Mont Dauphin

Mont Dauphin

Mont-Dauphin

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Mont-Dauphin
Armoiries
Détail
logo
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Briançon
Canton Guillestre
Code Insee abr. 05082
Code postal 05600
Maire
Mandat en cours
Gilbert Fioletta
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Guillestrois
Démographie
Population 130 hab. (2006)
Densité 224 hab./km²
Géographie
Coordonnées 44° 40′ 12″ Nord
       6° 37′ 28″ Est
/ 44.67, 6.62444444444
Altitudes mini. 898 m — maxi. 1 035 m
Superficie 0,58 km²

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Mont-Dauphin est une commune française, située dans le département des Hautes-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Membre du Réseau des sites majeurs de Vauban, Mont-Dauphin est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[1].

Sommaire

Géographie

Mont-Dauphin est située sur un plateau rocheux qui surplombe le confluent des vallées de la Durance, du Guil et du torrent de la Chagne, qui drainent les vallées menant aux col Agnel, du Montgenèvre et de Vars.

Mont-Dauphin a la particularité de n'avoir qu'une seule commune adjacente, en effet la commune d'Eygliers en fait le tour et l'englobe. La commune de Mont-Dauphin forme donc une enclave dans le commune d'Eygliers.

Toponymie

Le nom de Mont-Dauphin fait référence au Dauphin, le fils aîné du roi de France, la place forte étant située dans le Dauphiné.

La ville est construite à l’extrémité du plateau de Millaures, ce qui signifie le plateau des Milles Vents en occitan. Sur certaines cartes anciennes, le lieu est nommé Bouchet Saint-Antoine.

Géologie

Mont-Dauphin est bâti sur un plateau de poudingue dure et compacte. Une source thermale se trouve à son pied (Plan de Phazy) ainsi qu’une source pétrifiante[2].

Économie

Histoire

Fondée en 1693 par Vauban, Mont-Dauphin est avant tout une place forte destinée à verrouiller les accès des vallées de la haute Durance et du Guil.

Un premier projet avait été conçu par Vauban en 1679[réf. nécessaire], mais non réalisé. C’est un raid du duc de Savoie contre le Dauphiné qui décide de la construction de cette place.

Le raid de 1692

Article détaillé : Invasion du Dauphiné en 1692.

En 1692, durant la guerre de la ligue d'Augsbourg et malgré une alliance matrimoniale avec la France, Victor-Amédée II, duc de Savoie, s’est joint aux Alliés (Angleterre, Autriche, Provinces-Unies) en juin 1690. De juillet à septembre 1692, à la tête d’une armée de quarante-cinq mille hommes, il envahit le Queyras et la vallée de la Durance, pour créer une diversion et diviser les forces françaises, dévastant tout sur son passage : ponts, villages, récoltes sur pied. Gap, Embrun, Guillestre sont prises et pillées. Seules l’arrivée de l’automne et la petite vérole font faire demi-tour à l’armée piémontaise. Il est ainsi démontré que les montagnes des Alpes ne sont pas suffisantes pour arrêter une armée.

La tournée d’inspection de Vauban et la fondation de Mont-Dauphin

En septembre, sur ordre du roi, Vauban abandonne la réfection de la fortification de Namur dont il vient de s’emparer, pour inspecter la frontière des Alpes. Après avoir fait une reconnaissance, la « borne » qu’il choisit, en novembre 1692, est une position conseillée par Catinat, surplombant par des escarpements de 100 m de haut le confluent du Guil et de la Durance. L’ingénieur propose d’y construire une place forte nouvelle, destinée à verrouiller la vallée du Guil, et accueillant une population civile. « Je ne sais point de poste en Dauphiné, explique-t-il, pas mesme en France, qui lui puisse être comparé pour l’utilité […]. C’est l’endroit de montagnes où il y a le plus de soleil et de terre cultivée, il y a même des vignes dans son territoire, des bois, de la pierre de taille, du tuf excellent pour les voûtes, de la pierre ardoisine, de bon plâtre, de fort bonne chaux et tout cela dans la distance d’une lieue et demie, pas plus […]. Et quand Dieu l’aurait fait exprès, il ne pouvait estre mieux ».

