Musulmans tibétains

Musulmans tibétains
Entrée de l'ancienne mosquée à Lhassa - 1993.

Les musulmans tibétains, aussi appelés les Kachee (Kache), constituent une petite minorité au Tibet. En plus d’être musulmans, ils sont classés comme tibétains, au contraire des musulmans Hui, qui sont aussi appelés les Kyangsha ou Gya Kachee (musulmans chinois). Le terme tibétain de Kachee signifie littéralement « Cachemirien » et le Cachemire était appelé Kachee Yul (yul signifiant « pays » en tibétain).

Les musulmans tibétains sont dispersés dans l'ensemble du Tibet, et la plupart d'entre eux se trouvent à Lhassa et à Shigatsé. Si ceux qui n'habitent pas la Région autonome du Tibet ne sont pas exclus, les groupes ethniques comme les Balti et les Burig, qui sont aussi d'origine tibétaine et se considèrent comme ethniquement tibétains, sont également musulmans. Cependant, ces groupes se trouvent d'une manière prédominante au Ladakh, contrôlé par l'Inde et au Baltistan, contrôlé par le Pakistan.

Selon Andrew Martin Fischer, en dehors des « musulmans tibétains » – ainsi qu'on les appelle par euphémisme – venus s'établir à Lhassa et dans les autres villes du Tibet central avant 1950 et avec lesquels les rapports étaient harmonieux, on constate dans les zones tibétaines, l'exacerbation d'un sentiment anti-musulman[1].

Sommaire

Les Kachee

Histoire

La plupart des Kachee, les musulmans tibétains, descendent principalement de Cachemiriens et de Perses/Arabes/Turcs par un lignage patrilinéaire et sont aussi souvent des descendants d'autochtones tibétains par un lignage matrilinéaire, bien que l'inverse ne soit pas rare. Ainsi, nombre d'entre eux présentent un mélange de caractéristiques indo-iraniennes et indigènes tibétaines.

Du fait de l'influence tibétaine, ils ont adopté des noms tibétains tout en conservant des noms de famille persan ou ourdou. Cependant, ceci n'est pas aussi fréquent que dans le cas des Burig et des Balti. Au Baltistan ou Baltiyul comme le dénomment les autochtones, les jeunes musulmans ont commencé à se nommer dans la langue tibétaine locale comme Ali Tsering, Sengge Thsering, Wangchen, Namgyal, Shesrab, Mutik, Mayoor, Gyalmo, Odzer, Lobsang, Odchen, Rinchen, Anchan, et ainsi de suite. Si la majorité des Khachee utilise le tibétain dans le langage courant, l'ourdou ou l'arabe sont toutefois utilisés pour les services religieux.

Les musulmans tibétains qui ont fui en Inde ont obtenu la citoyenneté indienne du Gouvernement indien, lequel a considéré les musulmans tibétains comme des Cachemiriens et donc comme des citoyens indiens, contrairement aux autres réfugiés tibétains, qui ont un certificat de statut de réfugié.

L'apparition des premiers musulmans au Tibet se perd dans la nuit des temps, bien que des variantes de noms du Tibet se trouvent dans des livres d'histoire arabes[2]

Sous le règne du calife omeyyade Umar ben Abd al-Aziz, une délégation du Tibet et de Chine lui demanda d'envoyer des missionnaires islamiques dans leurs pays, et Salah bin Abdullah Hanafi fut envoyé au Tibet. Entre les VIIIe et XIe siècles, les dirigeants abbassides de Bagdad maintinrent des relations avec le Tibet[2].

Cependant, il y eut peu de proselytisme de la part des missionnaires au début, même si nombre d'entre eux décidèrent de s'établir au Tibet et d'épouser une Tibétaine. Entre 710-720, durant le règne de Tridé Tsuktsen, les Arabes, qui étaient alors présents en plus grand nombre en Chine, commencèrent à apparaître au Tibet et s'allièrent aux Tibétains ainsi qu'avec les Turcs contre les Chinois. Sous le règne de Sadnalegs (799-815), aussi appelé Tride Songtsän (Khri lde srong brtsan), il y eut une longue guerre avec les puissances arabes à l'Ouest. Des Tibétains auraient capturé nombre de troupes arabes et les auraient enrôlés sur la frontière de l'est en 801. Les Tibétains combattirent aussi loin à l'Ouest qu'à Samarkand et Kaboul. Les forces arabes commencèrent à prendre le dessus, et le gouverneur tibétain de Kaboul se soumit aux Arabes et devint musulman vers 812 ou 815[3].

