Mémoire de l'eau

Mémoire de l'eau

La mémoire de l’eau est le nom donné en 1988[1], au cours d'une controverse médiatique, à une hypothèse du chercheur Jacques Benveniste selon laquelle l’eau qui a été en contact avec certaines substances conserve une empreinte de certaines propriétés de celle-ci alors même qu'elle ne s’y trouve statistiquement plus[Note 1]. Le résultat d'une série d'expériences réalisées pour valider cette hypothèse est alors présenté par les tenants de l'homéopathie (qui pratique une dilution très importante des principes actifs) comme une validation scientifique de celle-ci. Mais la reproduction de l'expérience dans des conditions plus rigoureuses a donné un résultat négatif[2], et aucune explication satisfaisante n'ayant été proposée, les chimistes estiment que le concept de mémoire de l'eau n'est qu'un artefact expérimental. Il continue d'être étudié par certains scientifiques[3], dont Luc Montagnier[4],[5] qui estime que Benveniste avait globalement raison, et que ce sont les résultats qui « n'étaient pas reproductibles à 100% »[6]. Pour la plupart des chercheurs, l'eau liquide ne retient pas de réseaux ordonnés de molécules pour plus qu'une petite fraction de nanoseconde[7]. Pour les autres, tels Brian Josephson, Luc Montagnier et Martin Chaplin[8], des structures peuvent subsister à d'autres échelles, indépendamment de la brièveté des liaisons entre molécules d'eau[9],[10], et il est possible, selon Montagnier, d'en détecter l'empreinte électromagnétique, comme l'affirmait Benveniste[11] .

Sommaire

La publication dans Nature

La controverse est initiée par un article publié par l’équipe du Dr Benveniste dans la revue Nature de juin 1988[12]. Cet article décrit la réaction de globules blancs au contact d’un anticorps et conclut que les globules blancs continuent de présenter des réactions alors que l’anticorps est dilué au point d’éliminer statistiquement toute molécule d’anti-IgE dans la solution.

Immédiatement, cette étude a un retentissement important dans les médias à grand public. En France, le 30 juin 1988, le journal Le Monde consacre sa une au résultat surprenant annoncé par Jacques Benveniste. Mais, dès le mois suivant, la validité des travaux est remise en doute. Aux critiques d’ordre scientifique (mise en cause du protocole et des conditions de réalisation de l’expérience) s’ajoutent des arguments sur les circonstances de publication (soupçon de conflits d’intérêt, mise en cause des critères d’acceptabilité d’un travail par la revue Nature).

Si la revue Nature a accepté de publier l’article, il était précédé d’une mention précisant que la rédaction avait accepté la publication des résultats par ouverture d’esprit, mais les estimait douteux[12]. Le directeur de la revue déclare qu'il aurait accepté de publier ces travaux pour que Benveniste « ne se fasse passer pour un Galilée moderne, victime d’une nouvelle Inquisition » [13]. Selon Luc Montagnier, c'est effectivement ce qui se passa : en décembre 2010, il a affirmé dans le journal Science qu'il s'exilait en Chine pour « échapper à la terreur intellectuelle » entourant Jacques Benveniste, un « Gallilée des temps modernes », et la mémoire de l'eau. À l'Institut Montagnier de Shangai[5], il poursuivra ses recherches sur les modifications dans la structure de l'eau causées par l'ADN et persistant à de très hautes dilutions[4].

Un protocole expérimental controversé

La reproductibilité éventuelle d'une telle expérience nécessite un respect strict du protocole expérimental, préalable incontournable à la critique positive ou négative d'un travail. En 1993, une équipe utilise le même protocole expérimental et ne parvient pas à reproduire les résultats[2]. Benveniste conteste toutefois le sérieux de cette expérience, notamment le fait que le protocole utilisé soit identique à celui de 1988[14]. Il semble également que les données brutes de la contre-expérience de 1993 ne soient pas disponibles publiquement contrairement à celle de 1988[14]. La difficulté à reproduire systématiquement les expériences constitue le principal reproche adressé à cette étude par la communauté scientifique. Pour cette raison, les expériences sur la mémoire de l’eau sont classées par certains observateurs dans la catégorie des pseudo-sciences.

Le test utilisé dans l'expérience initiale - comptage du nombre de leucocytes ayant une réaction de dégranulation - n’aurait pas été suffisamment fiable car donnant lieu à trop de faux positifs. L’utilisation d’une méthode de comptage donnant moins de faux positifs et éliminant l’influence de l’expérimentateur (cytométrie en flux) a permis au groupe de scientifiques dirigés par le Dr Madeleine Ennis de publier un article en 2001 dans lequel les résultats sont conformes à ceux obtenus par Jacques Benveniste[15],[16], alors que Madeleine Ennis s’était déclarée « très sceptique quant au travail de Jacques Benveniste », elle déclara le 15 mars 2001 dans The Guardian : « Les résultats m’obligent à remettre en question mon incrédulité et à chercher une explication logique à ce que nous avons trouvé. » Plus tard, Madeleine Ennis, assistée de Jacques Benveniste, ne réussira pas à reproduire ce résultat selon le protocole expérimental proposé lors d’une émission de la BBC[17] où la James Randi Educational Foundation offre un million de dollars à toute preuve d’un phénomène paranormal.

Le Dr Bernard Poitevin, qui a cosigné toutes ces publications avec Jacques Benveniste, a refusé de participer à cette expérience, considérant qu’elle ne respectait pas le protocole expérimental qui avait conduit aux résultats précités. En 2008; il apporte dans un article détaillé[18] des précisions sur l’histoire de la mémoire de l’eau : débuts des travaux sur les hautes dilutions en homéopathie en 1980, contrats officiels entre l’industrie homéopathique et l’INSERM U 200 en 1982, premières publications scientifiques sur l’action de médicaments homéopathiques (Apis mellifica et Silicea en 1984, 1987 et 1988), publication dans Nature en 1988, et nouvelle publications avec l’équipe de statisticiens de Spira en 1991. Après, devant l’absurdité des conflits entre Benveniste et l’industrie homéopathique, il a cessé sa collaboration sans renier aucunement le travail fait et les résultats obtenus, mais en reconnaissant l’insuffisance de certaines publications, en particulier de celle qui aurait dû être décisive et a abouti au résultat opposé, la publication dans Nature en 1988.

Accusations de conflits d’intérêt

Les recherches de Jacques Benveniste concernant cet article sont financées en partie par les laboratoires Boiron (jusqu’en 1989), spécialisés dans la production de médicaments homéopathiques. Certains y voient un conflit d’intérêt[réf. nécessaire]. La subvention de recherches médicales par des laboratoires et firmes pharmaceutiques privés est chose courante en recherche et ne cause en général pas de problèmes. Les auteurs d’articles scientifiques doivent, au moment de la soumission d’un travail, déclarer sur l’honneur ne pas avoir de « conflits d’intérêts » ou alors, dans le cas où ils en déclareraient un, l'énoncer clairement.

