Lexique du français québécois

Lexique du français québécois
Article principal : Français québécois.

Sommaire

Lexique

Quelques différences lexicales entre le français du Québec et le français d’Europe. Notez que certaines de ces différences ne sont pas uniquement orales et familières ; certains mots québécois comme achalandage, courriel et clavardage s’emploient également à l’écrit. Notez aussi que plusieurs de ces mots ne sont pas uniquement utilisés dans le français québécois, mais aussi dans le français acadien, par exemple.

Mot québécois Équivalent en Europe Commentaires
À Elle, Ce Catherine ? À va travailler à matin !
Abreuvoir, buvette Fontaine (pour boire) En Europe, l’abreuvoir n'est utilisé que pour les animaux, tandis qu’au Québec, la fontaine désigne uniquement un bassin d'eau ornemental.
Achalandage, congestion Trafic, embouteillage, circulation « L'achalandage de mon site Web a battu un record aujourd'hui. » Achalandage ne désigne pas forcément du trafic et peut désigner le niveau auquel une personne, un objet est accaparé, utilisé, mis à contribution. La nuance est légère mais présente.
Adon Hasard, occasion « Quel adon ! Elle a le même nom que moi. » Provient de l'ancien français, alors qu'il signifiait don ou présent.
(s')Adonner Présenter des circonstances favorables à, convenir « Ça adonne que j'avais justement ce qu'il fallait » et « Ça s'adonne que j'avais justement ce qu'il fallait. » sont entièrement analogues. Cette forme impersonnelle (tout comme rien d'autre ne peut neiger que « il », sous cette forme, rien d'autre ne peut adonner que « ça »), lorsqu'elle est suivie d'un subjonctif, signifie « présenter un adon (voir ci-dessus), une occasion ». Le pronom « s' » n'a aucune influence sur le sens. Les autres pronoms, tels que « m' » et « lui », par contre, autorisent d'autres sujets que « ça » (« Ce changement de programme m'adonne ») et changent le sens en « convenir ».
Achaler Harceler « Je te donne ton argent, mais arrête de m’achaler ! » Désigne du harcèlement, mais a un sens euphémique par rapport à ce dernier mot.
Ammancher (s’) Arranger (s’) / Habiller (s') « Je vais m’ammancher pour qu’il ne soit pas là » / « Comment qu't'es amanché, toé ? »
Arrêt(-stop) Stop (panneaux routiers) Au Québec, il est inscrit sur les panneaux routiers « ARRÊT » depuis 1988 ; auparavant, l’inscription bilingue « ARRÊT - STOP » était présente, se succédant elle-même à « STOP ». Découlant de cette succession de panneaux, les termes « arrêt » (formel), « stop » (familier seulement, contrairement à la France) et « arrêt-stop » (vieilli) sont utilisés les uns comme les autres au Québec.
Avant-midi Matinée, matin « On a une réunion en/cet avant-midi ». Ce terme, utilisé en opposition avec « après-midi », a un sens plus large que « matin » au Québec, le premier désignant la période séparant le lever du soleil à 12:00 et le matin se terminant au moment de la journée où les activités de la journée sont bien en route (donc vers 9:00).
Aubaine Bonne affaire, opportunité, promotion « C’est une aubaine à ne pas laisser passer ! » Une aubaine ne désigne pas un simple rabais ou une promotion ; il s'agit forcément d'une excellente affaire.
balado (fichier) baladodiffusion Podcast, podcasting Fichier audio ou vidéo que l'on peut consulter avec son baladeur numérique. C'est une francisation contestée du terme anglais.
Banc de neige Congère, remblai de neige Contrairement à la congère, terme totalement inconnu, ou presque, au Québec, qui est un amas de neige produit par le vent, le banc de neige désigne presqu'exclusivement un tel amas résultant du travail de la machinerie lourde pour dégager les routes.
Bargainer, barguiner Marchander, négocier Bargainer vient de l'anglais bargain. Cependant, le terme bargain vient de l'ancien français barguiner. Ce mot tient uniquement de l'usage familier et on y préfère généralement, même dans ce cas, le mot « négocier ».
Barrer Verrouiller, fermer à clef Exemple: Barrer une porte : (fermer à clef) - encore couramment utilisé en France, en Vendée-Poitou dans le même sens qu’au Québec.
Utilisé en Europe pour « rue barrée », également utilisé au Québec. Provient de l'ancienne façon de verrouiller une porte qui consistait à installer une lourde barre de bois en travers de celle-ci entre deux crochets situés de part et d'autre du cadre de porte de façon à l'empêcher de s'ouvrir.
Bazou Tacot Désigne généralement une vieille voiture ou, parfois, une voiture de mauvaise qualité.
(Être, avoir l’air) bête (Être, avoir l'air) désagréable, impoli « Avoir l’air bête » : avoir l’air fâché, désagréable. « Être bête » : être désagréable et sec, fermé. Encore utilisé en France, quoique moins communément, notamment dans l’ouest du pays.
Bibite Insecte
Blonde Petite amie, petite copine « Hier, j'ai offert un repas romantique à ma blonde. » Ce terme désigne tant une fréquentation amoureuse frivole qu'une conjointe de fait ou une mère de famille sans mariage.
Boboche Bâclé, minable « Le spectacle que j'ai vu hier soir était boboche. » Ce terme n'est pas répandu dans tout le Québec.
Boisson Boisson alcoolisée L'expression « Être en boisson » signifie par extension « Être ivre ». L'utilisation du terme « boisson » pour désigner une boisson en général est connue mais minoritaire par rapport à celle d'alcool.
Boucane (substantif) / Boucaner (verbe) Fumée (substantif) / Dégager de la fumée (verbe) « Il y avait une boucane épaisse et étouffante dans ma maison en feu. / Les cendres du feu de camp boucanaient encore quand nous sommes partis » Ces mots appartiennent exclusivement au langage familier. Aussi, rarement utilisé au terme de fumer (la cigarette, la pipe...)
Bout(te) Bout Le mot « bout » est parfois prononcé fautivement (et, le plus souvent, consciemment) et a exactement le même sens qu'en France. Une nuance est parfois ajoutée par la prononciation du T final, qui agit alors à titre de superlatif.
Brake à bras Frein à main, frein d'urgence
Breuvage Boisson (a donné le mot anglais beverage) Mot tiré du moyen français[1] Au Québec, ce mot partage, de façon majoritaire, avec « boisson », le sens général de liquide destiné à être bu. Il n'a pas, comme en France, de connotation négative. C'est plutôt « boisson », de par son sens très commun d'alcool, qui revêt celle-ci.
(Prendre une, être sur une/la, partir sur une/la) Brosse Cuite, picole, débauche « Il a pris une brosse hier ; il a donc une gueule de bois persistante ce matin. »
Cabane maison cossue ou très grande, érablière, remise Exemple: Maison cossue: grosse cabane (par ironie). Remise: cabane à outils(synonymes: cabanon,shed). Érablière: cabane à sucre. Le sens basique, hors de ces situations, demeure cependant « petite construction, souvent artisanale et rustique, voire mal faite »
Capoter / Capoté adorer, s'extasier, exagérer, perdre la tête, paniquer, s'enrager / singulier, extraordinaire Adorer : Elle capote sur ce garçon. Il faudrait qu'ils sortent ensemble. (synonyme : tripper) Exagérer : Tu capotes, je ne te donnerai pas 100 dollars pour ça. Perdre la tête: Je ne sais pas quoi faire, c'est sans issue. Je capote ! S'enrager : Ne capote pas pour ça, je vais réparer les dégâts. / Singulier : Tes cheveux, c'est capoté. Comment arrives-tu à faire tenir un si énorme mohawk ? Extraordinaire : Hier, je suis allé à une fête. C'était capoté ; on a dansé toute la nuit. (Synonyme : flyé)
Cadran Réveille-matin Ce mot appartient exclusivement au langage courant.
Carcajou Glouton (animal)
Cartable Classeur à anneaux Le classeur et la filière québécois désignent quant à eux le meuble à classement de dossiers, tout comme dans certaines régions de la France.
Caribou Renne Le nom caribou est un emprunt ancien à la langue micmac, signifiant « qui creuse la neige pour se nourrir ». Le caribou désigne généralement la variété Nord-Américaine du rangifer tarandus, le renne. Si, en général, on considère le mot comme synonyme de renne, il convient de ne pas les considérer comme totalement synonymes, puisqu'au Québec, on scinde bien le caribou et le renne. Cette division est bien présente dans le mythe du père Noël, car ce sont bien des rennes qui tirent son chariot, là aussi.
(Téléphone) Cellulaire, Cell Mobile, Portable (Téléphone -) Proche de l’anglais cellular phone, cell phone. Le terme est toutefois légitime. Si on parle de portable au Québec, on se réfère généralement à un ordinateur portable. Notez que le terme GSM est absolument absent du vocabulaire, voire de la connaissance, des Québécois.
Champlure Robinet Ce mot appartient exclusivement au langage familier. Déformation du mot chantepleure
Chaudière Seau Une chaudière est un grand récipient, souvent un seau. Le terme chaudière connote un plus gros objet que seau. Noter que le terme «Chaudière» pour décrire un équipement de chauffage central est beaucoup moins utilisé au Québec que le terme «Fournaise».
Chaudron Marmite, casserole Au Québec, chaudron peut désigner une casserole ou une marmite. Certaines personnes, toutefois, rendent chaudron synonyme de marmite et en séparent casserole complètement. Notez que le terme marmite n'est quasiment jamais utilisé au Québec et que chaudron ne désigne presque jamais un objet au bas arrondi. On parlera alors de chaudron de sorcière. Au Québec il désigne également un mauvais entrepreneur.
Chandail Tee-shirt, pull Tee-shirt est également utilisé. Chandail est, par définition, un gros tricot qui s’enfile par le cou (idem poncho). Il désigne, par extension, tous hauts qui s’enfilent par le cou. On utilise aussi le mot gilet.
Char Bagnole, voiture, auto Ce terme appartient exclusivement au langage familier. Pourrait venir des chars tirés par des chevaux ou de l'anglais car.
Chauffer Conduire « Chauffer à clutch » : conduire une voiture à boîte de vitesse manuelle.
Choker (prononcer tchôké) Se dégonfler, être pris de bégaiments par gêne excessive « Si tu y vas, té mieux de pas choker! » / « Yé en train de choker devant à fille »
Chum Copain, copine Dépendant de qui l'utilise en parlant de qui, ce terme peut désigner un(e) ami(e) très proche ou un(e) amoureux/se :
  • Homme à femme → ma chum → amie ;
  • Homme à homme → mon chum → ami ;
  • Femme à homme → mon chum → amoureux ;
  • Femme à femme → ma chum → amie.

