Marc-Rene de Voyer de Paulmy d'Argenson (1771-1842)

Marc-Rene de Voyer de Paulmy d'Argenson (1771-1842)

Marc-René de Voyer de Paulmy d'Argenson (1771-1842)

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Marc-René Marie de Voyer de Paulmy d'Argenson, 4e marquis d'Argenson (1787), est un homme politique français né à Paris le 10 septembre 1771 et mort dans la même ville le 1er août 1842.

Sommaire

Biographie

Fils de Marc René de Voyer de Paulmy, comte d'Argenson, et de la comtesse née Marie-Constance de Mailly, Marc-René Marie de Voyer d'Argenson perdit son père très jeune. Il fit ses études à Strasbourg, adopta les principes de la Révolution française et entra dans l'armée en qualité d'aide-de-camp du général Wittgenstein, qui commandait une division sur la Meuse, avant d'être attaché, au même titre, au général de La Fayette. Il hérita du titre de marquis d'Argenson à la mort de son oncle le 3e marquis.

Lorsque ce dernier quitta la France après la journée du 10 août 1792, Voyer d'Argenson se fixa en Touraine et épousa, en 1796, Sophie de Rosen-Kleinroop (1764-1828), veuve de Victor de Broglie (1756-1794), dont il éleva les quatre enfants. Ils en auront quatre autres ensemble. Se tenant à l'écart des événements révolutionnaires, ils vécurent au château des Ormes en Poitou, fief de la famille d'Argenson, où Marc-René d'Argenson s'occupa d'agriculture.

Président du collège électoral de la Vienne en 1803, il fit partie de la députation envoyée à Napoléon Ier, qui lui offrit une place de chambellan. Voyer d'Argenson préféra celle de préfet des Deux-Néthes (Anvers), qu'il occupa de 1809 à 1813. Il se trouvait à Anvers lors du débarquement des Anglais à Walcheren et prit part aux mesures prises pour les repousser. Le maire d'Anvers, ayant été dénoncé à l'Empereur pour avoir, avec d'autres personnes, commis des dilapidations dans la gestion de l'octroi, était en détention préventive lorsque Voyer d'Argenson reçut l'ordre de mettre ses biens sous séquestre. Il refusa en arguant de l'illégalité d'une pareille mesure. Son attitude ayant déplu, il donna sa démission et se retira dans ses propriétés d'Alsace.

La Première Restauration lui offrit la préfecture de Lyon, qu'il refusa en déclarant qu'il n'accepterait aucune fonction publique tant que la France n'aurait pas une constitution libre et serait occupée par des armées étrangères. Pendant les Cent-Jours, il fut élu le 12 mai 1815 représentant de l'arrondissement de Belfort (46 voix sur 90 votants). Lorsque les députés trouvèrent les portes du Palais-Bourbon fermées, le 8 juillet, Voyer d'Argenson fut au nombre de ceux qui se réunirent chez Lanjuinais pour signer un procès-verbal constatant la protestation des représentants contre la violation de leurs droits.

Il fut élu député dans la « Chambre introuvable » le 22 août 1815 par le département du Haut-Rhin (63 voix sur 125 votants et 199 inscrits) et prit place dans la minorité libérale. Il combattit les mesures de sûreté générale proposées dès l'ouverture de la session, demanda une enquête préalable sur la situation du royaume, dénonça avec indignation les assassinats de Nîmes et fut rappelé à l'ordre, le 24 octobre 1815, par le président Lainé. Il combattit ouvertement le projet de loi relatif à l'établissement des cours prévôtales.

Réélu député du Haut-Rhin le 4 octobre 1816 (76 voix sur 114 votants et 191 inscrits) puis le 28 septembre 1817 (399 voix sur 451 votants et 552 inscrits), il publia son opinion sur le projet d'adresse au roi en réponse au discours de la Couronne, s'opposa à l'adoption du projet de loi sur l'ensemble des dotations ecclésiastiques, défendit la liberté individuelle et la liberté de la presse et réclama l'établissement du jury en matière de presse. Il parla également sur la loi de recrutement de l'armée et demanda le retour en France des proscrits de 1815.

Réélu le 9 mai 1822 dans le 3e arrondissement électoral du Haut-Rhin (Belfort) (65 voix sur 102 votants et 108 inscrits contre 36 à M. Haas), il combattit la proposition de décerner une récompense nationale au duc de Richelieu, dénonça le refus du ministère d'admettre dans les collèges les enfants de protestants, et ne cessa de se montrer l'ardent défenseur de la Charte.

Il ne fut pas réélu en 1824, mais aux élections suivantes, Dupont de l'Eure ayant été élu dans le premier collège de Paris et dans les circonscriptions de Pont-Audemer et de Bernay (Eure) et ayant opté pour cette dernière, Voyer d'Argenson fut élu à Pont-Audemer le 26 avril 1828 (313 voix sur 392 votants et 526 inscrits contre 60 à M. Letendre de Tourville). Il démissionna l'année suivante.

Partisan de la Révolution de 1830, il fut élu député le 21 octobre 1830 dans le 2e arrondissement de la Vienne (Châtellerault) (195 voix sur 301 votants et 406 inscrits), en remplacement de M. Creuzé, démissionnaire. Il prêta à Louis-Philippe le serment requis, mais en ajoutant « sauf les progrès de la raison publique » (3 novembre 1830). Le 1er octobre 1831, il succéda, comme député du 1er collège du Bas-Rhin (Strasbourg) à La Fayette, qui avait opté pour Meaux et continua de siéger à l'extrême gauche. Il présenta un projet de loi tendant à faciliter l'octroi des concessions de mines, prit part à la discussion du projet de loi municipale, signa en 1832 le compte-rendu de l'opposition, et figura en octobre 1833 parmi les signataires d'un manifeste publié par la Société des Droits de l'homme.

Non réélu en 1834, il passa les dernières années de sa vie dans la retraite.

Références

Bibliographie

  • Bernard-Dominique Blanc, Voyer d'Argenson. Aristocrate, libéral, niveleur, mémoire de l'EHESS, 2001
  • Mac-René Voyer d'Argenson (1948-1999), Une carrière parlementaire : Voyer d'Argenson, 1771-1842, Pageant Publishing, Londres, 1985
  • François-Louis d'Argenson, Marc-René Marie Voyer d'Argenson 1771-1842, mémoire de maîtrise, Université Paris IV Sorbonne, 2005 (dir. J.P. Poussou)
  • Jeannine Kaklamanis, Biographie du marquis Marc René Marie Voyer d'Argenson (1771-1842) : comment un noble devient-il un républicain égalitaire ?, mémoire de maîtrise, Université de Paris X-Nanterre, 2001 (dir. Démier)

Sources

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