Moufdi Zakaria

Moufdi Zakaria
Moufdi Zakaria
Moufdi zakaria.jpg
Nom de naissance Cheikh Zakaria
Activités poète
Naissance 12 avril 1913
Béni Izguen
Drapeau d'Algérie Algérie
Décès 17 août 1977
Tunis
Drapeau de Tunisie Tunisie
Langue d'écriture arabe
Œuvres principales
IIlyadat Al Djazaïr (L'Iliade algérienne), 1973,
Al‑llahab Al Moqadass (La flamme sacrée), 1961

Zekri Cheikh connue sous le nom de Moufdi Zakaria, est né en 1908, une autre source indique qu'il est né le 12 avril 1913, à Béni Izguen (Ghardaïa), descendants des Béni Rostom, fondateurs de Tihert. Mort le 17 août 1977 à Tunis), est un poète algérien, auteur de l'hymne algérien Kassaman, composé en prison en 1955.

Sommaire

Biographie

Surnommé le Poète de la révolution, son véritable nom fut Cheikh Zakaria Ben Slimane Ben Yahia Ben Cheikh Slimane Ben Hadj Aissa. Le surnom Moufdi, devenu son pseudonyme littéraire, lui a été décerné par Slimane Boudjenah. Il est né le vendredi 12 Djoumada El Oula de l’an 1326 de l’hégire, correspondant au 12 avril 1913, à Beni Izguen (Ghardaïa) dans la région du Mzab. Il quitte très tôt sont village natale, pour rejoindre son père, alors, commercent à Annaba où il reçoit son enseignement en école Coranique, et où il s'initia à la grammaire et au fiqh.

De Annaba Il rejoint Tunis, chez son oncle. Là il poursuit ses études, successivement, à l’École Es-Salem, l’École El Khaldounia et l’Université de la Zeïtouna. En fréquentant le milieu estudientin algérien à Tunis, il se lie d'amitié avec le poète tunisien Abou el Kacem Chebbi et le poète algérien Ramadane Hammoud, avec lequel il fonde l'association littéraire El-Wifaq (l'entente) qui publiait une revue entre 1925 et 1930.

De retour en Algérie, il crée une association similaire, publie la revue El‑Hayet dont seuls trois numéros sortiront en 1933. Membre actif de l'Association des Etudiants musulmans de l'Afrique du Nord à partir de 1925. Il critique la tendance assimilationniste du mouvement Jeune Algérien, proteste contre les fêtes du Centenaire en 1930. Bien qu'éprouvant des sympathies pour le mouvement réformiste des Oulémas, c'est à I'Etoile Nord‑Africaine qu'il adhère lorsque le mouvement s'implante en Algérie vers 1933. Il milite ensuite au Parti du Peuple Algérien après la dissolution de l'Etoile, compose Fidaou el Djazair, l'hymne du PPA et participe aux meetings. Arrêté le 22 août 1937 en même temps que Messali Hadj et Hocine Lahoual, il est libéré en 1939. Il poursuit son action, lance avec des militants du journal Achaâb, collabore avec des journaux tunisiens en signant El‑Fata El Watani ou Abou Firas.

De nouveau arrêté en février 1940, il est condamné à six mois de prison. En 1943‑1944, il est à la tête, avec d'autres, d'un restaurant à Alger; il collabore alors à des journaux clandestins: Al‑Watan et L'Action Algérienne. Après le 8 mai 1945, arrêter, il reste trois ans en prison. Libéré il adhère au MTLD. Candidat aux élections à l'Assemblée algérienne, il est victime des fraudes électorales.

En 1955, il rejoint le FLN. Arrêté en avril 1956, il est incarcéré à la prison Barberousse à Alger où il écrit l'hymne national Qassaman qui sera mis en musique, la première fois par Mohamed Triki en 1956, ensuite par le compositeur égyptien Mohamed Fawzi et enregistré dans les studios de la Radio Télévision Tunisienne en juillet 1957. Libéré trois ans plus tard, il s'enfuit au Maroc, puis en Tunisie où il collabore au Moudjahid jusqu'en 1962. Après l'indépendance, il se consacre à la création littéraire. Exerçant la profession de représentant de commerce en parfumerie (représentant notamment d'une firme belge) il n'aurait pas eu de domicile fixe.

