Herman Van Rompuy

Herman Van Rompuy
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Herman Van Rompuy
Herman Van Rompuy at the 37th G8 Summit in Deauville 030.jpg
Herman Van Rompuy au sommet du G8 2011.

Mandats
1er président du Conseil européen
Actuellement en fonction
Depuis le 1er janvier 2010
(&&&&&&&&&&&&06891 an, 10 mois et 20 jours)
Prédécesseur poste créé
1er président de la zone euro
Actuellement en fonction
Depuis le 23 octobre 2011
(&&&&&&&&&&&&&02928 jours)
Prédécesseur poste créé
38e Premier ministre belge
(66e chef du gouvernement)
30 décembre 200825 novembre 2009
(&&&&&&&&&&&&033010 mois et 25 jours)
Monarque Albert II
Gouvernement Van Rompuy I
Législature 52e législature
Prédécesseur Yves Leterme
Successeur Yves Leterme
Président de la
Chambre des représentants de Belgique
12 juillet 200730 décembre 2008
Monarque Albert II
Prédécesseur Herman De Croo
Successeur Patrick Dewael
Député fédéral
juin 199930 décembre 2008
Vice-Premier ministre belge,
ministre du Budget
19931999
Monarque Baudouin
Albert II
Premier ministre Jean-Luc Dehaene
Gouvernement Dehaene I, II
Prédécesseur Mieke Offeciers-Van De Wiele
Successeur Johan Vande Lanotte
Secrétaire d'État aux Finances et aux PME
19881988
Monarque Baudouin
Premier ministre Wilfried Martens
Gouvernement Martens VIII
Successeur Wivina Demeester
Biographie
Date de naissance 31 octobre 1947 (1947-10-31) (64 ans)
Lieu de naissance Drapeau de la Belgique Etterbeek (Belgique)
Nationalité belge
Parti politique PPE, CD&V
Diplômé de Katholieke Universiteit Leuven
Profession Professeur d'économie
Signature Herman Van Rompuy signature.svg

State coat of arms of Belgium.svg European Council logo.svg
Présidents du Conseil européen
Premiers ministres belges

Herman Achille Van Rompuy ([ˈɦɛɾmɑn vɑn ˈɾɔmpœy̆] Écoutez), né le 31 octobre 1947 à Etterbeek, est un homme politique européen de nationalité belge. Il est l'actuel président du Conseil européen.

Belge néerlandophone, il est membre du parti politique belge Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V), dont il représente l’aile conservatrice.

Président de la Chambre des Représentants de Belgique du 12 juillet 2007 au 30 décembre 2008, puis Premier ministre de Belgique à partir de cette date, il est choisi le 19 novembre 2009 par les 27 chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne, réunis en conseil à Bruxelles, pour devenir le premier président permanent du Conseil européen à compter du 1er janvier 2010[N 1]. Il quitte son poste de Premier ministre le 25 novembre 2009.

Sommaire

Biographie

Fils du professeur d'économie Victor Van Rompuy[1] et frère aîné d'Eric Van Rompuy et de Tine Van Rompuy, Herman Van Rompuy a achevé ses études secondaires au collège Sint-Jan-Berchmans de Bruxelles (humanités gréco-latines) en 1965. Bachelier (1968) en philosophie, il est licencié avec grande distinction en sciences économiques de la Katholieke Universiteit Leuven en 1971. Il y obtient également le diplôme de docteur en sciences économiques[2].

Herman Van Rompuy débute en tant qu'attaché au service d'études de la Banque nationale (de 1972 à 1975). Entre 1973 et 1975, il est vice-président des CVP-jongeren (Jeunes CVP) et à partir de 1978 membre du bureau de parti du CVP (Christelijke Volkspartij), rebaptisé ensuite CD&V (Christen-Democratisch en Vlaams).

