Ornans

Ornans

47° 06′ 21″ N 6° 08′ 38″ E / 47.10595, 6.14383

Ornans
Ornans vue depuis la Roche du Mont
Ornans vue depuis la Roche du Mont
Armoiries
Administration
Pays France
Région Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Besançon
Canton Ornans (chef-lieu)
Code commune 25434
Code postal 25290
Maire
Mandat en cours
Jean-François Longeot
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays d'Ornans
Site web http://www.ornans.fr/
Démographie
Population 4 124 hab. (2008)
Densité 126 hab./km²
Gentilé Ornanaise, Ornanais
Géographie
Coordonnées 47° 06′ 21″ Nord
       6° 08′ 38″ Est
/ 47.10595, 6.14383
Altitudes mini. 323 m — maxi. 635 m
Superficie 32,64 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Ornans est une commune française, située dans le département du Doubs et la région Franche-Comté. La ville est connue pour ses représentations en peinture de Gustave Courbet, qui y est né en 1819, et sa coupe du monde de VTT.

Sommaire

Géographie

Les deux rives de la Loue à Ornans
Vue sur l'église Saint-Laurent

Ornans se trouve dans la vallée de la Loue, sur le tracé de l'ancienne RN 67.
La commune est située à 25 km au sud-est de Besançon, à 29 km à l'est de Quingey, à 35 km au nord-ouest de Pontarlier, à 37 km de Salins-les-Bains et à 42 km de Baume-les-Dames.

Histoire

La maison de Châlon

En 1151, le nom d'Ornans apparaît pour la première fois sur une charte. Autrefois "Honnans" et "Hounans", sur la Loue, c'était une ville importante du comté de Warasch que le roi des Burgondes Sigismond compta dans sa donation au monastère d'Agaune en 515[1]. Possession des ducs de Bourgogne elle passa dans la maison de Chalon en 1237 qui remettait aux habitants leurs lettres de franchise et une charte de commune en 1254[1]. En 1576 Philippe II d'Espagne, en qualité de comte de Bourgogne, leur octroyait un conseil de ville avec juridiction de mairie sur la demande du cardinal Antoine Perrenot de Granvelle ; c'est ainsi que la ville élisait deux échevins, six jurés et cinq notables pour l'administration de ses biens[1]. La prévôté d'Ornans comtait alors quatre prieurés, trente sept cures et cent vingt deux villages si bien que le prévôt tenait le neuvième rang aux états de la province et avait le droit de juger les étrangers résidant à Besançon de même que les habitants de cette ville dans le cas où ils se déclaraient "hommes du comté" ceci pour échapper à leurs juges habituels[1].

Les écorcheurs

La ville devait subir plusieurs destructions au cours des siècles. Après la guerre entre Philippe le Bel et les barons comtois en 1300 Ornans voyait fondre sur elle les écorcheurs vers la milieu du XIVe siècle. Après la mort de Charles le Téméraire se sont les Français qui rançonnaient la ville et la dévastèrent. Pendant la guerre de dix ans, Weimar, furieux d'avoir échoué à plusieurs reprises devant Ornans et Sainte-Anne mettait toute la prévôté à feu et à sang : "Nous voyons de jour, dit Girardot de Beauchemin, la fumée en beaucoup d'endroits, et de nuit, la lueur de plusieurs centaines de villages et habitations isolées, brûlant à la fois et répandant autant de clarté que le soleil" ; à la même époque sévissait la peste qui poussa les habitants à se réfugier dans les bois alentour. En 1668, lors de la conquête française de Louis XIV, Ornans se rendait de même que Sainte-Anne[1].

De 1790 à 1795, elle fut chef-lieu de district.