Le XIIe siècle fut témoin d'une importante migration de commerçants musulmans en provenance du Cachemire et de l'Empire perse, la communauté la plus notable s'établit à Lhassa. Comme leurs prédécesseurs arabes, ces hommes épousèrent des Tibétaines, lesquelles adoptèrent la religion de leur mari. Le proselytisme de l'islam se produisit tout d'abord au Baltistan et dans la vallée de la Suru du XIVe au XVIe siècle, convertissant la grande majorité des communautés tibétaines Burig et Balti.

Surtout sous le règne de 5e dalaï-lama, les musulmans tibétains menèrent une vie relativement sans difficulté, et des privilèges particuliers leur furent octroyés, dans le sens qu'ils furent exemptés d'observer certaine règles religieuses bouddhistes. Au XVIIe siècle, une petite communauté de musulmans prospéra à Lhassa, exerçant principalement la profession de boucher[2]. Le 5e dalaï-lama démontra sa tolérance pour les autres religions dans ses contacts avec l'islam au Tibet comme le mentionne Marc Gaborieau évoquant le séjour à Lhassa de Maulana Bashir Ahmad, un Kashmiri musulman. Pour qu'ils puissent y aménager un cimetière, le dalaï-lama donna aux Musulmans un champ qui est resté leur propriété[4].

Cependant, avec l'afflux d'immigrants cachemiriens du Ladakh et les conversions forcées de bouddhistes à l'islam, des conflits locaux entre Bouddhistes et Musulmans étaient fréquents, surtout à Leh. Il y eut même des cas où des membres du monastère de Soma Gompa et de la mosquée de Jama Masjid en vinrent à se combattre, provoquant ainsi en des tensions entre les membres bouddhistes et les membres musulmans d'une même famille.

Après l'exode tibétain de 1959, un groupe de musulmans tibétains demanda la nationalité indienne en se fondant sur leurs racines historiques au Cachemire, et le gouvernement indien déclara tous les musulmans tibétains citoyens indiens la même année[5].

Les musulmans tibétains n'ont pu traverser la frontière tibéto-indienne que fin 1959. Entre 1961 et 1964, ils s'installèrent au Cachemire dans 3 grands bâtiments de Srinagar fournis par le gouvernement indien. Le Dalaï Lama leur envoya un représentant, encouragea la constitution d'une association, la Tibetan Muslim Refugee Welfare Association, et les aida financièrement[2].

Il y a eu jusqu'à 4 mosquées à Lhassa, 2 à Shigatsé et 1 à Tsetang[2].

Actuellement à Lhassa, les musulmans tibétains habitent le quartier appelé Khache Lingka, situé sur la route de Drepung, à 3 km du Potala, et regroupant deux mosquées, des habitations et un cimetière. C'est dans ce même quartier que les musulmans tibétains s’établirent au XVIIIe siècle. Selon les annales chinoises, 197 musulmans cachemiriens habitaient à Lhassa à cette époque[6].

Culture

Actuellement, la plupart des musulmans tibétains suivent la tradition sunnite[7]. Bien qu’ils soient d'une religion différente de celle de la majorité des Tibétains, les musulmans tibétains sont bien assimilés dans la communauté tibétaine. De leurs côté, les Balti et les Burig ont partiellement adopté les coutumes afghanes. Les peuples Balti et Burig suivent surtout les traditions chiite et/ou soufie.

Les musulmans tibétains ont apporté leur contribution à la culture tibétaine, notamment dans le domaine de la musique. Le Nangma, aussi appelé Naghma en ourdou (qui signifie la mélodie), désigne des chansons à tonalité aigüe qui furent très populaires auprès de tous les Tibétains. Les musulmans tibétains ont aussi adopté des coutumes tibétaines, notamment dans le domaine du mariage, bien qu'ils aient aussi strictement conservé leurs coutumes musulmanes.

Les musulmans tibétains ont un style architectural original, qui est des plus remarquables chez les Ladakhi. Les mosquées, par exemple, incorporent un mélange pittoresque des styles persan et tibétain. Cela se manifeste dans leurs murs admirablement décorés, murs à fruit conçus pour résister aux tremblements de terre, et même des écharpes de Khata sont suspendues à l'entrée des mosquées.