Il travaille ensuite dans les cabinets ministériels de Léo Tindemans (1975-1978) et Gaston Geens (1978-1980). À partir du milieu des années 1980, Herman Van Rompuy fait partie de la direction de son parti et assure de 1980 à 1988 la direction du centre d'études de celui-ci, le CEPESS. De 1982 à 1988, il enseigne à la Vlaamse Ekonomische Hogeschool van Brussel (« Haute École économique flamande de Bruxelles ») (VLEKHO) tout en étant président d'arrondissement du CVP Brussel-Halle-Vilvoorde. De 1988 à 1993, il assure la présidence nationale de son parti, le CVP, qui est alors le principal parti du gouvernement belge.

Il a participé aux négociations de formation des gouvernements de Wilfried Martens (du IIIe jusque et y compris le IXe) (1982-1988) et de Jean-Luc Dehaene (I et II) (1992-1999)[3].

En septembre 1993, Herman Van Rompuy succède à Mieke Offeciers en tant que ministre du Budget du gouvernement fédéral belge dirigé par Jean-Luc Dehaene. Il conservera ce poste, après les élections de 1995, et ce jusqu'en 1999 et la défaite de son parti aux élections. Il est aussi vice-premier ministre du gouvernement pendant cette période[3]. En tant que ministre du Budget, il parvient, en six ans, à réduire fortement le déficit budgétaire belge.[réf. nécessaire]

La carrière ministérielle de Herman Van Rompuy s'interrompt suite à la lourde défaite électorale de son parti en juin 1999 (due entre autres à la crise de la dioxine) qui envoie le CVP dans l'opposition. Il reste alors membre de la Chambre des Représentants. En 2004, il est nommé ministre d'État.

Pendant les deux premiers gouvernements Verhofstadt (1999-2007), Herman Van Rompuy est présent dans le cyberespace via son blog grâce auquel, selon ses propres dires, il a survécu ; il écrit nombre de haïkus.

Le 12 juillet 2007, il est élu président de la Chambre des Représentants.

Il a été membre actif de l'équipe de négociateurs du CD&V pour la formation difficile d'un nouveau gouvernement ; le roi Albert le nomme « explorateur » (verkenner en néerlandais), du 29 août au 29 septembre 2007, puis « conciliateur » le mois suivant[4], pour tenter de sortir de l'impasse la formation du gouvernement. Ces négociations déboucheront sur la formation du Gouvernement intérimaire Verhofstadt III, puis, quelques mois plus tard, à la mise en place du Gouvernement Leterme I.

Premier ministre

Le 28 décembre 2008, il est désigné comme formateur par le roi Albert II, afin d'aboutir à la mise en place d'un gouvernement pouvant succéder à celui d'Yves Leterme, démissionnaire suite à l'affaire Fortis.

Le 30 décembre 2008, après s'être entretenu avec les présidents de partis de l'ancienne majorité (CD&V et open VLD côté néerlandophone, cdH, MR et PS côté francophone), Herman Van Rompuy trouve finalement un accord sur la composition du futur gouvernement. La prestation de serment de ce gouvernement, dont il est le Premier Ministre, a lieu le jour-même au château de Laeken.

Le 31 décembre 2008, le Premier ministre Van Rompuy présente sa déclaration de politique générale devant la Chambre des Représentants et le Sénat. Le 2 janvier 2009, la Chambre des Représentants vote la confiance au gouvernement Van Rompuy, majorité contre opposition.

Le 17 juillet 2009, suite à la mise en place des nouveaux gouvernements dans les entités fédérées et au départ de Karel De Gucht à la Commission européenne, Herman Van Rompuy doit effectuer un important remaniement ministériel.

Président du Conseil européen

Le 11 novembre 2009, Mario Borghezio, membre italien (MEP Ligue du Nord) du parlement européen évoque la possibilité que les candidats aux postes de président et ministre des Affaires étrangères, comme Jan Peter Balkenende, David Miliband, Herman Van Rompuy parmi d'autres, pourraient être ceux des « groupes occultes » Bilderberg et Trilatérale et non simplement ceux des forces politiques des pays[5]. La veille, Herman Van Rompuy se rend au Château de Val Duchesse pour une réunion du Groupe Bilderberg où il donne, dans un discours, sa vision quant à la gouvernance de l'Europe. Il y exprime l'idée selon laquelle l'Europe devrait être fédéraliste à l'image des États-Unis, et devrait pouvoir prélever un impôt au niveau européen[6].