Pour éviter tout malentendu, on peut forcer le sens amical du terme en ajoutant « de gars » ou encore « de fille », dépendant du sexe de la personne de laquelle on parle.

(se) Choquer (se) Vexer, (se) fâcher « Ça me choque me faire dire que je suis grosse. » Ce terme a une connotation euphémique ou enfantine la plupart du temps.
Cigare au chou Chou farci Variante du chou farci avec sauce tomate. Le nom vient de la forme qui évoque le cigare.
Classeur Armoire à dossiers En Europe, Classeur de rangement se dit également. Malgré le mot armoire, il s'agit généralement de tiroirs.
Clavardage / clavarder Chat / chatter Ce mot-valise provient de clavier et de bavarder. Si l'anglicisme demeure grandement majoritaire dans le langage courant, il est banni dans le français formel.
Courriel Courrier électronique, e-mail, mail Inventé au Québec[2] pour cesser d'utiliser l’anglicisme e-mail. E-mail est de moins en moins utilisé au Québec et la plupart des sites québécois l’utilisent[3].
(être) Correct (le T devenant muet) Bien (aller) / D'accord Plus fréquent et parfois mélioratif. « Es-tu correct ? » (Tout va bien ?), « C'est correct. » (C'est bien, ça me va). Seul, correct montre une approbation. Si le mot est précédé de bien, le locuteur exprime également que ce à quoi il fait référence est au-delà des besoins, ou de ses espérances, sans toutefois montrer de l'admiration.
Costume de bain Maillot de bain Cette expression appartient exclusivement au langage courantIl s'agit d'une traduction littérale de l’anglais swimsuit, bathing costume, swimming suit ou bathing suit. Maillot de bain est aussi utilisé quoique moins fréquemment.
Croche ~Tordu Sans réel équivalent autre ailleurs, ce mot, vieilli et sorti de l'usage partout ailleurs, est le seul antonyme direct, tant aux sens figuré que littéral, du mot droit. Si une ligne n'est pas droite, elle est croche. Pareillement, si un homme n'est pas droit (honnête), il est croche. Notez que ce mot ne provient pas de l'anglais.
(Faire la) commande (Aller au) marché, (Faire l')épicerie Cette expression appartient exclusivement au langage courant et ne s'applique qu'aux achats de nourriture au supermarché.
Crosser / Crosseur Baiser, arnaquer / Arnaqueur Ce terme appartient exclusivement, au sens propre, à l'argot, et au sens figuré, au langage courant. Le sens propre est sexuel et moins utilisé que le sens figuré signifie littéralement baiser (à la différence qu'il n'a alors pas de complément direct) et, précédé de se ou suivi d'un complément direct, masturber. Au sens figuré, il signifie arnaquer ou, par extension, mentir ou frauder. Crosseur signirie arnaqueur.
Crème glacée (cornet de...) Glace (cornet de...) « Miam ! Un bol de crème glacée au chocolat. » Glace, au Québec, désigne toujours la version solide d'une substance habituellement liquide à la température ambiante, généralement de l'eau.

Le terme « crème molle » désigne les glaces à l'italienne.

Débarbouillette ~Gant de toilette Linge carré et texturé, à l'usage analogue au gant de toilette, qui ne fait cependant pas le tour de la main.
Débarquer Descendre (de l’autobus, du métro, d’une voiture). Prendre une débarque : tomber.
Dégoutter Goutter Couler goutte à goutte. L'eau dégoutte de son parapluie. Ne pas confondre avec « dégoûter », inspirer du dégoût.
Déjeuner Petit déjeuner Repas habituellement servi le matin.
Dîner Déjeuner Repas habituellement servi le midi.
Souper Dîner ou Souper Repas habituellement servi le soir, vers 17:00. En anglais, les termes supper et dinner sont utilisés tous les deux pour désigner le souper. En France, le repas qu'on prend en soirée, souvent aux alentours de 20:00, lui est analogue.
Efface (genre féminin) Gomme (genre féminin), gomme à effacer Ce terme appartient presqu'exclusivement au langage courant. Notez que si en France, gomme sans précision aucune désigne une gomme à effacer, au Québec, c'est une gomme à mâcher (chewing-gum).
Embarquer Monter (dans l’autobus, dans le métro, dans une voiture...) En Europe embarquer est utilisé uniquement dans le sens de monter dans un avion.
Épais, épaisse Con, conne Con et conne existent aussi au Québec et sont fréquemment utilisés.
Espadrilles, Godasse, Chouclaques(shoe-claque) Baskets, Tennis, chaussures de sport Le premier proviendrait de Shoe Clark, fabricant de chaussures britannique installée au Québec.
Être plein ou être bourré Avoir trop mangé Peut signifier aussi saoul ou riche. Être bourré peut signifier la même chose en France.

On parle aussi de « se bourrer la fraise » (à la cabane à sucre, par exemple).

Fesser Frapper On peut fesser un objet ou une personne. Par exemple, « Pour me défouler, j’ai fessé dans mon oreiller » ou « Je m’en va le fesser, le p’tit morveux ! »
Fête (ma) Anniversaire (mon) Dire que « ça va être [sa] fête » à quelqu’un peut signifier aussi qu’il va se faire battre ou qu’il est dans le pétrin - idem en France.
Fin (féminin : fine) Gentil (fém. : gentille) Être fin ou être fine. Par exemple : « Il m’a donné 50 piastres. Y est vraiment fin ! » ou « Cette fille là, c’est fine comme toute ! »
Flos Gosses (enfants) Au Québec, gosse est seulement utilisé pour parler des testicules. Le verbe gosser signifie énerver ou tanner quelqu’un (« il me gosse »). Le verbe « gosser » peut aussi vouloir dire bricoler (patenter) quelque chose.
Fourrer (plusieurs sens) Baiser (vulgaire) Fourrer peut vouloir dire « tromper une personne », par exemple au cours d'une affaire financière, ou, d'une façon vulgaire, « faire l’amour ».
Frais chié Prétentieux On peut aussi employer le terme frais (ou l’anglais fresh) sans chier.
Froque Manteau « Enlève ta froque, y fait 30°C dehors ! » Froque et manteau sont tous les deux utilisés. À ne pas confondre avec « Froc », mot masculin désignant familièrement un pantalon.
Gala Cérémonie, Émission de variété, Soirée dansante En français européen, le terme est cantonné à désigner une célébration (le plus souvent non retransmise à la télévision) avec une ou plusieurs célébrités
Glace glaçons Au québec, mettre des glaçons dans une boisson se dit «mettre de la glace», en France une glace est appelée "miroir" au Québec.
Garnotte Gravier, gravats que constitue la route avant d'être pavée (si c'est le cas) Au Québec Garnotte décrit aussi la qualité ou la puissance d'un tir d'un lanceur au baseball ou d'un hockeyeur. Exemples: Envoye-là ta garnotte ! Maurice Richard avait toute une garnotte !
Garocher, pitcher Lancer, jeter « On s’est garoché des bêtises/balles. »
« Je ne savais plus où me garocher. » Pitcher, du mot anglais pitch.
Gâteau aux fruits Cake Au Québec un gâteau aux fruits signifie un cake en France. en France un gateau signifie un biscuit au Québec. Exemple: Un gâteau Forêt Noire. un biscuit Oréo.
Crémage Glacage
Gosses Couilles (Testicules) Au Québec, ce mot est seulement utilisé pour parler des testicules ou pour dire que quelqu'un nous énerve: « Il me gosse ! » - en « France il me casse le couilles » (très familier). Le terme gosses pour désigner les enfants, au Québec, n'est pas utilisé, mais l'expression peut être comprise.
Gougounes (« Babouches » dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean) tongs, Claquettes (Chaussures de plage) « J’vais chercher mes gougounes (babouches) et je reviens. »
Gomme (à mâcher) Chewing-gum Le terme anglophone « chewing-gum » est rarement utilisé au Québec, autant à l’oral qu’à l’écrit. En France le terme « Gomme à mâcher » est désuet et utilisé par certaines personnes âgées.
(Avoir le) Goût (de) Avoir envie « J’ai le goût de faire un party pour fêter mes 16 ans. »
Innocent Imbécile Le mot peut également prendre le sens approprié de « non coupable », en fonction du contexte.
Insignifiant Imbécile « Maudit insignifiant ! »
Jaser Parler, discuter « Jaser » n’est pas utilisé dans le sens péjoratif comme peu souvent l'être en France. C’est une expression neutre.