Certains qualifient l’utilisation de l’argument du financement comme argument ad hominem. Quand Jacques Benveniste demanda le soutien des homéopathes après son éviction de l’INSERM pour continuer ses recherches, il n’obtint que trois réponses positives[réf. nécessaire].

Benveniste rappelle, dans son ouvrage posthume sur l'affaire, que les partenariats de ce type sont choses courantes, et que l'INSERM avait co-signé toutes les ententes avec Boiron (avant l'affaire Nature)[19].

Publications de travaux insuffisamment validés

La publication des travaux de Benveniste dans les Proceedings of Molecular Biology provoqua une polémique plus générale sur les critères d’acceptabilité de la revue Nature, ces détracteurs l’accusant d’avoir publié un article sur une expérience non reproductible où la volonté de faire apparaître un résultat semblait prendre le pas sur la rigueur scientifique.

En outre, tant la revue que de nombreux scientifiques, sans discuter la validité ou l’invalidité de cette hypothèse particulière, firent valoir qu’il arrive très souvent qu’une hypothèse publiée dans une revue de haut niveau soit par la suite réfutée, qu’il s’agit même du fonctionnement normal de la science et que la publication dans une revue scientifique constitue une proposition de nouvelle théorie qui doit dans tous les cas être vérifiée ensuite par d’autres équipes de recherche.

De plus, les tests utilisés par Benveniste avaient déjà été critiqués comme non-fiables pour d’autres usages[20]. Dès lors, il paraissait plus qu’osé de s’en servir pour contester les bases mêmes de la physique.

Autres publications

L’article de Nature n’est pas la première publication de Benveniste sur la mémoire de l’eau et les hautes dilutions.

En 1987, des résultats similaires furent publiés dans European Journal of pharmacology (revue de pharmacologie ayant un facteur d’impact de 2,376[21]) [22]. Une autre publication a lieu en 1988 dans le British Journal of Clinical Pharmacology [23] (facteur d’impact de 3,767[24]). Ces articles ont provoqué bien moins de réactions (respectivement 42 et 24 citations, en grande partie de publications concernant l’homéopathie).

Les facteurs d’impact en question signifient que ces revues sont particulièrement bien réputées dans leur domaine. Sans avoir toutefois la réputation de Nature, inégalable. Il faut aussi noter que Nature concerne toutes les disciplines. Or, c’est spécialement aux yeux des chimistes, plus que des médecins, que le résultat revendiqué était choquant [réf. nécessaire].

Une étude du journal Homeopathy sur la répétition des protocoles de recherche dans le cadre des hautes dilutions, a identifié 24 modèles de recherches parmi 107 études, 22 modèles ont été reproduit avec des résultats comparables, 6 modèles ont eu des résultats différents et 15 répétitions de modèles n'ont pas donné de résultat. En tout, 7 modèles ont été reproduit par des sources indépendantes (résultats identiques ou différents). Les auteurs notent une grande amélioration par rapport à l'étude de Vickers, qui n'avait recensé aucune reproduction indépendante en 1999[25].

Intervention des médias dans le débat scientifique

La passion soulevée par la mémoire de l’eau tient pour beaucoup de l’emballement médiatique dû au caractère insolite de la découverte et au lien avec une éventuelle validation scientifique de l’homéopathie, les cas d’invalidation d’hypothèses, sans être majoritaires, étant un cas courant mais en général discret. Si l’article avait connu le sort de la majorité des hypothèses nouvelles (publication, vérifications, publications ultérieures de confirmation ou d’invalidation) et si Jacques Benveniste, à l’époque une sommité reconnue, n’avait pas été un des signataires de l’article, cette hypothèse aurait eu peu de chances de provoquer un débat majeur, même entre spécialistes.

En effet, dans une controverse scientifique classique, les chercheurs de chaque camp s’affrontent par des articles dans les revues à comités de lecture. Ici, le camp en faveur de la mémoire de l’eau s’était fait largement connaître par les médias grand public avant de publier son article dans Nature. Or, un seul article représente un élément trop faible pour parler d’une réelle controverse scientifique, d’autant qu’un article ne prend de valeur qu’après avoir été cité. De plus, cet article était publié avec un avertissement au lecteur du journal, indiquant qu’ils avaient accepté l’article par ouverture d’esprit, mais s’en méfiaient particulièrement.

Il y a donc d’une part un travail académique avec vérification de l’expérience initiale et tentative de reproduction par d’autres laboratoires, pour laquelle la théorie est largement discréditée, et d’autre part une polémique médiatique de la mémoire de l’eau où les aspects scientifiques sont somme toute assez secondaires, ce qui permet à la théorie de survivre sous cette forme malgré les faibles résultats scientifiques.

Altercation à l'émission Droit de réponse

Dès 1985, Jacques Benveniste apparaît sur TF1 dans une émission très polémique Droit de réponse sur les médecines parallèles au cours de laquelle une altercation très virulente avec Marcel Francis Kahn, un éminent rhumatologue hostile à l’homéopathie, éclate.

La mémoire de l'eau à la une du Monde

Cet emballement médiatique est attribué par certains à une manœuvre de Benveniste. Le 30 juin 1988, le journal Le Monde a annoncé la découverte de Benveniste en Une. Le reste de la presse généraliste s’est également emparé du sujet, pour ne pas laisser l’exclusivité d’un scoop aussi important au Monde[20]. Or, à ce moment-là, l’article de Benveniste est la seule publication existante, ce qui signifie que la presse commente une question scientifique sur laquelle le débat scientifique n’a pas encore eu lieu. À titre de comparaison en 2008, la supraconductivité génère plus de dix prépublications par jour, ce qui signifie que le phénomène a fait l’objet d’un débat suffisamment approfondi chez les scientifiques.

Science et Vie condamnée pour diffamation

En 1989, la revue de vulgarisation scientifique Science et Vie lancera à Benveniste un défi (avec un million de francs à la clef) pour prouver l’existence de la mémoire de l’eau. Dans le numéro d’août 1997, ce même magazine écrira : « le magicien américain James Randi a plusieurs trophées de chasse au mur pour avoir démasqué les méthodes de tricherie de Uri Geller, et la fraude de la mémoire de l’eau ». Ces propos sont condamnés pour diffamation le 16/09/1998 (l’équipe de Nature avait conclu que les résultats étaient non-fiables, pas frauduleux[26]).

L’enquête de Nature

Nature avait imposé en condition de la publication que Benveniste accepte d’être visité par un groupe d’experts désignés par la revue de mener sa contre-enquête à l’unité.

La composition de cette équipe a fortement surpris. Elle ne comportait aucun biologiste ; le directeur de la rédaction, John Maddox, est lui-même physicien. Il était accompagné de Walter Stewart, un expert en fraude scientifique qui n’est lui-même pas chercheur, et de James Randi, magicien spécialiste des truquages visant à faire apparaître des phénomènes paranormaux. Randi intervint également lorsque Madeleine Ennis et Jacques Benveniste tenteront de prouver la réalité de la mémoire de l’eau devant les caméras de la BBC.