Comme à son habitude, Vauban a tout prévu, tout calculé et, notamment, le coût de l’entreprise, dans un « Abrégé estimatif de toute la dépense de Mont-Dauphin » : il évalue les travaux à 770 000 livres, une somme raisonnable dans une année de crise car le royaume, entre 1692 et 1694, épuisé par les dépenses de la guerre, doit aussi faire face à la plus grave crise de subsistances du XVIIe siècle. Le projet est approuvé rapidement, le 4 mars 1693, notamment en raison de la qualité du roc de Mont-Dauphin, du poudingue, et de l’abondance du marbre rose à Eygliers[3].

La vie dans la place

La vie à Mont-Dauphin a toujours été décrite comme morne, ennuyeuse, voire déprimante : longueur des hivers, isolement (une seule sortie vers Eygliers), le vent permanent. Pour que les soldats vivent un peu mieux les longues attentes de l’ennemi, Vauban a conçu un projet de ville royale complète, la population civile soutenant le moral de la garnison. Les maisons sont construites sur un plan préétabli, avec des caves voûtées servant d’abri, un rez-de-chaussée réservé aux échoppes, un étage pour l’habitation et, enfin, un grenier. Des rues droites et larges suivent une gargouille centrale en marbre rose ; des fontaines et des lavoirs sont des équipements urbains qui facilitent la sociabilité de la vie quotidienne. Pour attirer la population, les terrains sont gratuits pour qui veut construire, et les habitants bénéficient de franchises d’impôts[4].

Pour favoriser le développement de la ville, il est demandé le transfert d’administrations de Guillestre, qui n’eut jamais lieu. Un marché et des foires sont institués en 1765[5] ; mais les contraintes, règlement sur les constructions, fermeture de la ville le soir, discipline militaire, une seule porte d’entrée, à l’opposé de la grande route, les inconvénients de la présence de nombreux célibataires, limitent la population civile à un maximum de cinq cent habitants au XVIIIe siècle[6].

Bénéficiant de franchises fiscales, la communauté de Mont-Dauphin (réunie à celle d’Eygliers en 1753, avec trois consuls dont le premier était toujours de Mont-Dauphin[7]), a toujours maintenu un instituteur, financé grâce au privilège de non-taxe sur le bétail à pied fourchu entrant dans la place, et proposé une instruction gratuite. Après 1826, les écoles de filles et de garçons sont séparées[8].

Pour limiter la dépense en ravitaillement, et les désertions causées par la situation difficile de la ville, la garnison qui compte deux bataillons au début du siècle (qui participent aux travaux), est répartie entre un bataillon logé à Embrun, et un autre bataillon dont une partie est casernée à Gap et l’autre qui garde effectivement la place de Mont-Dauphin[9].

La situation montagnarde de la place forte a obligé ses défenseurs à organiser la défense pour faire face à l’ennemi mais aussi pour répondre aux offensives du « général hiver », plus terrible sans doute que toutes les forces coalisées contre Louis XIV : aussi, la place forte de Mont-Dauphin comprend-t-elle 32 hectares d’espaces verts entretenus par des moutons, car avant l’essor du moteur thermique, la traction était uniquement animale (bovins et équidés). En grande montagne, le mulet, animal de bât, a l’avantage sur les animaux de trait grâce à sa force, sa sobriété et à sa grande capacité à évoluer en terrains accidentés. Au XVIIIe siècle, la place dépendait entièrement des mulets pour son ravitaillement : ils furent ainsi entre 100 et 300 à stationner à Mont-Dauphin durant plus de deux cent ans. En l’absence de routes, de longues caravanes de mulets bâtés remontaient périodiquement vivres et munitions.

Formidable instrument de dissuasion, la place forte n’a jamais connu de siège et faute d’habitants qui acceptèrent de vivre près de la garnison, les soldats furent condamnés, comme l’explique un contemporain, « à ne trouver dans leurs camarades que l’ennui qui leur est devenu commun ». Et c’est ainsi que Mont-Dauphin battit des records de désertion.