Lorsqu'on discute avec quelqu'un, on « tape la jasette ».

Joute Partie « Une joute de hockey ». « Partie » et surtout « Game » (de l'anglais) sont aussi couramment utilisés. Le mot « Match » est aussi souvent utilisé pour décrire une compétition sportive.
Job (féminin) Mon travail, mon emploi, mon poste) Le Québec, le mot job féminin à l'inverse de la France où il est masculin. Exemple : « J’ai perdu ma job ! » ou encore: « T’as fais une maudite belle job ! » Même chose pour le mot business, employé au féminin : « Il a parti sa propre business. »
(Du) Linge Vêtements Le linge est toujours singulier, excepté pour l’expression : « des linges » (de petites serviettes).
Linge à vaisselle Torchon (pour essuyer la vaisselle) Pluriel : Des linges à vaisselle.
Liqueur Boisson gazeuse, soda On ne s’étonnera donc pas qu’une mère propose à ses jeunes enfants de boire de la liqueur. « boisson gazeuse » est parfois utilisé.
Lutter Expression locale à l'Outaouais et à certaines régions avoisinantes (comme l'Est Ontarien) signifiant "se faire frapper par une voiture" ou "frapper avec une voiture". "L'autre jour, je me suis presque fait lutter!" ou encore "Je conduisais tard la nuit et j'ai lutté un chevreuil."
Magané en mauvais état, épuisé peut être utilisé pour un objet. Exemple: son radio est magané. peut être utilisé pour désigner une personne. «A trop fêté hier soir, est pas mal maganée à matin». comme un verbe: «Arrête de maganer tes souliers».
Magasiner, magasinage Calqué du mot anglais shopping : Faire ses courses, faire des achats, acheter qqc, faire son shopping On dit aussi « faire du magasinage ». Le shopping est un anglicisme jamais utilisé au Québec. À l’écrit, autant qu’à l’oral, on utilise le terme magasinage.
Maringouin Sorte de moustique Moustique est aussi utilisé, mais moins souvent que maringouin. Sur des cannes de pesticides, on peut parfois y lire : « Pour éloigner les moustiques (maringouins) ».
Minou,Minoune chat, ma chérie.chatte,vielle voiture Minou désigne un chat ou est utilisé comme surnom pour désigner sa petite amie, épouse ou son petit ami,mari. Minoune désigne la femelle du chat ou une vielle voiture en mauvais état.
Nettoyeur Pressing « Je vais aller porter ces vêtements chez le nettoyeur. »
Niaiser Se moquer de, dire des idioties Dire d’une personne qu’elle est niaiseuse signifie surtout qu’elle manque d’intelligence, alors que l’expression « arrête de niaiser » fait strictement référence au comportement. Ce mot existe réellement et peut être utilisé, comme le terme courriel l’est pour la France.
Party Fête Un party (prononcé « par-tay »)
Pentoute Pas du tout « Il ne veut rien faire pentoute ! ». S'écrit aussi « Pantoute »
Peinturer Peindre « J’ai peinturé ma maison hier. ». Ne possède pas de sens péjoratif au Québec. Un peintre peut peinturer une pièce et faire un travail de grande qualité.
Pénitencier Prison, Maison d'arrêt Décrit plus précisément une institution carcérale sous juridiction fédérale (Canada) dans laquelle sont gardés les détenus ayant à purger une sentence de plus de deux ans. Les prévenus et détenus ayant une sentence de moins de deux ans sont gardés dans une prison sous juridiction provinciale.
Peser Appuyer « Peser sur le piton » : « appuyer sur le bouton ». « Peser sur la suce » : « appuyer sur l'accélérateur ».
Piquetage Piquet de grève Des grévistes se réunissent à l'intérieur et aux alentours du lieu de travail
Piton, pitonneu, pitonneuse, pitonner Bouton (de commande) « Pèse su’l piton pour sonner à la porte ». Pitonneu(se) un garçon(fille) qui zape beaucoup. Le mot pitonneuse signifie aussi zapette. Pitonner signifie appuyer sur des touches.
Pitoune belle nana Exemple: Chek la pitoune a des gros jos.

Le terme peut avoir un sens péjoratif (le comportement de la pitoune pouvant être apparenté à une prostituée).

Décrit aussi le flottage de bois entre un site de coupe et une scierie ou une usine de pâtes et papiers. « Dans les années 1900, il y avait énormément de pitoune sur la rivière Saint-Maurice. »

Pogner ("variable" de prendre, avoir) verbe utilisé de plusieurs façons, généralement dans le sens de « prendre ». Être populaire Exemple: Je suis resté pogné (resté pris). Je me suis pogné une liqueur (s'acheter une boisson). Ça pogne pas mal (c'est populaire). Cette fille là, à pogne beaucoup !
Police (une) Un policier, une policière « Y avait une police qui guettait le magasin. »
Pommes de route Crottin de cheval
Pouce (faire du) Auto-stop Viens du fait que l’on utilise le pouce pour faire de l’auto-stop. Le terme « auto-stop » n’est jamais utilisé au Québec. « J’ai fait du pouce et je me suis ramassé en Ontario ! »
Poudrerie Neige soulevée et poussée par le vent (blizzard) Est également utilisé dans les médias pour parler de météo. Ce mot existe réellement et peut être utilisé, comme le terme courriel l’est.
PQ Au Québec, ces deux lettres désignent exclusivement le Parti québécois ou la Province du Québec. En Europe, PQ désigne du papier toilette.
Présentement Actuellement, en ce moment
Quessé Qu’est-ce que Quessé qu’c’est ça ?
Questionner (se) Interroger (s') le fait de poser une question
Ralle Tronc Branche maîtresse d'un arbre. Expression utilisée à St-Luc de Vincennes, Champlain, Québec
Rentrer Entrer, Rentrer Pour « ré-entrer », on utilise « rerentrer » (prononcé : eur-rentrer).
Robeur Caoutchouc, pneu (au Lac-Saint-Jean) « On va y collé du robeur en dessous pour qui glisse pu. »
« Il faut que j’aille au garage faire changer mes robeurs, ils sont finis. »
De l'anglais « rubber », caoutchouc.
Sacoche Sac à main pour femmes
Secousse Durée indéterminée.
Petite secousse : temps assez court ;
bonne secousse : temps assez long
Exemple : « Ça fait une bonne secousse. »
« Ça fait un bon bout de temps. »
Aussi « escousse » (Est de Québec)
Service au volant Drive, Mac'Drive, Service au volant Panneau d’indication à l’extérieur des restaurants de restauration-rapide où les clients peuvent passer leur commande, payer et recevoir leur repas (emballé dans un sac) sans quitter leur voiture.
Stationnement Parking Parking est un anglicisme. Alors que car park ou parking lot sont les équivalents anglais.
Suçon Sucette Et inversement, sucette, au Québec, a le sens du suçon européen.
Taponner bricoler, palper sans but précis, rapport sexuel, perte de temps et/ou compliqué, entassé Exemples: bricoler: J'ai taponné après mon char. Palper sans but précis: Arrête de taponner les fruits! Rapport sexuel: on s'est taponné toute la soirée. Perte de temps/ou compliqué : installer une piscine c'est du taponnage. Entassé: on était tout taponnés dans l'autobus.
Tête-heureuse Imbécile heureux
Tirer une bûche (se) S'assoir Vient du temps où les coureurs des bois tiraient des bûches aux arbres pour en faire de quoi s'assoir.
Toutou Ours en peluche En Belgique et en France (mais aussi au Québec), toutou est un terme familier qui désigne le chien.
Traversier Ferry Ferry est un anglicisme.
Trôner Déféquer (en étant sur le trône) Évacuer des matières fécales.
Tsé Tu sais Est utilisé aussi en vouvoyant et pour reprendre son souffle durant la phrase. Exemple : Vous savez l'gars qui fait d'la radio là, tsé, Bob Tremblay ; ben y m'doit quinze piasses !
Tu « Tu » s'utilise dans le même sens qu'en Europe, mais on peut aussi l'employer dans une phrase interrogative en tant que particule marquant le caractère interrogatif. Exemple: Ça finit-tu bientôt ? T'es-tu là ?
Turlutte Chanson entraînante Une turlutte en Europe est une fellation.
Vidanges, Les Monstres Ordures, poubelle, rebuts Le terme le plus fréquemment utilisé est tout de même poubelle. Exemple: Va mettre les poubelles (ou vidanges) au chemin. Les monstres désigne les gros rebuts et/ou l'équipe qui collectes les gros rebuts. Exemple: C'est quand q'les monstres vont passer? Demain, c'est le jour des monstres.
(Lâcher un) wack Pousser un cri Est utilisé pour pousser un cri de surprise. Exemple : Quand y'est entré dans les toilettes sans frapper, j't'ai lâché un wack! Ou pour appeler quelqu'un. Exemple: Si tu veux de l'aide, tu m'lâcheras un wack.