Poète du mouvement national et chantre de la Révolution algérienne, son souffle est puissant. Sa poésie est solide et a pour but d'aiguiser la conscience nationale. Le poète mourut en 1977 à Tunis d'une crise cardiaque, il sera enterré à Beni Isguen.

Œuvres

Moufdi Zakaria est l’auteur des chants patriotiques suivants : l’hymne national algérien « Kassaman », Fidaou El Djazair, Chant de l’emblème national algérien, Chant des Chouhada, Chant de l’Armée de libération nationale, Chant de l’Union Générale des Travailleurs Algériens, Chant de l’Union des Étudiants algériens, Chant de la femme algérienne, Chant Barberousse.

Il compte à son actif, également, le Chant du Congrès du Destin (Tunisie), le Chant de l’Union des Femmes tunisiennes, le Chant de la bataille historique de Bizerte, le Chant célébrant l’évacuation du Maroc, le Chant de l’Armée marocaine…, etc.

Ses recueils publiés sont : le Feu sacré (1961), À l’ombre des oliviers' (1966), Sous l’inspiration de l’Atlas (1976), l’Iliade de l’Algérie en 1001 vers (1972).

De nombreux poèmes publiés dans des journaux algériens, tunisiens et marocains n’ont pas été rassemblés en recueil. Moufdi Zakaria, qui aspirait à le faire, a pourtant évoqué, dans ses déclarations, l’existence de recueils intitulés : Chants de la marche sacrée (Chants du peuple algérien révolté en arabe dialectal), Élan (livre sur la bataille politique en Algérie de 1935 à 1954), le Cœur torturé (poèmes d’amour et de jeunesse), et d’un recueil réunissant les poèmes écrits dans sa prime jeunesse.

Sa prose, foisonnante, est disséminée dans les organes de presse maghrébins. Moufdi Zakaria a révélé l’existence d’ouvrages non publiés jusqu’à ce jour, notamment : Lumières sur la vallée du M’Zab, le Livre blanc , Histoire de la presse arabe en Algérie, 'la Grande Révolution (pièces de théâtre), la Littérature arabe en Algérie à travers l’histoire (en collaboration avec Hadi Labidi).

Il est détenteur de la Médaille de la capacité intellectuelle du premier degré, décernée par le Roi Mohammed V le 21 avril 1961, de la Médaille de l’Indépendance et de la médaille du Mérite culturel, décernées par le Président de la République tunisienne Habib Bourguiba, et, à titre posthume, de la Médaille du Résistant décernée par le Président Chadli Bendjedid le 25 octobre 1984, d’une attestation de reconnaissance pour l’ensemble de son œuvre littéraire et son militantisme au service de la culture nationale délivrée par le Président Chadli Bendjedid le 8 juillet 1987, ainsi que la médaille « El-Athir » de l’ordre du mérite national, décernée par le Président Abdelaziz Bouteflika le 4 juillet 1999.

Voici l'extrait d'un de ses nombreux poèmes, appelé Épris de l'Algérie [1], extrait de l'Iliade algérienne (إلياذة الجزائر). La passion qui se dégage de ce poème montre à quel point Moufdi Zakaria aimait, comme tous ses compatriotes algériens, son pays l'Algérie.

عشق الجزائر (ar) Épris de l'Algérie


جزائر يا لحكاية حبي
و يا من حملت السلام لقلبي
و يا من سكبتي الجمال بروحي
و يا من أشعت الضياء بدربي

فلولا جمالك ما صح ديني
و ما أن عرفت الطريق لربي
و لولا العقيدة تغمر قلبي
لما كنت أومن إلا بشعبي

إذا ما ذكرتك شع كياني
و إما سمعت نداك ألبي
و مهما بعدت و مهما قربت
غرامك فوق ظنوني و لبي

ففي كل درب لنا لحمة
مقدسة من وشاج و صلب
و في كل حي لنا صبوة
مرنحة من غوايات صب

و في كل شبر لنا قصة
مجنحة من سلام و حرب
تنبات فيها بإلياذتي
فآمن بي و بها , المتنبي

شغلن الورى و ملأنا الدنا
بشعر نرتله كالصلاة
تسابيحه من حنايا الجزائر

Algérie, Ô toi Idylle de mon âme
Toi qui as apporté le salut à mon cœur
Toi qui as inondé mon être d’harmonie
Et remplis ma route de lumière

Sans le secours de ta beauté je n’eusse point connu la foi
Ni le chemin qui mène à Dieu
Sans la foi dont mon cœur déborde
Je n’eusse cru en rien d’autre qu’en mon peuple!