L'affaire des 280 otages

Le 24 août 1944, en pleine débâcle allemande, le lieutenant FFI Paillot réussit à capturer dans une embuscade, toute une section d'une compagnie ukraino-polonaise et les dix soldats allemands qui les dirigeaient. Cette opération est menée par les maquis Nord-Jura et Doubs. Le 26 août 1944, le général allemand Von Felbert (feldmarshall), commandant de la place de Besançon, ordonne l'arrestation et l'exécution de 280 otages ornanais enfermés à l'hôtel de Sagey, et alors que la population d'Ornans devait évacuer la ville, ainsi que le pillage et l'incendie de la ville si les prisonniers ne sont pas libérés par la Résistance. Finalement après d'âpres négociations, les otages sont tous libérés. Les soldats ukrainiens et polonais s'étant portés déserteurs, rejoignent le maquis, seuls les dix soldats allemands resteront donc prisonniers des Partisans. Quelques jours plus tard, la ville est définitivement libérée par les unités Françaises de la 1re Armée aux ordres du général de Lattre de Tassigny, qui entrent, le 4 septembre dans la ville abandonnée à la hâte, par les Allemands.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2008 mars 2014 Jean-François Longeot [2] UMP conseiller général
mars 2001 mars 2008 Jean-François Longeot UMP conseiller général
juin 1995 mars 2001 Jean-François Longeot UMP conseiller général
mars 1989 juin 1995 Marc Chapelain div.g.  
mars 1983 mars 1989 René Gros div.d.  
mars 1977 mars 1983 Roland Courbet div.d.  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Insee[3])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
3 104 3 266 3 243 3 019 2 982 3 096 3 306 3 304 3 483
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
3 189 3 522 3 448 3 173 3 169 3 350 3 279 3 092 3 204
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
3 153 2 910 2 736 2 628 2 908 3 051 2 969 2 840 3 237
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007    
3 619 4 147 4 231 4 134 4 016 4 037 4 106    

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Graphique de l'évolution de la population 1793-1999

Lieux et monuments

Église Saint-Laurent - Tour-clocher et porche
Église Saint-Laurent - Nef
  • Église Saint-Laurent[4]. Elle a été construite partir de 1546, grâce à l'action de Nicolas Perrenot de Granvelle, ambassadeur de Charles Quint. Elle remplace une église du XIIe siècle qui a été détruite vers 1300 au cours d'une révolte des seigneurs comtois contre le roi de France, Philippe IV le Bel à la suite de la convention de Vincennes qu'il avait signée en 1295 avec Othon IV de Bourgogne. La tour-clocher a conservé sa base romane. Elle est coiffée d'un dôme à la comtoise surmonté d'une lanterne ajourée. Le porche entourant la tour-clocher a été ajouté au XVIIe siècle. La nef et ses deux bas-côtés comportent six travées. Le chœur se termine par une abside à trois pans voûtée avec des nervures de style gothique flamboyant. Il est flanqué de deux chapelles ajoutées au XVIIIe siècle. L'église possède un important mobilier du XVIIe siècle dû au sculpteur Jean Gauthier d'Ornans. On peut y admirer le tombeau de Pierre Perrenot, mort en 1537, père de Nicolas Perrenot.
  • Notre-Dame des Malades[5]. A peu de distances d'Ornans, non loin de la gorge "les Combes de Punay" (près de Malbrans), la montagne forme un amphithéâtre au pied duquel coule une petite source ; c'est là qu'était élevé par les habitants un sanctuaire en l'honneur de la vierge qui portait le nom de Notre-Dame dans les anciennes cartes du comté. C'est la lèpre qui devait pousser à la création d'une léproserie dédiée à la vierge sous l'invocation de Notre-Dame des Malades à cet endroit. Ce lieu, à l'écart de la ville d'Ornans, était nommé par les habitants "Désert des malades" et décrit comme étant entouré de "bois, buissons, broussailles et bouccaiges" ; là y vivait des lépreux isolés de la population et où personne ne leur disputait la source ni les jardins qu'ils cultivaient.

Dés l'an 1291 un prêtre de l'Église Sainte-Madeleine de Besançon, originaire d'Ornans, faisait un legs à cette chapelle : "Ego Bisunlius de Ornans, presbyter familiaris in ecclesiâ beatae Maria Magdalenas Bisuntinae, do et lego leprosis de Ornans quinque solidos. (Parchemin original, archives d'Ornans.), bientôt suivi par les villages voisins car ceux-ci pouvaient y envoyer leurs malades. Cette chapelle, très vite nommée "Nostre-Dame dicte la Maladière", possédait une statue de la vierge "de pierre blanche relevée en bosse, tenant en main un sceptre et son petit enfant, avec deux anges de même pierre blanche aux deux coustels (côtés) d'icelle, portant en main chascun un chandelier".