Guerres de la Révolution et de l’Empire

Au début de la Révolution, Rostaing et Michaud d'Arçon inspectent les places de l’Est de la France, du Jura à la Méditerranée. Comme pour presque toutes les places visitées, D’Arçon propose une lunette à la D’Arçon. Une des rares à être construites l’est à Mont-Dauphin de 1791 à 1801. Le 23 décembre 1792, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, le nom de la ville est changé en Mont-Lionceau ; la Convention le change en Mont-Lion (la forme Mont-Lyon est également courante), et fait exceptionnel, ce nom est resté d’usage jusqu’en 1814/1815[10].

La conquête de la Savoie, puis la victorieuse campagne d’Italie de Bonaparte éloignent le danger : la garnison est progressivement réduite, et les 120 canons présents dans la place en 1792 lui sont retirés. Ils servent notamment au siège de Toulon[11].

La place sert de prison à des moines espagnols, puis aux Autrichiens fait prisonniers en 1796-1797. Ils sont rejoints après 1808 par des Anglais du régiment Royal-Malte (faits prisonniers lors de la prise de Capri par le général Lamarque), des soldats de la Légion allemande. En 1812, 2000 Anglais sont prisonniers à Mont-Dauphin, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants. L’effet déprimant de la place agit aussi sur ces prisonniers, dont certains s’engagent dans les armées françaises[12].

En 1799, 800 hommes des 74e et 107e demi-brigades de bataille abandonnent matériel et drapeaux pour fuir cette garnison particulièrement mal aimée. De 1799 à 1809, le commandant de place est le général Carpantier, ancien prêtre. Le chef de bataillon Garnier lui succède jusqu’aux Cent-Jours.

Pendant les Cent-Jours, le commandant de place est un colonel d’artillerie à la retraite, Cabrié[13]. Après l’abdication de Napoléon Ier, avec le général Éberlé qui commande à Briançon, il refuse le passage aux Alliés revenant de Grenoble pour prendre la route du Montgenèvre : le dernier bataillon sarde ne passe le col que le 13 novembre[14].

XIXe siècle

La garnison est réduite à un bataillon après 1815.

La ligne de chemin de fer venant de Gap arrive en 1883 à Eygliers, au pied de Mont-Dauphin. La ligne est prolongée jusqu’à Briançon en 1884[15].

De 1880 à 1914, la garnison se limite à deux ou trois compagnies d’infanterie ou de chasseurs alpins, et une batterie d’artillerie à pied[16].

XXe - XXIe siècles

Durant la Première Guerre mondiale, la place accueille des Serbes réfugiés[17].

Après 1919, la place n’est occupée par des troupes que par intermittence[18].

Le baptême du feu de la place intervient lors du bombardement par un avion italien le 22 juin 1940, qui déclenche un incendie et détruit l’aile la plus ancienne de l’arsenal[19]. Des détachements allemands et italiens l’occupent par intermittence durant l’Occupation. À la fin juin 1944, une colonne allemande est accrochée par les FFI au plan de Phazy. Des miliciens et le détachement allemand de Guillestre s’y réfugient à l’été 1944 : ils capitulent le 20 août face aux FFI, par manque d’eau (les conduites amenant l’eau de l’extérieur de la place ayant été coupées par les assiégeants)[20].

En 1956, après l’insurrection de Budapest, les bâtiments sont prêtés par le gouvernement français à des réfugiés hongrois[21]. En 1962, ce sont des Pieds-Noirs qui y sont hébergés.

En 1966 la place forte est démilitarisée et classée monument historique la même année.

Le 7 juillet 2008, l’UNESCO inscrit Mont-Dauphin, avec onze autre sites du réseau des sites majeurs de Vauban, à la Liste du patrimoine mondial.

Héraldique

Blason MontDauphin.svg

Blasonnement : Parti, au 1 d'azur à trois fleurs de lys d'or qui est de France, au 2 d’or au dauphin pâmé d’azur, crêté, bardé, loré, peautré et oreillé de gueules, qui est du Dauphiné[22].

