Antoine Christophe Cochois

Antoine Christophe Cochois

Antoine Christophe Cochoisest né le 19 décembre 1755 à Creutzwald, (Moselle), il a eu une longue carrière en tant que militaire français.

Fils de Joseph Cochois, inspecteur des fermes du roi, il entra d'abord dans le corps de la gendarmerie rouge, à Lunéville, d'où il sortit le 15 mai 1772 pour s'engager ensuite comme simple canonnier dans le régiment de Strasbourg-Artillerie.

Incorporé, le 18 février 1774 dans le corps royal des carabiniers, il y devint maréchal-des-logis le 23 octobre 1782, et adjudant sous-officier le 23 avril 1783; le 26 décembre 1788, il était appelé à l'honneur de porter l'étendard du corps d'élite auquel il appartenait. Cochois fut nommé sous-lieutenant et lieutenant les 1er avril et 15 septembre 1791. Il se fit remarquer au début de la campagne de la Moselle, et reçut, le 1er juin 1792, les épaulettes de capitaine.

Dans le mois d'octobre 1793, étant à la tête de son escadron aux environs de Neukirchen, sur la Sarre, il courut au secours du 3e régiment de hussards, vigoureusement chargé par un corps de cavalerie considérable, attaqua l'ennemi avec impétuosité et le força à rebrousser chemin[1].

Il se distingua de nouveau, le 30 novembre suivant, à l'attaque infructueuse de l'armée prussienne, retranchée à Kaiserslautern, fut blessé d'un coup de mitraille en poursuivant trop chaudement le reste de la cavalerie ennemie, échappée au carnage qu'en avait fait le 1er régiment de carabiniers. C'est vers cette époque que le capitaine Cochois refusa le titre de colonel, qui lui était offert par le 6e régiment de dragons[2]. Le 1er de carabiniers, qui avait pris une part glorieuse aux affaires de 1793, passa à l'armée du Nord, où il fit, avec une grande valeur, les guerres des ans II et III. Le 5 floréal an II, ce corps était vers Avesnes-le-Sec, sous Bouchain, au moment de la déroute des troupes françaises, et se vit pris en flanc par une colonne de 12 à 1 400 chevaux[3].

Après ce combat, qui fit donner aux carabiniers le surnom de Bouchers de l'armée, Cochois se rendit à l'état-major général pour solliciter qu'il ne fût pas fait mention de lui dans le rapport sur cette affaire, afin, disait-il, de ne pas ajouter aux regrets de son colonel, le marquis de Jaucourt. Deux jours après, la division Chapuis, forte de 30 000 hommes, tenta, mais en vain, une attaque sérieuse sur Le Cateau-Cambrésis[4]. Démonté à l'affaire de Sainghien, le 21 du même mois (floréal), il resta au milieu de l'ennemi, dans le village de Baisieux, entre Lille et Tournai. Il parvint cependant à gagner une maison dont l'habitant prit soin de le cacher et de le faire évader.

Après la prise de Boxtel, le 28 fructidor an II, la brigade de carabiniers, faisant une reconnaissance sur l'armée britannique, que l'on supposait en position, se trouva tout à coup en face d'une très-forte avant-garde, qui venait elle-même reconnaître les troupes françaises[5].

Nommé chef d'escadron le 10 messidor an III, Cochois fit les campagnes de l'an IV à l'an VII aux armées de Rhin-et-Moselle, d'Allemagne, de la Grande-Bretagne, du Danube et du Rhin, et reçut, le 12 vendémiaire, an VIII, le brevet de colonel. Le 30 prairial suivant, il exécuta, à la tête de son régiment, le passage du Danube, franchi par le 1er carabiniers, à pied et homme par homme, sur le pont de Blindheim[6].