L’enquête ne mit en évidence aucune fraude flagrante, et les tests suivant le protocole standard donnèrent effectivement des résultats. Puis les examinateurs ont exigé de faire une expérience, cette fois totalement en aveugle : les tubes étaient mélangés aléatoirement, et le contenu réel indexé dans une enveloppe collée au plafond du laboratoire, avec une caméra braquée dessus (lors de l’ouverture, Randi s’aperçut que le rabat de l'enveloppe était décollé, détail qui sera relaté dans l'article de Nature). Nature affirme que le résultat est cette fois défavorable et relate les propos de Benveniste en ces termes : « Nous n'en avons jamais vu de semblable (d'expérience semblable) jusqu'à maintenant ». Benveniste, au contraire, se souvient s'être exclamé à haute voix, pour dire à quel point les résultats étaient « satisfaisants et conformes aux expérimentations les plus réussies »[27].

En juillet 1988, la conclusion de la contre-enquête est donc[28] : « Le phénomène décrit n’est pas reproductible au sens habituel du terme. Nous concluons qu’il n’existe pas d’arguments solides pour affirmer que l’anti-IgE à haute dilution (à une dilution aussi élevée que 10120) garde une activité biologique, et que l’idée que l’on puisse imprimer dans l’eau la mémoire de solutés y ayant transité est aussi inutile que fantaisiste ».

Benveniste réplique, dans Ma vérité sur la mémoire de l'eau : « Maddox et ses amis se disent « surpris de constater que les expériences ne marchent pas toujours ». Pincez-moi, je rêve. Comment des experts, autodésignés il est vrai, peuvent-ils proférer une telle ineptie à propos de la biologie? Aucune expérience complexe de biologie ne fonctionne dans 100% des cas, même pas la grossesse. En ce qui concerne les hautes dilutions, j'ai toujours précisé publiquement que je ne pouvais garantir 100% de réussite, mais plutôt des résultats largements significatifs en tendance. ». (p. 40)

Benveniste affirme qu'à la phase de la prépublication de la contre-enquête, Maddox aurait proposé la formulation suivante :

« Nous croyons que la plupart des expériences de Benveniste, dont les résultats sont considérés comme significatifs, sont des artefacts ou des erreurs statistiques. Mais cette remarque ne concerne manifestement pas toutes les données (comme la quatrième série d'observations. »

Benveniste aurait souligné à Maddox que la deuxième phrase tendait à contredire la première et les conclusions négatives de la contre-enquête de Nature. Selon lui, Maddox et collègues auraient choisi de simplement supprimer cette seconde déclaration : « On trouve donc dans ma réponse[29] un commentaire sur une phrase, essentielle, qui n'existe pas dans le rapport des « experts » » (p. 41).

Les critiques et défenses de la théorie

Pour une majorité de physiciens et de chimistes, l'hypothèse de la mémoire de l'eau formulée par Benveniste est incompatible avec notre connaissance des propriétés de cette substance[30],[31].

Spécialistes de la liaison par pont hydrogène, à laquelle l'eau doit une partie de ses caractéristiques (dont celle de se dilater en se solidifiant), deux chercheurs indiens mettent l'accent sur des organisations potentielles de l'eau sans rapport avec le désordre normal de liquides plus classiques[32].

Du point de vue de la physique de la matière condensée, l'hypothèse d'une mémoire conservée à des distances macroscopiques ou mésoscopiques[9], et l'existence de nanoparticules à base d'eau ou entièrement composées d'eau n'est pas une impossibilité, et ce malgré la courte vie des liaisons hydrogène entre molécules H2O et le fait qu'aucune molécule n'occupe un rôle spécifique dans ces agrégats. Certains auteurs mentionnent parfois que la formation de clusters locaux quantiques[33] pourrait fournir un mécanisme à la mémoire de l'eau, et les clusters d'eau sont à l'étude in vitro et in silico car ils pourraient expliquer certaines des caractéristiques étonnantes de l'eau, la plus connue étant son expansion lors du refroidissement. Certains auteurs affirment que de tels clusters n'ont jamais pu être observés et que cette idée a été abandonnée[31].

Une autre critique formulée à l'encontre de la mémoire de l'eau est que s'agissant d'un phénomène qui implique une substance très répandue et très étudiée, les effets de la mémoire de l'eau devraient avoir été identifiés par de nombreux laboratoire étudiant les propriétés physico-chimique de l'eau. Il est vrai que ce matériau omniprésent est largement étudié par la communauté scientifique, mais c'est le processus inverse qui semble se produire :

« Personne ne comprend vraiment l'eau. Aussi difficile que ce soit à admettre, cette chose qui recouvre les deux-tiers de notre planète est toujours un mystère. Pire, plus on s'y attarde, plus les difficultés s'accumulent : de nouvelles techniques perçant les profondeurs de l'architecture de l'eau liquide font jaillir plus de casse-têtes encore. »[34]

Selon un argument similaire, la mémoire de l'eau devrait avoir des conséquences mesurables avec d’autres molécules que celles des globules blancs. Les critiques de cette théorie reprochent ainsi aux tentatives de démonstration de ce phénomène de ne pas se placer dans des conditions expérimentales relativement simples, comme par exemple, les processus de catalyse inorganique. Au lieu de cela, les résultats rapportés concernent le plus souvent des systèmes biologiques qui sont, par nature, plus complexes et donc davantage sujets à des artefacts méthodologiques[35].

Un autre argument exprimé par les critiques porte sur la difficulté à expliquer pourquoi l'eau qui a été en contact avec des milliers de substances différente ne garde pas la mémoire de toutes celles-ci. À cet argument, moins courant, Martin Chaplin, comme les homéopathes, réplique que seules les eaux isolées pour le processus de dilution et de dynamisation sont concernées par la théorie de la mémoire de l'eau[36].

De façon générale, pour la majorité des chimistes et physiciens, la mémoire de l’eau ne peut tout simplement pas être testée en l'absence de mécanisme physico-chimique explicatif ou même d'une définition précise des conditions dans lesquelles elle intervient[20]. Selon Josephson, Chaplin, Rustum Roy et d'autres chercheurs, ces arguments révèlent une méconnaissance de la science de l'eau comme matériau et comme milieu des opérations biologiques[36],[10] et de la recherche scientifique, voire d'une forme de dogmatisme[9] ou de « rhétorique non-scientifique » proférée par des scientifiques s'exprimant hors de leur domaine d'expertise[37].

