quercus vaccinifolia[22].

Les zones ripariennes accueillent en nombre le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) qui est adapté aux zones régulièrement soumises à des incendies. Depuis que l'Homme lutte contre les incendies dans la région, l’arbre se fait remplacer par des arbres moins résistants aux incendies comme le Sapin du Colorado (Abies concolor). Les services du parc essaient d'étudier l'impact de l'élimination des feux sur cet arbre et prévoient de réaliser des incendies volontaires en vue de favoriser le peuplier. D'autres arbres comme le Saule de Scouler (Salix scouleriana), le Peuplier baumier (Populus balsamifera ssp. Trichocarpa) et l'Aulne blanc (Alnus incana ssp. Tenuifolia) vivent également dans ces zones humides[21] tout comme l’Iris tigré (Belamcanda chinensis)[22].

Faune

Le parc accueille environ 300 espèces de vertébrés dont 57 mammifères et 216 oiseaux. La richesse de la biodiversité provient du fait que la zone est à la jonction de quatre zones biologiques spécifiques : la Sierra Nevada au sud, la chaîne des Cascades au nord, le Grand Bassin à l'est et la vallée de Sacramento à l'ouest. La zone est vulnérable au réchauffement climatique. Les premiers effets sont déjà visibles avec des espèces que l'on trouve à des altitudes plus élevées que par le passé et avec le retrait des glaciers[23].

Parmi les grands mammifères se trouvent l’Ours noir (Ursus americanus), le Cerf hémione (Odocoileus hemionus), le Lynx roux (Lynx rufus) et le Puma (Puma concolor). Les petits mammifères sont plus nombreux avec par exemple la Souris sylvestre (Peromyscus maniculatus), l’Écureuil terrestre doré (Spermophilus lateralis), le Lièvre d'Amérique (Lepus americanus), le Porc-épic d'Amérique (Erethizon dorsatum), l’Écureuil de Douglas (Tamiasciurus douglasii), le Grand polatouche (Glaucomys sabrinus), le Castor de montagne (Aplodontia rufa), la Marmotte à ventre jaune (Marmota flaviventris) et le Blaireau américain (Taxidea taxus)[22],[24].

Les oiseaux présents dans le parc sont entre autres le Pic flamboyant (Colaptes auratus), le Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi), le Pioui de l'Ouest (Contopus sordidulus), la Sittelle à poitrine rousse (Sitta canadensis), le Grimpereau brun (Certhia americana), le Solitaire de Townsend (Myadestes townsendi), le Grand-duc d'Amérique (Bubo virginianus), le Grand Pic (Dryocopus pileatus), le Geai de Steller (Cyanocitta stelleri), le Roitelet à couronne dorée (Regulus satrapa), le Viréo mélodieux (Vireo gilvus), le Junco ardoisé (Junco hyemalis), le Cassenoix d'Amérique (Nucifraga columbiana), la Mésange de Gambel (Poecile gambeli), le Merlebleu azuré (Sialia currucoides), le Roselin de Cassin (Carpodacus cassinii). Le Roselin à tête grise (Leucosticte tephrocotis) est présent jusque dans les zones alpines tandis que le Martin-pêcheur d'Amérique (Megaceryle alcyon), le Foulque d'Amérique (Fulica americana) et le Chevalier grivelé (Actitis macularius) sont présents à proximité des zones humides[22].

Six espèces d’amphibiens et six espèces de reptiles sont présentes dans le parc dont le Lézard de Sagebrush (Sceloporus graciosus), le Lézard-alligator boréal (Elgaria coerulea), le Crapaud boréal (Bufo boreas), la Rainette du Pacifique (Pseudacris regilla) et la Couleuvre de l’Ouest (Thamnophis elegans)[24]. Neuf poissons sont présents dans le parc dont cinq indigènes de Californie comme la Truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) et quatre introduits[25],[26].

Les pentes du Lassen Peak attirent également de nombreux insectes comme la Vanesse du céanothe (Nymphalis californica). La coloration rouge présente par endroits dans la neige provient d'une Algue des neiges (Chlamydomonas nivalis)[27].