Mon être s’illumine lorsque je t’évoque
Et des que j’entends ta voix je réponds à ton appel
Proche ou éloigné,
Ton amour vit en moi plus fort que je puis le concevoir!

En chaque endroit, les liens sacrés du sang
ne me rattachent-ils pas à ton être ?
En chaque point, un bonheur capricieux
ne nous rappela-t-il pas folles amours ?

Chaque coin pour nous n’est-il pas un souvenir
qui plane sur nos instants de bonheur ou sur les jours de guerres ?
C’est là que m’arrogeant le titre de prophète j’ai écrit mon Iliade,
et que «  Mutannabi » lui-même a cru en moi et cru en mon poème !

Nous avons occupé la scène de l’Histoire,
En déclamant des vers ainsi qu’une prière
Dont les invocations jaillissent de ton âme, Algérie !

Citation

Passage du discours de Moufdi Zakaria, au 4e Congrès de l'Association des Étudiants Nord-Africains à Tlemcen en 1931,

« J'ai foi en Allah comme divinité, dans l'Islam comme religion, dans le Coran comme Imam, dans la Kaâba comme mausolée, dans notre Seigneur Mohammed - bénédiction et salut d'Allah sur lui- comme Prophète et dans l'Afrique du Nord comme patrie une et indivisible. »

« Je jure sur l'Unicité de Dieu que j'ai foi dans l'unicité de l'Afrique du Nord pour laquelle j'agirai tant qu'il y aura en moi un cœur qui bat, un sang qui coule et un souffle chevillé au corps. L'Islam est notre religion, l'Afrique du Nord notre patrie et l'arabe notre langue. »

« Je ne suis ni musulman, ni croyant, ni Arabe si je ne sacrifie pas mon être, mes biens et mon sang pour libérer ma chère patrie (l'Afrique du Nord) des chaînes de l'esclavage et la sortir des ténèbres de l'ignorance et de la misère vers la lumière du savoir, de la prospérité et d'une vie heureuse. »

« Tout musulman en Afrique du Nord, croyant en l'unicité de celle-ci, croyant en Dieu et en son Prophète est mon frère et partage mon âme. Je ne fais aucune distinction entre un Tunisien, un Algérien, un Marocain; ni entre un Malékite, un Hanéfite, un Chaféite, un Ibadite et un Hanbalite: ni entre un Arabe et un Kabyle, un citadin et un villageois, un sédentaire et un nomade. Tous sont mes frères, je les respecte et les défend tant qu'ils œuvrent pour la cause de Dieu et de la patrie. Si je contreviens à ce principe, je me considérerai comme le plus grand traître à sa religion et à sa patrie. »

« Ma patrie est l'Afrique du Nord, patrie glorieuse qui a une identité sacrée, une histoire somptueuse, une langue généreuse, une noble nationalité, arabe. Je considère comme exclus de l'unité de ma patrie et exclu de la communauté des musulmans quiconque serait tenté de renier cette nationalité et de rejeter cette identité. Il n'aura qu'à rejoindre la nationalité des autres, en apatride qu'on recueille. Il encourra la colère de Dieu et celle du peuple. »

« Notre patrie est l 'Afrique du Nord, patrie indissociable de l 'Orient arabe dont nous partageons les joies et les peines, les ardeurs et la quiétude. Nous unissent à lui, pour l'éternité, les liens de la langue, de l'arabisme et de l'Islam[2]. »

Bibliographie

  • Le Feu sacré, recueil de poèmes sur la Révolution Algérienne
  • À l’ombre des oliviers, recueil de poèmes à la gloire de la Tunisie
  • Sous l’inspiration de l’Atlas, recueil de poèmes à la gloire du Maroc
  • L'Iliade de l'Algérie, poèmes chantant la beauté et la magnificence de l’Algérie
  • La Parole à nos gloires

Notes et références

Annexes

Liens externes



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