Max Mosley

Max Mosley
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Max Rufus Mosley (né le 13 avril 1940 à Londres au Royaume-Uni) est une personnalité du sport automobile.

Avocat de formation, il a mené une modeste carrière de pilote dans les années 1960 avant de participer à la fondation du constructeur automobile March Engineering en 1969. Après avoir été avec Bernie Ecclestone l'un des membres majeurs de la FOCA lors de la guerre FISA-FOCA, il a accédé en 1991 à la présidence de la FISA puis en 1993 à celle de la FIA. Il a annoncé le 15 juillet 2009 qu'il ne se porterait pas candidat à un cinquième mandat à la tête de la FIA.

Sommaire

Biographie

Max Mosley, né le 13 avril 1940 à Londres, est le second fils de Diana Mitford et d'Oswald Mosley, fondateur et leader de la British Union of Fascists (le parti fasciste britannique).

Après des études de droit, il obtient son diplôme d'avocat au début des années 1960. Parallèlement, il se passionne pour le sport automobile et commence à courir dans des compétitions de niveau national. Il participera notamment à des épreuves de Formule 2 au volant d'une Brabham de l'écurie de Frank Williams. En 1969, il abandonne la compétition et participe à la création du constructeur automobile March Engineering. Le nom March est d'ailleurs formé des initiales de ses fondateurs : Max Mosley, Alan Rees, Graham Coacker et Robin Herd. Au milieu des années 1970, Max Mosley participe avec Bernie Ecclestone à la création de la FOCA (Formula One Constructor Association), un groupe de pression qui défend les intérêts de la plupart des équipes (essentiellement les écuries britanniques) du championnat du monde de Formule 1. Après avoir rapidement gagné en influence, la FOCA se heurte à la fin des années 1970 à Jean-Marie Balestre, nouveau président de la fédération internationale (connue sous le nom de CSI et qui prend le nom de FISA) et qui tente de restaurer l'autorité du pouvoir sportif. C'est le point de départ de la guerre FISA-FOCA, dans laquelle Mosley (qui a quitté ses fonctions chez March en 1977) jouera un rôle déterminant, notamment en participant en 1981 à la rédaction des Accords Concorde, qui entérinent le partage des pouvoirs entre la FOCA et la FISA.

En 1986, Mosley intègre la FISA, en tant que président de la commission des constructeurs de Formule 1. En 1991, il est élu à la présidence de la FISA en battant le président sortant Jean-Marie Balestre. Puis, en 1993, il est élu à la présidence de la FIA (à nouveau en remplacement de Jean-Marie Balestre). Il procède rapidement à une réforme des institutions, la FISA étant fusionnée avec la FIA, et est réélu à la tête de la FIA en 1997, 2001 et 2005. Le 24 juin 2009, il perd sa fonction de Président exécutif de la FIA pour ne conserver qu'un poste honorifique, à la suite de son conflit avec la FOTA, association qui regroupe les écuries de Formule 1[1].

Actions à la tête de la FIA

La sécurité en F1

En tant que Président de la FIA, Max Mosley a poursuivi le travail de son prédécesseur Jean-Marie Balestre en faveur d'une plus grande sécurité sur les circuits. À l'issue du Grand Prix de Saint-Marin 1994 marqué par les accidents mortels d'Ayrton Senna et Roland Ratzenberger, la FIA avait été accusée d'avoir relâché sa vigilance en la matière. Mais depuis, que ce soit en matière de réduction des performances des monoplaces, d'amélioration de la solidité des châssis et des circuits, la FIA, sous l'impulsion de Mosley, n'a eu de cesse d'œuvrer dans le sens d'une plus grande sécurité en F1. Depuis 1994, aucun pilote n'a été tué en F1, ce qui est la plus longue période sans mort de l'histoire de la discipline. L'un des points règlementaires les plus spectaculaires est l'obligation depuis 2003 pour les pilotes de F1 (cette obligation s'est par la suite généralisée à la plupart des disciplines régies par la FIA) d'être munis du système HANS, destiné à protéger les vertèbres cervicales. Il est largement admis que sans un tel dispositif, le pilote polonais Robert Kubica n'aurait pas survécu à son accident du Grand Prix du Canada 2007[2].