Histoire

Poster de 1938 représentant l'éruption de 1915.

L'arrivée des Amérindiens dans la région du parc remonte à plusieurs milliers d'années. Au XVIIIe siècle, la Californie accueille 103 tribus qui utilisent 21 langues distinctes. Les archéologues mettent au jour des vestiges qui indiquent que la région du parc est occupée par quatre tribus amérindiennes qui n'y vivent pas tout au long de l'année car les conditions climatiques y sont très difficiles en hiver et parce que la nourriture y est alors très rare. Plutôt nomades, ils ne laissèrent derrière eux que quelques armes en pierres taillées[28],[29],[30].

La tribu Maibu est présente à l'est et au sud du parc jusqu'à la région du lac Almanor. La tribu Atsugewi hiverne au nord du parc le long du ruisseau dénommé Hat Creek et revient dans la zone du parc dès le printemps pour y pêcher et chasser le Cerf hémione. Ils récoltent également des graines et des baies pour se nourrir. Leurs descendants vivent encore dans la région et réalisent des démonstrations (création d'outils par exemple) en vue de montrer leurs traditions aux visiteurs du parc[28].

Les tribus Yana et Yahi vivent à l'ouest du parc à proximité des cours d'eau où ils pêchent le saumon. Ils se nourrissent également de baies et de graines. Durant l'été, ils se déplacent vers les zones plus élevées où le climat est plus frais et où la nourriture est plus abondante. Ces deux tribus seront décimées au XIXe siècle suite à des combats avec les colons qui arrivent en nombre dans la région. Alors qu'on pensait que la tribu Yahi avait été totalement massacrée en 1871, un amérindien de cette tribu réapparaît en 1911[28]. Des anthropologues de l'Université de Californie de San Francisco lui donnent le nom d'Ishi (qui signifierait « Homme » dans le langage Yahi) et en profitent pour en apprendre sur sa culture jusqu'à sa mort en 1916[28],[30].

L'explorateur espagnol Don Luis Arguëllo donne au Lassen Peak le nom de San José en 1821. C'est également à cette époque que des trappeurs de la Compagnie de la Baie d'Hudson explorent les vallées du fleuve Sacramento et de ses affluents à la recherche de fourrures. Jedediah Smith, le célèbre trappeur, passe dans la région en 1828[29] et nomme le volcan Mount Joseph. Ce nom sera modifié en Mount Saint Joseph en 1841 par des services gouvernementaux américains. En 1848, Peter Lassen, un immigrant danois découvre une voie d'accès à la Californie. Cette voie, dénommée Lassen Trail qui traverse la région volcanique, permettra à de nombreux colons de s'installer dans le nord de la Californie. Le parc national, le volcan et la forêt nationale sont par la suite nommés en son honneur[28],[31]. De nombreux migrants arrivent dans la région lors de la ruée vers l'or en Californie en 1848[29]. Ces colons s'installent dans la région et vivent de l'agriculture, de l'exploitation minière et forestière. La région du parc sera toutefois protégée par le gouvernement fédéral dans le but d'empêcher une déforestation trop importante[29].

Les premières explorations scientifiques ont eu lieu dans la région en 1863 et 1864 lorsque des géologues décidèrent d'étudier la zone volcanique[28]. Le 6 mai 1907, deux monuments nationaux sont créés dans la région : (Cinder Cone National Monument et Lassen Peak National Monument)[28]. Le photographe B.F. Loomis réalisent de nombreuses photographies des phénomènes volcaniques du parc notamment durant la grande éruption de 1914 et 1915. Ses nombreuses photographies et le réveil du volcan permettent de mettre en exergue les richesses du parc. La zone est alors rapidement promue au rang de parc national, dès le 9 août 1916[1],[30],[32].

Gestion et administration

Le parc national est géré par le National Park Service, qui dépend du Département de l'Intérieur américain. Ce service national dispose d'un budget annuel total de 2 361 milliards de dollars (2005) et doit gérer au niveau national plusieurs zones protégées dont la superficie totale avoisine les 340 000 km2[33].