Termes sans comparaison

  • 30 sous : expression québécoise qui désigne une pièce de 25 cents. Après la colonisation de la Nouvelle-France, la monnaie britannique fut introduite dans la nouvelle colonie britannique. À ce moment, une livre britannique valait 120 sous, donc la pièce d'un quart de livre valait 30 sous. Depuis ce temps, et ce, même après la mise en place de la monnaie canadienne, une pièce de 25 sous (un quart de dollar) est appelé un 30 sous. L'expression « Quatre trente sous pour une piastre! » désigne le fait de faire un changement en obtenant pourtant le même résultat.
  • Pitoune : le terme « pitoune » est d'origine québécoise et désigne d'abord un tronc d'arbre jeté à l'eau pour son transport vers une usine de papier. Par dérivation, il est devenu un qualificatif très familier applicable à une jeune fille jolie.
Ce mot tire son origine de la manière, par les Britanniques, de désigner les campements des Canadiens-Français. Ils appelaient ceux-ci les happy town (« villes joyeuses ») d'après la jovialité et la quantité de fêtes célébrées.
Dans certaines régions tel que l'Abitibi-Témiscamingue, l'expression jouer à la « pitoune » fait référence à jouer au hockey sur glace chaussé de bottes au lieu de patin.
Pitoune est aussi le nom donné à une attraction aquatique du parc montréalais La Ronde.
Ce terme est également utilisé pour désigner des rondelles de plastique utilisées pour marquer les numéros dans les jeux de bingo, aussi appelées "pinouches".
  • Sloche (de "Slush", prononcer slotche ou simplement sloche, selon les régions) :
    • Neige fondante mêlée au sel de déglaçage (vient de l'anglais slush), dans la langue orale familière. L'Office de la langue française a préconisé l'utilisation du terme « gadoue » qui fait pourtant référence à la boue ailleurs en francophonie, toutefois le terme uniformisé par le Comité d'uniformisation de la terminologie aéronautique (CUTA) est névasse[4]. Il est utilisé par plusieurs auteurs comme Marco Mirone[5] et les organismes officiels fédéraux[6].
    • Boisson fruitée consommée durant l'été et composée de glace concassée et de sirop à saveur artificielle de fruits (ou de vrais fruits) (voir Barbotine). En France c'est du granité.
    • C'est aussi la marque déposée utilisée par Alimentation Couche-Tard pour sa sloche.

Préservations de formes

De nombreuses différences entre le français québécois et le français européen proviennent de la préservation de certaines formes aujourd'hui archaïques en Europe.

  • Une « cour » est un « jardin » (en France, le mot « cour » a perdu ce sens).
  • Le mot « breuvage » est utilisé pour « boisson » en plus de ce dernier terme; c’est un mot de vieux français duquel le mot anglais beverage est originaire. « Breuvage » peut être utilisé en français d'Europe, mais il a généralement une nuance parfois péjorative ou précieuse. De plus, le terme « boisson » est plutôt utilisé au Québec pour désigner une boisson alcoolisée (de la boisson).
  • « Piastre » (prononcé piasse), terme argotique pour un dollar (équivalent de « balle » en France) est en fait le mot originellement utilisé en France pour le dollar américain ou espagnol.
  • Le mot « couple » est un nom masculin en français, mais au Québec il est également utilisé comme nom féminin dans des expressions telles que une couple de semaines. On pense souvent que c’est un anglicisme, mais il s’agit en fait d'un reste de français archaïque. Cette confusion n'est cependant pas si erronée, étant donné que la langue anglaise elle-même inclut des archaïsmes français et normands (par exemple la prononciation du « ch » initial en /tʃ/).
  • « Frette » vient de l’ancien français. Ce mot signifie qu’il fait très froid. Il est du registre parlé.

Modification de sens

Au Québec, d'autres mots ont, par ailleurs, subi un glissement de sens tel qu'ils ont un sens différent de celui ayant cours en France :

  • « lunatique » désigne une personne distraite, qui est « dans la lune » ;
  • « branler » signifie « masturber » en français européen et québécois mais possède également des sens variants. Il veut dire « se déplacer lentement », par extension « hésiter » (« branler dans le manche »), au Québec, tandis qu'en France, ce terme signifie « perdre son temps à ne rien faire ». « Branler » veut également dire « remuer » au Québec, comme la queue d'un chien lorsqu'il est content ;
  • « jaquette » désigne une chemise de nuit ou une chemise d’hôpital, une sorte de veste en France ;
  • « turluter » désigne un style de chant folklorique en québécois tandis qu'elle est utilisée comme terme humoristique pour désigner une « fellation » en France.

Certains glissements proviennent de l'influence de l'anglais : « supporter » signifie entre autres « encourager ».

Verbe être

Dans le langage parlé, on retrouve beaucoup de contractions et de déformations du verbe être. Bien entendu, le français québécois officiel n'approuve pas ces abus.

  • « s'tu » : est-ce... « S'tu toi qui est venu me voir hier soir? » ; « S'tu ton chum? »
  • « tu (verbe)-tu » : (verbe)-tu... « Tu veux-tu aller au cinéma? » « Tu sors-tu avec cette fille? »
  • « 'tu » : veux-tu, es-tu... (l'accent sur le tu remplaces le verbe qui ne peut être deviné que par le contexte) « 'Tu une bière? » « 'Tu heureux icitte? »
  • « Té-tu » : es-tu. « Té-tu malade? »
  • On retrouve quelquefois dans le langage parlé uniquement « sontaient » pour « étaient »;

Modifications non sexistes

Le français québécois a une approche d'avant-garde en ce qui concerne le langage épicène. Les formes féminines d'appellation d'emploi sont courantes au Québec depuis les années 1980. Le but est de rendre justice à chacun et chacune en utilisant la variante en genre conformément au sexe de la personne en cause. On évite aussi de cette façon de suggérer qu'une profession particulière est avant tout masculine. Des formes qui seraient perçues comme étant très inhabituelles et agressivement féministes en France sont communes au Québec, comme « la docteure », « la professeure », « l'écrivaine », « la mairesse », « la première ministre », « la gouverneure générale ». Nombre de ces formes ont été officiellement recommandées par des agences régulatrices variées. L'Europe francophone adopte de plus en plus cet usage avec, par exemple, des emplois officiels autrefois essentiellement nommés au masculin (ex. « Madame la ministre »).

De plus, en écartant l'usage du masculin incluant le féminin (le masculin étant traditionnellement considéré un genre non marqué ou neutre), il est relativement commun de créer des doublets, en particulier pour des discours inclusifs : « Québécoises et Québécois », « tous et toutes », « citoyens et citoyennes » Autre exemple: L'Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec OIIQ.

On notera au passage que Charles de Gaulle ouvrait ses discours par « Françaises, Français » : ce fut le premier à le faire, et fut en cela suivi par ses successeurs. Avant-guerre, l'usage était inverse : « Français, Françaises » .