Une autre caractéristique intéressante de l'architecture musulmane tibétaine est que la mosquée entoure l'Imambara, petit bâtiment au dôme plaqué de feuilles de métal.

Privilèges spéciaux

Les musulmans tibétains avaient leur propre mosquée à Lhassa et à Shigatse, et des terrains leur avaient été donnés pour enterrer leurs proches disparus. Le jour anniversaire de Bouddha, ils étaient exemptés du régime végétarien qui est obligatoire pour les pratiquants du bouddhisme tibétain (cette obligation n'a pas été levée pour les pratiquants de la tradition chamane Bön).[réf. nécessaire] Un Ponj (de l'ourdou/hindi Pancch signifiant comité de village ou Panchayat) était élu pour s'occuper des affaires de la communauté musulmane tibétaine.

De plus, les musulmans étaient même exemptés de retirer leur chapeau devant les Lamas pendant la période de l'année où les Lamas portant un sceptre métallique régentaient la ville. Les musulmans se sont vu accorder le statut de Mina Dronbo, un statut qui invitait tous les Tibétains, quelle que soit leur religion, à commémorer l'accession aux pouvoirs spirituel et temporel de Lobsang Gyatso, le 5e Dalaï Lama.

Les musulmans Hui

Article principal : Hui (ethnie).
Mosquée de Gya Kache Lhakhang, aussi appelée mosquée principale de Lhassa

Selon Andrew Martin Fischer, en dehors des « musulmans tibétains » – ainsi qu'on les appelle par euphémisme – venus s'établir à Lhassa et dans les autres villes du Tibet central avant la main-mise chinoise en 1950 et avec lesquels les rapports étaient harmonieux, on constate dans les zones tibétaines, l'exacerbation d'un sentiment anti-musulman qui s'est traduit en 2003 par un boycott régional des commerces musulmans à la suite d'un accès de violence entre Tibétains et Musulmans dans l'Amdo (province du Qinghai) [1].

Histoire

Au XVIIe siècle, des musulmans Hui chinois qui étaient des marchands de Ningxia s'installèrent à Xining, en Amdo, où ils épousèrent des Tibétaines. Ils développèrent des échanges commerciaux entre la Chine et le Tibet central, une partie d’entre eux s'installant par la suite à Lhassa et y formant une communauté musulmane distincte ayant sa propre mosquée et son propre cimetière[6],[8].

Andrew Martin Fischer explique que des conflits militaires se sont produits entre les Tibétains et certains seigneurs de guerre musulmans chinois en Amdo dans les années 1930 et 1940. Au cours des réformes des deux dernières décennies, l'agression tibétaine se serait dirigée de plus en plus contre la minorité musulmane au Tibet, malgré le fait que les Han chinois représentent de loin la plus grande force d'exclusion dans l'économie locale[1].

La mosquée des musulmans Hui, dénommée Gyal Lhakhang, encore la principale mosquée, se trouve à proximité de l'angle sud-est du Barkhor. La « rue musulmane » y conduit, qui est jalonnée de restaurants halal. Edifié en 1716, le Gyal Lhakhang fut agrandi en 1793 après sa destruction par un incendie et devint la plus grande mosquée de Lhassa. À nouveau incendiée par des rebelles armés lors du soulèvement de 1959[9], elle fut reconstruite l'année suivante. Le site comprend une salle d'assemblée, une maison de bains, un minaret, une cour et des résidences[6].

Selon Tubten Khétsun, il y eut une rébellion des musulmans Hui à Lhassa en 1961-1963[10].

Selon Alexander Berzin, la plupart des villes de l’Amdo sont maintenant principalement habitées par des musulmans Hui chinois, les Tibétains ayant été marginalisés dans les prairies[8].

Les manifestations et émeutes du 14 mars 2008 à Lhassa

Article détaillé : Troubles au Tibet en mars 2008.