Ses efforts ont également porté sur la protection des spectateurs et des intervenants de bord de piste, notamment avec l'obligation depuis 1999 pour les monoplaces d'avoir les roues retenues par des câbles en carbone afin d'éviter qu'elles ne soient projetées en cas d'accident. Cette décision est intervenue suite au carambolage général survenu au départ du Grand Prix de Belgique 1998. Cela n'a pas empêché la mort d'un pompier, tué par une roue baladeuse lors du Grand Prix d'Italie 2000[3] et depuis, les normes de résistance de ces cables sont régulièrement revues à la hausse[4]. Quelques mois plus tard, lors du Grand Prix d'Australie, un commissaire a trouvé la mort, touché par un débris de la monoplace de Jacques Villeneuve. Il s'agit à ce jour du dernier accident mortel survenu sur un circuit de Formule 1.

Les limitations des aides au pilotage

La Formule 1 a été fortement critiquée pour les nombreuses aides au pilotage comme l'antipatinage qui facilitaient la tâche du pilote. Après plusieurs revirements, en 2008 les pilotes disposent tous des mêmes aides électroniques, assez réduites.

L'adaptation aux exigences écologiques

Voir Formule 1#Aspect écologique.

La sécurité du monde automobile

Max Mosley est à l'initiative de la création d'EuroNCAP. Depuis la création de ces tests, les notes de sécurité maximales sont devenues la norme, et les constructeurs en ont fait un argument publicitaire.

La FIA a également financé un Fonds de développement pour la sécurité dans le sport automobile, en grande partie avec l'amende infligée à l'écurie de Formule 1 McLaren-Mercedes en 2007. Michael Schumacher a été placé à sa tête[5].

Scandale

En mars 2008, il fait l'objet d'un scandale sexuel: une vidéo, dont des photographies ont été publiées par le tabloïd News of the World, le montre s'adonnant avec cinq prostituées à une séance sado-masochiste. Le thème de la séance est celui d'un interrogatoire de prisonnier. Il ne fait aucun doute pour le tabloïd (inscriptions suggestives rajoutées sur la bande de la vidéo), qu'il s'agit d'un camp de concentration nazi, puisque lors de ces interrogatoires Max Mosley s'exprime notamment en allemand. Cette appréciation est partagée par plusieurs associations et organismes, dont l’Holocauste Centre et le Holocauste Educational Trust, qui réclament des excuses voire la démission de Mosley[6], d'autant qu'ils font le rapprochement avec Oswald Mosley, son père, fondateur et leader de la British Union of Fascists (le parti fasciste britannique). M. Mosley, pour sa part, rejette tout contenu nazi de la séance et invoque le droit à sa vie privée[7] (ang. privacy, traduit aussi par "vie intime").

Il a attaqué News of the World en justice pour obtenir l'interdiction de diffusion des photos et de la vidéo, et a été débouté en Angleterre[8]. En France, le juge chargé de statuer sur l'interdiction de diffusion de la vidéo sur son territoire a refusé cette interdiction en estimant que celle-ci relevait de la compétence des tribunaux anglais déjà saisis. Il a en revanche ordonné au journal de rappeler toutes ses éditions papier en circulation en France et fait interdiction au journal de diffuser dans ce pays, de quelque manière que ce soit, des enregistrements ou images tirées des scènes filmées. Déniant tout caractère nazi aux scènes montrées par News of the World en relevant que "les clichés publiés relèvent de la sphère intime de la vie sexuelle entre adultes consentants, laquelle n'est ordinairement pas destinée à être révélée à des tiers, hors le consentement des personnes concernées", le juge français des référés a donc donné raison sur ce point à M. Mosley en jugeant que News of the World s'était livré à une violation de la vie privée de celui-ci éventuellement passible de poursuites pénales devant être engagées par Max Mosley [9]. A la suite de cette décision, une plainte pénale pour atteinte à la vie privée et diffamation a été déposée par Max Mosley le 27 mai 2008 devant le Doyen des Juges d'Instructions de Paris[10]. Le 24 juillet, la justice britannique, tout en estimant qu'aucun élément ne permettait d'accréditer la connotation nazie de la séance, a condamné News of the World à verser à Max Mosley la somme de 60 000 Livres pour violation de la vie privée[11].

L'affaire intervient au moment où Max Mosley hésitait à briguer un cinquième mandat de président de la FIA, son mandat actuel prenant fin en novembre 2009. Il exclut à ce jour de démissionner[12] mais plusieurs constructeurs engagés en Formule 1 (BMW, Mercedes, Toyota et Honda)[13], ainsi que certains auto-clubs et associations automobiles membres de la FIA ont publiquement exprimé leur doute sur l'opportunité pour Mosley de rester à son poste, voire ont demandé sa démission[14],[15],[16]. De même, trois anciens champions du monde de Formule 1, Niki Lauda, Jody Scheckter et Jackie Stewart, ont demandé sa démission[17]. Mosley a par contre reçu le soutien du président de la fédération brésilienne qui souhaite le voir aller au terme de son mandat[18] ainsi que du champion du monde de F1 2007 Kimi Räikkönen[19].