Le quartier général local du service national des parcs est localisé dans la localité voisine de Mineral[34]. En 2000, le budget était proche de cinq millions de dollars pour une équipe d’environ 50 équivalents temps plein et de 75 saisonniers[35]. Ce budget sert essentiellement à payer le personnel présent dans le parc et à rénover ou améliorer des routes ou certains bâtiments. Le personnel s'occupe d'accueillir et d'informer les visiteurs du parc. Il lutte également contre la prolifération d'espèces invasives et suit de très près l'évolution des populations d'espèces menacées. Les infrastructures et les bâtiments historiques sont entretenus et restaurés tandis que des sites archéologiques sont protégés et étudiés[35].

Le rôle du service national des parcs est de préserver et de protéger les ressources naturelles et culturelles. Le Congrès des États-Unis lui conféra le titre d'agence fédérale lors de la ratification du National Park Service Organic Act le 25 août 1916[36]. Selon cette loi, la mission du service est de promouvoir et de réguler l'utilisation des parcs nationaux en protégeant les paysages, la vie sauvage et les sites historiques en vue de les laisser intacts pour les générations futures[37]. La chasse, l'exploitation minière et forestière ainsi que la collecte de ressources naturelles et culturelles sont illégales à l'intérieur du parc. La prospection et l'exploitation de pétrole ou de gaz sont également interdites.

Tourisme

Le parc, connu pour ses paysages volcaniques, attire près de 400 000 de touristes chaque année. Le nombre de visiteurs ressemble à celui du proche parc national de Redwood mais est près de dix fois moindre par rapport au parc Yosemite, le parc national le plus visité de Californie[2]. Accessible uniquement par la route, il est ouvert tout au long de l'année, mais certaines infrastructures et certaines zones sont fermées de l'automne au printemps[38].

Infrastructures

Le parc est traversé dans sa partie occidentale par une route à deux voies (California State Route 89) ce qui facilite son accès. Huit campements et de nombreuses zones de piquenique sont disponibles dans le parc[35] tandis que différents chalets disséminés permettent aux visiteurs de s’informer et de se restaurer. Le parc dispose d’environ 250 km de sentiers[39] qui permettent par exemple de se rendre au sommet du Lassen Peak, de renifler les fumées odorantes de Sulfur Works ou d'observer des phénomènes hydrothermaux à Bumpas Hell. La région du lac Butte, à proximité du Cinder Cone, est accessible par une autre route entrant au nord-est du parc[34].

Allen Telescope Array au nord du parc.

Hormis la randonnée, les autres activités estivales possibles sont la pêche, le kayak, l’escalade et la randonnée à cheval tandis qu’en hiver il est possible d’y pratiquer le ski de fond ou la randonnée en raquette[40].

Environs

Le parc est assez esseulé par rapport aux autres parcs nationaux. Le parc national de Redwood, connu pour ses énormes Séquoias à feuilles d'if, est situé à près de 300 km au nord-ouest. Le parc national de Crater Lake est situé à environ 350 km au nord tandis que le parc national de Yosemite est distant de plus de 550 km au sud. San Francisco reste la ville principale de la région bien qu’elle soit située à 400 km au sud-ouest. Dans la région proche du parc, la nature est toutefois encore mise en avant dans la forêt nationale de Lassen et dans l’aire sauvage Caribou. Au nord du parc se trouve l'Allen Telescope Array, un radiotélescope interféromètre composé de 350 antennes de 6,1 mètres de diamètre utilisé pour la recherche d'une intelligence extraterrestre[40].

Panorama de la zone hydrothermale de Bumpass Hell.