Selon Barbara Demick, journaliste au Los Angeles Times en poste à Pékin, des minorités ethniques de la Chine il en est peu qui s'entendent aussi mal entre elles que les Tibétains et les musulmans (principalement Hui). Ces dernières années, il y a eu des douzaines d'affrontements entre Tibétains et musulmans dans les provinces du Sichuan, du Gansu et du Qinghai mais aussi dans la région autonome du Tibet. On n'en parle guère dans les médias dépendant de l'État pour éviter de ternir l'image d'une société où cohabitent harmonieusement diverses ethnies. Citant Andrew Martin Fischer, auteur, en 2005, d'une étude sur la co-existence et les conflits entre Tibétains et musulmans, elle écrit que la communauté tibétaine exilée n'est guère encline non plus à en parler car cela pourrait faire du tort à l'image internationale des Tibétains. C'est ainsi que lors des émeutes du 14 mars 2008 à Lhassa, nombre des magasins et des restaurants attaqués et détruits par les bandes d'émeutiers étaient tenus par des musulmans. Un groupe d'émeutiers essaya même de prendre d'assaut la principale mosquée de la ville, parvenant à mettre le feu à l'entrée principale[11]. Pour Andrew Martin Fischer, « on évite dans la communauté tibétaine exilée de parler du sujet car il dévoile le côté sombre du nationalisme tibétain » [12].

Au moment des événements, un homme d’affaires chinois rapporta que la plupart des établissements chinois et musulmans Hui avaient été visés et que nombre de boucheries Hui avaient été incendiées, ainsi que des papeteries, des banques et le marché de gros de Tsomtsikhang (Chomsigka) où de nombreux magasins sont tenus par des des musulmans chinois et Hui[13]. Cependant, les biens des commerçants Han et Hui n'avaient pas été les seuls à être touchés : à ce même marché, 21 maisons et 4 magasins appartenant à des Tibétains de souche furent aussi incendiés et détruits[14].

Inégalités économiques selon diverses sources

Selon l’Institut français des relations internationales, l'exaspération envers le pouvoir et difficultés économiques se sont mutuellement amplifiées au Tibet où la plupart des commerces appartiennent à des Chinois Han ou Hui, donnant à une fraction de la population tibétaine le sentiment d’être l’otage d’une politique économique et démographique qu’elle ne maîtrise pas[15]. À cet égard, il est intéressant de noter l'existence de griefs économiques particuliers liés à l'essor du tourisme de masse à Lhassa : des « Tibétains se plaignent du fait que les marchands chinois y contrôlent désormais la plupart des magasins pour touristes dans le secteur de Barkhor » [16].

En 2009, l'Open Constitution Initiative (Gongmeng), un laboratoire d'idées d'avocats et d'universitaires chinois aujourd'hui fermé par les autorités, a mis en ligne sur l'Internet un rapport critiquant la politique du Gouvernement de la République populaire de Chine dans la Région autonome du Tibet, affirmant que la propagande est utilisée pour masquer les défauts de sa politique au Tibet, comme l'inégalité ethnique et la création d'« une aristocratie de fonctionnaires corrompus et grossiers »[17],[18]. Ce rapport a fait l'objet de commentaires sur des forums mais n'a pas été publié dans une revue officielle[interprétation personnelle]. Malcolm Moore affirme qu'il offre une vision plus équilibrée de la situation au Tibet que les publications précédentes en Chine[19].

Selon le Gongmeng, après les années 1990, les secteurs tibétains devinrent de plus en plus disparates. Le soutien de l'état se focalisa sur les villes et la construction d'infrastructures à grande échelle. L'investissement dans l'agriculture, l'industrie principale des Tibétains, était insuffisant. En interviewant des agriculteurs et des nomades dans le comté de Xiahe de la Préfecture autonome tibétaine de Gannan, Gongmeng constata qu’ils n’avaient pas obtenu de fonds pour augmenter leur production. Sans capital, ils ne purent ouvrir de magasins. Le long des rues les plus prospères, la plupart des magasins sont tenus par des Hui depuis plus de 10 ans et leurs familles sont à présent relativement prospères. A la suite du développement à grande échelle des infrastructures urbaines, du tourisme et du secteur tertiaire à Lhassa, l'économie a prospéré, et l'État a mis en place une stratégie de développement de l’économie et de l'emploi dans les secteurs tibétains. Un grand nombre de Han et de Hui ont créé de petites entreprises dans la restauration et l’industrie touristique. Ceux qui profitèrent le plus de de cette économie prospère furent les migrants, les non-Tibétains ; et comme les Tibétains n’ont ni le capital ni les compétences, ils deviennent de plus en plus marginalisés. À Lhassa, les magasins d'artisanat autour du Barkhor sont tenus principalement par des Hui du Gannan et du Qinghai[20].

