Louisbourg

Louisbourg
Louisbourg

La cité historique de Louisbourg
La cité historique de Louisbourg

Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau : Nouvelle-Écosse Nouvelle-Écosse
Statut municipal Ville
Constitution 1712
Démographie
Population 1 265 hab. ()
Géographie
Coordonnées
géographiques
45° 55′ 13″ N 59° 58′ 20″ W / 45.920244, -59.97229545° 55′ 13″ N 59° 58′ 20″ W / 45.920244, -59.972295
Code géographique 12 17030

Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Écosse

(Voir situation sur carte : Nouvelle-Écosse)
Louisbourg

Louisbourg (ou Luipo'lk en micmac[1]) est une ancienne ville de l’Île Royale. Elle a cessé d'exister en tant qu'entité autonome en 1760, pour ensuite renaître huit ans plus tard comme Louisburg. Elle fait maintenant partie de la municipalité régionale du Cap-Breton établie en août 1995[2].

Sommaire

Bref historique d'un avant-poste de la Nouvelle-France au XVIIIème siècle

Une création de la Marine de guerre française

L’Acadie en 1754. Louisbourg, construite à partir de 1721 doit contrôler l'estuaire du Saint-Laurent et protéger l'accès de la Nouvelle-France.

Port fondé en 1713, Louisbourg vit au départ paisiblement de la pêche à la morue. Le site est choisi au lendemain du traité d'Utrecht pour y établir une grande base navale afin de compenser la perte pour la France de Port-Royal (Annapolis). Les travaux, conduits par le chevalier Jean-François De Verville sur les crédits de la Marine de guerre sont gigantesques. Il débutent en 1721, et durent plus de dix ans pour la forteresse, les remparts de la ville n'étant achevés qu'en 1740. La ville est bâtie en pierres sur un plan rationnel et ne peut alors que se comparer à Philadelphie[3]. La place est « un petit chef d'œuvre du corps des ingénieurs militaires français » note l'historien Jean Béranger[4]. L'importance des sommes engagées montre que contrairement à une légende tenace, ni le régent Philippe d'Orléans, ni le cardinal de Fleury ne négligent les intérêts américains de la France. La place offre les mêmes possibilités offensives et défensives que Port-Royal avant 1713.

Elle doit servir à servir à contrôler l'estuaire du Saint-Laurent et protéger l'accès de la Nouvelle-France en abritant une forte escadre. La ville est munie d'une citadelle dotée d'une garnison de 800 hommes de troupes de Marine (dont deux compagnies suisses). Louisbourg est le dernier port libre des glaces en toute saison et se trouve à mi-distance entre la métropole et la Nouvelle-France, si celle-ci est évaluée en espace/temps et non en milles nautiques. Cette position en fait un étape stratégique pour les navires se rendant à Québec. Ces grosses dépenses militaires se révèlent aussi un bon investissement économique car la ville connait une réelle prospérité. En 1740, Louisbourg compte 5 000 habitants et son trafic commercial est presque égal à celui du Canada : le port reçoit 500 navires par an et sert de base avancée aux pêcheurs de Terre-Neuve, notamment basques, bretons et normands[4]. La ville compte quelques esclaves noirs. Les indiens Mi’kmaq viennent y échanger leurs fourrures, les Acadiens voisins y vendre leurs produits agricoles. On y croise aussi des marins martiniquais ainsi que des Bostoniens, malgré la vive appréhension culturelle et politique qui sépare les populations anglophones et francophones d'Amérique du Nord à cette époque.

Une forteresse qui fait peur à la Nouvelle-Angleterre

Louisbourg en 1731. Le port, qui reçoit 500 navires de commerce par an, connait une réelle prospérité.
La prise de Louisbourg en 1745. Pour les colons de Nouvelle-Angleterre la forteresse française représente une menace insupportable qui doit être anéantie.

La place n'est pas seulement bien placée pour défendre le Canada français : elle permet aussi de menacer les colonies anglaises d'Amérique du Nord. Il s'agit d'une menace plus virtuelle que réelle, car avec la longue période de paix commencée en 1713 aucune escadre française ne stationne dans le port, mais à Boston et Philadelphie on se montre de plus en plus inquiet vis-à-vis de cette forteresse qui apparaît comme un « pistolet braqué sur le cœur de la Nouvelle-Angleterre »[5],[6]. En cas de guerre le port peut aussi se transformer en nid de corsaires dirigé contre l'important trafic maritime de la Nouvelle-Angleterre. Au fur et à mesure que les travaux de construction avancent, on voit se développer dans les colonies anglaises une virulente propagande anti-française, poussée aussi par la crainte d'une concurrence commerciale, vu la croissance économique que connait la place. Au tournant des années 1740, alors que les travaux s'achèvent, ce courant prend littéralement des allures de croisade protestante contre les « papistes » (catholiques) canadiens[5].

