Napoléon (Jérôme)

Napoléon (Jérôme)

Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte

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Le prince Napoléon

Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte dit « Napoléon (Jérôme) », (né à Trieste le 9 septembre 1822, mort à Rome le 17 mars 1891), prince français[1] et comte de Moncalieri[2], cousin de l'empereur Napoléon III, est une personnalité politique et militaire du Second Empire français.

Sommaire

Titre bonapartiste

Il était connu comme « le prince Napoléon » et était familièrement désigné « Plon-Plon ».
Parfois désigné sous le nom de Napoléon V , il ne fut, en réalité, jamais pleinement reconnu comme le chef de la maison Impériale après 1879, les bonapartistes lui préférant son fils aîné, le prince Victor, ou, dans une moindre mesure, son fils cadet, le prince Louis Napoléon (1864-1932), colonel dans la garde impériale russe.

Biographie

Napoléon Jérôme par Hippolyte Flandrin (1860)

Jeunesse

Fils cadet de Jérôme Bonaparte (le prince Jérôme), ancien roi de Westphalie, et de Catherine de Wurtemberg, le prince Napoléon naît en exil à Trieste. Il est le frère de la princesse Mathilde.
À la mort de sa mère (1835), il est accueilli par sa tante Hortense à Arenenberg, où il se lie d'amitié avec son cousin Louis-Napoléon. Il suit, de 1837 à 1840, des études militaires à Ludwigsburg et devient officier dans le régiment des Gardes du roi de Wurtemberg.
En juillet 1842, il voyage en compagnie d'Alexandre Dumas à Livourne et dans l'archipel toscan, où les deux hommes visitent l'île de Montecristo, que Dumas mettra au cœur de son célèbre roman[3].

Sous la Seconde République

En 1848, il est élu représentant de la Corse à l'Assemblée constituante, dont il est le plus jeune membre (il a 26 ans) et où il siège à l'extrême-gauche. Réélu député (de la Sarthe) lors des élections législatives de mai 1849, il reste fidèle au parti de la Montagne, ce qui lui vaut le surnom de « prince de la Montagne ». Il s'oppose ainsi à son cousin, qui a été élu président de la République avec le soutien du parti de l'Ordre et qui se débarrasse momentanément de lui en l'envoyant comme ministre plénipotentiaire à Madrid.
Après le Coup d'État du 2 décembre 1851, il intervient auprès de son cousin pour atténuer la répression contre les républicains.

Sous le Second Empire

En costume militaire, à l'époque de la guerre de Crimée.

Prince français, Altesse Impériale et sénateur en 1852, général de division[4] en 1853, président de l'exposition universelle de 1855 puis ministre de l'Algérie et des Colonies de 1858 à 1859, "Napoléon Jérôme" est un personnage important de la famille impériale pendant le Second Empire. Il incarnait en effet l'aile gauche - anticléricale et démocrate - du mouvement bonapartiste face à une aile droite conservatrice et autoritaire dirigée par Eugène Rouher, son rival. Mais cette tendance - où l'on trouvait les journalistes Émile de Girardin et Adolphe Guéroult - ne concerne qu'une minorité du parti bonapartiste.

Jusqu'au 16 mars 1856, jour de la naissance du prince impérial Eugène, Plon-plon pouvait espérer succéder à Napoléon III, mais ce dernier ne faisait pas confiance aux capacités politiques de son cousin. Il lui confie cependant plusieurs missions diplomatiques.
Pendant la guerre de Crimée, il commande avec bravoure une division lors de la bataille de l'Alma mais, en raison de désaccords avec le général Canrobert, il décide de rentrer en France avant la fin du conflit, ce qui vaut à Plon-plon le perfide surnom de « Craint-plomb ».
En 1859, son mariage avec la fille du roi de Piémont-Sardaigne s'inscrit dans la stratégie tracée par Napoléon III et Cavour lors de l'entrevue de Plombières (voir l'article "Politique italienne de Napoléon III"). Favorable depuis toujours à la cause de l'unité italienne, il commande un corps de douze-mille hommes en Toscane durant la seconde guerre d'indépendance italienne.
Plon-plon tombe en disgrâce en 1865 après avoir prononcé, lors de l'inauguration d'un monument à Ajaccio (15 mai), un discours favorable à un empire libéral. Il se retire alors dans sa propriété de Prangins, au bord du lac Léman.

Héritier du Palais-Royal (donné à son père par Napoléon III), il se fait également construire un hôtel particulier de style néo-pompéien sur l'avenue Montaigne (voir 16-18, avenue Montaigne).

Les funérailles du Prince Napoléon. - Le char funèbre sur la route de la Superga (Le Monde Illustré)

Après la chute de l'Empire

Après le désastre de la guerre franco-allemande, la chute de l'Empire et la proclamation de la République, le prince Napoléon ne quitte pas l'arène politique : il est élu conseiller général de la Corse en 1871 et à nouveau député de la Corse en 1876. Mais, après la mort de Napoléon III, il se querelle avec la veuve de ce dernier et, surtout, avec Eugène Rouher, chef des bonapartistes conservateurs, contre lequel il se présente aux élections de 1876.
La mort inattendue du prince impérial, fils de Napoléon III, en Afrique du Sud en 1879, fait de lui en principe le chef de la Maison Napoléon, mais les bonapartistes se rallient majoritairement à son fils aîné Victor (1862-1926), désigné comme son successeur par le prince impérial. Le père (appelé "Napoléon V" par ses partisans) et le fils s'opposent alors durement l'un à l'autre.

Le"manifeste"

Le 16 janvier 1883, il est arrêté pour avoir fait placarder dans Paris un "manifeste" bonapartiste. Très vite libéré, il est banni de France en 1886 par la loi d'exil frappant tous les membres des familles ayant régné sur la France. Il meurt en 1891 lors d'un séjour à Rome.

Ses descendants

En 1859, il a épousé Clotilde de Savoie, fille de Victor-Emmanuel II d'Italie.
Leurs descendants continuent jusqu'aujourd'hui une ligne directe mâle de chefs de la Maison impériale.
De plus il a eu deux enfants avec une suivante de Clotilde de Savoie, Mademoiselle de Canisy, qui avait 30 ans de moins que lui.

Il était par ailleurs franc-maçon (membre de la loge Les Amis de la Patrie[5]) et Grand-croix de la Légion d'honneur (décret du 3 janvier 1853).

Sources

Notes et références

  1. Il fut nommé « prince français » en application du statut de la famille impériale adopté par Napoléon III.
  2. Le comté de Moncalieri fut créé pour lui, à titre personnel, par le roi d'Italie.
  3. Ce voyage est évoqué par Dumas au chapitre IX de ses Causeries.
  4. En 1875, l'Arrêt Prince Napoléon du Conseil d'État lui retire ce grade.
  5. Liste de francs-maçons célèbres
Précédé par Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte Suivi par
Meuble héraldique Ancre 02.svg Ferdinand Hamelin Héraldique meuble Palmier.svg
Héraldique meuble Palmier.svg Ministre de l'Algérie et des Colonies Héraldique meuble Palmier.svg
24 juin 1858 - 24 mars 1859
Héraldique meuble Palmier.svg Prosper de Chasseloup-Laubat Héraldique meuble Palmier.svg
Napoléon Eugène Louis Bonaparte
Imperial Coat of Arms of France (1804-1815).svg
prince Napoléon
Napoléon-Victor Bonaparte
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