Musee Galle-Juillet

Musee Galle-Juillet

Musée Gallé-Juillet

Le musée Gallé-Juillet, fondé à Creil (Oise) existe depuis la donation faite en 1929 par Mme Berthe Gallé. Cette notable creilloise, veuve d'Auguste Gallé (décédé en 1928) et de son fils Maurice (mort le 25 septembre 1916 comme soldat durant la bataille de la Somme), décida de céder sa demeure à la ville de Creil avec tout ce qu'elle contenait comme biens. Le but était de faire perdurer le nom des Gallé et des Juillet. D'où une donation qui stipule que la maison doit être conservée en l'état, comme si les habitants y vivaient encore.

La maison fut construite sur les ruines du château de Creil : les caves et le rez-de-chaussée comportent des voûtes médiévales superbes. Les deux étages successifs et le grenier sont d'époque 1790 environ. Une double atmosphère règne au fil des salles : une cuisine magnifique aux ustensiles en cuivre fixés aux murs, aux modes de cuisson et d'alimentation en eau variés du passé.

Le mobilier est d'époques différentes selon les acquisitions des propriétaires : du mobilier Empire par exemple, ayant appartenu à M. et Mme Bagnall. Lui fut directeur artistique à la manufacture de faïence de Creil.

Le musée

Ce musée municipal fut d'abord une demeure bourgeoise, qui fut elle-même construite sur un château médiéval. Ce fut un castel local : Louis, comte de Blois, de Chartres et de Clermont, octroya une charte le 23 janvier 1197 à cette ville. Il devint château royal sous Charles V le Sage à partir de 1375. Ce château était intéressant dans le contexte de la Guerre de Cent Ans pour protéger la capitale. De plus, le site naturel est important : le castel est construit sur une île entourée par l'Oise. Avec la fin du Moyen Âge et le développement de l'art de la Renaissance, ce château intéressa moins les rois de France.

Laissé à l'abandon par le dernier propriétaire, Louis, duc de Bourbon, seigneur de Chantilly, la construction tomba en ruine. Ces vestiges furent vendus en 1788 et l'architecte utilisa lesdites ruines pour construire une vaste demeure. Sur quatre niveaux (rez-de-chaussée, premier, second étage et grenier), 19 pièces sont aménagées. Au rez-de-chaussée, quatre pièces utilisent les croisées d'ogives restant de l'époque médiévale.

Ce furent des notables qui logèrent en ce lieu : un directeur artistique de la manufacture de faïence de Creil, l'Anglais Jacques Bagnall, le maire et médecin Jules Juillet, des bourgeois rentiers, Ernest Gallé, artiste peintre et collectionneur en tous genres (coquillages, fossiles par milliers, papillons, herbiers, livres d'histoire naturelle...). Cet homme était le cousin d'Emile Gallé, l' artiste, fondateur avec bien d'autres du mouvement de l'Art Nouveau à Nancy. D'ailleurs pour le mariage du jeune Auguste, fils d'Ernest, avec la demoiselle Berthe Franchemont, il réalisa une petite table avec des incrustations de bois avec des libellules et des fleurs exotiques. La dédicace est : "Emile de Nancy, 8 mai 1894" (date du mariage). Les quatre pieds comportent des fleurs en forme de poire. On trouve aussi une assiette à amande avec une dédicace concernant une certaine Philippine au sujet d'un jeu pour le premier qui trouve en ouvrant ses amandes: deux fruits têtes- bêche. deux petits écussons en faïence blanche (avec les grilles de la place Stanislas de Nancy) sont aussi conservés dans ce musée.

Il y eut par la suite, son fils Auguste et, enfin, son petit-fils Maurice Gallé. C'est ce dernier qui devait prendre la succession. Il bénéficia d'une éducation privilégiée: école primaire tenue par des religieuses, un précepteur à domicile avant d'entrer au lycée Saint-Joseph à Senlis. Il y décroche son baccalauréat en 1912. Puis , il fait deux années de droit à l'Institut catholique à Paris. C'est l'été 1914... La Première Guerre mondiale éclate : il devient soldat. Après une formation rapide, il est envoyé au front dans les 150e et 106e R.I. Il trouve la mort le 25 septembre 1916 à Bouchavesnes dans la Somme : porté d'abord disparu, il fut enterré par les Britanniques qui identifièrent son corps en mars 1917. Décédé sans enfants, ses parents décidèrent de faire don de leur propriété à la ville de Creil en 1928-1929 pour en faire un musée qui porte les noms des principaux occupants.