Le colonel Cochois reçut les éloges les plus flatteurs des généraux Lecourbe et Laval, témoins de cette action. Il fut nommé membre de la Légion d'honneur, le 19 frimaire an XII, et officier du même ordre, le 23 prairial suivant. La campagne de l'an XIV termina glorieusement sa carrière militaire; il se distingua dans la course de Nuremberg, à la poursuite de la cavalerie du prince Ferdinand[7]

Il fut nommé général de brigade le 3 nivôse an XIV; mais ne pouvant continuer un service actif, il fut destiné à un commandement dans l'intérieur, et il resta, en attendant, à la tête de son régiment. Le général Cochois ne quitta le corps qu'au mois de juillet 1806, pour aller prendre le commandement de la place de Lyon, dont il était pourvu par décret du 13 juin. Il fut admis à la retraite, le 24 décembre 1814, et habitait Lyon en 1815, lorsque Napoléon Ier fit son entrée dans cette ville. Il se retira depuis en Lorraine et fit choix de Nancy pour y fixer sa résidence.

Il fut fait à la Restauration Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis.

Il est mort le 5 janvier 1830 à Nancy.

Notes

  1. Comme il le poursuivait avec plus d'audace que de prudence, on l'avertit qu'il allait tomber sous le feu d'une batterie vers laquelle l'ennemi se relirait : Tant mieux, dit-il, s'il y a du canon, il y aura plus de gloire. Il n'arrêta son mouvement de poursuite que quand il vit un grand développement de forces s'apprêter à lui faire un mauvais parti.
  2. Ce corps ayant appris que la brigade, des carabiniers, appelée par le général Pichegru, allait arriver, supplia le général de lui donner un colonel pris parmi les officiers de cette arme. Pichegru en fit la proposition au capitaine Cochois, qui refusa. Ce fut le capitaine Fauconnet, du même régiment, que l'on nomma à sa place.
  3. Résolu de soutenir seul l'honneur de son arme, Cochois se disposa à l'attaquer en l'absence du colonel, qui s'était porté sur un petit mamelon pour observer la marche des troupes ennemies. Le plus brillant succès couronna son audace : une partie de cette cavalerie resta sur le champ de bataille, tandis que l'autre s'enfuit épouvantée. Dans cet engagement, le vaillant capitaine tua de sa main le commandant ennemi qui l'avait manqué d'un coup de pistolet.
  4. Là aussi, le 1er régiment, entouré d'ennemis, se battit avec le plus grand courage, repoussa toutes les attaques et rentra dans Cambrai avec deux bataillons qu'il avait sauvés.
  5. Le capitaine Cochois, à la tête de son escadron, qui s'était trop avancé, tomba avec tant de résolution et de vivacité sur les premières colonnes, qu'il les renversa. Ce mouvement, qui avait démasqué l'entrée de la plaine, permit à la brigade de se déployer et d'arrêter l'avant-garde ennemie, qui se hâta de prendre la fuite.
  6. Arrivé sur la rive opposée, il attaque un corps de 4 000 hommes, infanterie et cavalerie, enfonce deux bataillons et culbute les escadrons qui cherchent à lui opposer de la résistance : 10 pièces de canon, 1 obusier, 50 hussards montés, 200 chevaux d'équipage, 1 500 hommes d'infanterie et 3 drapeaux furent le résultat de cette brillante charge. En apprenant ce fait d'armes, le général Moreau s'écria : « Les carabiniers se sont couverts de gloire ! »
  7. Où, à la tête de 300 carabiniers, il joignit le corps ennemi, qui avait près de deux journées d'avance sur lui, l'arrêta par un combat brillant et donna le temps au 2e régiment d'arriver. Il reçut dans cette affaire un coup de pistolet dans les reins, et mérita une mention honorable et spéciale dans le rapport du prince Murat. Sa blessure n'était pas encore cicatrisée, lorsqu'il partit du dépôt avec un détachement qu'il avait formé et alla rejoindre son régiment; il eut la douleur de n'y arriver que le lendemain de la bataille d'Austerlitz.

Source

« Antoine Christophe Cochois », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]


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