Le retour de la guerre en 1744 (il s'agit de la Guerre de Succession d'Autriche en Europe) installe Louisbourg comme enjeux principal de la lutte franco-anglaise en Amérique du Nord[6]. Les Anglo-Américains décident de monter une expédition pour attaquer la place. Le gouverneur du Massachusetts nommé par Londres, William Shirley, demande l'aide de la métropole et mobilise des miliciens. Le plan est soutenu par le Connecticut, le Rhode Island et le New Hampshire[7]. Les milices, peu efficaces, sont complétés par des troupes régulières. Cette force de 4 000 hommes qui se rassemble à Boston en mars 1745 voit ses étendards bénis par les pasteurs avant d'embarquer sur les vaisseaux de la Royal Navy[7]. L'opération, qui bénéficie de l'effet de surprise est un succès. Les troupes, placées sous le commandement de William Pepperrell, débarquent sans encombre et la forteresse mal défendue par une garnison en révolte[8] capitule au bout de 49 jours de siège (19 juin 1745). Le gouvernement de Louis XV, soucieux de la sécurité de la place avait pourtant porté la garnison à 1 500 hommes. Cette lourde et inattendue défaite ouvre les portes de la Nouvelle-France à l'invasion.

La réaction de Versailles montre l'importance que la France attache à la place, puisqu'on engage l'année suivante une grosse expédition de reconquête. Le duc d'Anville reçoit le commandement d'une escadre de 10 vaisseaux, 3 frégates, 3 galiotes à bombes et 55 bâtiments portant 3 500 hommes de troupe pour reprendre Louisbourg. La Marine royale française parait sans complexe, puisqu'on prévoit même de reprendre Port-Royal, l’ancienne capitale de l'Acadie devenue Annapolis, et rien moins que détruire Boston en représailles[9]... Mais l'expédition, partie tard dans la saison, s'épuise dans une interminable traversée de l'Atlantique et n'arrive devant Louisbourg qu'en septembre 1746. Elle est bousculée par une terrible tempête qui cause de graves avaries à plusieurs bâtiments, aussitôt contraints de rentrer en France. L'expédition tourne finalement à la catastrophe sanitaire. Le scorbut, puis une toxicose liée à la mauvaise qualité des vivres se déclare et décime les équipages. 800 soldats et 1 500 matelots décèdent en quelques jours. La moitié de l'expédition réussit cependant à atteindre la baie de Chibouctou où les Acadiens ravitaillent les soldats et les marins. D'Anville, emporté par une crise d’apoplexie s'écroule sur le gaillard arrière de son vaisseau et décède. Son Second se suicide. La Jonquière, qui reprend le commandement, fait une ultime tentative avec 4 vaisseaux et ce qui reste du convoi contre la ville d'Annapolis. Mais la tempête s'en mêle à nouveau alors que l'épidémie poursuit ses ravages et que les vaisseaux sont réduits à l'état d'hôpitaux flottants. La Jonquière doit donner l'ordre de rentrer. L'escadre a été vaincue par la maladie sans même avoir rencontré l'ennemi.

Pourtant, à Versailles on ne se décourage pas puisqu'une nouvelle expédition est montée en 1747. Un escadre de 6 vaisseaux et 6 frégates escortant 40 navires de transport de troupes est confiée à La Jonquière (nommé par ailleurs gouverneur du Canada) pour reprendre la place. Mais la Royal Navy qui guète les mouvements français dans le golfe de Gascogne intercepte l'expédition. Les 14 vaisseaux d'Anson anéantissent l'escadre française lors de la bataille du cap Ortegal (mai 1747) et s'emparent de 24 transports de troupes, condamnant la deuxième et ultime tentative française de reconquête lors de ce conflit[10].

Ces deux échecs ne sont cependant pas catastrophiques car les Anglo-Américains se montrent incapable d'exploiter leur succès. Le Canada français reste inviolé jusqu'à la fin de la guerre et Louisbourg est récupérée au traité de paix de 1748. Après trois ans de gouvernance britannique, la place est échangée contre Madras que les Français, victorieux en Inde, avaient conquis en 1746.

La fin de Louisbourg pendant la guerre de Sept Ans

Vue de Louisbourg assiégée. La chute de la place pendant l'été 1758 annonce la perte du Canada français.
Louisbourg est restée longtemps à l'abandon. Elle est restaurée depuis les années 1960 et c'est aujourd'hui l'une des principales attractions touristiques de la région.