En outre, une association au Québec, plutôt que d'utiliser soit « professionnels » (masculin seulement) ou « professionnels et professionnelles » (masculin et féminin), a décidé de promouvoir un néologisme épicène sur le modèle de « fidèle », en se nommant la « Fédération des professionèles ». Cela a toutefois déclenché un débat animé et reste une forme plus que marginale d'écriture se voulant non sexiste du français québécois.

D'un autre côté, en discours familier, certains marqueurs féminins se perdent ; par exemple, la prononciation « y » (dérivée de « ils ») est souvent utilisée à la fois pour « ils » et « elles ».

Au Québec, et plus généralement au Canada, on évoque plutôt les droits « de la personne » (faisant référence à la Charte des droits et libertés de la personne, charte propre au Québec) plutôt que les simples droits « de l'Homme ». D'ailleurs, le mot humain remplace de plus en plus le mot hommes (au sens des êtres humains), ce dernier ne désignant de plus en plus que les humains de sexe masculin.

Termes informatiques

L'Office québécois de la langue française propose des équivalents français pour les termes techniques et usuels anglais en informatique ; l'emploi de ces termes varie selon l'environnement de travail, le bilinguisme français-anglais des utilisateurs et l'habitude d'éviter les anglicismes. Ainsi, au Québec, l'Office prône l'emploi de courriel au lieu de e-mail (terme officiellement recommandé aujourd'hui en France et dans certains cantons suisses, notamment Genève), pourriel au lieu de spam mail, polluposteur ou pourrielleur au lieu de spammer, pollupostage ou pourriellage pour spamming, clavardage et clavarder au lieu de chat et to chat, baladodiffusion et balado (fichier) au lieu de podcasting et podcast, hameçonnage au lieu de phishing, espiogiciel au lieu de spyware, blogue ou blogueur au lieu de blog et blogger, etc.

Les Québécois ont emprunté quelques mots de leur vocabulaire à l'anglais, mais aussi, de relativement nombreux mots aux langues amérindiennes (le mot Québec est d'ailleurs dérivé d'une langue autochtone et signifie « là où le fleuve se rétrécit »). Plusieurs mots ou locutions sont aussi nés de troncages des mots ou des suites des déformations phonétiques.

La plupart des mots dérivant de l'anglais sont surtout utilisés dans les grandes régions urbaines, comme Montréal, ou dans les régions limitrophes aux frontières américaines ou des autres provinces canadiennes anglophones.

Termes nautiques

Un certain nombre de termes possédant dans d'autres régions francophones un sens strictement nautique sont utilisés dans des contextes plus larges au Québec. Cela est dû au fait que, jusqu’à l'arrivée du chemin de fer et des liaisons routières, le seul moyen de transport était la voie fluviale du Saint-Laurent, autour duquel la majorité de la population est, encore aujourd'hui, située. Par conséquent, le Québec a une forte tradition maritime : malgré un quart de millénaire d'occupation britannique, le français est toujours demeuré et demeure encore la langue utilisée par les pilotes sur le Saint-Laurent.

Par exemple, le mot débarquer est employé au Québec pour indiquer la sortie hors d'un moyen de transport (voiture, ascenseur, etc.) et embarquer pour l'opération contraire. De plus, il n'est pas rare d'entendre les locuteurs plus âgés ou situés en milieu rural utiliser haler au lieu de tirer, virer au lieu tourner; les vieux bricoleurs font des « radoubs » sur leur maison. On disait aussi « dégréez-vous » pour dire aux invités d'enlever leurs manteaux. Un « grément » désigne un objet quelconque (bidule). Également, les termes « monter à/descendre à » sont utilisés pour parler d'un voyage d'une ville vers une autre. À l'origine, cela suivait la direction du courant du fleuve St-Laurent (ou autre cours d'eau majeur selon la ville). Ainsi, on dirait « descendre à Québec » si l'on vient de Montréal ou « monter à Québec » si l'on vient de Rimouski par exemple. On pourrait également dire « descendre à Québec » si l'on part de la ville de Chicoutimi, en faisant référence cette fois au cours de la rivière Saguenay. Mais de nos jours, monter et descendre sont utilisés dans un sens comme dans l'autre sans que la direction du courant n'ait d'importance. Le poète et chansonnier (faiseur de chansons) Gilles Vigneault a tout un vocabulaire de pêche fluviale, alors que Félix Leclerc a celui du paysan de l'île d'Orléans.

Morphologie

Certains affixes se retrouvent plus fréquemment au Québec qu'en France, en particulier le suffixe -eux (provenant du dialecte normand) qui possède un certain sens péjoratif : téter → téteux (lèche-cul) ; niaiser → niaiseux (idiot, agaçant) ; obstiner → obstineux (ergoteur, argumentateur) ; pot → poteux (consommateur ou revendeur de marijuana, « pot » (prononcer le t final) signifiant « marijuana »).
On retrouve aussi fréquemment le suffixe -age, qui désigne l'action de, sans sens péjoratif: magasiner → magasinage, voyager → voyageage.

Anglicismes, archaïsmes, calques et prêts linguistiques

La prononciation des emprunts à l'anglais dépend fortement à la fois de son contact avec la communauté anglophone et de la lexicalisation associée au terme.

Ainsi, un terme lexicalisé aura une prononciation francisée, s'adaptant à la phonologie et à la phonétique du français. C'est le cas des mots tels bécosse et van (prononcé vane). Un terme non lexicalisé, tels washer et running shoe, pourra être prononcé à l'anglaise, selon l'accent propre du locuteur. La lexicalisation dépend surtout de la tradition, de l'habitude et de l'idiolecte.

Cette règle dépend alors du contact du locuteur avec la langue anglaise (influence de l'idiolecte). Un francophone qui est peu en contact avec des anglophones ou des francophones bilingues aura tendance à tout franciser phonétiquement. À l'inverse, un francophone fortement exposé à l'anglais aura même tendance à retourner à la prononciation anglaise, si l'emprunt est. Dans ce dernier cas, van retrouverait sa prononciation originale. On peut parler ici d'hyper-correction.

Exception : bécosse resterait cependant francisé, l'emprunt étant pratiquement complètement lexicalisé, en témoigne l'orthographe.

Lorsque le terme est grammaticalisé, tels les verbes toaster et caller, le terme peut perdre définitivement sa prononciation anglaise, même chez le francophone anglophile. La logique derrière cette perte est que le mot subit la grammaire française comme n'importe quel autre mot, il n'est plus anglais, mais québécois.

Leur étymon respectif toast et call conserve cependant sa prononciation variante.

À noter que la grammaire anglaise ne s'applique pas. (Il n'y a pas de grammaticalisation philologique.) Ainsi, on ne dira pas des washers en prononçant le s final. Un « s » serait ajouté à l'écrit, mais la prononciation suivrait la règle française. Cependant, running shoe ayant été emprunté comme un terme pluriel, on pourra rencontrer le terme avec un s prononcé à l'anglaise ([z]).

Certains mots du français utilisé au Québec sont également archaïques et désuets vis-à-vis le français moderne international. Mis hors de l'usage encore aux XVIIIe - XIXe siècles en France, les mots tels que pocher, galipote, charrue et magané peuvent encore se rencontrer dans le lexique québécois. Leur utilisation, par contre, a drastiquement diminué depuis les vingt dernières années, mis à part magané, et continue de diminuer encore aujourd'hui. Les mots sont courants chez les tranches les plus âgées de la population.

D'autres mots, tels côte et coteau sont venus du français artisanal des premiers colons de la Nouvelle-France et sont bien ancrés dans l'histoire du Québec. On en fait un usage très courant de nos jours, surtout au niveau cadastral, pour ainsi souligner l'héritage français sur l'ancienne colonie.