Le 3 avril, Max Mosley demande à Michel Boeri, président du Sénat de la FIA, de convoquer une assemblée générale extraordinaire de la FIA[20]. Cette assemblé générale, prévue le 3 juin 2008 à Paris, comporte un vote de confiance à bulletins secrets qui doit déterminer l'avenir de Mosley à la tête de la fédération[21]. Malgré un nouvel appel à sa démission formulé quelques jours avant le vote par plusieurs puissantes fédérations[22] ainsi que par Bernie Ecclestone[23], avec lequel il se retrouve au même moment en conflit sur les questions de contrôle de la formule 1[24], Mosley recueille une assez nette majorité de suffrages lui maintenant sa confiance[25].

Deux supporters manifestant contre Max Mosley lors du Grand Prix des États-Unis 2005, disputé par seulement six pilotes.

Le 1er août 2008 paraît dans le journal français L'Équipe une interview de Max Mosley par Anne Giuntini, dans laquelle il affirme sa réconciliation avec Bernie Ecclestone : « Tout est redevenu limpide entre nous ». Il dira également que toute sa vie il s'est tenu à distance de l'héritage de son père : « J'ai construit toute ma vie loin des choix de mon père ». En outre, « la connotation nazie qu'on a délibérément donnée à [ses] activités sexuelles était tellement fausse ! C'est ce qui [l'] a vraiment blessé dans cette histoire ». Max Mosley conclut : « Le statut social et le bagage intellectuel des jeunes femmes ont surpris ceux qui auraient aimé me faire passer pour un terrible pervers exploitant la détresse de pauvres filles. Et mes prétendus penchants nazis ont été formellement démentis. Cela, j'y tenais particulièrement ».

Sources et références

  1. voir Eurosport.fr: « La FOTA fait tomber Mosley »
  2. (fr) Même pas mort libération.fr, 30 juin 2007
  3. (en) Safety in F1 - an ever-moving target grandprix.com, 12 septembre 2000
  4. (fr) Le risque zéro n'existe pas en F1 lemonde.fr, 31 mars 2008
  5. (fr) D’après AFP, « Michael Schumacher élu ! » sur F1-live.com, 26 avril 2008. Mis en ligne le 26 avril 2008, consulté le 3 juin 2008
  6. (fr) L'orgie nazie de Max Mosley fait scandale lefigaro.fr, 31 mars 2008
  7. (en) Embattled Mosley vows to fight on itv-f1.com, 2 avril 2008
  8. (fr) Le recours de Mosley rejeté coach365.fr, 10 avril 2008
  9. (fr)Mosley gagne son proces en France contre news of the world RMC.fr, 29 avril 2008
  10. (fr)Mosley dépose plainte en France sport.fr, 28 mai 2008
  11. (fr) Scandale sexuel: Mosley remporte sa bataille judiciaire contre un tabloïde fr.yahoo.com (d'après AFP), 24 juillet 2008
  12. (fr) Mosley exclut de démissionner de la FIA f1-live.com, 1er avril 2008
  13. (fr) Mosley: la pression monte eurosport.fr., 3 avril 2008
  14. (en) ADAC tells Mosley to reconsider his role autosport.com, 4 avril 2008
  15. (en) Dutch federation wants Mosley to quit autosport.com, 4 avril 2008
  16. (en) American body asks Mosley to step down autosport.com, 5 avril 2008
  17. (fr) Lauda, Stewart et Scheckter lâchent Max Mosley latribune.fr, 7 avril 2008
  18. (en) Brazilian support Mosley grandprix.com, 5 avril 2008
  19. (en) Kimi Raikkonen supports Max Mosley mirror.com, 4 avril 2008
  20. (fr) Mosley veut s'expliquer rds.ca, 3 avril 2008
  21. (en) FIA to vote on Mosley future in June autosport.com, 9 avril 2008
  22. (en) Clubs pleads Mosley to resign autosport.com, 29 mai 2008
  23. (en) Ecclestone calls Mosley to stand down autosport.com, 31 mai 2008
  24. F1-live Ecclestone lance une nouvelle offensive
  25. (en) Mosley wins confidence vote in Paris autosport.com, 3 juin 2008

Liens externes



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