Léo Schnug

Léo Schnug
Léo Schnug
Léo Schnug en 1914.
Léo Schnug en 1914.

Naissance 17 février 1878
Lampertheim
Décès 15 décembre 1933
Brumath
Nationalité Drapeau de la France
Activité(s) Peinture, dessin
Formation École des arts décoratifs de Strasbourg,
Académie des beaux-arts de Vienne
Maître Nicholaos Gysis (1842-1901)
Joseph Sattler
Mouvement artistique Jugendstil
Kunschthaaf
Membre du Cercle de Saint-Léonard
Œuvres réputées Décors muraux
du Château du Haut-Kœnigsbourg
Influencé par le Moyen-âge

Léo Schnug, né le 17 février 1878 à Strasbourg en Alsace et mort le 15 décembre 1933 à l’hôpital psychiatrique de Stephansfeld, à côté de Brumath, Bas-Rhin, est un artiste peintre et illustrateur alsacien[1].

Léo Schnug au Musée Alsacien
lors des Fêtes Erckmann-Chatrian,
pour lesquelles il a dessiné les costumes et les décors, et réalisé la scénographie. Strasbourg mai 1908.
Ex-Libris de Léo Schnug, s.d.
Licht und Kraft liefert Electrizitätswerk Strassburg. Compagnie d’électricité de Strasbourg s.d.

Sommaire

Éléments de biographie

Une enfance difficile

Son père, Maximilien Schnug, greffier de justice d’origine allemande, est interné prématurément pour maladie mentale.

Le jeune Léo Schnug dont la sœur vient de mourir à l’âge de six ans, se retrouve seul aux soins de sa mère, Marguerite Lobstein de Lampertheim. C’est un enfant turbulent et indiscipliné qui fugue souvent et se débarrasse volontiers dans l’Ill de ses livres et cahiers.

La situation familiale est difficile et pour survivre, sa mère loue des chambres dans sa maison du 7 rue Graumann, au centre de Strasbourg, à des artistes du Théâtre Municipal. Par leur biais, Léo Schnug à accès aux costumes de l’Opéra dont les collections seront une source d’inspiration.

Le Kunschthaaf du Cercle de Saint Léonard

Après quelques années sur les bancs de l’École des arts décoratifs de Strasbourg, Léo Schnug illustre rapidement des ouvrages pour Gerlach & Schenk, éditeurs à Vienne. Il n’a que 17 ans.

Il poursuit sa formation à l’Académie des beaux-arts de Vienne où il suit les cours de Nicholaos Gysis (1842-1901), un peintre d’origine grecque.

Léo Schnug adhère au Kunschthaaf – littéralement Marmite des Arts – du Cercle de Saint-Léonard , qui réunit, à l’occasion d’agapes mémorables autour du producteur de foie gras Auguste Michel et du marqueteur d’art Charles Spindler, les artistes alsaciens Paul Braunagel, Auguste Cammissar, Benoît Hartmann, Léon Hornecker, Anselme Laugel, Henri Loux, Alfred Marzolff, Georges Ritleng, Joseph Sattler, Lothar von Seebach, Émile Schneider, et Gustave Stoskopf. Il s’installe à Strasbourg où il expose ses premières œuvres à la Galerie d’art alsacienne.

Sa période la plus féconde dure jusqu’au début de la Première guerre mondiale. Léo Schnug réalise de nombreux dessins et allégories pour Ex-libris, des affiches, des gouaches, eaux-fortes, menus, cartes de vœux et faire-part, s’intéressant particulièrement aux personnages historiques.

Ses œuvres portent l’empreinte du Jugendstil par ses réminiscences du Moyen Âge et témoignent de sa mélancolie, de son angoisse et peut-être des prémices de sa maladie mentale.

Une vie détruite par l’alcool et hantée par la folie

Menu pour le 25e dîner du Kunschthaaf, janvier 1901.

A la déclaration de guerre, l’artiste est enrôlé comme sous-officier dans l’armée allemande.