La presse belge le cite comme l'un des favoris sollicités par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne pour devenir le premier président permanent[7] du Conseil européen, et évoque les problèmes de gouvernement que son départ poserait à la Belgique.

« L'horloger des compromis impossibles »[8] est nommé le 19 novembre 2009 au poste de premier président permanent, en même temps que les deux autres titulaires des nouveaux postes créés par l'Union : le Haut représentant aux affaires étrangères (Catherine Ashton) et le secrétaire général du Conseil de l'Union européenne (Pierre de Boissieu).

L'exercice de cette fonction commence théoriquement le 1er décembre 2009, date d'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Selon ce traité, le président permanent ne peut assumer de mandat national le temps de sa présidence. Herman Van Rompuy quitte donc son poste de Premier ministre le 25 novembre 2009. Exceptionnellement, de manière à permettre au Premier ministre suédois (président tournant du Conseil européen jusqu'au 31 décembre 2009) de terminer son mandat, Herman Van Rompuy a commencé son mandat le 1er janvier 2010[9]. Lors de sa première apparition au parlement européen, le britannique Nigel Farage crée le scandale en l'interpellant de cette manière :
Je ne veux pas être impoli, mais vraiment, vous avez le charisme d'une serpillière humide et l'apparence d'un petit employé de banqueQui êtes-vous ? Je n'avais jamais entendu parler de vous, personne en Europe n'avait jamais entendu parler de vous, a-t-il poursuivi, ajoutant : Vous venez de Belgique, qui est plutôt un non-pays[10].

Carrière politique

  • Directeur du CEPESS (centre d'étude du CVP) (1980-1988)
  • Sénateur (1988-1995)
  • Secrétaire d'État aux Finances et aux Petites et Moyennes Entreprises (1988)
  • Président national du CVP (1988-1993)
  • Vice-Premier ministre et ministre du Budget (1993-1999)
  • Député fédéral (1995-2008)
  • Président de la Chambre des Représentants (2007-2008)
  • Premier ministre (2008-2009)
  • Président du Conseil européen (depuis janvier 2010)
  • Président de la zone euro (depuis octobre 2011)

Prise de position à propos de la Turquie

Dès l'annonce de la nomination de Herman Van Rompuy comme premier Président permanent du Conseil européen, de multiples réactions fusent dans la presse internationale. Beaucoup évoquent une prise de position de décembre 2004 contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne[11] et en isolent l'opposition entre christianisme et valeurs musulmanes, sans toutefois citer de sources précises ni tenir compte du contexte de l'époque (processus de ratification de la constitution européenne).

Le fait est que Herman Van Rompuy est intervenu à trois reprises dans un débat du Parlement belge dont le rapport a été établi en versions française et néerlandaise consultables sur internet[12]. Van Rompuy, alors député dans l'opposition, y fait remarquer que :