La place forte : construction et description

Fondation de la ville et première phase de construction : 1693-1700

Avec l’accord de Versailles (le 4 mars 1693), les travaux commencent dans l’urgence, pour être fini en un minimum de temps, Versailles craignant une nouvelle offensive savoyarde. Mais le poudingue est non seulement plus dur à creuser que prévu, mais aussi moins compact et donc moins stable que ne le pensait Vauban. Du coup, les fossés doivent être maçonnés pour ne pas s’effondrer. La réalité du chantier, à 1000 mètres d’altitude, véritable défi à la montagne, n’est pas non plus conforme aux plans prévus : les travaux sont interrompus chaque année dès octobre[23]. L’emploi des galets de déblai et du Guil dans la maçonnerie entraîne l’effondrement de la demi-lune de Berry en 1697[24].

La place est carrée, suivant le profil du promontoire. Trois côtés sont peu menacés, dominant les alentours de 100 m de haut. Le front qui subira l’attaque est le front d’Eygliers, donc il reçoit les principales défenses. Les fronts du Guil et de la Durance sont secondaires. Le Front d’Embrun surveille la route de Briançon.

Le front d’Eygliers, doté de trois bastions et qui barre le plateau, est presque achevé lors de la seconde visite de Vauban, en 1700. À cette date, la place est presque fermée sur les trois autres fronts[25]. Les casernes, l’arsenal, la poudrière, 25 maisons civiles sont déjà construites[26],[27].

Vauban rédige alors une « Addition au projet de Mont-Dauphin », pour corriger certains défauts de la place :

  • le front d’Eygliers couvre mal de ses feux le terrain en avant de la place, et Vauban demande trois redoutes pour combler ce manque[28] ;
  • l’urgence des travaux a entraîné des effondrements ;
  • le front du Guil est menacé par la proximité du plateau de Guillestre, et il doit être rendu plus épais et plus haut, pour dissimuler la place aux vues de l’ennemi[29].

Vauban est par ailleurs persuadé que les problèmes proviennent de malfaçons et des incompétences des ingénieurs locaux.

Travaux complémentaires du XVIIIe siècle

Les travaux ralentissent après le traité d'Utrecht (1713) et le rattachement de l’Ubaye à la France, qui placent Mont-Dauphin en seconde ligne. De simples retranchements de terre sont creusés en 1715 en avant du front d’Eygliers. Une deuxième caserne est construite en 1707, une citerne terminée en 1729[30]. L’arsenal est agrandi en 1751-1757[31].

Plusieurs éléments poussent au remaniement du front d’Embrun. Il est la batterie qui bloque les mouvements ennemis dans la vallée du Guil et de la Durance. De plus, il surplombe une terrasse cachée à sa vue, où l’ennemi pourrait stationner et donner l’assaut. Il est renforcé à partir de 1755[32], mais les constructions actuelles datent d’entre 1765 et 1785[33]. Les casemates datent de 1765, et la rampe d’accès est construite à partir de 1772[34] : elle était attendue depuis longtemps, car elle permet d’ouvrir une seconde porte (la porte d’Embrun, qui date de 1784) dans l’enceinte et évite aux commerçants le long détour par Eygliers. Le front est encore amélioré par la caserne Rochambeau. Les lenteurs de construction causent des faiblesses dans les voûtes, qui sont renforcées d’élégants arc-boutants, qui supportent également un escalier permettant d’accéder au toit-terrasse qui participe à la défense. Une élégante fontaine entre deux escaliers courbes est construite contre la même caserne également en 1785[35].

Un hôpital est également construit[36].

Sur le front d’Eygliers, le pont de bois est reconstruit en pierre[37]. Des retranchements de terre sont aménagés dès 1715 en avant des bastions, les redoutes préconisées par Vauban étant repoussées. Enfin, avec les guerres de la Révolution, une lunette à la D’Arçon est construite en avant du front d’Eygliers pour mieux le couvrir (1791-1801[38]).

L’alimentation en eau

Il a été envisagé de creuser des puits, mais la dépense parût excessive.

L’alimentation en eau fut d’abord assurée par le captage de la source de Champ-Chignon, située entre Eygliers et Mont-Dauphin. Le tracé de la conduite en mélèze est marqué par une borne de marbre toutes les deux toises[39].

Une deuxième source est captée, celle de la combe de Loubatière, sur le mont de Catinat. La conduite est construite sur un socle en maçonnerie : la partie inférieure est en fonte, et couverte de grès.