Ses excès de boissons le feront interner à plusieurs reprises. Il est assez rapidement jugé inapte puis réformé. Seule la défense de Guillaume II, qui l’avait décoré en 1912 pour ses réalisations au Haut-Kœnigsbourg, lui évite les pires sanctions.

Dans les winstubs alsaciennes, il paie ses additions par de petits dessins réalisés sur le coin d’une table.

Son état de santé, aggravé par ses abus d’alcool, se détériore. Entre 1918 et 1919, Léo Schnug, fait un premier séjour volontaire à l’hôpital psychiatrique de Stephansfeld pour une cure de désintoxication alcoolique, hôpital dans lequel séjourne déjà son père qui y décédera en 1919.

Suite au choc émotionnel provoqué par la mort de sa mère en mai 1921, il est interné définitivement et y meurt le 15 décembre 1933.

Léo Schnug repose au cimetière de Lampertheim son village natal où souvenir demeure. Une rue de la commune porte son nom et son tableau Der von Tierstein orne l’escalier d’honneur de la mairie.

Quelques œuvres de Léo Schnug

L’Aigle impérial avec la devise Gott mit Uns. Plafond de la salle d’armes du Château du Haut-Kœnigsbourg, 1912-1914.
Le général Jean-Baptiste Kléber
devant les Pyramides. Image à découper pour petits alsaciens, Musée Alsacien, Strasbourg, 1908.
En 1903, il conçoit un vitrail Le jugement de Richard Cœur de Lion pour le Musée de Haguenau.
En 1904, il peint L’entrée solennelle de Sigismond à Strasbourg en 1414 pour le Lycée de jeunes filles de Strasbourg. La toile est visible au Musée historique de Strasbourg.
L’année 1904 lui permet de s’affirmer en décorant les salles de la Maison Kammerzell et le plafond de la Pharmacie du Cerf, situés sur la place de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.
En 1908, pour les Fêtes Erckmann-Chatrian organisées par le Musée Alsacien, sur le thème de la Révolution française, Schnug dessine les décors et les costumes et organise la scénographie.
Au château du Haut-Kœnigsbourg de 1912 à 1914, il prépare les croquis des costumes du défilé d’inauguration puis décore la salle des fêtes et la salle des trophées de chasse, à la demande de l’empereur Guillaume II qui le récompense personnellement de l’Ordre de l’Aigle rouge en 1912.
En 1914, il réalise les peintures murales de la Wappensaal – salle d’armes – du château de la Wartbourg en Thuringe.
Peinture murale Der von Tierstein à la mairie de Lampertheim.

Notes et références

  1. Collectif, Léo Schnug et le Haut-Kœnigsbourg, un invité au château., Strasbourg, Conseil général du Bas-Rhin, mai 2008 .

Bibliographie sommaire

Albums illustrés :
Patrick et Bénédicte Hamm, Léo Schnug, 1878-1933 : ses cartes postales, ex-libris et affiches, Jérôme Do Bentzinger, Colmar, 1993.
Catalogues d’exposition :
Marie-Christine Breitenbach-Wohlfahrt (dir.), Léo Schnug ou l’image retrouvée, association Mitteleuropa, Schiltigheim, 1997. (ISBN 2-906995-38-X)
Collectif, L’Alsace imagée de Léo Schnug, Musée de la communication en Alsace, Riquewihr, 2007.
Paul Jesslen, Léo Schnug et le Haut-Kœnigsbourg : un invité au château. Conseil général du Bas-Rhin, Strasbourg, 2008.
Notices biographiques :
Charles Bæchler (dir.), Léo Schnug, in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 34, Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace, Strasbourg, 1999, p. 3515-3516
Gilles Pudlowski, Léo Schnug, in Dictionnaire amoureux de l'Alsace, Éditions Plon, Paris, 2010, p. 625-627 (ISBN 978-2-259-20947-2)

Voir aussi

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