Les travaux de Jacques Benveniste

Caractère scientifique

Il est difficile de qualifier les travaux de Jacques Benveniste sur la mémoire de l’eau comme scientifiques. Jusqu’en 1988, il est considéré comme une sommité scientifique à la réputation internationale incontestable (il est le découvreur du Facteur d'activation plaquettaire en 1971). À partir de 1988, ce scientifique de haut niveau a proposé de nombreuses expériences déroutantes[Lesquelles ?] et peu d’entre elles ont pu être reproduites par des laboratoires indépendants (Marcel-Francis Kahn estime que « [les recherches de Benveniste] ne satisfont pas aux critères de reproductibilité qu’exige la biologie actuelle »[38]). Le problème est que la reproductibilité des expériences est la base de la Science moderne. Les avis divergent sur l'interprétation de cette non reproductibilité. Le professeur Montagnier pense que c’est la nature même des expériences qui les rendaient difficilement reproductibles[39], d’autres pensent que Benveniste ou un membre de son équipe (peut-être même à l’insu de Benveniste) trafiquaient ses expériences, consciemment ou non (c’est ce qu’on appelle l’effet expérimentateur)[40]. Certains chercheurs ont même déclaré que celui-ci était fou[41].

Hautes dilutions

Jacques Benveniste débute sa carrière de chercheur en 1965 à l’Institut de recherche sur le cancer de Villejuif. Il travaille ensuite à la Scripps Clinic and Research Foundation à la Jolla en Californie. Il devient un chercheur internationalement reconnu grâce entre autres à la découverte en 1971 d’un facteur activateur des plaquettes sanguines, le PAF-acether. En 1973, il revient en France et intègre l’INSERM puis y crée l'unité 200 en 1980. Ce laboratoire est spécialisé dans l’immunologie de l’allergie et de l’inflammation. En 1981-1982, Bernard Poitevin (qui est également médecin homéopathe) prépare sa thèse en biologie dans ce laboratoire et commence à réaliser des expériences avec des produits à haute dilution. Les résultats obtenus intriguent Jacques Benveniste puisque ils ont l'impression que des produits hautement dilués continuent d’avoir un effet alors qu’ils ne contiennent plus aucune molécule de substance active. Des résultats similaires sont obtenus par Elisabeth Davenas et Francis Beauvais[22],[23].

Origine électromagnétique de la mémoire de l’eau

À partir de 1989, Alfred Spira, statisticien spécialisé dans la biologie, rejoint l’équipe de Benveniste et mène des expériences, en partie en réponse à l’enquête de Nature. Spira met au point un protocole expérimental destiné à rendre inattaquables les outils statistiques utilisés. Spira fait de plus superviser son travail par un autre statisticien. De nouvelles expériences d’activation et d’inhibition de la dégranulation des basophiles sont menées en aveugles à Clamart. Les résultats confirment l’existence d’un effet de dégranulation à hautes dilutions. Le résultat de ces expériences est publié dans les compte-rendus de l’Académie des Sciences de Paris.

Ces résultats sont toutefois contestés par Michel de Pracontal, un journaliste scientifique français, dans son livre L’Imposture scientifique en 10 leçons[42]. La lecture critique de Michel de Pracontal souligne que les résultats positifs se trouvent essentiellement dans les échantillons traités par Élisabeth Davenas, alors que les autres sont non-concluants. De plus, la différence relevée n’est pas dans la proportion de basophiles dans les tubes où ils sont censés avoir été dégranulés par l’effet, mais dans leur proportion sur les solutions témoin[20]. Bernard Poitevin considère pour sa part qu’Élisabeth Davenas est meilleure que ses collègues à la lecture des solutions. Michel de Pracontal considère d’une part que les résultats obtenus restent peu vraisemblables même dans ce cas, d’autre part que cela confirme que la méthode relève d’une lecture trop subjective et sujette à l’effet expérimentateur pour apporter des conclusions sur un effet majeur[20]. Le Dr Robinzon, chercheur à la faculté de Rehovot, qui a participé à la reproduction des expériences de Benveniste en Israël, réfute toutefois ces accusations en déclarant : « Nous avons fait nos propres expériences, avant aussi bien qu’après la visite d’Elisabeth Davenas avec essentiellement les mêmes résultats ».

En 1990 et 1991, Benveniste mena toute une série d’expériences montrant l’action de l’histamine à haute dilution (concentration de 10-41) sur des cœurs de cobayes. Les résultats de ses expériences sont que des champs magnétiques basse fréquence suppriment l’effet de l’histamine hautement diluée. Ces mêmes champs magnétiques n’ont aucun effet sur l’histamine à des dilutions classiques[43].

Transmission de propriétés biologiques à de l’eau par circuit électronique

À partir de 1992, Benveniste mène des travaux sur la transmission électromagnétique de l’activité biologique d’une solution active vers de l’eau. L’appareil qu’il a mis au point est composé d’un premier tube dans lequel on met une substance active (de l’ovalbumine ou du lipopolysaccharide) et d’un second tube dans lequel il met de l’eau. Une « empreinte électromagnétique » (dont la nature n’est pas précisée, le terme étant inconnu en chimie) est censée être lue par un dispositif électromagnétique rudimentaire et transmise au tube contenant de l’eau. Benveniste affirme que l’eau ainsi « imprégnée » aurait certaines propriétés biologiques identiques à celles de la substance de départ.

Les solutions d’eau « imprégnée » sont testées sur un appareil de Langendorff contenant un cœur de rat et permettant d’effectuer des mesures sur la réaction du cœur. Le 9 juillet 1992, Benveniste prétend réaliser pour la première fois une telle transmission d’une activité biologique par un circuit électronique en présence de quatre chercheurs étrangers à son laboratoire[44].

Transmission de propriétés biologiques à de l’eau à partir d’enregistrements informatiques

En juillet 1995, Benveniste, de la même manière, enregistre un signal de substances actives (ovalbumine ou acétylcholine) sur ordinateur et prétend transmettre ce signal à de l’eau à partir des enregistrements[45]. Benveniste affirme que l’eau a récupéré alors certaines propriétés de la substance initiale. Il affirme avoir ainsi fondé une nouvelle discipline, la « biologie numérique », qu’il voit comme une ère nouvelle pour la médecine et la biologie. Loin de constituer une révolution, la « biologie numérique » est largement oubliée quelques années plus tard. Notons, toutefois que le professeur Montagnier manifeste un intérêt pour les travaux de Benveniste dans une publication de 2009 signée notamment avec Jamal Aïssa[46].

Première liaison transatlantique

En 1996, Benveniste et son équipe affirment avoir numérisé le signal moléculaire d’une substance active à Clamart (France) et puis à l'avoir transmis à Chicago (États-Unis). Le signal imprègne de l’eau à Chicago et fait réagir un système biologique comme l’aurait fait la substance active située à Clamart[47].

Création de DigiBio

J. Benveniste crée une société anonyme appelée Digibio SA en novembre 1997. Il semble que les activités de ce laboratoire ont cessé en 2001, sans avoir convaincu la communauté scientifique. En effet, sur son site Internet[48], toutes les publications et lettres d’information sont antérieures à cette date.

