Martin d'Opava

Martin d'Opava (illumination, XVI^e siècle)

Martin d’Opava, connu également sous le nom de Martin de Pologne, est un chroniqueur important du XIII^e siècle.

Biographie

On l'appelle en latin Frater Martinus Ordinis Praedicatorum (Frère Martin, de l'ordre des dominicains), il est né, à une date inconnue, à Opava (Troppau), ville de Moravie silésienne, c'est pourquoi on l'appelle quelquefois Martinus Oppaviensis ou encore Martinus Polonus, parce que le couvent où il habitait avait été assigné à la branche polonaise de l'ordre des dominicains. En allemand, il apparaît sous le nom de Martin von Troppau et en tchèque sous celui de Martin Opavy.

Il fut, dans les années 1260-1270, pénitencier et chapelain du pape, d'Alexandre IV et de ses successeurs, Urbain IV, lClément IV, Grégoire X, Innocent V, Adrien V et Jean XXI (décédé en 1277), dernier pape à être mentionné dans ses chroniques. Le 22 juin 1278, alors qu'il était à Viterbe, le pape Nicolas III, le nomma archevêque de Gniezno. Alors qu'il se rendait à son siège au cours de la même année, Martinus mourut à Bologne, et y fut enterré dans l'église Saint-Dominique.

Sa chronique latine, le Chronicon pontificum et imperatorum, était destinée à l'enseignement. Les renseignements n'y sont pas de première main et l'ouvrage est donc d'une utilité limitée pour les historiens modernes. Mais son importance réside dans la façon dont la matière est présentée, ce qui représente un bond en avant dans les méthodes pédagogiques. Son génie réside dans sa mise en page : chaque double page couvre cinquante ans, avec cinquante lignes par page. Les pages de gauche donnent l'histoire de la papauté, avec une ligne par an, et les pages de droite l'histoire des empereurs, toutes les deux restant strictement parallèles. C'était une approche nouvelle et révolutionnaire dans la présentation, et elle n'a pas été appréciée de tous ses contemporains : beaucoup de manuscrits se contentent de recopier le texte sans respecter la mise en page, avec pour résultat une chronologie assez chaotique. Cette chronique a une influence considérable, puisqu'on en connaît plus de 400 manuscrits, et son influence est nette sur plusieurs dizaines de chroniqueurs ultérieurs. Des traductions en ont été faites en de nombreuses langues vulgaires du Moyen Âge, y compris le moyen anglais. Le Chronicon de Martin est la principale source de la légende de la papesse Jeanne, qui n'a été ajoutée que dans la dernière édition, probablement après sa mort.

Parmi ses autres travaux on cite le Promptuarium Exemplorum.

Bibliographie

Anna-Dorothee von den Brincken a fait un travail intéressant sur la tradition manuscrite ; les différentes études de Wolfgang-Valentin Ikass ont mis en lumière sa réception en Angleterre.

• Anna-Dorothee von den Brincken : Studien zur Überlieferung der Chronik des Martin von Troppau (Erfahrungen mit einem massenhaft überlieferten historischen Text). In. DA 41 (1985), S. 460–531.
• Wolfgang-Valentin Ikas : « Martinus Polonus' Chronicle of the Popes and Emperors. A Medieval Best-seller and its Neglected Influence on English Medieval Chroniclers ». In : The English Historical Review 116 (2001), S. 327-341 (also ISBN 3895003131)
• Wolfgang-Valentin Ikas : « Neue Handschriftenfunde zum Chronicon pontificum et imperatorum des Martin von Troppau ». In : Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters 58 (2002), S. 521-537
• Wolfgang-Valentin Ikas : « Martin von Troppau (Martinus Polonus), O.P. (gest. 1278) in England. Überlieferungs- und wirkungsgeschichtliche Studien zu dessen Papst- und Kaiserchronik ». (Wissensliteratur im Mittelalter 40) Wiesbaden: Verlag Dr. Ludwig Reichert 2002. ISBN 3-89500-313-1 Review article
• Ludwig Weiland (Hg.) : Martini Oppaviensis chronicon pontificum et imperatorum. MGH SS 22 (1872), S. 377–475 Faksimile bei Gallica
• H. Daniel Embree (Hg.) : The Chronicles of Rome. An Edition of the Middle English ‘The Chronicle of Popes and Emperors’ and ‘The Lollard Chronicle’. Woodbridge 1999.

Source

• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Martin of Opava » (voir la liste des auteurs)