Mot ou expression Origine Signification Explication/exemple
Aniwé, éniwai Anglais anyway De toute façon « Je voulais aller là anyway. »
Anorak inuit Manteau court à capuchon
Astheure, asteur À cette heure Maintenant « Astheure, qu’est-ce qui va arriver ? »
« Il fait noir de bonne heure astheure. »
(En) avoir son voyage Être fatigué, voire écœuré de quelque chose. Ou être très surpris (variante sans le « en ») « J’en ai mon voyage de t’entendre ! »
« Elle est enceinte ? Ah ben ! J’ai mon voyage ! »
Awaye, awé (prononcé ah oueille) Envoie (3e personne du verbe envoyer) Vas-y, allez-y « Awé, appelle le taxi. »
Barniques Lunettes Souvent péjoratif : lunettes peu esthétiques, le plus souvent par leur taille
Batterie Anglais: Battery
Employé dans le sens de pile, batterie est un anglicisme.
Par contre, si le terme est utilisé pour désigner la réunion d'éléments générateur d'électricité du même type, alors il est français accepté[7].
Pile sèche, électrique
Bicycle (prononcer bécique ou bicique)(familier) Anglais bicycle (bicyclette) Bicyclette, vélo Un bicycle à gaz : une moto (familier)
Bécosse Anglais : back house, qui vient aussi de l’allemand Backhauss Toilette extérieure, sanisette.
Ben, bein, bin, bè déformation / contraction de Eh bein,
Calque de well en anglais
1. Bon, eh bien, eh donc
2. lorsque se place au début d'une phrase, signifie l’opposition ou la négation (analogue de mais)
3. Peut aussi prendre les sens beaucoup, très et extrêmement, tout dépendant du contexte.
« Eh bein, on verra ! » « Ben là, tu m’fais chier. »
« Bè non ! »
« J’ai ben de la monnaie. » « Je t’aime ben fort. »
Bizoune Ancien français Sexe masculin (Aussi appelé Penis ou Graine)
Bombe (vieux) Bouilloire Par analogie de forme, Femme aux formes avantageuses en France
Botch, boutch, boutte Anglais butt Mégot de cigare, cigarette
Botcher Mal faire, faire à la hâte. « Il a botché son travail. On devra tout recommencer ! »
Brailler Ancien français Pleurnicher, pleurer ou encore chialer, se plaindre « Mon prof n’arrête pas de brailler quand je suis en retard. », En France brailler signifie parler fort.
Branler 1. Hésiter
2. lambiner, traîner
3. (se) masturber
Branler dans le manche
Branleux(euse) Personne hésitante, lambineuse « Avance, branleux ! »
Brassière Ancien français Soutien-gorge
Buck Gibier mâle. « Je viens de tuer un gros buck de 12 pointes ! »
Caller (prononcer câller) Anglais (to call) Appeler. Aussi: Animer une danse traditionnelle par l'indication des figures à effectuer. Chasse: Imiter le cri d'un animal pour l'attirer.
Caler Boire à fond, finir le verre rapidement (généralement en une gorgée). Se dit aussi finir d’une shotte.
Canceller Ancien français : barrer, cloîtrer et de l’anglais to cancel Annuler « J’aimerais canceller ma commande »
Canard (vieux) Bouilloire Par analogie de forme et de son. N’est utilisé que dans quelques régions.
Cash Anglais Argent Payer cash : payer comptant
Cave (adjectif et nom) Idiot, imbécile « T’es vraiment un beau cave. »
Cédule Proviens du mot Schedule en anglais Horaire
Char Français : de l’ancien français charriote (XIIe siècle, de car, du latin carrum (chariot)[8] Voiture (automobile). Anciennement, les gros chars étaient les trains, les petits chars, les tramways.
Charrier 1. Exagérer
2. Transporter une grande quantité de choses ou une lourde charge
Charrue Ancien français vulgaire 1. Prostituée (surtout âgée)
2. femme rustre, sans éducation, sotte
3. femme laide, répugnante, dégoûtante
4. Chasse neige (utilisé pour déneiger les routes et chemins, l'hiver, à cause de la forme de la lame en avant)
« Tu vas tu encore sortir avec c’te charrue ? »
Checker (ou "tchequer") Anglais Regarder, vérifier (contrôler) (selon le contexte) « Check moi le touriste là-bas » « Check [la pression de] mes pneus ». Aussi parfois utilisé pour contrôler, vérifier en France.
Chialer Ancien français Se plaindre Ailleurs dans la francophonie : pleurer (familier)
Chique, chix (prononcé tchique) Anglais chick Belle femme, belle fille, très jolie et ravissante, parfois même sexy « Ta sœur est une vraie chique ! »
Chou-claque Anglais (shoe-clack) Basket tennis, chaussures de sport « J’aime bien jouer au hockey dans la rue avec mes nouveaux chou-claques. »
Coat (prononcer côte') Anglais Manteau « Les motards ont tous des coats de cuir. »
Coaltar (prononcer caltar) Anglais, de coal (charbon) et tar (goudron) type de goudron « Être dans le coaltar », être confus, mal réveillé
Colon Ancien français pour les habitants d'une colonie Homme sans manières, sans éducation, idiot, rustre « Mon voisin est un vrai colon ! », En France : sauvage, beauf
Cool (prononcé coule) Anglais Chouette, génial, parfait, superbe, super, « Les vacances, c’est cool. ». Utilisé en France
Cooler (prononcé couleur) Anglais Glacière, anciennemnet congélateur.
Coqueron Anglais (cook room) Remise, appentis, endroit exigu
Côte Mot anciennement utilisé pour désigner un « rang » seigneurial dans le découpage territorial de la Nouvelle-France 1. Pente
2. Rue principale formée à partir de l’ancien chemin du rang
Le chemin de la Côte Saint-Antoine (Montréal), prononcé simplement la Côte-Saint-Antoine
Coudon, coudonque Simplification des mots écoute donc Voyons, tiens, voilà « Coudon ! Je l’ai pas vue, celle la ! »
Créature Vieux sens du mot Femme, fille, adolescente « Quelle belle créature! » (se dit d’un homme qui manque de masculinité). Utilisé en France pour un belle femme qui paraît inaccessible.
Crosse Vieux sens 1. Injustice, trahison, menterie
2. Hockey sur l’herbe
« C’est d’la crosse ! »
« Veux-tu aller jouer à la crosse avec nous ? »
Crosser (se) Vieux sens 1. Duper, trahir, (se) faire avoir ou (se) faire baiser
2. Se masturber
« On s’est fait crosser encore ! »
Couverte Couvre-lit, plaid
Cutex Cutex, marque de commerce Vernis à ongles
Dash (se prononce datchou"dashe") Anglais Tableau de bord (automobile) « Les clés sont sur le dash »
Dégueux, dégueulasse Dégoutant, répugnant, laid « Berk ! C’est dégueulasse ! ». Même sens en France auquel s'ajoute un second sens : injuste (familier).
Dépanneur Du verbe ­­dépanner, venir à la rescousse Petite épicerie du coin de la rue, supérette
Drab ou drabe Anglais 1. Beige
2. Sans vie, sans relief, sans intérêt
Drette (familier) Déformation du mot direct ou droite Droit (encore entendu en France dans certain campagne de Vendée-Poitou) ou à droite (par opposition à gauche) « C’est drette en avant de toi. »
« Tourne à drette. »
Éfouèrer, afouairer Écraser (s'éfouèrer : s'écraser de façon disgracieuse sur un divan par exemple)
Enfarger, s'enfarger de l'ancien français: enfergier Faire trébucher, trébucher
Enfirouâper Dérivation de sens, de l’anglais in fur wrapped (enveloppé de fourrure)[9] Tromper, duper, avaler, se faire attraper « Je me suis encore fait enfirouâper! »
Épicerie(s) Emplettes, courses « Je vais aller faire l’épicerie. » (« Je vais faire les courses »).
Faque, fèque (Qui) fait que Alors, donc, de cette manière
Flashlight Anglais Lampe de poche Anglicisme de moins en moins utilisé.
Foin Argent (surtout en grand nombre) Blé s’emploie aussi dans ce sens.
Foufounes De l’enfantin frou-frou Fesses Ailleurs dans la francophonie, employé au singulier : désigne le sexe féminin.
Frette Ancien français fraide (Très) froid « Y fait frette à matin ! »
Fuse (prononcer fiouze) Anglais 1. Fusible (dans un tableau d'alimentation électrique)
2. Flatulence (plus rare)
1. Anglicisme de moins en moins utilisé (sauf dans sauter une fuse = péter les plombs). En France Fuse (du verbe fuuer) qui va dans tous les sens.
Galerie Balcon
Galipote (courir la) (vieilli) Ancien français Chercher à séduire ou vivre dans la débauche, voire courir au-devant des ennuis
Garnotte(s) Ancien français Gravier, (garnotter : lancer vivement un projectile)
Gosse(s) Usage déformé du contexte de la progéniture (à l'initiale signifiant les enfants de quelqu’un) Testicules, couilles, bijoux de famille « Arrête de jouer avec tes gosses ! » (autrement dit : « Arrête de te masturber ! »)
Gosser De l'ancien usage artisanal voulant dire construire, fabriquer (essentiellement, avec du bois) 1. Faire n'importe quelle action avec n'importe quel objet (peut être vu comme le verbe foutre)
2. Travailler dur, sans repos sur qqch
« Cosser que t’as gossé encore ? » (sarcastique par la rime avec cosser)
« J’en ai vraiment gossé des choses à soir. » pour « J’ai vraiment fait beaucoup là dessus hier soir. »
Guidoune De l’anglais to get down (with somebody), coucher (avec quelqu’un) Petite femme, prostituée, pute (péjoratif de moins en moins utilisé aujourd’hui)
Hot (prononcé otte) Anglais Intéressant, fascinant, magnifique, chouette. En France : chaud > Attirant (sexuellement) « Si c’est pas hot, ça ! »
Icitte Ancien français Ici « Viens icitte ! » Prononciation archaïque, tel litte : lit. Présente aussi en Catalogne.
Innocent Peu instruit, imbécile, naïf (aussi utilisé au sens de non coupable) Péjoratif (peut avoir le même sens que gentil en France)
Jammer (prononcé djammer) Anglais : to jam 1. Coincer
2. Jouer, faire de la musique
« La porte est jammée. »
« On a jammé du rock et du reggae. »
Jardin Potager
Kesséça (ou, plus rare, kosséça), kesser ça (kosser ça) Qu’est-ce que c'est que cela « Kosser que tu viens d’me dire ? »
« Du kesser ça ? » (synonyme de « Quoi donc ? »)
Ketch, kitch Anglais Verrou (de moins en moins utilisé)
Kodak Kodak, marque de commerce Appareil-photo (tend à être remplacé par caméra)