La particularité de ce musée est que l'atmosphère bourgeoise du XIXe siècle est parfaitement restituée du fait de la présence de tout le mobilier, de la vaisselle, des jouets, des livres, des tableaux... de toutes les générations de propriétaires. On traverse les siècles, on respire les activités des domestiques, des dames, des enfants et des messieurs.

Le musée renferme une belle collection de faïence de Creil, montrées dans deux salles du 2e étage.

Les visites sont guidées (environ 1 heure, gratuit le premier dimanche du mois). Un livre, des brochures et des cartes postales sont en vente pour aborder différents thèmes de la vie passée de ce musée. Une association existe pour aider à l'organisation d'expositions, de conférences dans le musée.

La faïencerie

C'était une manufacture de faïence. Elle fut fondée une première fois le 7 prairial An V (le 26 mai 1797) par un cristallier parisien, Robert Bray O'Reilly. Elle ne dura qu'un peu plus d'une année. Ce n'est qu'avec Stone en 1801 que l'histoire de cet établissement est durablement lancée jusqu'en 1895.

Les directeurs et propriétaires qui marquèrent leur empreinte dans cette manufacture :

  • Jacques Bagnall (né en Angleterre en 1762, élève de Josiah Wedgwood) qui, après un passage à la porcelainerie de Chantilly, vint travailler à Creil à partir de 1802. Là, devenu directeur artistique, il va créer des pièces superbes, en copiant allègrement sur le style Wedgwood : les pièces de services, dites en grès noirs, exposés au musée de Creil, en sont une première preuve, sans oublier certaines soupières et le cratère sur fond jaune au lieu du bleu typique du maître anglais. Ses deux filles, Élizabeth et Marie épousèrent deux faïenciers : George Wood et la seconde André Damman, fondateurs de faïenceries à Forges-les-Eaux.
  • Charles Gaspard Alexandre Saint-Cricq-Casaux, propriétaire et actionnaire principal (à partir de 1811) de la manufacture. C'est lui qui réussit à fusionner avec la manufacture de Montereau en 1819.
  • Louis Martin Lebeuf (1792-1854) et Jean Baptiste Gratien Milliet (1797-1875), les Anglais Georges Vernon père et fils, directeur et sous-directeur jusqu'en 1849 : ils introduisirent la porcelaine tendre anglaise à Creil.
  • Henry Félix Anatole Barluet (né en 1820) succéda aux Vernon. Il fut maire de Creil jusqu'à sa mort.

La manufacture fut le premier employeur de la ville de Creil pendant des décennies. En 1866, le recensement de population cite 503 personnes domicilées à Creil et qui y travaillent, sur une population totale de 4 539 Creillois. Dans le détail, il y a 349 ouvriers, 129 ouvrières, 12 ingénieurs, employés et directeur, sans oublier 3 domestiques. Le premier employeur du bassin creillois était les Forges de Montataire comptant 1 700 employés.

Biographie

  • Léon Boursier, Histoire de la ville et châtellenie de Creil, 1883.
  • Stéphane Audouin-Rouzeau et Nathalie Garreau-Demilly, Maurice Gallé, vie d'un soldat, deuil d'une famille (1914-1929), MEMO, 1998.
  • Maddy Aries, La manufacture de Creil (1797-1895), Editions Guénégaud, 1974.
  • Nathalie Demilly, Étude sur les personnes travaillant à la manufacture de faïence de Creil (1866-1896), publication des Amis du musée Gallé-Juillet et de la faïence de Creil, 2005.
  • René Gandilhon, Les Vernon, graveurs et faïenciers en Angleterre, en Russie et en France, Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts de la Marne, 1965, 1975.
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