En 1746, la conduite de Champ Chignon est refaite en terre cuite. Les deux sont ensuite refaites en ciment (1854), moins cher que le plomb.

Ces deux conduites alimentent quatre fontaines, et deux citernes creusées pour la troupe. La première de 365 m³, sous le pavillon du Génie. Une seconde de 1840 m³ est creusée en 1727-1730, en deux salles de 30x6x5 à 6 m de haut, entre les casernes. Les deux ensemble permettaient à une garnison de 3000 hommes et à la population civile de tenir 60 jours (sans incendie).

Un nouveau captage, à la source de Gros, est réalisé en 1955-1957, et un nouveau réservoir construit en 1980[40].

La lunette d’Arçon

Mont-Dauphin conserve la seule lunette avancée (selon le modèle conçu par Le Michaud d'Arçon) à réduit et casemates à feux de revers de France (voir photo), qui est construite entre 1791 et 1803[41].

La lunette est construite comme le reste de la place en marbre rose. Elle est reliée à la place par un souterrain, et aux casemates du fossé, qui offrent des feux de revers sur ses fossés, par le même souterrain prolongé. Elle se couvre elle-même (car les feux de la place ne la protègent pas). Une tour à deux niveaux, le réduit de sûreté, bat la lunette qui aurait été prise, et le terrain située entre elle et la place. Son efficacité militaire ne fait pas l’unanimité : cependant Roger Bornecque est positif[42]. Son originalité de conception est en tout cas saluée par tous les auteurs.

Les améliorations du XIXe siècle

Une plantation est réalisée par le capitaine Massillon entre 1818 et 1826[43]. Plusieurs essences sont essayées, les frênes et les tilleuls sont ceux qui survivent le mieux. Elle améliore la vie dans la ville : elle offre une promenade, coupe les vents, et fournit une réserve de bois en cas de siège. Le même capitaine du génie remplace la terrasse de terre de la caserne Rochambeau, qui causait des infiltrations, par une belle charpente à la Philibert Delorme[44].

La poudrière est enterrée, d’abord sous un mètre de terre en 1820[45], puis dans le programme de travaux des années 1880[46], avec la construction de batteries d’artillerie lourde à longue portée et à ciel ouvert. Ces batteries sont construites avec les pierres de la nef inachevée de l’église à partir de 1873[47].

La plus importante batterie est la batterie centrale, construite pour cinq emplacements de grosses pièces, avec quatre soutes à munitions[48]. Une batterie est établie sur le front du Guil, en 1880[49].

D’autres travaux de détail ont lieu au XIXe siècle :

  • sur le front d’Embrun, la batterie Saint-Guillaume est construite en 1822 et modifiée en 1857[50] ;
  • sur le même front, un pont-levis est établi sur un fossé de 4 m de large et 2,5 m de profondeur dans les années 1830[51] ;
  • des coupures sont établies sur le front de la Durance, pour éviter l’infiltration de petites unités d’infanterie, dans les années 1832-1860[52].

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1855 1865 Pierre-Claude Nevère[53]
mars 2001 réélu en 2008[54] Gilbert Fiorletta

Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
365 219 327 307 378 394 669 589 474
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
835 657 518 493 355 398 510 788 617
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
706 810 745 127 162 129 169 114 505
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
142 59 67 83 73 87 130 - -
Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale en 2006
Sources : INSEE[55], EHESS[56]
Courbe d'évolution démographique de Mont-Dauphin depuis 1793

En 1841, la population comprenait 282 hommes du régiment d’infanterie légère, et 110 soldats en 1881[57].

Lieux et monuments

Lunette d’Arçon à réduit et casemates à feux de revers
  • Les casernes militaire, l'arsenal, la poudrière,
  • La rue centrale pavée, les fontaines, les mesures... L’ensemble est en bon état de conservation, et présente des fortifications de la fin du règne de Louis XIV à la fin du XIXe siècle.
  • le pont sur le Guil remplace le pont Sainte-Marie détruit en 1957[58].

Les fortifications

Parmi les fortifications, voir le mur d'enceinte, demi-lunes, la caserne Rochambeau qui participe à la défense du front d’Embrun (murs aveugles) et à la superbe charpente.