Culture

Selon Alexander Berzin, de nombreux marchands Hui installés au Tibet central ne s’intègrent pas à la population tibétaine et conservent leur langue et leurs coutumes[8].

En 2006, le reporter Philippe Rochot, dans l'épisode 5 de son Itinéraire en terre d'islam de Chine, note qu'à Lingxia, au Gansu, marquant la limite entre populations musulmanes et populations tibétaines, « la tension entre les deux communautés n'est pas perceptible alors qu'au Tibet, on sent les populations hostiles à ces musulmans du Gansu qui viennent travailler à Lhassa et bâtissent des mosquées là où dominent les temples du bouddhisme tibétain »[21].

Pour Andrew Martin Fischer, malgré l'idée très répandue que les Tibétains sont pacifiques, la réaction raciste et violente contre la minorité népalaise au Bhoutan à la fin des années 1980 et dans les années 1990 est un rappel poignant du potentiel de conflicts ethniques violents qui est présent dans ces cultures bouddhistes tibétaines himalayennes idéalisées, en particulier avec d'autres minorités ethniques vulnérables et stigmatisées[22].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Muslims Tibetan Muslims » (voir la liste des auteurs)

  1. a, b et c Andrew Martin Fischer, Close Encounters of an Inner Asian Kind: Tibetan-Muslim co-existence and conflict in Tibet past and present, Working paper No 68, Crisis States Research Centre, London School of Economics, 2005 : « most references to Muslims in publications from the exile community or from supportive western scholars tend exclusively to focus on the small Muslim communities that settled in Lhasa and other towns of Central Tibet prior to the Chinese take-over in 1950. These are euphemistically referred to as ‘Tibetan Muslims’ and their relations with local Tibetans were indeed harmonious. (...) However, these views completely ignore the military confrontations that took place between Tibetans and certain Chinese Muslim warlords in Amdo as recently as the 1930s and 1940s. They also sidestep the fact that during the reforms of the last two decades, Tibetan aggression has come to be increasingly directed against the Muslim minority in Tibet, despite the fact that Han Chinese present by far the strongest exclusionary force in the local economy. (...) The second section deals with the current rise of anti-Muslim sentiment throughout the Tibetan areas, culminating in a regional boycott of Muslim businesses in 2003 following the outbreak of Tibetan-Muslim violence in Amdo. »
  2. a, b, c, d et e (en) Masood Butt, Muslims of Tibet, dans Tibetan Bulletin, 1994.
  3. (en) Christopher I. Beckwith The Tibetan Empire in Central Asia. A History of the Struggle for Great Power among Tibetans, Turks, Arabs, and Chinese during the Early Middle Ages, 1987, Princeton: Princeton University Press, (ISBN 0-691-02469-3), p. 14, 48, 50.
  4. Roland Barraux, Histoire des Dalaï-lamas, Albin Michel, 1993, (ISBN 2-226-13317-8), p. 129
  5. (en) Tibetan Muslims sur le site www.tibet.com.
  6. a, b et c Victor Chan, TIBET. Le guide du pèlerin, coll. Les guides du voyageur, Editions Olizane, 1998, 1211 pages - (ISBN 2-88086-217-5), (ISBN 978-2-88086-217-6).
  7. (en) The “Story” of Islam in Tibet.
  8. a, b et c (en) Historical Sketch of the Muslims of Tibet.
  9. Selon un texte sur la religion en région autonome du Tibet paru dans Beijing Information le 23 mars 2009, « Cette mosquée a été incendiée en 1959 par des rebelles armés ».
  10. (fr) Françoise Robin, compte rendu de Tubten Khétsun, Memories of Life in Lhasa Under Chinese Rule (traduit du tibétain et présenté par Matthew Akester), New York, Columbia University Press, 2008, 344 p., dans Perspectives chinoises, 2008/2.
  11. (en) Barbara Demick, Tibetan-Muslim tensions roil China, Los Angeles Times, 23 juin 2008 : « Among China's dozens of minorities, few get along as badly as Tibetans and Muslims. Animosities have played a major -- and largely unreported -- role in the clashes that have taken place since mid-March. During the March 14 riots in the Tibetan region's capital, Lhasa, many of the shops and restaurants attacked were Muslim-owned. A mob tried to storm the city's main mosque and succeeded in setting fire to the front gate. Shops and restaurants in the Muslim quarter were destroyed. Over the last five years, there have been dozens of clashes between Tibetans and Muslims in Sichuan, Gansu and Qinghai provinces, as well as in the Tibet Autonomous Region. Most of the incidents go unreported. The state-controlled news media are not eager to publicize anything that belies Communist Party claims that minorities live together in a "harmonious society." Andrew M. Fischer, a London-based Tibet scholar who is one of the few who has written on the subject, said the Tibetan exile community also was reluctant to publicize incidents that might harm the international image of Tibetans. »