Laveuse (plus rare: Lessiveuse) Machine à laver, lave-linge En France, une lessiveuse ne désigne pas la machine mais un seau pour bouillir l'eau (maintenant dépassé).
Lurette Archaïsme du mot heurette (petite heure) Une période de temps inexistante, imaginaire et satirique
N'est utilisé dans
« Attends-moi à lurette. » pour « Ne m'attends pas. ». Utilisé en France avec l'expression : depuis belle lurette, depuis longtemps.
Machine Voiture. Rarement utilisé aujourd'hui. « Viens t'en ! On va faire un tour de machine. »
Machines (faire le tour des) Expression datant de l’époque industrielle Examiner, visiter, aller voir quelque chose ou quelqu’un « J'va faire le tour des machines chez Guillaume. »
Maganer Du francique maidanjan «mutiler/estropier».[10] Maltraiter, affaiblir, abîmer «Ça m’magane le cœur» (= me déchire le cœur).
Aussi orthographié maganner[10]
Magasiner Calque du mot anglais shopping Faire des courses, faire des achats « On s’en va aller magasiner dans l’mail. »
Mail De l’anglais mall Centre d’achats intérieur (très répandu en Amérique du Nord)
Maringouin Tupi-guarani : mbarigui Moustique Aussi utilisé aux Antilles
Matante (nom) Tante Tantine
Matante, mononcle (adjectif) Ringard, vieux-jeu « Mets pas ces lunettes-là, ça fait matante ! »
« D'la musique de mononcle. »
Mononcle (prononcer « mononque ») Mon oncle Tonton
Maudusse, mauzusse provient du mot maudit qui était à l'époque considérer comme un juron et non d'un anglisme de moses ou moise..., possiblement angl. « Moses » (Moïse, le personnage biblique) Meince, a Mince ! Zut alors, ah non, maudit(e) « Mauzusse, j'ai oublié mon rendez-vous! »
Maudille, (en) maudit Défiguré des jurons religieux de l’ancien régime (maudire) Beaucoup, trop (très), fort « La semaine, on y travaille en maudit ! » « Maudite de bonne idée, ça ! »
Moppe anglisime de mop Vadrouille, serpillière
Neveurmagne (vielli) Anglais nevermind, ne pas s’en faire Laisser faire, oublier
Newfie (prononcé nioufi) Se référant aux habitants de Terre-Neuve, Newfoundland et aux imbéciles en général Imbécile Terme péjoratif
Niaiseux Dérivé de niais Personne peu intelligente « Mon père est niaiseux »
Nono, nonoune Idiot, idiote « Mon père est nono »
Nounounerie Dérivé de nono Idiotie, niaiserie, stupidité « Arrête de dire des nounouneries »
Noune Sexe féminin
S’ostiner, s’astiner Dérivé de (s’)obstiner Contredire avec insistance, ergoter, argumenter, s’opposer à qqch (terme péjoratif) « Arrête ! T’astines pour rien ! »
Ostineux (euse), astineux (euse) Dérivé de (s')obstiner Personne contrariante, chicanière
Pantry (prononcer pennetré) Placard Terme de moins en moins utilisé
Parker, parquer, pâker Français : mener au parc (les animaux) ; anglais : to park Stationner (les deux termes sont aussi utilisés au Québec) « J’va aller pâquer mon char. »
Patente (ou patente à gosse) Ancien français : brevet émanant du roi Bidule, machin, truc, chose, schmilblick (ce dont on ne connaît pas tout-à-fait l’utilité) « C’te patente m’fait peur! »
Patenter Ancien français : délivrer une patente Inventer, fabriquer, réparer
Patinoire à poux Calvitie
Peanut Anglais : peanut Cacahuète, Arachide
Pis, pi Puis Et, en plus, en dessus de
Très souvent utilisé au milieu des phrases pour les lier entre elles. Contrairement au français international, n’est pas nécessairement placé au début de la phrase et répandu dans le langage familier (remplace et d'une certaine manière)
« Pis ton frère, y va bien ? »
« Pi là, elle m’pal pu. »
Pitoune Anglais happy town, réduit à pi town Belle fille, fille de peu de vertu (selon le ton et le contexte) Langage populaire, voire inconvenant
Plasteur Anglais : plaster pansement
Plate, platte Du mot plat Moche, nul, sans intérêt « Mon travail est plate »
« Que la vie est bein platte ! »
Plotte Sexe féminin (aussi sens figuré) Chercher de plotte à satisfaire (allusion aux relations sexuelles, se dit aussi chercher du cul à satisfaire)
Plogue Anglais : plug Prise de courant électrique ou publicité (faire une plogue à la télé), avoir un contact « J'ai une plogue pour rentrer dans cette compagnie-là. »
Ploguer Anglais : plug Mettre en relation, en contact
Brancher un appareil électrique
« Je me suis fais ploguer pour une job » (se faire pistonner, en France).
« J’arrive pas à ploguer la lampe. »
Pogner Possiblement, du mot pogne, de l’ancien français 1. Attraper, empoigner, prendre, obtenir (propre et figuré)
2. (intr.) Être populaire, susciter un grand intérêt de la part du sexe opposé
3. Attraper une maladie
4. Capter une station de télévision ou de radio
5. Se pogner avec : se battre contre quelqu’un.
« Tu té pogné une blonde, finalement ? »
Poche Du verbe pocher, ancien sens de mettre hors d’usage 1. De mauvaise qualité, mal fait, désuet, inutilisable (parlant d'un objet)
2. Ennuyant, nul, moche
3.La poche, poil de poche = poil de pubis (chez les hommes)
« Ta montre est bein poche. » « C'est poche, ses blagues. » « Quelle émission de poches ! »
Polar Polar, marque de commerce Vêtement (de sport) en fibre synthétique
Pôle Anglais : pole, poteau Tringle à rideaux
Portique Vestibule
Pot (prononcé pote) Anglais pot Cannabis, hashish, marijuana (équivalent du mot herbe en Europe) « Tu veux tu du pot ? »
Pouce (faire du) Faire de l'auto-stop « Il voyage sur le pouce »
Prélart Revêtement de plancher, linoléum
Puck Rondelle « On ne peut pas joué sans puck.  »
Q-tip, q-tips (prononcé kiou-tipse) Q-Tips, marque de commerce Coton-Tige (marque de commerce), Baronnet-outer cure-oreilles
Quétaine Cu-cu, vieilli, démodé, désuet (figuré ou abstrait) « C’te toune là est trop quétaine, ferme la radio. »
« Moi, je suis un gars quétaine : j’aime ça faire des soupers romantiques avec ma blonde. »
  • Viendrait de « quêteux », un mendiant habillé d'une façon dépareillée et donc de mauvais goût.
Record (très vieux, prononcé récorde) Anglais Disque 33-tours, 45-tours
Rester Démeurer, résider, pas toujours temporairement (synonyme d’habiter) « Dès ma naissance, chui toujours resté chez mes parents. »
Robineux, robinard Ancien sens du mot robin, charlatan vagabond, voleur ou petit criminel sans lieu de résidence permanent clochard, sans-abri
se dit aussi quêteux (ancien français), bum ou hobo, qui sont les usages répandus dans l’anglais américain
« Faut pas parler aux robineux. »
Running-shoes, runnings Anglais Baskets, Tennis, chaussures de sport
Sacrer 1. Jurer avec des mots particuliers à cet usage : crisse, câlisse, cibouère, calvaire, sacristie, viarge, tabarnaque, astie, etc.; « sacrer comme un charretier »
2. Jeter, envoyer nonchalamment ou avec mépris ou violence : « il a sacré la télé par la fenêtre. »
3. Ne pas accorder d’importance à qqch. : « je m'en saque »
4. Foutre le camp. : « Sacrer son camp »
Scotch-tape Marque de commerce Ruban adhésif En France Scotch seulement.
Scott-towel Marque de commerce Essuie-tout, Sopalin (aussi une marque de commerce!)
Scrapper De l'anglais to scrap Briser quelque chose - se débarrasser de quelque chose « J'ai scrappé la voiture. », « La porte est scrappée. »
Sécheuse Sèche-linge
Serrer Ranger « Serre-ça là où tu l'as pris. »
Signe (vieux) Anglais : sink Évier
Slotche ou sloche Anglais 1. Neige souillée de boue, surtout dans les rues urbaines
2. Glace pilée
3. Boisson faite de glace concassée et de saveur artificielle que l’on aspire avec une paille (barbotine)
SOS Marque de commerce Tampons à récurer en laine d’acier
Tanné(e) Du verbe tanner Fatigué(e), las(se), ennuyé(e) « Chui tanné de l’hiver. », En France insister
Tasser Du vieux sens mettre de côté, laisser faire Déplacer, bouger, entasser (aussi pronominal) « Pourrais-tu m’aider à tasser la table ? » « Tasse-toi ! », sens figurer laisser retombé (une rumeur par exemple)
Tayeule (familier, péjoratif) Ta gueule, abrégé de ferme ta gueule Tais-toi (taisez-vous), silence
yeuler (gueuler) - être impoli, grossier, malappris
« Tayeule, j’entends rien ! »
Toast/toaster (f) Anglais Toast = rôtie, tranche de pain grillée. Toaster (prononcer tôsteur) = grille-pain Peut être utilisé comme verbe (prononcer alors tôster) « T’es en train de toaster ! » (Tu prends un coup de soleil)
Tomber en amour Anglais : to fall in love Tomber amoureux
Tough (prononcer « toffe ») (adjectif et nom commun) Anglais (a)Difficile (n.c.) Un dur à cuire « Jack Bauer, c'est un vrai tough ! », « C'est tough à vivre cette situation »
Toune, tounne Anglais : tune Chanson
Trail (se prononce trèle ou tréle dépendant des régions)
féminin
De l’anglais qui signifie piste Chemin, sentier, piste « La trail la moins longue est ici »
Traileur (se prononce trèleur ou tréleur en fonction de la région) De l’anglais trailer qui signifie caravane Coffre semblable à celle d'un pick-up qui s'accroche derrière une voiture, pour transporter une moto-neige par exemple. « Embarque dans le traileur. »
Tuque Inuit Tujk Bonnet d’hiver
Turluter Onopatopée turlu-tu Chantonner
Van (prononcer vanne) Anglais camion, fourgonnette
Twit (se prononce touite) Anglais Stupide, niaiseux, gaffeux
Varger Frapper fort, battre (un objet) « Varge-moi le donc ! » pour « Dis donc ! », « Dis alors ! »
VTT (ou quatre-roues) Véhicule tout-terrain de type quad et non pas un vélo de montagne (vélo tout-terrain)
Washer (prononcé washeur) ou gasket Anglais Rondelle ou joint d’étanchéité À ne pas confondre avec laveuse / lessiveuse. (Voir au dessus.)
Wipers (se prononce wipeur) Anglais Essuie-glaces « Il commence à pleuvoir, démarre les wipers »
Wind-washer (prononcé winne-washeur) Anglais (windshield washer) Lave-glace (tend à disparaître au profit de lave-glace)