Les expériences du National Institute of Health

À partir de juillet 2001, la société Digibio, créée par Benveniste, réalise une expérience au National Institute of Health à Bethesda dans le Maryland. Afin de supprimer au maximum l’interférence possible de l’expérimentateur, cette expérience est automatisée grâce à un robot analyseur. Ce robot permet de détecter la transformation du fibrinogène en fibrine sous l’action de la thrombine. Au début de l’expérience, la thrombine est soumise à un signal électromagnétique numérisé. Ce signal est censé inhiber l’action de la thrombine. Du 30 octobre au 3 novembre 2001, Benveniste et deux de ses expérimentateurs réalisent des expériences concluantes montrant qu’un signal électromagnétique issu d’un enregistrement numérique pourrait bloquer l’action de la thrombine[49]. L’équipe américaine fait toutefois une découverte étrange : quand un des expérimentateurs de l’équipe Benveniste (Jamal Aïssa) n’est pas physiquement présent, l’expérience échoue systématiquement. Dès le départ de l’équipe Benveniste, aucune action sur la thrombine n’est plus détectée[50].

Mémoire de l’eau et paranormal

Dès 1988, des associations visant à la promotion ou à la dénonciation de phénomènes paranormaux ou ufologiques vont s’intéresser aux travaux de Benveniste.

Henri Broch et le Comité Français d’Etude des Phénomènes Paranormaux

Henri Broch est membre du Comité Français d’Etude des Phénomènes Paranormaux, une association rationnaliste. Le premier juillet 1988, il envoie deux télex à Jonh Maddox de la revue Nature. Il explique qu’en qualité de représentant de cette association, il veut obtenir le plus rapidement possible une copie de l’article devant paraître dans Nature. Maddox ne répondra pas. Le 5 juillet, le numéro de cette revue arrive à la bibliothèque du campus Sciences de l’Université de Nice-Sophia Antipolis et il se met immédiatement à analyser l’article polémique. Dans son livre Au cœur de l’extraordinaire, un chapitre sera consacré aux travaux de Benveniste sur la mémoire de l’eau. Le 7 juillet, il fait parvenir un télex à l’Agence France Presse signalant la non-validité des résultats publiés dans Nature et la disponibilité publique des explications[51].

Benveniste et la radionique

Selon Francis Beauvais, Jacques Benveniste a reçu en juin 1996 une personne venue lui présenter la radionique. Elle lui présente un étrange appareil « magique » de la taille d’une boîte d’allumette où on peut transformer de l’eau en acétylcholine[citation nécessaire] en tournant un simple potentiomètre[52].

James Randi Educational Foundation

Benveniste participe à une émission télévisée de la BBC en 2001 organisée par James Randi, un illusionniste. Cette émission offre 1 million de dollars à quiconque prouverait un phénomène paranormal. Randi propose à Benveniste de reproduire ses expériences en double aveugle. Les expériences échouent et Benveniste ne gagne pas le prix.

7th Biennial European Meeting of the Society for Scientific Exploration

Yolène Thomas, une ancienne collaboratrice de Jacques Benveniste, participe en 2007 à la conférence 7th Biennial European Meeting of the Society for Scientific Exploration à Hessdalen, une ville bien connue des ufologues en Norvège. Elle y présente un exposé intitulé The physical nature of the biological signal, a puzzling phenomenon: the critical role of Jacques Benveniste. Au programme de cette conférence figure de nombreux exposés sur l’ufologie ou encore la psychokinésie[53].[non neutre]

Les travaux d’autres laboratoires

Les travaux de Endler

Les travaux de Endler (Ludwig Boltzman Institut für Homöopathie-Graz-Autriche) semblent confirmer des points fondamentaux de la théorie de Benveniste sur la mémoire de l’eau. Endler étudie l’action de la thyroxine (une hormone) sur la métamorphose des grenouilles. Il étudie ensuite l’action de 3 mécanismes (dont 2 ne sont pas biologiques mais électroniques) sur cette même métamorphose. Les procédés de Endler :

  1. Ultra-haute dilution de la thyroxine
  2. Transfert du signal biologique de la thyroxine à de l’eau par une méthode électronique proche de celle de Benveniste.
  3. Enregistrement du signal biologique de la thyroxine sur un CD-ROM puis transfert ultérieur à de l’eau.

Dans les 3 cas, Endler arrive à la conclusion qu’il arrive à reproduire une action identique à celle de la thyroxine[54],[55].

Travaux de Ennis

Un consortium de quatre laboratoires de recherche indépendants, en France, en Italie, en Belgique et en Hollande, dirigé par le Pr M. Roberfroid de l’Université Catholique de Louvain, en Belgique, a utilisé une version améliorée des expériences originales de Benveniste pour étudier un autre aspect de l’activation des basophiles. Trois des quatre laboratoires impliqués dans l’expérimentation conclurent à une inhibition statistiquement significative de la dégranulation des basophiles par les solutions fantômes d’histamine par rapport aux solutions témoins. Le quatrième laboratoire donna un résultat presque significatif, donc le résultat global des quatre laboratoires était en faveur des solutions fantômes d’histamine [56],[57].

Période post-Benveniste

Association Jacques Benveniste pour la Recherche

L’Association Jacques Benveniste pour la Recherche[58] a été fondée le 12 mars 2005 par ses enfants. Elle a pour objet principal de susciter des vocations et de favoriser le développement de nouveaux champs de recherche dans le domaine des sciences du vivant. Elle soutient plus particulièrement les domaines de recherche ouverts par Jacques Benveniste : interfaces disciplinaires entre biologie, physique et chimie, signalisations intra- et intercellulaires, ainsi que les innovations de la recherche dans les sciences du vivant qui ne font pas l’objet de soutiens institutionnels importants. Elle récompense des travaux scientifiques chaque année depuis 2007 par le « Prix Jacques Benveniste ».

Les travaux de Luc Montagnier

Le 27 octoble 2007, à la conférence de Lugano Nano-elements from pathogenic microorganisms, Luc Montagnier émit l’hypothèse de l’existence dans l’eau de nano-structures relativement stables capables de mémoriser au moins partiellement une information génétique[39],[46]. Cette hypothèse expliquait une expérience que Montagnier présenta comme parfaitement validée par son équipe : le plasma sanguin est capable d’émettre par résonance des signaux électromagnétiques caractéristiques indiquant que ce plasma a été mis en contact avec certains virus ou bactéries et ce en l’absence totale de ces virus ou bactéries, celles-ci ayant été totalement filtrées. La présentation de ces travaux fut accompagnée d’un soutien clair de la part de ce chercheur aux travaux de Jacques Benveniste sur la mémoire de l’eau. Luc Montagnier indiqua également au sujet des expériences sur la mémoire de l’eau que Jacques Benveniste avait « des résultats exacts mais qui étaient difficilement reproductibles », tout en rejetant complètement l’idée d’une fraude de ce dernier (hypothèse qui n’est d’ailleurs pas sérieusement envisagée par les détracteurs de Benveniste).