  12. (en) Andrew Martin Fischer, Close Encounters of an Inner Asian Kind: Tibetan-Muslim co-existence and conflict in Tibet past and present, Crisis States Research Center, London School of Economics, working paper No 68, 2005 : « In the Tibetan exile community the subject is similarly avoided as it reveals a dark underside of Tibetan nationalism. »
  13. Crise au Tibet : les musulmans chinois victimes des manifestations anti Pékin, site Alkanz, 23 mars 2008 ; voir aussi la source : Accounts from Lhasa and beyond, BBC : « "Most of the Chinese and Hui Muslim places were targeted, many Hui Muslim beef shops were burnt, also stationery shops, banks, a wholesale market at Tsomtsikhang (one of the most important Tibetan markets, where many shops are owned by Chinese and Hui Muslims)." »
  14. (en) Lu Hui, Stores under attack proved in legal operation, China View, 15 april 2008 : « Even ethnic Tibetans couldn't avoid the violence. In the 300 year old Chomsigkang market, mobs burned down 21 homes and 4 stores owned by ethnic Tibetan people. »
  15. Valérie Niquet, groupe de travail Chine, stratégie de défense, www.ifri.org
  16. (en) Violence in Tibet as Monks Clash With the Police, The New York Times, 15 mars 2008. Consulté le 4 juin 2008
  17. (en) Chinese tell of Tibet failures, The Age, 22 mai 2009.
  18. (en) Editorial: The KMT and Chinese democracy, Taipei Times, 23 mai 2009.
  19. (en) Malcolm Moore, Chinese report on Tibet reveals the roots of unrest, The Daily Telegraph, 22 mai 2009 : « Their conclusions provide a more balanced look of Tibet's social problems, highlighting problems in the local government and the education system, than any account previously published in China [...] Yang Ziyun, the editor of the report, said the report had won support on internet forums, but has not yet been published formally ».
  20. (en) International Campaign for Tibet, Bold report by Beijing scholars reveals breakdown of China’s Tibet policy, 1 juin 2009.
  21. Philippe Rochot, Itinéraires en terres bd'islam de Chine, épisode 5 : La Mecque de la Chine.« C'est la limite entre populations musulmanes et populations tibétaines, avant qu'on aborde les hauts-plateaux du Qinghai et les contreforts du Sichuan. On croise d'ailleurs quelques tibétains dans les rues et les lamas passent en toute simplicité devant les mosquées où l'on appelle à la prière. »
  22. Andrew Martin Fischer, Close Encounters of an Inner Asian Kind: Tibetan-Muslim co-existence and conflict in Tibet past and present, op. cit., p. 2 : « In addition, despite popular perceptions of Tibetans as pacifists, the racist and violent backlash against the Nepali Bhutanese minority in Bhutan in the late 1980s and 1990s serves as a poignant reminder of the potential for violent ethnic conflict that lies within even these idealised Himalayan Tibetan Buddhist cultures, particularly towards other vulnerable and stigmatised ethnic minorities. »

Bibliographie

  • (en) Christopher I. Beckwith The Tibetan Empire in Central Asia. A History of the Struggle for Great Power among Tibetans, Turks, Arabs, and Chinese during the Early Middle Ages, 1987, Princeton: Princeton University Press, (ISBN 0-691-02469-3)
  • (en) Andrew Martin Fischer, Close Encounters of an Inner Asian Kind: Tibetan-Muslim co-existence and conflict in Tibet past and present, Working paper No 68, Crisis States Research Centre, London School of Economics, 2005.
  • (en) Ataullah Siddiqui, Muslims of Tibet, in The Tibet Journal, Vol. XVI, No. 4, Winter, 1991, p. 71-85.
  • (en) Abdul Ghani Sheikh, Tibetan Muslims, in The Tibet Journal, Vol. XVI, No. 4, Winter, 1991, p. 86-89.

Liens externes

Voir aussi


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