La paix dure peu. Elle n'a d'ailleurs jamais été totalement effective en Amérique du Nord où les colons français et anglais n'ont pas cessé de s'affronter dans les immensités forestières au sud des Grands Lacs. En 1755, la guerre reprend (il s'agit de la Guerre de Sept Ans en Europe). A Londres, triomphe au Parlement un puissant courant anti-français, mené par William Pitt qui est déterminé à briser l'expansion coloniale et maritime de la France. L'Angleterre engage donc une guerre navale totale contre la France alors que le gouvernement de Louis XV, qui n'a pas compris la détermination de son adversaire espère pouvoir éviter le conflit par la négociation. La déclaration de guerre est retardée jusqu'au printemps 1756, alors que la Royal Navy s'en prend aux navires français depuis le début de 1755. Les premières agressions ont lieu au large de Louisbourg avec la tentative d'intercepter les renforts de 3 000 soldats qu'apportent la flotte de Dubois de La Motte. C'est un semi-échec puisque 2 navires seulement sont capturés sur les 20 de l'expédition, mais qui montre que tous les coups sont permis alors que c'est toujours officiellement la paix[11].

Louisbourg étant essentiel à la sécurité du Canada français, le gouvernement de Louis XV fait tout ce qu'il peut pour défendre la place et réussit à y faire passer des renforts en 1756, malgré le blocus de la Royal Navy. La guerre s'intensifie en 1757 avec une grande concentration de forces pour attaquer la place. Londres envoie une escadre de 17 vaisseaux et 16 frégates avec 15 000 soldats. En face, Dubois de La Motte rassemble trois divisions parvenues à Louisbourg, soit un total de 18 vaisseaux, 15 frégates et 11 000 soldats. L'effort pour le Canada est donc aussi important côté français que côté anglais, lesquels n'osent pas attaquer. C'est la dernière grande opération navale victorieuse pour la France dans cette guerre[12].

La Marine royale, qui lutte avec des effectifs très inférieurs à ceux de la Royal Navy (60 vaisseaux de lignes français contre 140 anglais à peu près) n'est plus capable de renouveler un tel effort, d'autant qu'en 1758 le port de Brest est ravagé par une terrible épidémie de typhus. Celle-ci s'était déclarée l'année précédente lors du retour de l’escadre de Dubois de La Motte depuis Louisbourg. Le 23 novembre 1757, il avait débarqué 5 000 malades qui contaminèrent toute la ville et ses environs et firent entre 10 et 15 000 morts, réduisant à peu de chose les activités du port cette année-là[13]. Le blocus anglais refoule aussi quatre des cinq divisions qui sortent de Brest en 1758[14]. La seule qui réussit à passer est celle de Du Chaffault, chargée d'ailleurs de troupes pour le Canada. Mais il est trop tard. Ce modeste renfort ne peut sauver la place qui est assaillie par la flotte de Boscawen forte de 22 vaisseaux, 15 frégates et 120 bâtiments de charge qui débarquent 12 000 hommes devant la ville.

C'est le plus grand assaut de l'histoire coloniale canadienne. Côté français on a retenu les leçons du siège précédent puisque la garnison qui était de 1 500 hommes en 1745 a été portée à 3 000 soldats. Son chef, le chevalier de Drucourt dispose de quoi tenir jusqu'à l'automne, les premières neiges devant forcer les Anglais à lever le siège. Mais la place est méthodiquement encerclée par les hommes du général Amherst et les communications sont rompues avec la destruction de la division navale. Le plus gros vaisseau présent dans le port, l'Entreprenant (74 canons), prend feu suite à un tir de l'artillerie anglaise et explose, bientôt suivis de trois autres. Le dernier vaisseau, le Bienfaisant est capturé lors d'un raid. La destruction des vaisseaux pèse lourdement sur le moral des assiégés[15]. Drucourt cède finalement à ses officiers et à la population qui craignent les dévastations ennemies en cas d'assaut général et capitule en plein été (26 juillet 1758). Cette défaite ouvre une nouvelle fois les portes du Canada français, cette fois pour de bon : Québec chute en 1759, Montréal en 1760.

Des ruines de la guerre au tourisme : la renaissance de Louisbourg ?

La population est expulsée. Les fortifications de Louisbourg sont détruites en 1760 et la petite garnison britannique quitte les lieux huit ans plus tard. Les pierres de la forteresse ont ensuite été réutilisées dans la constructions de nouveaux bâtiments dans la région à Halifax et à Sydney (en Nouvelle-Écosse). La nouvelle ville de Louisburg aurait alors été établie par des soldats britanniques et irlandais ayant participé au second siège de Louisbourg à Québec, bientôt rejoints par des loyalistes et de nouveaux irlandais. Le traité de Paris (1763) confirme la cession du Canada et la perte de l'île de Cap-Breton. Selon Jean Béranger, « on a pu affirmer que Louisbourg, construite durant la période de rapprochement franco-anglais du premier tiers du XVIIIème siècle représentait une menace redoutable pour la Nouvelle-Angleterre. Mais par la suite, tous les facteurs hostiles (tempêtes, épidémies, marine anglaise) se sont conjugués pour consommer la perte de Louisbourg dont la construction a suscité davantage les instincts agressifs des Anglo-Américains qu'elle n'a protégé la vallée du Saint-Laurent. »[16]