En janvier 2009, Luc Montagnier publia un article avec Jamal Aïssa (ancien collaborateur de Jacques Benveniste) Stéphane Ferris, Jean-Luc Montagnier et Claude Lavallée. Cet article intitulé Electromagnetic Signals Are Produced by Aqueous Nanostructures [59] montre que certaines bactéries émettent dans des solutions aqueuses un signal électromagnétique spécifique comparable à ceux que Benveniste étudiaient en 1996. Ces signaux restent présents dans ces solutions à haute dilution (10-13) alors qu'il n'existe plus la moindre molécule autre que de l'eau à de telles dilutions. Toutefois à des dilutions supérieures les résultats se sont montrés négatifs (« Positive signals were usually obtained at dilutions ranging from 10-5 to 10-8 or 10-12. Higher dilutions were again negative[59] »), confirmant la non-reproductibilité des travaux de Benveniste qui travaillait régulièrement sur des dilutions entre 10-16 et 10-22, voire parfois plus de 10-40. Toutefois, l'article indique que dans une expérience des résultats positifs ont été obtenu à des hautes dilutions entre 10-9 et 10-18 (« in one experience, some very high dilutions were found positive, ranging from 10-9 et 10-18 »).

Les travaux de Widom, de Valenzi et de Srivastava

Lors de la conférence Molecular Self-Organization in Micro-, Nano-, and Macro-Dimensions: From Molecules to Water, to Nanoparticles, DNA and Proteins à l’institut Bogolyubov de physique théorique (Ukraine) organisé par l’académie des sciences d’Ukraine du 8 au 12 juin 2008[60], trois chercheurs, Allan Widom (du département de physique de l’université de Boston, États-Unis), Yogi Srivastava (du département de physique de l’université de Perugia en Italie), Vincenzo Valenzi (du centre de recherche CIFA à Rome, Italie) ont présenté un article intitulé The Biophysical Basis of Water Memory (« les bases biophysiques de la mémoire de l’eau ») [61]. Dans cet article, les auteurs affirment dans l’abstract (donc sans référence) que certaines expériences de Benveniste ont été reproduites par trois laboratoires indépendants, et que des travaux ultérieurs ont montré que l’activité biochimique de plus de cinquante systèmes biochimiques et même de bactéries peut être induite par des signaux électromagnétiques transmis au travers de solutions aqueuses (ce qui exclut l’eau pure et les dilutions éliminant statistiquement toute molécule). Les sources de ces signaux électromagnétiques sont des « enregistrements » de ces activités biologiques spécifiques. Les auteurs concluent que ces résultats suggèrent que l’information biochimique pourrait être stockées dans les moments des dipôles électriques des molécules d’eau d’une manière totalement analogue à l’enregistrement d’informations sur un disque dur sous la forme de moments magnétiques. Toutefois, il reste à expliquer comment l’ordre de lecture demeure, puisque dans un disque dur les 0 et les 1 sont lus dans le bon ordre à cause de l’impossibilité de déplacement des micro-supports. Dans un liquide, les déplacements des dipôles transformeraient immédiatement une telle information en bruit[62].

Travaux sur d'autres propriétés de l'eau

Les travaux suivants ont été traités par certains médias en utilisant l'expression « mémoire de l'eau », mais sans que leurs auteurs aient présenté des liens possibles avec les phénomènes annoncés par Benveniste.

Travaux de Philippe Vallée

Indépendamment des travaux de Benveniste, Philippe Vallée a étudié la modification des propriétés physiques de l’eau soumise à l’action d’un champ électromagnétique basse fréquence. Notons que P. Vallée n’emploie jamais l’expression mémoire de l’eau, mais que celle-ci est cependant présente dans de nombreux articles qu’il cite. De plus, ses travaux ne fournissent aucune explication aux résultats annoncés par Benveniste (aucune des propriétés de l'eau qu'il étudie n'a de rapport avec la biologie). Notons toutefois que Yolène Thomas, qui fait partie de l’équipe d’encadrement de la thèse de Philippe Vallée a longuement travaillé et publié avec Jacques Benveniste.

Ingénieur spécialisé dans les phénomènes d’osmose inverse, Philippe Vallée a mis en évidence, d’une façon reproductible[63], que l’exposition a des champs électromagnétiques basse fréquence peut avoir un effet sur les propriétés physiques de l’eau[64], uniquement en raison des impuretés qui s’y trouvent inévitablement. Cette modification dure plusieurs jours (jusqu’à douze jours).

Dans une expérience réalisée en 2004, Philippe Vallée mesure la diffusion statique de la lumière sur de l’eau, puis sur de l’eau ayant été exposée durant 6 h à un champ électromagnétique basse fréquence. L’eau est excitée par un laser à argon et une cellule d’un spectrophotomètre mesure la lumière diffusée sous un angle de 60°, 90° ou 120° par rapport au faisceau incident. Il mesure ensuite l’intensité maximale de diffusion de la lumière. On observe dans cette expérience une diminution de 27% de cette intensité pour l’eau ayant été soumise à un champ électromagnétique. Cette expérience met donc en évidence une modification claire et reproductible d’une propriété physique de l’eau sous l’effet d’un champ électromagnétique. Il observe de plus que cette modification peut durer douze jours après l’exposition.

Les travaux des professeurs Pang Xiao-Feng et Deng Bo

Dans le numéro de novembre 2008 de la revue Science in China Series G- Physics, Mechanics&Astronomy[65], les professeurs Pang Xiao-Feng et Deng Bo décrivent un effet qu’ils nomment « effet magnétique de mémoire de l’eau» (en anglais « magnetic water’s memory effect »). Sous l’action d’un champ magnétique, ils observent des modifications permanentes des propriétés physiques de l’eau (notamment l’absorption de la lumière dans l’infra-rouge et l’ultra-violet) ainsi qu’une diminution de l’hydrophobie de l’eau. Des phénomènes nouveaux apparaissent également, comme l’existence de six pics d’absorption de la lumière dans la zone 3000-4000 cm-1 de longueur d’onde.

Annexes

Notes

  1. Cela signifie que le taux de dilution est, en puissances de 10, très supérieur au nombre de molécules initialement présentes. On ne peut plus alors parler d’un nombre de molécules présentes, mais d’une probabilité d’en trouver au moins une (rendue ici négligeable).