Expressions

  • Lâche pas la patate

Signifie de ne pas abandonner, de continuer et d'aller de l'avant. « Lâche pas la patate, tu vas réussir! ». À l'inverse, l'expression « lâche-moi la patate » veux dire laisse-moi tranquille.

  • À un momend'né

Littéralement : "À un moment donné", c'est-à-dire à un moment quelconque. « À un momend'né, il faudra aller voir un film! ».

  • (Que) Le yable l'emporte

Que le diable l'emporte : malédiction.

  • Au yable vert

Signifie "à l'autre bout du monde", ou à un endroit éloigné ou inconnu. « On a amené mon frère à yable vert ». À rapprocher du français au diable vauvert

  • Pogne pas les nerfs

« Fâche-toi pas! »

  • Chanter la pomme

« Draguer »

  • Gros de

« Y'a gros du monde icitte !/Il y a beaucoup de personnes ici ! (Sherbrooke, Québec) »

Jurons ou sacres

Plusieurs jurons de la langue française du Québec ont un rapport avec l'Église catholique. Le fait de « sacrer » (utiliser des jurons avec ou sans intention de blasphème) a sans nul doute un rapport avec la position prédominante de l'Église dans la vie des Québécois jusqu’à la Révolution tranquille (1960-1970).

Attention, certains Québécois peuvent être très choqués par la violence de ces jurons, notamment dans la bouche de visiteurs français. Les termes peuvent paraître anodins vus d'Europe, mais peuvent autant blesser qu'un « nique ta mère » ou un « enculé de ta race » pour un Français. Leur usage ne doit donc pas devenir un jeu. Le sacre québécois, même sans intention de blasphème, peut offenser les chrétiens. De nombreuses variantes, considérées moins grossières, existent cependant.

  • tabarnak (« tabernacle »)
    • Variantes : tabarslak, tabarnik, tabarnouche, tabarouette,
  • câlisse (« calice »)
    • Variantes : câliboère, câlique, coliss, câlife, câline, (n'est pas prononcé comme le verbe « caliner »)
  • calvaire
    • Variantes : calvince, calvâsse, calvette, caltar
  • Hostie, asti, ostifi, esti, osti, souvent abrégé en sti
    • Variantes: estique, ostiche, estiche, astiche, osto, esto, asto, ostin
  • crisse (« Christ »)
    • Variantes : criffe, crime.
  • ciboire, saint-ciboire
    • Variantes : ciboère, cibole, cimonak, saint-cibolak
  • viarge (« Vierge » - c'est-à-dire Vierge Marie)
  • bout de ciarge (bout de cierge)
  • sacrament (sacrement)
  • baptême
    • Variante: batinse
  • esprit (c'est-à-dire Saint Esprit)
  • torrieux (de « tort à Dieu »)
  • Encenssoir

À cette liste s'ajoute le nom de saints jadis populaires dans la dévotion chrétienne :

  • sainte Anne
    • Variantes : bonne Sainte-Anne!
  • saint Christophe

Les jurons sont fréquemment combinés en chaîne, dont la longueur est variable : « ostie de câlice de ciboire d'esti de tabarnak de crisse ».

Un autre phénomène est la conjugaison des jurons comme : « câlicer une volée » (flanquer une raclée) ou « crisser son camp » (foutre le camp). On dit aussi « décrisser » pour se barrer. Les jurons peuvent servir de nom, d'adjectif, d'adverbe ou de verbe :

  • nom : C'est un p'tit crisse celui-là.
  • adjectif : C'est une tabarnak de pneumonie
  • adverbe : C'est crissement dur!
  • locution verbale : être en tabarnak.
  • verbe : Je lui ai crissé une volée.

Plusieurs mots qui ne sont pas autrement grossiers, ou des insultes, sont parfois utilisés à l'intérieur de chaînes de jurons, mais ne constituent pas par eux-mêmes des jurons : saint (saint-cimonak), innocent, sans-dessein, maudit(e)...

Notes et références

  1. Étymologie de breuvage
  2. D'origine québécoise, le mot-valise courriel (contraction des mots COURRIer et ÉLectronique) présente l'avantage d'être court et peut concurrencer e-mail, emprunt intégral à l'anglais, qui est bien sûr à éviter en français.
  3. Exemples : VRAK.TV, TVA, TQS, Radio-Canada, Gouvernement du Québec, Gouvernement du Canada, Canoë, etc.
  4. Tous les chemins mènent à la Slush
  5. Le Figuier enchanté « recueil hybride qui suit, trace l'itinéraire d'un enfant qui foula la gadoue avant la névasse »
  6. Le Bureau de la sécurité des transports du Canada
  7. Avis au public
  8. comme le breton karr (vieux breton carr), le gallois car, le vieil irlandais carr ainsi que l’anglais car, ce mot vient d’un terme gaulois. Emprunté au gaulois par le latin (carrum ou carrus), ce mot est passé aux langues latines, dont le français.
  9. L’étymologie anglaise de ce terme est fortement contestée aujourd'hui.Discuter:enfirouaper
  10. a et b maganer:définition de maganer sur Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

Liens externes

Voir aussi


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Lexique du français québécois de Wikipédia en français (auteurs)

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