En 1961, le gouvernement du Canada a entrepris de reconstruire une partie de la cité historique de Louisbourg afin de donner du travail aux mineurs de charbon au chômage et de faire connaître la ville sous forme d'un musée d'histoire vivante. De nos jours, la forteresse de Louisbourg a statut de lieu historique national exploité par Parcs Canada et elle offre au visiteur un aperçu de la vie dans une forteresse française au XVIIIe siècle. La citadelle, remarquablement restaurée, est devenue une des grandes attractions touristiques de la Nouvelle-Écosse[17]. La ville, que les anglophones appellent « Lewisburg » accueille régulièrement des reconstitutions historiques animées par les nombreuses associations -typiquement américaines- qui aiment à recréer les costumes, les armes et les combats de l'époque. La plus récente en juillet 2008, a commémoré le 250e anniversaire du siège de 1758[18].

Galerie historique

Voir aussi

Bibliographie

  • René Chartrand, French Fortresses in North America 1535-1763: «Québec, Montréal, Louisbourg and New Orleans», Osprey Publishing.
  • Jean Béranger, Jean Meyer, La France dans le monde au XVIIIème siècle, SEDES, 1993.
  • Dictionnaire d'Histoire Maritime, sous la direction de Michel Vergé-Franceschi, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 2002.
  • Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil, L'Europe, la mer et les colonies, XVIIème-XVIIIème siècle, éditions Hachette, collection Carré Histoire, 1997.
  • André Zysberg, La Monarchie des Lumières, 1715-1786, Nouvelle Histoire de la France moderne, Point Seuil, H211, 2002.
  • Jean Meyer, Martine Acerra, Histoire de la Marine française, éditions Ouest-France, 1994.
  • Lucien Bély, Les relations internationales en Europe au XVIIème-XVIIIème siècle, Presses Universitaires de France, 1992.

Articles connexes

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Notes et références

  1. (en) Université du Cap-Breton - Mi'kmaw Place Names in Cape Breton
  2. L'Encyclopédie canadienne : Cap-Breton (municipalité)
  3. Jean Béranger, Jean Meyer, La France dans le monde au XVIIIe siècle, SEDES, 1993, p.181.
  4. a et b Dictionnaire d'Histoire Maritime, sous la direction de Michel Vergé-Franceschi, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 2002, p.886.
  5. a et b Jean Béranger, Jean Meyer, op. cit., p.182 et 192.
  6. a et b Jean Béranger, Dictionnaire d'Histoire Maritime, op. cit., p.886-887.
  7. a et b Lucien Bély, Les relations internationales en Europe au XVIIème-XVIIIème siècle, Presses Universitaires de France, 1992, p.510.
  8. Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil, L'Europe, la mer et les colonies, XVIIème-XVIIIème siècle, éditions Hachette, collection Carré Histoire, 1997, p. 85.
  9. Rémi Monaque, Suffren, le destin inachevé, éditions Tallandier, 2009, p.40-41.
  10. Parmi les captifs se trouve La Jonquière. Le reste du convoi qui n'a pas été saisi (16 navires sur 40) parvient à destination et apporte ainsi quelques renforts à la Nouvelle-France. Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil, op. cit., p. 85. Michel Vergé-Franceschi soutient cependant que la totalité du convoi est parvenu à destination. Dictionnaire d'Histoire Maritime, op. cit., p.1089.
  11. Cette agression provoque une émotion considérable à Paris où l'on a visiblement pas voulu voir venir la guerre. André Zysberg, La Monarchie des Lumières, 1715-1786, Nouvelle Histoire de la France moderne, Point Seuil, H211, 2002, p.245.
  12. André Zysberg, op. cit., p.257.
  13. Jean Meyer, Martine Acerra, Histoire de la Marine française, éditions Ouest-France, 1994, p. 106.
  14. André Zysberg, op. cit., p.265.
  15. Informations tirées de l'article en anglais "Siege of Louisbourg (1758)"
  16. Dictionnaire d'Histoire Maritime, op. cit., p.887.
  17. Jean Béranger, Dictionnaire..., ibidem., p.887.
  18. Information tirée de l'article en anglais sur Louisbourg. On peut aussi visionner ce long documentaire de la télévision canadienne sur le siège de 1745, en anglais : Louisbourg Under Siege, a National Film Board of Canada documentary

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Louisbourg de Wikipédia en français (auteurs)

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