Annexes

Commons-logo.svg

Bibliographie

  • (en) Harris Ann G., Tuttle Esther, Geology of National Parks, Fifth Edition , Kendall Hunt Publishing Co, Iowa, 1997 (ISBN 0-7872-5353-7) 
  • (en) Mike White, Lassen Volcanic National Park: A Complete Hiker's Guide Wilderness Press Series, Wilderness Press, 2008 (ISBN 9780899974705) 

Liens externes

Notes et références

  1. a , b  et c (en) Dates de création des parcs, 2003, National Park Service. Consulté le 9 septembre 2009
  2. a , b  et c (en) Statistiques des parcs, 2008, National Park Service. Consulté le 9 septembre 2009
  3. (en)Attractions régionales, California State University. Consulté le 03-06-2009
  4. a , b , c , d  et e (en) Cartes du parc de Lassen Volcanic, 2008, National Park Service. Consulté le 11-09-2009
  5. (fr)John Wingfield, L'Amérique des Rocheuses, Éditions Dursus (Larousse), 1986 (ISBN 2-03-503118-4) , p.115
  6. (en)Conditions d'enneigement dans le parc, Zion National Park. Consulté le 15-09-2009
  7. (fr)Pierre Pagney, Les climats de la Terre, Masson, 1976, p. 65.
  8. (en)Koppen-Geiger World Climate Classification Map, Scribd. Consulté le 11-09-2009
  9. a , b , c  et d (en)Statistiques du Climat : records et moyennes, Yahoo Weather. Consulté le 11-09-2009
  10. a  et b (en) Météo dans le parc, gorp.away.com. Consulté le 11-09-2009
  11. Teresa M. Chen, Martin Yan, A Tradition of Soup: Flavors from China's Pearl River Delta, North Atlantic Books, 2009 (ISBN 9781556437656) , p.16
  12. (en) Bassin hydrographique du fleuve Sacramento : Région de Lassen, 2008, National Forest Service. Consulté le 11-09-2009
  13. Harris Ann G., Tuttle Esther 1997, p. 467
  14. a , b , c , d , e  et f (en)Description du Lassen Peak, Californie, USGS. Consulté le 21-09-2009
  15. a , b , c , d  et e Mike White 2008, p. 17-18
  16. a  et b Mike White 2008, p. 14
  17. a  et b Mike White 2008, p. 15
  18. Mike White 2008, p. 16
  19. a , b  et c (en)Plantes et animaux, National Park Service. Consulté le 16-09-2009
  20. (en)Arbres et arbustes, National Park Service. Consulté le 16-09-2009
  21. a , b , c  et d (en)Arbres et arbustes, National Park Service. Consulté le 16-09-2009
  22. a , b , c  et d Mike White 2008, p. 9-14
  23. Mike White 2008, p. 8-14
  24. a  et b (en)Recensement des vertébrés, National Park Service. Consulté le 20-09-2009
  25. Mike White 2008, p. 8
  26. (en)Poissons, National Park Service. Consulté le 23-09-2009
  27. (en)Questions fréquemment posées, Zion National Park. Consulté le 15-09-2009
  28. a , b , c , d , e , f  et g (en)Histoire culturelle du parc de Lassen : Amérindiens, Shastahome. Consulté le 13-09-2009
  29. a , b , c  et d (en)Parcs : Histoire de Lassen Volcanic, gorp.away. Consulté le 13-09-2009
  30. a , b  et c (en)Parcs : Histoire de Lassen Volcanic, National Park Service. Consulté le 13-09-2009
  31. (en)Biographie de Peter Lassen, cagenweb. Consulté le 21-09-2009
  32. (en)Parcs : Scenic Byway, shastacascade. Consulté le 13-09-2009
  33. (fr)Présentation du NPS, National Park Service, Département de l'intérieur américain. Consulté le 20-09-2009.
  34. a  et b (en)General Management Plan, National Park Service, Département de l'intérieur américain. Consulté le 20-09-2009.
  35. a , b  et c (en)Business Plan 2000, National Park Service, Département de l'intérieur américain. Consulté le 20-09-2009.
  36. (en)Designation of National Park System Units, National Park Service. Consulté le 06-03-2008.
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  40. a  et b (en)Activités dans le parc, National Park Service. Consulté le 10-07-2009.
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