Oidium

Oidium

Oïdium

Nom vernaculaire ou
nom normalisé ambigu :
Le terme « Oïdium » s'applique, en français,
à plusieurs taxons distincts. Icône de redirection
Oïdium
Oïdium sur une feuille de tomate
Oïdium sur une feuille de tomate
Taxons concernés
  • Famille concernée :
    • Erysiphaceae
  • Genres concernés:
  • Espèces: voir texte

Le terme Oïdium est le nom vernaculaire donné à la forme asexuée de certains champignons appartenant à la famille des érysiphacées. L'oïdium est une maladie cryptogamique (terme qui désigne aussi le mildiou et d'autres parasite fongiques). Elle est aussi appelée aussi maladie du blanc, causée par différentes espèces de champignons. Ces champignons sont responsables de redoutables épiphyties qui parasitent de manière plus ou moins spécifique, diverses espèces de plantes cultivées. Bien connu des jardiniers et des agriculteurs, l'oïdium s'attaque principalement à certaines espèces d'arbres comme le chêne, l'érable, le cognassier, le pommier ou l'aubépine qui y sont particulièrement sensibles.

Sommaire

Principales espèces nommées « oïdium »

France location map-Powdery mildew.svg
  • Oïdium des céréales - Blumeria graminis
  • Oïdium du fraisier - Podosphaera aphanis
  • Oïdium du marronnier - Uncinula flexuosa
  • Oïdium du pommier - Podosphaera leucotricha
  • Oïdium de la vigne - Erysiphe necator, anciennement Uncinula necator
  • Oïdium du concombre - Podosphaera fusca
  • oïdium du tomate - Leveillula taurica

Terrains favorables

Contrairement à d'autres groupes de champignons (tavelure, mildiou, rouilles, etc.), il prolifère par temps relativement sec, sous réserve d'un taux d'humidité de 70 à 80 %. C'est souvent en mai qu'il commence ses ravages, favorisé par l'humidité encore bien présente et l'arrivée de la chaleur. Les écarts de température importants entre la nuit et le jour constituent des facteurs favorisant l'apparition de ce champignon qui menace grand nombre de cultures, aussi bien au jardin d'ornement qu'au verger ou au potager... Dans le cas d'attaque importante, la récolte fruitière est réduite.

Description

Son attaque commence par l'apparition d'un feutrage (poudre), blanc à blanc-grisâtre, d'aspect farineux à la surface des feuilles, des tiges et parfois des fleurs, d'où son surnom local de « meunier ». L'oïdium peut provoquer une déformation des feuilles, qui se gondolent et se boursouflent. Le champignon se multiplie préférentiellement sur les organes jeunes (feuilles), qu'il envahit et déforme, d'où le nom de « drapeau », donné aux feuilles attaquées. On note cependant que sur le petit pois, par exemple, ce sont les vieilles feuilles qui sont d'abord atteintes. Dans ce cas d'espèce, la culture tardive est fortement menacée.

Moyens de lutte

Traitement à l'eau de Javel

Action préventive ou curative. En pulvérisation en début d'hiver pour prévenir. 25 ml d'eau de Javel pour deux litres d'eau, même dilution en curatif mais éviter le soleil. Le résultat est concluant même avec une forte infection. Avantages : le coût, l'impact environnemental limité — le chlore s'évapore assez rapidement —, pas de taches. C'est un moyen radical de soin pour les rosiers sensibles à ce champignon. Désavantages: cela tue la faune et la flore du sol, ce qui diminue la fertilité à moyen terme. Préférer donc en curatif dès l'apparition des premiers symptômes

En solution plus concentrée, ce procédé est également particulièrement efficace pour l'« encre des arbres » des noyers notamment. La guérison et la cicatrisation interviennent rapidement même chez les très vieux spécimens.

Traitements naturels

L'utilisation de purin de prêle, contenant de la silice, ou une infusion d'ail additionnée de lait (composés soufrés pour l'ail, le lait servant d'adjuvant d'adhérence et aussi d'antifongique: voir plus bas), permettent de supprimer l'oïdium tout en préservant l'environnement et la fertilité du sol. A utiliser dès l'apparition des premiers symptômes.


L'oïdium est hydrophobe... ainsi, il suffit d'asperger d'eau pour éviter son développement. Cependant, l'utilisation de plusieurs infusions de soufre en serre reste très efficace pour lutter contre les oïdium.