Références

  1. « Ma vérité sur la mémoire de l'eau » de J Benveniste p.32 « Ai-je employé les termes « mémoire de l’eau » ? Je ne m’en souviens pas. Des journalistes, dont Jean-Yves Nau du Monde, assistent à ma conférence et en rendent compte dans leurs journaux. C’est sous la plume de l’un d’entre eux que viendra pour la première fois l’expression « mémoire de l’eau ».
  2. a et b S. J. Hirst, N. A. Hayes, J. Burridge, F. L. Pearce, J. C. Foreman, Human basophil degranulation is not triggered by very dilute antiserum against human IgE, Nature 366, p. 525-527 (9 décembre 1993) Human basophil degranulation is not triggered by very dilute antiserum against human
  3. Here lies one whose name was writ in water..., Philip Ball, Nature News, août 2007.
  4. a et b Montagnier L, « Newsmaker interview: Luc Montagnier. French Nobelist escapes 'intellectual terror' to pursue radical ideas in China. Interview by Martin Enserink », dans Science, vol. 330, no 6012, décembre 2010, p. 1732 [texte intégral, lien PMID, lien DOI] 
  5. a et b Radio France Internationale. Le professeur Luc Montagnier s'expatrie en Chine. mardi 7 décembre 2010
  6. « I think he was mostly right, but the problem was that his results weren't 100% reproducible. » Montagnier L, « Newsmaker interview: Luc Montagnier. French Nobelist escapes 'intellectual terror' to pursue radical ideas in China. Interview by Martin Enserink », dans Science, vol. 330, no 6012, décembre 2010, p. 1732 [lien PMID, lien DOI] 
  7. Cowan ML, Bruner BD, Huse N, et al., « Ultrafast memory loss and energy redistribution in the hydrogen bond network of liquid H2O », dans Nature, vol. 434, no 7030, 2005, p. 199–202 [lien PMID, lien DOI] 
  8. [1]
  9. a, b et c Josephson, B. D., Letter, New Scientist, November 1, 1997.« Simple-minded analysis may suggest that water, being a fluid, cannot have a structure of the kind that such a picture would demand. But cases such as that of liquid crystals, which while flowing like an ordinary fluid can maintain an ordered structure over macroscopic distances, show the limitations of such ways of thinking. There have not, to the best of my knowledge, been any refutations of homeopathy that remain valid after this particular point is taken into account. » Texte intégral sur la page de Brian Josephson.
  10. a et b Chaplin M, « Do we underestimate the importance of water in cell biology? », dans Nat. Rev. Mol. Cell Biol., vol. 7, no 11, novembre 2006, p. 861–6 [texte intégral, lien PMID, lien DOI] 
  11. Montagnier, en entrevue à Science : « Je ne peux pas dire que l'homéopathie est vraie en tous points. Ce que je peux dire, par contre, c'est que les hautes dilutions, c'est véritable. De hautes dilutions de quelque chose, ce n'est pas rien. Ce sont des structures qui miment les molécules originelles. Nous observons qu'avec l'ADN, nous ne pouvons pas travailler aux doses extrêmement élevées qui sont utilisées dans l'homéopathie; on ne peut pas aller plus loin que 10-18, sinon nous perdons le signal. Mais, même à 10-18, vous pouvez calculer qu'il ne reste pas une seule molécule d'ADN. Et pourtant nous détectons un signal. » « I can't say that homeopathy is right in everything. What I can say now is that the high dilutions are right. High dilutions of something are not nothing. They are water structures which mimic the original molecules. We find that with DNA, we cannot work at the extremely high dilutions used in homeopathy; we cannot go further than a 10−18 dilution, or we lose the signal. But even at 10−18, you can calculate that there is not a single molecule of DNA left. And yet we detect a signal. »
  12. a et b Human basophil degranulation triggered by very dilute antiserum against E. Davenas, F. Beauvais, J. Amara, M. Oberbaum, B. Robinzon, A. Miadonnai, A. Tedeschi, B. Pomeranz, P. Fortner, P. Belon, J. Sainte-Laudy, B. Poitevin, J. Benveniste, Human basophil degranulation triggered by very dilute antiserum against IgE, Nature 333, 816-818 (30 Jun 1988).
  13. propos de Maddox rapporté au sujet de la publication p. 17
  14. a et b Jacques Benveniste - ma vérité sur la mémoire de l'eau page 66
  15. V. Brown and M. Ennis, Flow-cytometric analysis of basophil activation: inhibition by histamine at conventional and homeopathic concentrations, Inflammation Research vol. 50, Supplement 2 (S47–S48), 04/2001 [2]
  16. Thanks for the memory, The Guardian, 2001
  17. Site de la BBC
  18. The continuing mystery of the memory of water, Bernard Poitevin, Homeopathy (2008)97,39-54
  19. Ma vérité sur la mémoire de l'eau. p. 28
  20. a, b, c, d et e Michel de Pracontal, L’Imposture scientifique en dix leçons
  21. European Journal of pharmacology
  22. a et b Effect on mouse péritoneal macrophages of orally administered very high dilution of silica - Poitevin Bernard, Davenas Elisabeth, Benveniste Jacques - European journal of pharmacology 135 (1987) 313-319
  23. a et b In vitro immunological degranulation of human basophils is modulated by lung histamine and Apis mellifica - Poitevin Bernard, Davenas Elisabeth, Benveniste Jacques - British journal of clinical pharmacology, (1988 Apr) Vol. 25, No. 4, pp. 439-44
  24. British Journal of Clinical Pharmacology
  25. Endler P, Thieves K, Reich C, et al., « Repetitions of fundamental research models for homeopathically prepared dilutions beyond 10(-23): a bibliometric study », dans Homeopathy, vol. 99, no 1, janvier 2010, p. 25–36 [lien PMID, lien DOI] 
  26. Introduction aux Science and Technology Studies, Bruno Strasser [PDF]
  27. Ma vérité sur la mémoire de l'eau. p. 38
  28. J. Maddox, J. Randi, W.W. Stewart. « High dilution » experiments a delusion. Nature 28 juillet 1988 p. 287.
  29. Benveniste J, « Benveniste on the Benveniste affair », dans Nature, vol. 335, no 6193, octobre 1988, p. 759 [lien PMID, lien DOI] 
  30. Can water possibly have a memory? A sceptical view. Jose Teixeira. Homeopathy, Volume 96, Issue 3, July 2007, Pages 158-162 DOI:10.1016/j.homp.2007.05.001
  31. a et b "Here lies one whose name was writ in water..." P. Ball, Nature News, published online 8 August 2007 DOI:10.1038/news070806-6
  32. "Understanding of H-bonding interaction calls for inputs from various branches of science leading to a broad interdisciplinary research.", R. PARTHASARATHI et V. SUBRAMANIAN, Hydrogen bonding - new insights (Challenges and Advances in Computational Chemistry and Physics, Springer, ISBN 978-1-4020-4852-4
  33. Del Giudice E, Preparata G, Vitiello G (1988). Water as a free electric dipole laser. Physical Review Letters 61: 1085-1088. []
  34. « No one really understands water. It’s embarrassing to admit it, but the stuff that covers two-thirds of our planet is still a mystery. Worse, the more we look, the more the problems accumulate: new techniques probing deeper into the molecular architecture of liquid water are throwing up more puzzles. »Ball P, « Water: water--an enduring mystery », dans Nature, vol. 452, no 7185, mars 2008, p. 291–2 [lien PMID, lien DOI] 
  35. http://waterinbiology.blogspot.com/2007/08/bad-memory.html
  36. a et b Chaplin MF, « The Memory of Water: an overview », dans Homeopathy, vol. 96, no 3, juillet 2007, p. 143–50 [lien PMID, lien DOI] 
  37. Rustum Roy. The Guardian. 'Homeophobia' must not be tolerated - Homeopathy should not be labelled a fraud. Those who study water know the critics are wrong, says Rustum Roy. 19 décembre 2007.
  38. Ma vérité sur la mémoire de l’eau - page 111 - Jacques Benveniste
  39. a et b [3] Vidéo d’une interview de Luc montagnier à lugano le 27 octobre 2007
  40. Journal le Monde des 21, 22 et 23 janvier 1997
  41. [PDF]L’âme des molécules - partie 2 chapitre 3 - Francis Beauvais
  42. Michel de Pracontal, L'Imposture scientifique en dix leçons, Paris, La Découverte, coll. « Sciences et société », 2001, 335 p. (ISBN 2707132934) (OCLC 46676918) 
  43. Effect of dilute histamine on coronary flow of guinea-pig isolated heart. Inhibition by a magnetic field, L. Hadji, B. Arnoux, J. Benveniste
  44. Description de l’expérience par Benveniste Method and device for transmitting the biological activity of a carrier material as a signal to another carrier material, and for processing said signal, and product thereby obtained - Jacques Benveniste
  45. J. Benveniste, P. Jurgens, J. Aïssa, « Digital recording/transmission of the cholinergic signal », 1996 The FASEB Journal (10:A1479(abs))
  46. a et b [4] Nano-elements from pathogenic microorganisms - Professeur Luc Montagnier - octobre 2007
  47. 1997 Transatlantic transfer of digitized antigen signal by telephone link - Journal of Allergy and Clinical Immunology - J. Benveniste, P. Jurgens, W. Hsueh, J. Aïssa.
  48. DigiBio Research Laboratory Ce site n'existe plus maintenant. Voir version archivée.
  49. [5] L’âme des molécules - partie 2 chapitre 24 - Francis Beauvais
  50. [6] Can specific biological signals be digitized? - Wayne B. Jonas, John A. Ives, Florence Rollwagen, Daniel W. Denman, Kenneth Hintz, Mitchell Hammer, Cindy Crawford, and Kurt Henry - The FASEB Journal. 2006;20:23-28.
  51. Au cœur de l’extraordinaire - Henri Broch p 179
  52. [7] L’âme des molécules - partie 2 chapitre 25 - page 591 - Francis Beauvais
  53. [8] 7th Biennial European Meeting of the Society for Scientific Exploration
  54. F. Senekowitsch, P.C. Endler, W. Pongratz, C.W. Smith. Hormone effects by CD record/replay. FASEB J 1995 ; 9 : A392
  55. [9] Non-molecular in information transfer from thyroxine to frogs by means of homoeopathic preparation and electronic processing - P.C. Endler, W. Pongratz, C.W. Smith, J. Schulte, F. Senekowitsch, M. Citro
  56. Inhibition of human basophil degranulation by successive histamine dilutions : results of a European multi-centre trial par P. Belon, J. Cumps, M. Ennis, P.F. Mannaioni, J. Sainte-Laudy, M. Roberfroid et F.A.C. Wiegant. Ex: Inflamm. res., 48, Supplement I (1999) pp. 17-18, (Birkhäuser Verlag, Basel, 1999).
  57. Belon P, Cumps J, Ennis M, Mannaioni PF, Roberfroid M, Sainte-Laudy J, Wiegant FA. Histamine dilutions modulate basophil activation.Inflamm Res. 2004 May ;53(5):181-8.
  58. [10] Association Jacques Benveniste pour la Recherche
  59. a et b [11] Electromagnetic Signals Are Produced by Aqueous Nanostructures Derived from Bacterial DNA Sequences - Luc Montagnier, Jamal Aïssa Stéphane Ferris, Jean-Luc Montagnier, Claude Lavallée - Interdiscip Sci Comput Life Sci (2009) 1: 81–90 DOI: 10.1007/s12539-009-0036-7
  60. [12] Conférence Molecular Self-Organization in Micro-, Nano-, and Macro-Dimensions: From Molecules to Water, to Nanoparticles, DNA and Proteins - 8-12 juin 2008, Kiev, Ukraine,Bogolyubov Institute for Theoretical Physics - National Academy of Sciences of Ukraine
  61. [13]The biophysical basis of Benveniste experiments - Allan Widom, Yogi Srivastava, Vincenzo Valenzi - conférence Molecular Self-Organization in Micro-, Nano-, and Macro-Dimensions: From Molecules to Water, to Nanoparticles, DNA and Proteins
  62. A. Widom, Y. N. Srivastava and V. Valenzi, “The Biophysical Basis of Water Memory: Entropy, Structure and Information in Water” International Journal of Quantum Chemistry (Wiley and Sons), Published on line May 19, 2009[DOI: 22140]
  63. Sciene et Vie, aout 206, page 111
  64. http://de.scientificcommons.org/philippe_vall%C3%A9e
  65. Investigation of changes in properties of water under the action of a magnetic field - XiaoFeng Pang, Bo Deng