  • selon le rapport de la Commission européenne concernant les progrès de la Turquie sur la voie de l'adhésion, les critères politiques de Copenhague ne sont toujours pas atteints par la Turquie et que l'ouverture de négociations d'adhésion sera une décision de nature politique ;
  • la Turquie, « État laïc caractérisé par un système politique démocratique depuis des décennies », n'a pas servi d'exemple aux pays voisins alors qu'on espérait qu'elle aurait cette fonction dans le cadre de l'élargissement de l'Union européenne à un pays laïc musulman ;
  • l'objectif des Européens est une « Union de valeurs » ; dans ce cadre, les candidats à l'adhésion doivent pouvoir présenter un bilan positif et clair et non seulement des progrès ou avancées ;
  • Herman Van Rompuy trouve inadmissible que la Turquie entame des négociations en vue de l'adhésion à l'Union européenne alors qu'elle ne reconnaît pas un des membres (en l'occurrence, Chypre).
  • l'élargissement de l'Union européenne se produit avant l'adoption de la Constitution européenne ; si celle-ci n'est pas ratifiée par l'ensemble des États membres de l'UE, il faudrait suspendre le processus d'élargissement de l'Union ; une révision du processus de décision de l'UE est impérative avant l'adhésion de la Turquie ;
  • il craint un « amalgame entre l'adhésion de la Turquie et la ratification de la constitution européenne » ;
  • Le débat porte sur des négociations ouvertes avec la Turquie en vue de son adhésion. M. Van Rompuy trouve que ces négociations sont prématurées et engagent trop l'Union européenne alors que la constitution européenne n'est pas encore ratifiée.
  • le coût de l'adhésion de la Turquie sera très élevé ; il faut en tenir compte ;
  • D'après Herman Van Rompuy, le rapport de la commission a notamment révélé des carences quant à la démocratie, au respect des droits de l'homme, et au développement de l'état de droit en Turquie ;
  • intégrer la Turquie, « pays important pour l'Europe », pose la question de l'attitude à adopter pour d'autres pays comme l'Ukraine par exemple ;
  • « L'élargissement à la Turquie n'est en rien comparable aux précédentes vagues d'élargissement. La Turquie n'est pas l'Europe et ne le sera jamais. Dire que l'Europe chrétienne est opposée à cet élargissement, c'est travestir la vérité. L'on peut en effet dire la même chose d'autres familles et groupes politiques dans d'autres pays. Le fait est que l'adhésion d'un grand pays islamique comme la Turquie entraînera une dilution des valeurs universelles sur lesquelles l'Europe repose et qui jouent par ailleurs un rôle fondamental dans la doctrine chrétienne »[N 2].

C'est seulement une partie de cette dernière affirmation qui est reprise dans la presse après le 19 novembre 2009.

Publications

Divers

Herman Van Rompuy est cité à deux reprises dans l'album de bande dessinée De Roos van Sakhti de Marc Sleen : une première fois lorsque Jean-Luc Dehaene pose une question à son sujet (Pourra-t-il soigner la maladie de Midas pour que la dette de l'état puisse être réglée ?), une seconde fois lorsque Van Rompuy est représenté, avec une tirelire, dans la baraque à frites que fréquente Néron.

Fait original et moins connu, il est aussi amateur de haïku, dont il a publié un recueil présenté à la presse en avril 2010. A la suite de sa rencontre avec le président Obama, il avait notamment écrit : Absent deux jours/un monde qui a changé/le verger en fleurs[13].

Notes

  1. Si, juridiquement, son mandat commence dès le 1er décembre 2009, date d'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, il préfère ainsi laisser la présidence semestrielle suédoise se terminer malgré l'entrée en vigueur du traité.
  2. Texte de la version néerlandaise : Een uitbreiding met Turkije is op geen enkele manier te vergelijken met vorige uitbreidingsgolven. Turkije is Europa niet, en zal dit nooit zijn. Zeggen dat christelijk Europa tegen deze uitbreiding is, is de waarheid geweld aandoen. Hetzelfde kan immers gezegd worden van andere families en politieke groepen in andere landen. Feit is echter wel dat de universele waarden die gelden in Europa, en die ook in de christelijke leer fundamenteel zijn, zullen verwateren door de toetreding van een groot islamitisch land als Turkije. Cette citation peut être également traduite comme suit : « Un élargissement avec la Turquie n'est en aucune manière à comparer avec les précédentes vagues d'élargissement. La Turquie n'est pas l'Europe et ne le sera jamais. Dire que l'Europe chrétienne est opposée à cet élargissement est faire violence à la vérité. La même chose peut être dite d'autres familles et groupes politiques dans d'autres pays. Le fait est que les valeurs universelles qui sont applicables en Europe, et qui sont aussi fondamentales dans la doctrine chrétienne, vont être diluées par l'adhésion d'un grand pays islamique comme la Turquie. »

Sources

Références

Bibliographie

  • Jean-Jacques Mevel, « Van Rompuy, l'horloger des compromis impossibles », dans Le Figaro, 2009 [texte intégral] 

Compléments

Articles connexes

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Liens externes

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