Au fil des ans cet endroit devenait de plus en plus fréquenté par les habitants de la contrée, peut-être habitué aux voisinage des malades ou qu'ils soient moins nombreux, si bien qu'en 1519 ils relevaient le sanctuaire à leur frais et le faisait consacré, la famille Perrenot de Granvelle et en particulier Antoine Perrenot de Granvelle qui fondait en cette chapelle un office était au nombre des bienfaiteurs de ce lieu. La chapelle était bâtie en style ogival et couverte de tuiles de laves, la voute à trois arcs surplombait le choeur et la nef, au fond s'élevait une tribune et deux autels latéraux, à l'extérieur se trouvait le cimetière des lépreux qu'il fallait bien vite agrandir quand la peste se répandit sur la région. Pour ce faire la ville d'Ornans désigna des "enterreurs", elle avait aussi acheté un cheval pour ce travail et prenait à sa charge le vin qu'elle leur fournissait et la chaux dont ils recouvraient les corps ; d'autres personnes y trouvaient aussi leur dernière demeure, c'était les pauvres, les étrangers et les suppliciés. En 1600 il fallait encore agrandir le cimetière.

À partir du XVIIe siècle il ne restait rien des logements des lépreux et la chapelle était abandonnée. C'est un ermite nommé Anselme Broichot, de Gray et qui avait été gardien de l'ermitage de Saint-Roch près de Salins, qui demandait la permission de s'installer dans ce lieu ; le conseil accédait à sa demande aux conditions qu'il n'ait qu'un seul serviteur, qu'en cas de peste il assisterait les malades, qu'il garderait le sanctuaire et se conduirait en "homme de bien et en véritable ermite". Vers 1608 une seconde statue de la vierge était installée dans la chapelle, elle était faite dans le "bois miraculeux de Montaigu" (en Belgique) ainsi nommé car en ce lieu se trouvait un chêne ayant la forme d'une croix qui était l'objet d'un culte fervent, il avait été abattu en 1604 et ses débris avaient servi à faire des statues de la vierge connues sous le nom de "vierge de Montaigu", l'une d'elle avait été offerte à l'archiduc Albert qui l'avait donné à la ville d'ornans car à cette époque le comté de Bourgogne était une possession de la maison de Habsbourg (les registres des délibération de la ville d'Ornans attestent que le "mayeur" et des députés de la région se rendaient régulièrement en Belgique où se trouvait le gouvernement du comté de Bourgogne).