Bibliographie

  • Ma vérité sur la mémoire de l’eau (Publication posthume d’un essai de Jacques Benveniste), Jacques Benveniste, avec la collaboration de François Cote, Albin Michel, 2005. ISBN 2-226-15877-4.
  • Un cas de censure dans la Science : l’affaire de la mémoire de l’eau, Michel Schiff, éd. Albin Michel, 1994.ISBN 2-226-07511-9
  • Les Controverses de la recherche sur les hautes dilutions, pp.402-411 de Le Guide des Allergies, Bernard Poitevin et Bernard Chemouny, Ed Odile jacob, 2001.
  • Les Mystères de la mémoire de l’eau, Michel de Pracontal, Ed La découverte, 2 mars 1990.
  • Inhibition of human basophil degranulation by successive histamine dilutions: Results of a European multi-centre trial, P. Belon, J. Cumps, M. Ennis, P.F. Mannaioni, J. Sainte-Laudy, M. Roberfroid and F.A.C.Wiegant, Inflamm. res. 48, Supplement 1 (1999) S17–S18 1023-3830/99/010S17-02.
  • Savants maudits, Chercheurs exclus : Tome 2 Pierre Lance Guy Trédaniel (2005)
  • L’Âme des Molécules - Une histoire de la mémoire de l’eau, Francis Beauvais, Coll. Mille-Mondes[14], Ed. Lulu.com (2007), ISBN 978-1-4116-6875-1.
  • L’affaire de la mémoire de l’eau : pour une sociologie de la communication scientifique, Alain Kaufmann, in Beaud P., Flichy P., Pasquier D. et Quéré L., (Eds.), Sociologie de la communication, Paris: Réseaux-CNET, pp. 497-519 (1997).

Articles connexes

Liens externes


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