L'église Saint-Louis

Les fondations sont creusées à partir de 1697-99[59], et la première pierre de l’église Saint-Louis est posée en 1700, et le chœur est achevé en 1704[60]. Sa particularité est de n'avoir jamais été terminée, il n'existe que le chœur et le transept.

Le clocher, endommagé par un ouragan en 1838, est reconstruit en 1860[61]. Les murs de la nef ont été construits, mais jamais couverts. Les pierres ont été utilisées dans les années 1880 pour la construction des batteries.

Dans son état actuel, l’église est longue de 18 m et haute de 15[62].

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Lucien Brun, Mont-Dauphin mon village, Fournel, Paris, 2004, ISBN 978-2-91549303-0

Sources

Source principale

  • André Golaz, Odette Golaz, A. Guillaume (préfacier), Notice historique et descriptive sur Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), Société d’études des Hautes-Alpes, Gap, 1981 (3e édition, 1re édition 1966) (ISBN 2-85627-001-8).

Notes

  1. Le dossier du Réseau des Sites Majeurs de Vauban mené par Besançon a été choisi par le Ministère de la Culture en janvier 2007, la décision prise par l'Unesco en juillet 2008
  2. André Golaz, Odette Golaz, A. Guillaume (préfacier), Notice historique et descriptive sur Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), Société d’études des Hautes-Alpes, Gap, 1981 (3e édition, 1re édition 1966), ISBN 2-85627-001-8, p 13-15
  3. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 18
  4. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 39
  5. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 41
  6. René Favier, « Soudard des champs, soldat des villes », in L’Alpe, Citadelles d’altitude, no 37, juin 2007, p 27
  7. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 40
  8. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 67-68
  9. René Favier, op. cit., p 28
  10. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 42
  11. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 34
  12. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 35
  13. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 31-33
  14. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 36
  15. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 30
  16. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 33
  17. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 36
  18. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 33
  19. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 36-37
  20. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 37
  21. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 37
  22. André Golaz, Odette Golaz, A. Guillaume (préfacier), Notice historique... planche 1
  23. Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant. Vauban - L’intelligence du territoire. Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, Paris, 2006. Préface de Jean Nouvel. 175 p, ISBN 2-35039-028-4, p 85-87
  24. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 18
  25. Isabelle Fouilloy-Jullien, « Mont-Dauphin », in Association Vauban, Vauban et ses successeurs en Briançonnais, 1995, p 143
  26. Isabelle Fouilloy-Jullien, op. cit., p 145
  27. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 22
  28. Isabelle Fouilloy-Jullien, op. cit., p 145
  29. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 24
  30. Isabelle Fouilloy-Jullien, op. cit., p 145
  31. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 70
  32. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 28
  33. Robert Bornecque, La Route des fortifications dans les Alpes : les étoiles de Vauban, Les éditions du huitième jour, Paris, 2006. ISBN : 2-914119-47-X, p 105
  34. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 28
  35. Robert Bornecque, La route des fortifications..., p 105
  36. Robert Bornecque, La route des fortifications..., p 99
  37. Robert Bornecque, La route des fortifications..., p 101
  38. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 28
  39. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 46
  40. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 47
  41. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 1125
  42. Robert Bornecque, La route des fortifications..., p 109-110
  43. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 81
  44. Robert Bornecque, La route des fortifications..., p 105
  45. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 69
  46. Isabelle Fouilloy-Jullien, op. cit., p 146
  47. Robert Bornecque, La route des fortifications..., p 104
  48. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 80
  49. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 102
  50. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 83
  51. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 90
  52. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 29
  53. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 50
  54. Site de la préfecture des Hautes-Alpes, consulté le 9 mai 2008 (fichier au format Excel)
  55. Mont-Dauphin sur le site de l'Insee
  56. EHESS, notice communale de Mont-Dauphin sur la base de données Cassini, consultée le 27 juillet 2009
  57. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 49-50
  58. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 15
  59. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 74
  60. Isabelle Fouilloy-Jullien, op. cit., p 145
  61. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 78
  62. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 79
  63. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 26
  64. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 31-33
  65. André et Odette Golaz, Notice historique..., p 90
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