Avec cette nouvelle statue les processions à la chapelle Notre-Dame des Malades devenaient de plus en plus nombreuses et les offrandes affluaient en nombres et en richesse. Devant cette ferveur l'ermite oublia ses voeux d'obéissance et de pauvreté, prêta des miracles à la statue et n'hésitait pas à l'exhiber à tout moment et même à la sortir du sanctuaire et à se livrer à des pratiques que l'église réprouvait ; tant et si bien que Ferdinand de Rye, archevêque de Besançon, publiait un décret le 20 septembre 1615 pour remettre l'ermite dans le droit chemin. Celui-ci ne tenait pas compte de cet avertissement ni de celui du magistrat d'Ornans qui le menaçait de le renvoyer. Pour se venger Anselme Broichot organisa le vol de tous les ornements de prix de la chapelle aidé en cela de huit cavaliers armés : "Les envahisseurs étaient armés de pistolets et aultres armes, par intelligences qu'ils avoient avec frère Anselme Broichot, résidant en la chapelle, pour distraire et enlever, selon qu'on a heu advertissement, les ornements et choses plus précieuses y ouffertes dès plus de dix ans encea (délibération d'Ornans du 17 août 1619)". S'apercevant du vol les habitants coururent à la chapelle et mettaient en déroute les cavaliers et l'ermite qui réussirent à emporter la précieuse statue. Une plainte fut déposé auprès du comte de Champlitte et de l'archevêque qui firent arrêter les coupables et les conduisirent à Dole, la statue fut retrouvée à Besançon et les habitants s'y rendirent en procession pour la ramener à Notre-Dame des Malades. Broichot était condamné, enfermé dans les prisons de l'archevêché et ses biens saisit. Un prêtre fut nommé avec le titre de chapelain au sanctuaire et dans la cas où il lui prendrait l'idée de devenir ermite il serait aussitôt remplacé, le 25 septembre 1619 ce poste était confié à François Chapusot vicaire d'Ornans en raison de sa piété et de sa dévotion. En 1635 la statue et les reliquaires trouvaient refuge au château de Scey pour fuir l'avance des troupes du Condé qui entrait dans le comté de Bourgogne, ils y restaient jusqu'en 1637 date à laquelle le comte de Saint-Amour voulant entrer au château de Scey provoquait leur déplacement à Chateauvieux avant qu'ils ne retrouvent leur place dans la chapelle. Après les guerres et les ravages de ce siècle la chapelle était réparée de nouveau. En 1793 elle était démolie et les propriétés confisquées comme bien national, les ornements furent vendus ainsi que la châsse d'argent qui renfermait la vierge Montaigu ; la statue fut sauvée par le sacristain de l'église d'Ornans, Pierre Beaumont, qui construisit une nouvelle châsse en bois avant de placer le tout dans l'église paroissiale.

Chapelains : ????-1619 Anselme Boichot, 1619-1634 François Chapusot, 1634-1637 Pierre Martel, 1637-1638 François Martel, 1638-1671 François Morel, 1671-1687 Othenin Clément, 1687-1687 Pierre-Antoine Gonzel, 1687-1712 Marc Plantamour, 1712-1756 Pierre-Nicolas Jeunet, 1756-???? Charles-Guillaume Doney, ????-1793 Jacques-Joseph Roy.

La Chapelle Saint Georges
Hôtel de ville
Grand pont
Hôtel de Grospain
  • Ancien hôtel de Grospain[7], construit au XVe siècle. Il a été le premier hôtel de ville au XVIe siècle.
  • Le Grand pont[8], du XVIIe siècle
  • Le pont de Nahin, sur la Loue, construit en 1607[9]
Le pont de Nahin et le couvent des Minimes avec la chapelle de la Visitation (musée du costume comtois)
  • La maison nationale de l'eau et de la pêche - musée de la pêche
  • Musée du costume comtois dans la chapelle de la Visitation de l'ancien couvent des Minimes, puis des Visitandines[10]
  • La Via ferrata La Roche du Mont
  • Le nouveau musée Courbet[11],[12], dédié à Gustave Courbet, qui a ouvert ses portes le 2 juillet 2011. L'ancien musée installé dans dans l'hôtel particulier Hébert, lieu de naissance probable du peintre, avait été rénové et agrandi en 1971.

Personnalités liées à la commune

(par ordre chronologique de naissance)

Économie

  • usine Alstom transport ;
  • usine d'emballages ;
  • usine de tricotage mécanique ;
  • ateliers de mécanique et de décolletage ;
  • la famille Cusenier est originaire d'Ornans.

Ornans dans les arts

Le peintre Gustave Courbet a légué à sa ville natale des œuvres majeures dont la plus connue est le tableau Un enterrement à Ornans.

Jumelages

Sources

Bibliographie

  • Annales Franc-Comtoises, volume 3, Nicolas François Louis Besson, 1865, p. 179 à 201 et 258 à 271. books.google.fr
  • Histoire des villes de France, Aristide Guilbert, 1848, p.  225 et 226 books.google.fr
  • Journal L'Humanité des 28 et 29 août 1944) ;
  • Comité du souvenir des soldats ukrainiens morts pour le France, LYON. Colonel Victor Petit JOURNAL DE MARCHE 1944 (Chronologie de la vie du Colonel Victor Petit)[13] ;
  • Ornans, au fil de la Loue, bulletin municipal du premier août 2008[14].

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ornans de Wikipédia en français (auteurs)

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