Action préventive

  • Espacement suffisant des plants.
  • Nettoyages réguliers autour des plantations (dégager le centre des rosiers pour ne pas favoriser le maintien d'humidité).
  • Suppression rapide des parties ou sujets atteints afin d'éviter ou de freiner la propagation.
  • Ne pas arroser les feuillages lorsqu'il fait chaud.
  • Traiter préventivement les sujets sensibles.

Traitement au lait

Une vaporisation régulière du feuillage avec un mélange d'eau et de lait (9 pour 1 ou 2) permet d'éradiquer l'oïdium[1]. De plus, cette vaporisation renforcerait les défenses immunitaires de la plante. Utiliser de préférence un lait écrémé ou demi-écrémé pour éviter les odeurs de décomposition des graisses du lait. Ne pas surdoser le lait sinon d'autres types de champignons se développeraient. L'action du lait sur l'oïdium s'expliquerait par ses propriétés anti-fongiques naturelles.

Action curative

  • Suppression lorsque cela est possible des feuilles et rameaux atteints (et les brûler).
  • Sous réserve de traiter dès le tout début de l'apparition des premiers symptômes: Traitement (pulvérisation ou poudrage) de produits fongicides type myclobutanil (triazole)

Traitement au bicarbonate de soude

La pulvérisation de bicarbonate de soude est assez efficace. Son pH basique empêche les spores de champignon de germer. Dissoudre 5 g (1 cuillère à café) de bicarbonate de soude par litre d’eau et ajouter 1 cuillère à café de savon de Marseille liquide ou de lait afin que la solution s'accroche aux feuilles.

Pulvériser cette solution sous et sur les feuilles et renouveler après toute grosse pluie.

Traitement au permanganate de potassium

Diluer 1,5 g de permanganate de potassium (disponible en pharmacie) dans 1 litre d’eau. Pulvériser l’arbre ou badigeonner avec un pinceau. Renouveler sous 15 jours. On pourra monter la dose à 15 g/l dans les cas difficiles en veillant à protéger la motte avant usage.il est cependant conseillé de compléter ce traitement 48 heures plus tard avec un soufre sublimé ou mouillable.

Traitement au soufre

Le soufre, produit de base, employé depuis très longtemps contre l'oïdium (vers 1850 sur la vigne), donne toujours de bons résultats en lutte préventive (fin d'automne et début du printemps) ou semi-curative. Il est autorisé en agriculture biologique et peut être employé très près de la récolte car il est totalement biodégradable. Ses actions secondaires sont aussi intéressantes sur un certain nombre d'autres champignons et d'insectes ou d'acariens.

Il agit par vapeur (on dit qu'il se sublime). En revanche, il peut être agressif par temps calme et chaud, sur les plantes, s'il a été mal réparti ou trop concentré. Il est conseillé de l’appliquer par des températures comprises entre 10 et 20°C et de préférence hors soleil (comme tout traitement à pulvériser sur les feuilles), le soir par exemple, pour éviter les brûlures du feuillage. Généralement appliqué en pulvérisation, il forme un dépôt blanc sur les feuilles. Pour un arbre en pot, on peut mettre un petit récipient avec une solution de soufre au pied de l'arbre et les vapeurs de soufre empêchent le développement de l'oïdium.

Le soufre s'achète sous forme de « poudre à mouiller » que l'on dilue donc dans l'eau selon les doses indiquées sur l'emballage ; les augmenter n'améliore pas l'efficacité du traitement. Néanmoins ce "soufre à l'eau" est beaucoup moins efficace que le soufre en poudre.

En l'absence de traitement préventif, lorsque la maladie se déclare, il convient de traiter dès l'apparition des premiers symptômes. L'efficacité baisse très fortement au-delà de 10 à 15 % de surface atteinte.

À savoir que chaque traitement affecte plus ou moins l'environnement proche (sol, insectes, oiseaux...) il est nécessaire de respecter strictement les dosages. Un début d'épidémie peut être ralenti ou stoppé grâce à la bouillie bordelaise, nettement moins toxique que le souffre à grande dose.

Traitement à la bouillie bordelaise

La bouillie bordelaise, puissant fongicide peut aussi être utilisé[2].

Traitements biologiques

La décoction de racines d’ortie ou d'oseille a un effet spectaculaire : faire tremper dans un litre d’eau, 100 g de racines pendant 24h. Laissez frémir 30 minutes et utiliser pur.

Notes et références

Lien externe

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